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Les comètes ne sont pas faites pour cette terre

« Tout est poussière et retournera à la poussière.

Tu es poussière Ludovic, poussière d'étoile, une comète qui en passant près des autres, les a brûlés de son éclat ; si bien que personne ne pouvait se rendre compte que derrière l'étoile filante, il y avait un caillou qui venait de l'espace lointain et inconnu et brûlait dans l'atmosphère. Et comme une comète, tu as filé.

Toi, l'étoile, le feu, le battant, tout cela te décrit bien, Ludovic. Tout cela décrit bien l'image que chacun ici avait de toi ; un garçon fort, presqu'un homme déjà, intelligent, sensible, doué, tout semblait te réussir ! Je sais que certains ici étaient jaloux, hier encore, de ton succès et de cet éclat.

Tu rayonnais vers les autres, mais tu te consumais. Un soleil qui repousse les hommes effrayés de sa chaleur, qui les chasse comme pour mieux se protéger de l'obscurité qui règne au fond de son cœur. Un brasier ardent, mais à la fois un puit infini, puit de questions sans fond, d'angoisses sans réponses et de vide immense...

L'intelligence, contrairement à ce que beaucoup ici semblent le croire, ce n'est pas qu'un don venu du ciel. C'est aussi un fardeau. Et ton fardeau, malgré tous les efforts que tu as fait pour surnager, il t'a entraîné au fond. Je l'ai vu, jour après jour, dans tes yeux. Ces derniers temps, ton regard était enfin celui d'un enfant. Parce que pendant toutes ces années, as-tu jamais été un enfant ? Un vrai ?

Je vois tes parents, Ludovic. Tu les vois ? Ils se sont pris la main. Ils se demandent de quoi je parle. Ils pensent que je ne dis que des bêtises, que tu étais un petit garçon adorable, un ange, un enfant plein de vie et pourtant, rêveur et calme. Ils n'ont pas vu ta carapace. Ils n'ont pas vu celle que tu avais si bien construit autour de toi, qui te protégeait du monde, et qui vue de l'extérieur ressemblait à un enfant. Tout le monde a pensé que tu étais un enfant, Ludovic, mais c'est seulement parce que tu étais si intelligent que tu as su cacher tes sentiments, tes questions d'un autre âge et tous ces problèmes que jamais tu n'as eu le courage d'avouer à tes parents...

Là, je sais que tu me crierais dessus, que tu dirais que je n'en ai pas le droit, que ce sont tes secrets, mais... L'heure est venue d'expliquer qui tu étais, n'est-ce pas ?

Tu étais un vieil enfant. Un vieux, qui savait déjà tant de choses sur de nombreux sujets, qui avait la sagesse dans sa réflexion personnelle et qui aspirait à la vérité ; tu avais déjà ton but dans la vie, et tu la vivais à fond, comme un homme en fin de vie. Et tu étais un enfant désemparé par la brutalité, la bêtise de l'homme et sa méchanceté lorsqu'il voit ta naïveté ; un enfant émerveillé par les moindres choses, que ton hypersensibilité faisait toujours apparaître comme plus grande, plus belles, plus incroyable. Tu avais toujours cette passion du petit enfant qui découvre un nouveau jouet, et en même temps une mise à distance des choses de la vie déconcertante.

Tes parents se souviennent sûrement de ce jour où ton grand père a « rejoint les étoiles ». On te l'avait annoncé sans grands détours, mais sans être direct non plus, on avait parlé avec toi de la mort, et toi tu as simplement hoché la tête, comme un aveu silencieux « je sais ce que tu ne veux pas me dire, je sais que Papi n'est pas dans les étoiles, mais je ne trouve pas ça triste ». Tu n'avais pas versé une larme à son enterrement, et pourtant, dieu sait que tu l'aimais ton Papi ! Mais du haut de tes six ans, tu avais compris qu'un jour pas si lointain tu le rejoindrais sur la voute céleste. Et je sais qu'à cet instant tu en avais déjà conscience : tu ne serais qu'une étoile filante dans la vie de tes parents.

Tes parents. Qu'est ce qu'ils ont pu compter dans ta vie ! Ils ne le savent pas, regarde-les maintenant. Ils sont persuadés d'avoir perdu la partie, d'avoir tout fichu en l'air, de t'avoir mal éduqué. Ils ne comprennent pas encore, cher Ludovic, ton combat. Ils pensent que c'est de leur faute, mais toi et moi, on le sait, n'est-ce pas ? S'ils n'avaient pas été là, tu ne serais pas mort la semaine dernière. Non, tu serais mort il y a six mois, mais ta mère a appelé, juste pour te dire qu'elle t'aimait. Tu serais mort il y a trois ans, mais ton père t'a sorti d'une crise existentielle sans fin dont tu n'as réchappé que de peu, il l'a fait juste en te parlant un peu de lui. Ils ne le savent même pas, mais tu serais sans doute mort des centaines, des milliers de fois s'ils n'avaient pas été là. Et ton frère Valentin... tu ne l'oublies pas. Tu te souviens, Ludovic ? Ce jour où tu n'en pouvais plus, où ton soleil intérieur était sur le point d'imploser face au néant qui se dressait devant toi, ce jour-là, ton frère est rentré à l'improviste dans ta chambre avec dans les bras un petit chaton. Il n'a pas tenu longtemps, ce chaton, mais c'était juste le temps qu'il fallait pour que tu arrives à remonter à cheval, pour que tu retrouve le chemin de la vie.

Et puis, même si sur parfois ils n'étaient pas là, même si tu te sentais seul, si seul, ils t'accompagnaient tous les jours. Ils t'aiment Ludovic, ils t'aiment. Ils t'aimeront toujours, comme je sais que tu les aimes. Peut-être même plus, et pourtant, comme tu savais aimer !

Un cœur sensible, aimant et attentionné, mais aussi une loyauté sans faille, un engagement sans limite et des promesses que tu tenais toujours. Les scouts ici présents s'en souviennent mieux que quiconque. Malgré les remontrances de ton père, tu avais bien pleuré à ta promesse. Tu t'engageais dans quelque chose de merveilleux et qui, tu le sentais, t'emmènerait loin. Ils vont t'emmener jusqu'au bout, puisque ce sont eux qui ont voulu placer ton foulard et ton ceinturon dans cette belle boîte en bois. Je ne sais pas si tu la vois bien, mais c'est pile poil le genre de boîte que tu aimes, blanche, immaculée, pleine de symboles et de gravures fines, comme tu avais déjà commencé à le dessiner dans un coin de ton cahier... « mon cercueil idéal », voilà comment tu avais simplement souligné le schéma à peine achevé, au milieu d'un cours de maths en cinquième. Le thème de la mort te fascinait, c'est vrai, mais celui de la vie aussi.

Je sais à quel point tu voulais vivre. Tu aimais la vie ! Tu étais même en plein milieu d'une formation sur le long terme en communication et psychologie, parce que tu voulais mieux comprendre les autres, et toi-même. Tu avais du mal à te comprendre, n'est-ce pas ? Un parfait petit zèbre, qui se sait différent des autres, mais qui pourtant leur est si semblable ! Tu n'arrivais pas à te mélanger au commun des mortels, et tu en souffrais, mais tu sais, les étoiles ne sont pas vraiment des lucioles, elles n'arriveront jamais à se mélanger. Ne serait-ce que parce qu'elles brûlent tout sur leur passage.

Ludovic, tu as lutté toute ta vie, et maintenant tu as terminé ton combat. Certains ici pensent que tu l'as perdu. D'autres ne l'ont jamais réalisé, et enfin les derniers n'imaginent même pas comment une vie perdue pourrait être une guerre gagnée. Et pourtant, tout ton être le proclamait jusqu'à ton prénom, tu es un combattant, un vrai. Vainqueur ou vaincu ? C'est à toi de nous le dire, mais c'est surtout à nous de l'écrire.

Puisque depuis tant de temps je parle à Ludovic, peut-être certains ici ne se rappellent plus pourquoi nous sommes ici. Parce que notre ami, notre frère ou notre fils, s'est donné la mort. Ne l'oubliez pas, même s'il avait un combat intérieur qui le rongeait et contre lequel personne ne pouvait rien, il n'avait pas que de l'aide dans son combat extérieur contre la vie et ses malheurs. Certains d'entre vous ici se sentent coupables. Je vous dirais bien qu'il n'y a pas de raison de vous en vouloir, mais j'ai promis à Ludovic que je ne dirais que la vérité, et toute la vérité. Si vous ressentez au fond de vous ce quelque chose de dérangeant qui vous dit « Et si ? ... » Ne l'oubliez pas. Rappelez vous jusqu'à la fin ce que votre conscience est en train de vous révéler. Nous sommes tous responsable d'un Ludovic, même s'il s'appelle Marlène, Amos ou Clémentine. Nous avons tous quelque chose en plus que nous pouvons faire. Même si ça ne marche pas, il faut nous accrocher pour que plus jamais notre petite voix ne nous dise « et si ? ... »

Je compte sur vous. Ludovic compte sur vous. Il ne veut pas trop d'étoiles avec lui dans sa constellation. »

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