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La tristesse de l'un et le malheur de l'autre




Le cortège entra dans l'église. Sombre procession suivant la boîte blanche, contraste étonnant de la vie et de la mort. Les habitants étaient presque tous venus, même cette pimbêche de Clémentine avait daigné se présenter. Et pourtant, Dieu (et le cadavre) savait combien elle le détestait.

La première à pleurer fut madame Lecourbe, la femme du boucher. Personne ne s'en étonna, elle avait une réputation de fleur bleue. Un enterrement comme celui-là, cela devait être trop dur pour son pauvre cœur déjà lourd de sentiments longtemps refoulés. Chaque fois qu'elle posait les yeux sur la boîte mortuaire, qui paraissait frêle et légère sur les épaules des scouts qui la portait, un glapissement s'échappait de ses lèvres humides.

Cela agaçait profondément le père du cadavre. Que quelqu'un d'autre que sa famille se permette de pleurer en un tel jour, c'était inconcevable. Il ne disait rien pourtant. Crier dans une église, ça ne se fait pas. Ce n'est pas l'envie qui lui manquait, bien sûr. Pour tout un tas de raison. Il se disait à lui-même que ça lui était égal, après tout. Que de toutes façons, son fils ne l'avait jamais aimé. Et puis que ça n'était pas son fils. Alors pourquoi cette colère ?

Monsieur Janiczek releva la tête fièrement. Il refusait de se laisser envahir par ce genre de question. Il était un homme après tout, et les hommes n'ont pas de sentiments. C'était un truc de femme, les sentiments. Très peu pour lui. Alors il tenta d'oublier les gémissements lancinants de la bouchère, et se concentra sur le travail de la boîte en bois.
Elle était finement ciselée, une vraie merveille. Heureusement qu'on ne la brûlerait pas, ç'aurait été un vrai gâchis que de jeter au feu, littéralement, tant d'argent. Son fils méritait bien un bel enterrement.

Enterrement... Ce mot résonnait dans la tête de madame Janiczek. Son fils. Un enterrement. Son fils était mort. Mort. Autant de mots qui s'emmêlaient dans un tourbillon de pensées incohérentes et pourtant si percutantes qu'elle sentait comme un coup de poing la frapper lorsqu'une de ces réflexions se faisait un chemin jusqu'à la surface. Mort. Il était mort. Son bébé, son enfant, son fils. Et elle ne parvenait pas à pleurer. Même sur les joues de la jeune Clémentine, des larmes se frayaient un chemin tortueux et salé. Un chemin qui suivait le fil des pensées haineuses et de regrets de l'adolescente.

Mais elle, la propre mère du cadavre, n'arrivait pas à pleurer. Elle avait crié, en apprenant la nouvelle, elle avait supplié Dieu de lui rendre son fils, elle s'était mise en colère contre l'hôpital qui lui avait appris la nouvelle, mais elle n'avait pas pleuré. Elle n'y arrivait pas. Mort. Larmes. Son fils. Son bébé.

Ludovic enfant avait cet air absent et rêveur, c'était un enfant solitaire et calme ; mais en même temps il nourrissait une telle passion pour tout ce qui passait à la hauteur de son regard que ses parents avaient bien souvent du mal à répondre à la multitude de question qu'il posait. Un enfant comme celui-là, si plein de vie et de passions, il deviendra quelqu'un de bien ! Son père l'avait toujours pensé.

Et le voilà, prostré dans une boîte. Quel gâchis. Il aurait presque pu en pleurer de rage si son œil n'avait pas été attiré par une silhouette peu discrète dans l'encadrement de la porte. Une jeune fille qu'il ne connaissait pas. Étonnant dans un petit village comme celui-ci. Il en déduit tout de suite que son fils avait dû voir quelqu'un. Sans même leur en parler. Ce n'était pas comme s'il leur avait toujours tout dit, bien au contraire ! Mais monsieur Janiczek était bien décidé à demander à Valentin ce qu'il en pensait. D'ailleurs, où était passé ce gosse ? Encore à traîner avec son ami... Au moins ne ferait-il pas honte à son nom en montrant des larmes. Les hommes ne pleurent pas. Encore moins si les femmes ne le font pas. Monsieur Janiczek lança un regard scrutateur à sa femme. Elle avait une expression bouleversée gravée sur son visage, mais pourtant pas la moindre trace d'humidité. Cela le troubla un court instant, avant qu'il ne reprenne le fil de ses idées. Sa femme ne pleurait pas, il ne le ferait pas.

Entre larmes et gémissements, chacun trouva une place où ruminer ses pensées noires. Tous se demandaient encore ce qui avait pu pousser un garçon si brillant et qui donnait une telle impression de vitalité à de telles extrémités.

Tous, sauf une. Elle savait. Et elle se devait d'expliquer.

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