Sentiments.
Dimanche, 9 Novembre.
PDV SCELLIA
Je finis de me doucher, puis me sèche les cheveux et le corps. Je vais ensuite dans le dressing et m'habille d'un col roulé longues manches de couleur violette, d'un pantalon jean noir et d'une paire de bottines noires. L'hiver ayant déjà commencé, je préfère ne pas attraper froid.
Je me munis de ma sacoche blanche dans laquelle est mon portable, de mon manteau noir et d'un bonnet en laine violette ainsi que de mes clés.
Je sors de ma chambre et la ferme à clé, puis me dirige vers la salle à manger où mon petit déjeuner m'attend. Mon rendez-vous n'étant qu'à midi, j'ai encore beaucoup de temps puisqu'il n'est que 09h. Manger maintenant pour encore manger après trois heures? Où est le soucis? Tant que je ne prends pas de poids...
En parlant de ça, mon photographe m'a appelée hier pour me dire qu'un shooting sera organisé aujourd'hui à 15h. Ensuite, j'aurai une rencontre avec des fans pour leur serrer la main, un « hands shake event » comme on l'appelle. J'avais passé le message en début novembre.
Moi : bonjour papa, Bertha et Alice.
Alice : enfin debout!
Bertha : bonjour Scellia.
Papa : bonjour Scellia.
Sandra et Cindy, que je n'avais pas vu depuis un certain temps, sont là, dans le salon, tranquillement assises.
Moi : d'où viennent ces mortes vivantes?
Cindy : répète, espèce de cochon!
Moi : en plus t'es bête. La femelle du porc, c'est la truie. Et je ne pense pas être un garçon. De plus, je ne suis pas grosse, encore moins sale. Alors de nous deux, c'est toi la truie.
Alice : et puis, même si elle était grosse, où aurait été le problème? Le poids ne compte pas. Enfin, ça, seulement les gens intelligents peuvent le comprendre.
Cindy : que veux-tu dire par là?
Alice : ce que ma sœur a dit plus tôt. T'es bête.
Alice change naturellement de chaîne, comme si rien du tout ne s'était passé, tandis que Cindy devient rouge de colère.
Moi : attention! Une bombe à retardement a été repérée. Mettez-vous à l'abri, elle va exploser!
Bertha pouffe de rire en protégeant sa bouche de sa main tandis qu'Alice ne se gêne pas pour éclater de rire. Mon père arbore juste un léger sourire en buvant sa tasse de café.
Je vais dans la salle à manger et prends mon petit déjeuner, heureuse de ce bon début de matinée.
Mon petit déjeuner pris, je vais au salon et m'installe avec mon père et ma sœur, Cindy et sa mère étant sorties. D'ailleurs, cette dernière était étrangement silencieuse.
***
Il est 12h10, et je suis la première au lieu de rendez-vous. Je prends une table pour deux à la terrasse du café, mais ne passe aucune commande. Pour l'instant, en tout cas.
??? : bouh.
Je me retiens de sursauter et encore plus de crier, et dit :
Moi : Rayan, je vais te tuer.
Rayan : tu n'en serais pas capable, si? Je suis bien trop adorable pour ça.
Il sourit et s'assoit en face de moi alors que je lève les yeux au ciel.
Mais c'est vrai, il est bien trop adorable.
Mon cœur loupé étrangement un battement quand je le regarde en pensant à cela.
Moi : je connais combien de personnes modestes dans ma vie?
Il lâche un petit rire. Très craquant, je dois avouer.
Moi : aucune, je crois. Enfin, j'en suis sûre. Attends! Si j'en connais.
Rayan : moi, pas vrai?
Moi : ma mère. C'est la seule.
Rayan : tu me fais mal.
Je lui tire la langue et sourit.
Moi : alors? Pourquoi ce rendez-vous?
Rayan : en fait... Je sais que c'est précipité de ma part, mais... Je voudrais réessayer.
Réessayer quoi?
Moi : euh... Je ne comprends pas.
Il souffle, créant ainsi un petit nuage de vapeur sortant de sa bouche. L'hiver est vraiment présent.
Rayan : il y a deux ans, je t'avais avoué mes sentiments sans savoir que tu sortais avec mon jeune frère. Tu t'en souviens?
Ah oui, c'est vrai! Attendez...
Moi : c'est... Ce... Enfin...
Pourquoi je bégaie, moi?
Il me prend les mains et continue.
Rayan : je n'ai jamais réussi à les effacer. Malgré tous mes efforts, ils sont toujours présents. J'ai maintes fois essayé d'avoir une relation, mais ton image apparaissait toujours dans mon esprit.
Je croyais qu'il était parvenu à oublier les sentiments qu'il avait pour moi.
Moi : donc, si je comprends bien, tu...
Rayan : exactement. Je t'aime toujours Scellia.
Exactement ce que je ne voulais pas entendre. Surtout venant de lui.
Moi : écoute Rayan, je...
Il faut que je le lui dise. Je ne veux pas qu'il se fasse d'illusions. Enfin...
Je retire doucement mes mains des siennes et me mords la lèvre inférieure, hésitante. Je souffle et finis quand même par dire :
Moi : je ne veux pas te donner de faux espoirs Rayan. Je ne ressens rien pour toi autre que de l'amitié. Ou de l'amour fraternel tout au plus. Mais pas de l'amour dans le sens que tu voudrais. Désolée.
Je joins mes mains sur mes genoux, et détourne le regard quand un frisson me parcourt la colonne vertébrale. Encore cette sensation.
Rayan : j'aurais dû m'en douter. À l'époque, je croyais que c'était parce que tu étais avec mon frère que tu me repoussais ou que le problème venait de notre différence d'âge.
Moi : encore désolée.
Il sourit tristement et dit :
Rayan : ne t'inquiète pas. Je comprends. Je ne t'en veux pas.
Après plusieurs minutes de silence assez gênant, il demande :
Rayan : nous pouvons tout de même rester amis, pas vrai?
Moi : o-oui, bien sûr.
Rayan : dans ce cas, oublie ce que j'ai dit. Je ne veux pas que nous soyons gênés à chaque fois que l'on se verra.
Ça sera très difficile de faire ça. Franchement, comment oublier ça? J'ai plus 15 ans.
Moi : euh... Hé ben, d'accord. Enfin, j'essaierai. Je ne te promets rien, hein?
Je lui souris gentiment mais me sens mal à l'aise à cause de cette impression bizarre.
Rayan : qu'est-ce qu'il y a?
Moi : oh rien, rien du tout.
Rayan : on ne peut pas me mentir à moi, tu sais?
Je baisse la tête et lâche :
Moi : j'ai l'impression d'être observée depuis près de quatre jours. C'est vraiment désagréable. Ajouté à ça mes cauchemars, j'ai l'impression de devenir folle. Pourtant, même Alice affirme que je suis suivie.
Rayan : pourquoi ne m'en as-tu pas parlé plus tôt?
Moi : je... Je ne voulais pas te déranger. Ton travail t'occupe déjà beaucoup. Je n'aurais pas dû t'en parler, même. Désolée.
Quelques minutes plus tard, il dit :
Rayan : pour l'instant, détends toi. Il ne t'arrivera rien ici et je te raccompagnerai chez toi. D'accord?
Je hoche docilement la tête.
Moi : merci Rayan.
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