Opération et perte.
Vendredi, 27 Novembre.
PDV SCELLIA
Moi : bonjour tout le monde.
Alice : salut...
Pourquoi fait-elle cette tête? Et pourquoi maman, papa et Bertha ne sont pas là?
Moi : ça va?
Alice : non.
Moi : et... Qu'est-ce qui ne va pas? Et où sont papa et maman?
Alice : à l'hôpital. C'est clair que papa va faire ce qu'il nous a dit hier.
Moi : pardon?!
Alice : il nous a interdit de l'en empêcher. Il a même failli y aller seul. J'aurais mieux fait de ne pas lui parler hier. Mais je crois que c'est le meilleur choix.
Je reste stupéfaite à cette nouvelle. Je veux, certes, que Dean reste en vie, mais mon père également. C'est horrible de dire ça, mais... Dean doit rester.
Moi : on passera le restant de notre temps avec papa jusqu'à la dernière minute?
Alice : évidemment!
Je suis soulagée qu'elle soit d'accord. Je sors de la maison sans prendre de petit déjeuner et vais à l'hôpital en compagnie de ma sœur cadette.
Une fois sur les lieux, je trouve facilement ma mère et Bertha, et remarque l'agitation qu'il y a.
Moi : qu'est-ce qui se passe, ici?
Maman : ils sont en salle d'opération.
Moi : déjà?
Alice : ils sont là depuis 8h. C'est normal...
Je m'assois près de ma mère en priant pour que tout se passe bien.
PDV DEAN
Je me demande bien qui est le donneur. Mais apparemment, il sait qu'il mourra bientôt. Je ne sais pas pourquoi, mais ça me dérange. J'ai un mauvais pressentiment.
Je ferme les yeux et soupire. Je sens une seringue être insérée dans ma veine et un liquide se déverser à l'intérieur de cette dernière.
Edward : dix... Neuf... Huit... Sept...
Bientôt, je perds le fil du compte, mes paupières devenant lourdes et le sommeil soudainement très présent.
***
PDV OMNISCIENT
Scellia soupire pour la énième fois. Ça fait plus de trois heures qu'ils sont là dedans et elle commence à s'inquiéter. Imaginer que l'opération ait pu avoir des complications lui fait stresser au plus haut point.
Dans une des deux salles d'opération, le rein du paternel de la jeune star avait déjà été retiré et implanté dans son abdomen, à l'arrière du péritoine, au niveau de la douzième paire de côtes.
Alors que celui chargé de l'opération referme la plaie artificielle, du sang gicle brusquement et le cardiographe en face de lui commence à faire un bruit insupportable, signalant le ralentissement cardiaque du concerné de l'opération. Le chirurgien et les autres membres chirurgicaux l'accompagnant essaient de stopper l'hémorragie, mais rien n'y fait. Quelques secondes plus tard, un son aigu et continu se fait entendre.
??? : heure du décès : 13h23min.
Le décès de Jules Harper se fait enregistrer tandis que le matériel se fait nettoyer et stériliser.
PDV SCELLIA
Le docteur Edward et le docteur Schmitt sortent enfin des salles d'opération et avancent vers nous, l'un étant soulagé tandis que l'autre... Eh bien...
Moi : comment ça s'est passé? Comment vont Dean et mon père?
Edward : l'opération s'est bien passé de mon côté. Vous pourrez le voir demain. Il a besoin de repos.
Schmitt : je suis navré de vous dire cela comme ça mais... Il n'a pas résisté à la greffe et a succombé. Mes condoléances...
J'ai l'impression d'avoir été heurtée par un camion. Ma tête tourne, mes yeux me piquent et ma gorge est soudainement sèche, sans oublier ma respiration un peu plus saccadée.
C'est impossible...
Ma mère, à côté de moi éclate en sanglot alors que je reste figée, le teint blafard. Bertha essaie de calmer cette dernière, essayant elle-même de ne pas laisser ses émotions l'emporter. Ma sœur pleure silencieusement, une main sur la bouche.
Je m'appuie contre le mur à côté de moi pour éviter de tomber, mais tellement la pression est forte que je finis par m'évanouir.
***
Je me réveille plus tard dans une des chambres de l'hôpital et me lève.
Alice : tu en as mis du tant, pour te réveiller.
Elle me sourit faiblement et je sais alors que tout cela n'était pas un rêve.
Moi : alors... Il est vraiment parti...
Ma voix brisée s'étouffe à travers mes sanglots. Ma petite sœur me prend dans ses bras en larmoyant en même temps que moi. Ce n'est qu'une heure après que nous arrivons à nous calmer et à rentrer chez nous après avoir remercié les deux docteurs, accompagnées de maman et de Bertha.
Une fois arrivées à la maison, je monte directement dans ma chambre et m'y enferme. Mon téléphone, je l'éteins pour ne pas être dérangée, puis me laisse tomber sur le lit, la tête dans l'oreiller et les larmes menaçant de couler à nouveau.
Quelques heures plus tard, pendant lesquelles je me suis endormie, je me fais réveiller par un bruit à ma porte. Je me lève à contre cœur et vais ouvrir la porte.
Moi : oui Bertha?
Bertha : le dîner est prêt, tu viens?
J'acquiesce silencieusement, et descends avec elle dans la salle à manger.
Alice : es-tu sûre de pouvoir encore dormir ce soir?
Moi : au pire, je répèterai le script.
Nos plats nous sont servis et en mangeant, je regarde la place où s'asseyait souvent mon père. Les larmes me montent aux yeux et je repousse mon assiette, n'ayant soudainement plus faim du tout. Tout ça m'a coupé l'appétit.
Moi : j'ai besoin de prendre l'air...
Maman : ma chérie...
Je me lève et sors de la salle à manger. Je monte dans ma chambre prendre un manteau et un bonnet. J'adore l'hiver, mais pas le froid. Je sors de ma chambre et redescends, puis sors de la maison. Je traverse la barrière et commence à marcher vers je ne sais où.
??? : hey, Scellia.
Je me retourne pour voir Maxence me faire un grand signe de la main tout en s'approchant de moi.
Maxence : ça va?
Moi : on va dire, oui.
Dubitatif, il dit :
Maxence : ouais... Pas trop, on dirait.
Bravo Sherlock.
Je reprends ma marche, la tête basse.
Maxence : que s'est-il passé pour que tu sois comme ça? Dean va bien, en passant? Et son donneur, c'était qui?
Moi : Dean va bien. Le donneur était mon père et maintenant, il est mort.
Un blanc s'installe entre nous.
Maxence : m-mes condoléances...
Moi : merci.
Nous marchons côte à côte, dans un silence religieux.
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