PDV SCELLIA

     Je me réveille et me lève avant de sortir de ma chambre et d'aller au rez-de-chaussée dans le salon. J'y trouve ma mère Alice, Bertha et mon petit ami qui sont en train de ranger et nettoyer le désordre sûrement causé par les invités.

Moi : salut.

Alice : tu sors enfin de ta chambre.

     Je soupire et commence à les aider.

     Vers les alentours de 23h, nous terminons et nous asseyons.

Maman : Rayan, merci d'avoir été là.

Rayan : c'est tout à fait normal madame.

Maman : appelle moi par mon prénom.

     Elle sourit et se tourne vers moi qui suis juste à côté de Rayan.

Maman : je veux être la première au courant quand tu choisiras.

    Je rougis et détourne le regard.

Maman : il faudra aussi que je remercie Dean. Il nous a beaucoup aidées aujourd'hui.

     Alice s'assoit à ma gauche, et me chuchote :

Alice : si tu veux aller le voir, je peux t'y amener.

     Je hoche la tête et nous nous levons.

Moi : on revient.

     Nous sortons de la maison et allons à l'arrière où se trouve la dernière demeure de mon père.

Alice : ta lettre.

Moi : je n'ai jamais eu l'occasion de le lui dire vraiment.

     «Je t'aime papa.»

      Ces quatre mots ont plus de valeur qu'un paragraphe entier dans lequel on le décrirait.

Alice : c'est bizarre de le savoir là-dedans.

     Sa voix se casse et je passe un bras autour de ses épaules alors qu'elle pleure silencieusement. Moi, et bien, je ne crois plus que j'ai de larmes dans mon corps.

     Nous passons encore quelques minutes ici, avant de nous en aller. Lorsque nous entrons dans le salon, je vois ma mère et Rayan parler tranquillement. Je suppose que Bertha est dans la cuisine. Je la rejoins donc là-bas et me sers un verre de jus de fruit, puis m'assois sur un tabouret haut.

Bertha : tu n'es toujours pas décidée n'est-ce pas?

Moi : c'est un choix vraiment compliqué. Il me faut plus que des jours pour le faire.

Bertha : dans tous les cas, ta vie n'est pas ennuyeuse.

Moi : ah ça c'est vrai.

     Je termine mon verre et continue ma conversation avec Bertha jusqu'à ce qu'il se fasse tard. Je regarde l'heure sur mon portable, et vois 23h47.

Moi : on a pas vu le temps passer. Il est bientôt 00h. On se dit à demain. Bonne nuit Bertha!

Bertha : bonne nuit Sisi.

     Je sors de la cuisine et souhaite une bonne nuit à ma mère et à Alice avant de monter les marches et d'aller en direction de ma chambre. J'ouvre la porte de cette dernière et vois Rayan, assis sur le lit, son téléphone devant les yeux.

Moi : tu fais quoi?

Rayan : je traîne un peu sur YouTube.

Moi : tu es abonné à ma chaîne?

Rayan : oui.

Moi : et que regardes-tu?

Rayan : des court-métrages d'horreur. Tu veux m'accompagner?

Moi : je préfère me préparer pour la nuit avant.

     Je vais dans la salle de bains, me brosse les dents, prends une douche et m'habille légèrement. J'en ressors et laisse la place à mon petit ami. En l'attendant, je me permets d'appeler Dean. Après plusieurs secondes, il décroche enfin.

Dean : qu'est-ce que tu veux?

Moi : salut. T'es toujours énervé?

Dean : comment ne pas l'être?

     Je soupire.

Moi : tu sais que c'est toi qui es en tort, pas vrai?

     Il ne répond pas tout de suite, semblant s'en rendre compte.

Moi : tu veux bien qu'on oublie ça?

Dean : d'accord.

Moi : mh?

Dean : quoi?

Moi : t'as pas l'air enjoué.

Dean : je suis fatigué.

Moi : désolée de t'avoir appelé alors. Surtout à une heure pareille.

Dean : c'est pas grave.

Moi : tant mieux. Allez, c'était juste pour parler de ça que j'ai appelé. On se dit à bientôt?

Dean : ouais, à bientôt. Bonne nuit, je t'aime.

Moi : m-moi aussi.

     Je raccroche, le rouge aux joues, mais aussi heureuse qu'il ne m'en veuille plus.

     Rayan sort de la salle de bains, un short et un T-shirt comme vêtements. Il prend place à côté de moi, s'adossant contre la tête du lit et prend son portable. Il met des vidéos de court-métrage d'horreur que nous regardons jusqu'à assez tard dans la nuit. Nous n'arrêtons qu'aux environs de 3h30 et nous souhaitons une bonne nuit avant de nous endormir l'un contre l'autre.

***

Lundi 14 décembre.

     Je me réveille, un peu fatiguée. Malgré le bras de Rayan autour de ma taille, je parviens à attraper mon téléphone portable qui se trouve sur la table de chevet. Je regarde l'heure pour y voir 06h31min.

     Je vais me rendormir, sinon je serai de mauvaise humeur pendant la journée.

     Je ferme les yeux et j'ai l'impression qu'à peine je commence à me rendormir que l'alarme de
Rayan résonne. Il cesse soudainement, et je sens le bras de mon petit ami quitter ma taille. Je tourne la tête vers lui et le vois se lever.

Moi : il est déjà 8h?

Rayan : bonjour Scellia.

     Je soupire et enfonce mon visage dans l'oreiller.

     Il était 6h31 il y a quelques secondes. Enfin... Le temps passe trop vite.

     Plusieurs minutes passent, durant lesquelles je somnole encore un peu. Je me frotte doucement les yeux lorsque Rayan sort de la salle de bains et me lève pour aller me préparer.

     Après au moins une bonne heure, je suis prête, habillée d'un col roulé en laine noire, d'un jean moulant noir et d'une paire de plateforme noire.

     Je sors de ma chambre et vais dans la salle à manger où sont déjà réunis ma mère, ma sœur, Bertha et Rayan.

Moi : bonjour.

Alice : toi, t'as pas eu tes huit heures de sommeil.

     Je m'assois sur la chaise près de celle de Rayan en hochant la tête.

Maman : pourquoi?

Rayan : on regardait des vidéos et on a pas vu le temps passer.

Moi : je récupèrerai mes heures perdues pendant la journée.

     Nous prenons le petit déjeuner en bavardant sur tout et n'importe quoi. Nous terminons rapidement et nous passons encore une heure avec Rayan avant que ce dernier ne s'en aille.