La vengeance de Graham.
Samedi, 28 Novembre.
PDV SCELLIA.
Je me réveille avec l'impression d'avoir des fourmis qui me parcourent les pieds. Quelque chose susceptible de me rendre triste va se passer aujourd'hui. Déjà que mon père est mort et que le deuil est pour dimanche le 13 décembre... Je me demande ce que ça va être cette fois. Plus rien ne peut me déprimer à présent. Enfin, je crois...
Je me lève et m'étire, puis vais dans la salle de bains. Je fais couler un bain le temps de me brosser les dents. Ensuite, je me déshabille et vais dedans. Je soupire. Je plonge à moitié ma tête à l'intérieur, laissant uniquement mes yeux et mon nez hors de l'eau. Ma chevelure forme une auréole dorée autour de ma tête.
Je repense à ce qu'il s'est passé avant-hier. Quand j'ai failli embrassé Graham. Si les autres n'étaient pas arrivés...
Pourquoi ça ne doit arriver qu'à moi?
Après plus de trente minutes, je sors du bain et entoure mon corps nu d'une serviette. Je me sèche rapidement les cheveux et sors de la salle de bains pour aller dans mon dressing.
Je m'habille d'une robe noire sans manches avec une jupe évasée, d'une veste noire et d'une paire de bottines à talon noires. Je prends quelques mèches de mes cheveux, et les retiens à l'arrière de ma tête grâce à un ruban bleu, puis je récupère un de mes manteaux noirs et une écharpe noire.
Je sors du dressing et prends mon portable que je mets dans une des poches de ma veste. Je sors de ma chambre et longe le couloir menant aux marches qui mènent au salon. Je descends et salue tout le monde.
Alice : tu vas à l'hôpital chaque jour, maintenant.
Moi : Dean y est toujours alors, c'est normal.
Maman : il compte vraiment beaucoup pour toi, ce garçon.
Je rougis et nous allons dans la salle à manger où est déjà disposé le petit déjeuner. Nous le prenons en silence et lorsque nous terminons, j'embrasse ma mère, ma sœur et Bertha avant de m'éclipser.
Je ferme le portail et commence ma marche vers l'hôpital. À mon arrivée, je vais directement dans la chambre de Dean et ouvre sans toquer. Mais je crois que je n'aurais pas dû.
Moi : tu es réveillé depuis quand...? Euh... Salut...
Il y a une fille que je n'avais jamais vu avant. Elle est belle. Brune aux yeux bruns. Elle est près de Dean et lui tient la main. Ils ont les doigts entrelacés et je ne sais pas ce qu'il m'arrive mais mon cœur... J'ai l'impression que mon cœur se brise.
Moi : euh... Désolée de vous avoir dérangés.
Dean : tu ne nous déranges pas. Oh fait, oublie ce que j'ai dit avant-hier. Je me suis rendu compte que je t'aimais seulement en amitié.
Moi : oh... D'accord.
J'ai envie de verser des larmes. Ça me fait mal de l'entendre dire ça.
Mais pourquoi aussi soudainement?
Dean : je te présente Aya, ma... Ma nouvelle petite amie.
Depuis quand?
Moi : oh euh... Félicitations.
J'avale difficilement ma salive, ayant mal à la gorge.
Moi qui croyais que rien ne pouvait me déprimer plus que la mort de mon père...
Je force un sourire et dis :
Moi : bon, je passais juste prendre de tes nouvelles. J'ai un film à tourner donc... Au revoir.
Sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit, je referme la porte et m'en vais en courant de cet hôpital.
C'est pas vrai... C'est trop soudain. Et puis, il peut pas me faire ça... Pourquoi?
Tout en courant vers la maison, je laisse mes larmes parcourir leur chemin jusqu'au sol.
Soudainement, une voiture s'arrête et j'entends mon prénom être crié. Je me retourne et vois ma sœur sortir de la limousine. Je sèche rapidement mes larmes et me tourne vers elle.
Alice : qu'est-ce que t'as? Je t'ai vue pleurer alors tu n'as pas intérêt à me dire qu'il n'y a rien.
Moi : je... On peut parler en chemin?
Alice : d'accord...
Je la laisse entrer en première, puis la suis à l'intérieur.
Alice : alors, tu m'expliques?
Je renifle doucement, les larmes roulant à nouveau sur mes joues.
Moi : Dean...
Alice : quoi Dean? Il est mort?
Je la vois pâlir, et dis :
Moi : non! Il a... Il a une petite amie.
Alice : depuis quand?
Moi : je n'en sais rien! Et je m'en fiche!
Alice : Sisi...
Je me penche en avant et pose mes coudes sur mes genoux, me prenant la tête entre les mains.
Alice : ne sois pas triste, voyons. C'est impossible qu'il ait une petite amie. De ce que je sais, en tout cas. J'ai appris à le connaître et je sais que c'est un mensonge.
Moi : tu n'es sûre de rien.
Alice : non... J'en suis certaine. Appelle Cameron. T'as son numéro, non?
Moi : o-ouais...
Je récupère mon portable et compose le numéro de Cameron, puis lance l'appel. Le temps qu'il décroche, je prends des bouffée d'air pour me calmer.
Cameron : allô?
Moi : Salut Cameron.
Cameron : oh, salut Scellia. Qu'est-ce qu'il y a?
Moi : tu pourrais me dire quand Dean a rencontré sa nouvelle petite amie ?
Cameron : sa qu... Ah oui! Eh bien, depuis hier, quand il s'est réveillé. Elle passait pour voir un proche et elle s'est trompée de chambre. Elle s'en est allée, mais elle est revenue en le reconnaissant puisqu'ils étaient des amoureux d'enfance. Il m'a expliqué ses sentiments pour toi et... Bah voilà.
Moi : je vois... Alors... C'est vraiment sa...
Je n'arrive pas à finir ma phrase.
Cameron : et oui. Pourquoi tu voulais savoir ça?
Moi : juste comme ça.
Cameron : t'en es sûre?
Moi : ouais. Ciao.
Je raccroche et ferme les yeux. Je dois arrêter de pleurer sinon, je n'arriverai jamais à bien jouer.
Alice : tiens.
Elle me tend un mouchoir que je prends et je me nettoie les joues.
Moi : merci Alice.
Alice : que vas-tu faire maintenant?
Moi : ma vie ne va pas s'arrêter à cause de lui.
Elle me regarde, dubitative, avant de regarder devant elle.
Moi : ça m'a donné une idée pour une nouvelle chanson.
Alice : vraiment. T'as déjà le titre?
Moi : non, je réfléchis encore.
Alice : j'ai hâte de l'écouter. Américaine? japonaise? Chinoise? Quoi?
Moi : japonaise.
Alice : elle va sûrement faire un carton, comme toujours.
Je souris, triste, et baisse la tête sur mes poings.
Oui, comme toujours. Et j'y mettrai toute ma tristesse.
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