Mardi, le 4 Novembre.

PDV SCELLIA

     Je me réveille en criant, en sueur, et en tremblant.

     Bon Dieu, c'était quoi ça? Pourquoi dois-je faire ce même cauchemar avec toujours quelque chose de nouveau à chaque fois?

     Je me passe une main dans les cheveux et me lève. Je déteste avoir de la sueur sur moi. Les vêtements et les cheveux collent au corps après.

     Je vais à la salle de bains et me brosse les dents. Après avoir terminé, je vais dans la cabine de douche et prends une douche brûlante. Juste pour oublier cette sensation désagréable qui s'accroit un peu plus.

     Je termine rapidement, me sèche le corps et les cheveux, puis sors de la salle de bains avant d'aller dans le dressing. Comme vêtements, j'opte pour un décolleté avec épaules dénudées et longues manches bleu de Prusse et une jupe taille haute évasée et de couleur blanche. Et bien entendu, une paire de bottines à talon blanches. Ah! Mes chaussures préférées. Elles sont trop stylées et en plus, on peut les porter avec tout! Bon, presque tout. Ça dépend du design aussi...

     Je laisse mes cheveux cascader dans mon dos et récupère mon sac de cours. Je sors de ma chambre, la ferme à clé et longe le couloir puis descends les marches. Je vais dans la cuisine et salue Alice et Bertha.

Bertha : œuf brouillé, bacon, pain grillé et jus de fruits?

Moi : oui, s'il te plaît.

     Je discute avec Alice et Bertha, et même pendant le petit déjeuner, de l'état de mon père. Heureusement qu'il est entre les mains de Bertha et pas de ces deux sorcières qui me servent de belle-mère et de demi-sœur.

Moi : bon, je vais y aller. J'ai pas vraiment envie d'être en retard aujourd'hui. Alice, on y va?

Alice : j'arrive!

     Elle file prendre son sac de cours et nous disons au revoir à Bertha avant de partir.

     Nous prenons une voiture et notre chauffeur nous conduit au lycée. Une fois devant l'entrée, nous sortons en le remerciant et nous séparons pour aller dans nos salles de classe. En chemin vers la mienne, je croise Camille.

Moi : bonjour.

Camille : bonjour. S'il te plaît, tu peux me dire pourquoi Dean est aussi... Bizarre aujourd'hui ?

     Je hausse les épaules et continue ma marche vers la salle de biologie.

Camille : euh... Ça va? C'est toujours ce problème Dean&Lucie?

Moi : je ne veux pas en parler. S'il te plaît.

     Elle se tait et je l'en remercie silencieusement.

     Nous arrivons en salle et je rejoins ma place en silence. Certains élèves viennent me parler de tout et de rien, de comment leur vie est ou alors à quel point ils m'admirent. Je leur parle par politesse. Je n'avais pas déjà envie de prononcer un mot aujourd'hui depuis que j'ai entendu le prénom de Dean, mais je ne peux pas déverser ma colère sur des innocents.

     Plus tard, le prof entre en salle et le cours commence, pour mon plus grand bonheur.

***

     Voilà! Enfin! Math est terminée. Ce n'est pas que je n'aime pas les mathématiques, c'est juste que je veux être chez moi pour ne plus avoir à supporter cet idiot de Dean. Il peut être vraiment collant quand il veut. Je remercie Camille de l'avoir arrêté. Je ne sais pas ce qu'elle lui a dit, mais ça a marché et tant mieux. J'allais pété les plombs si ça continuait.

     L'interro surprise du prof de maths en a véritablement surpris plus d'un. Même moi. Je n'avais pas la tête à réviser hier, mais heureusement, les questions étaient simples.

     Je sors de la classe et vois Alice venir vers moi, bien sûr, les élèves autour s'intéressent aussitôt à elle.

Alice : on rentre ensemble?

Moi : si tu veux.

Alice : cool! J'ai déjà demandé à ce qu'on vienne nous chercher. En plus, il y a quelque chose dont je dois te parler.

     Nous sortons du bâtiment, puis de l'établissement. Une sensation désagréable me parcourt l'échine. J'ai l'impression d'être observée.

     Je regarde du coin de l'œil à ma droite et ne remarque rien de suspect. Pourtant, je sais que je ne rêve pas. Quelqu'un m'observe.

     Heureusement, notre chauffeur arrive rapidement et je monte en vitesse, me sentant immédiatement en sécurité.

Alice : qu'est-ce qu'il y a?

Moi : j'ai eu l'impression qu'on m'observait.

Alice : et c'était le cas. Tu n'as pas remarqué le type bizarre qui te regardait tout à l'heure? C'était un japonais. Tu le connais peut-être.

Moi : non, sûrement pas. Il serait venu me saluer si l'on se connaissait.

Alice : t'as sûrement raison.

     La lexis prend la route vers la maison et Alice se décide à me parler de ce qu'elle sait.

Alice : maman m'a appelée. Et devine quoi.

Moi : elle vient?

     Mes yeux pétillent juste à cette idée. J'aimerais tellement qu'elle vienne!

Alice : non, désolée.

     Elle dit cela avec un petit sourire d'excuse sur le visage alors que je souffle, triste.

Moi : quoi dans ce cas?

Alice : hé bien, il y a une toute nouvelle série pour laquelle on nous propose, à toutes les deux, d'avoir les rôles principaux.

Moi : mais c'est génial!

Alice : je me suis dite la même chose.

Moi : mais... Et la série dans laquelle tu joues déjà? Tu pourras jouer dans les deux à la fois? Ça voudra dire deux fois plus de travail et de texte à retenir. Et avec l'école...

Alice : oh ne t'inquiète pas. Je suis un génie.

Moi : la modestie...

     Se disant, je lève les yeux au ciel. Nous éclatons ensuite de rire.

Alice : bah quoi? C'est vrai. Sinon, comment ai-je eu un A+ en géographie et en latin?

     Elle sort ses copies de son sac et me les montre, fière d'elle.

Moi : et en math?

     Elle soupire, l'air déçu.

Alice : c'est catastrophique.

     Elle me montre sa feuille de math, et j'y vois un...

Moi : t'es sérieuse?

     Elle baisse la tête, avant de la relever avec un semblant de colère.

Alice : un A! Tu imagines?! Je m'étais mise en tête d'avoir un A+ ! Un A+!

     Je me fais un face palm en soufflant.

Moi : une véritable Drama Queen.

     Nous discutons joyeusement de la série dans laquelle nous allons jouer jusqu'à notre retour à la maison.