PDV SCELLIA

     Aujourd'hui est l'un des jours les plus importants de ma vie. Je suis en compagnie des filles qui se sont portées volontaires pour m'aider. Elsa n'est pas encore arrivée et je commence à stresser. Le mariage commence dans deux heures et il ne me manque plus que quelques petites choses à faire.

     Je suis en peignoir sur mon lit, à parler par message à mon futur mari. Je lui fais part de tout ce qui me passe par la tête, ce qui l'amuse. En même temps, pourquoi je pense ça, aussi? Je relève la tête vers Camille qui se maquille devant le miroir de la coiffeuse.

Moi : vous ne m'avez toujours pas dit qui sont les garçons d'honneur.

Camille : bah, ce sont des amis à ton futur époux.

Moi : je sais qu'il y aura Samuel, mais qui d'autres? J'ai jamais vraiment connu les autres.

Camille : si. Et tu es amie avec eux aussi.

Moi : tu parles de Maxence, Mathis, Charlie, Cameron et Dean?!

Camille : bah ouais.

Moi : je savais que ces deux là s'étaient rapprochés mais au point où Rayan lui demande d'être un de ses garçons d'honneur... Je suis choquée.

Noémie : où est Elsa avec cette robe?

     Au même moment, je reçois un nouveau message de la concernée.

De Elsa à moi.
Désolée de ne pas être venue à l'heure prévue, mais il y avait un petit quelque chose que je devais faire en plus. Mais je suis en route avec la robe. J'arrive dans à peu près trois minutes!

Moi : elle arrive dans trois minutes. Tu vois, qu'il n'y avait pas à s'inquiéter.

Noémie : quand même. Elle doit encore s'apprêter.

     Et quelques minutes plus tard, un coup à la porte nous interrompt. Soline se charge d'aller ouvrir et une Elsa essoufflée entre dans la pièce.

Elsa : encore désolée du retard.

     Elle s'approche de moi et sort une robe de sa housse pour l'étaler sur le lit.

Elsa : voilà. J'espère vraiment que tu l'aimes, j'y ai mis tout mon cœur et ma passion.

     Je regarde silencieusement la robe. Ma robe de mariage. Avec en supplément, un magnifique bouquet de fleur.

Moi : elle est... C'est vraiment toi qui l'as fait?

     Elle acquiesce, tendue.

Moi : merci Elsa!

     J'ai les larmes qui me montent aux yeux. Heureusement que je ne porte pas de maquillage.

Camille : tu feras ma robe de mariage aussi, d'accord?

Zélie : et la mienne.

Noémie : et aussi la mienne.

Elsa : euh... S-si vous voulez.

     Elle rougit, gênée et heureuse. Une heure quarante-cinq minutes plus tard, je suis devant la mairie, ma mère à mes côtés. Alice et les filles, qui sont toutes les cinq mes demoiselles d'honneur, sont déjà à l'intérieur.

Maman : j'arrive pas à croire que tu vas te marier aussitôt.

Moi : aussitôt? J'ai 20 ans, maman.

Maman : c'est tôt.

     Je lève les yeux au ciel en souriant.

Moi : je stresse moins qu'au début. Mais quand même. Tu imagines un peu si je trébuche en marchant vers lui? Ou si quelqu'un marche sur ma robe pour la déchirer? La honte! Je n'oserai plus sortir.

Maman : quand même hein, calme toi. Allez, ça commence.

     La mélodie habituelle commence et les portes de la mairie s'ouvrent. J'entre à l'intérieur au bras de ma mère qui est tellement émue qu'elle se retient de pleurer. Moi, pour essayer d'ignorer les regards des gens autour de moi, j'imagine autre chose dans ma tête. Mais le stress me fait bien vite revenir à la réalité. Je ne sais même pas quand j'ai monté les marches, mais je me retrouve déjà en face de Rayan alors que le maire commence son discours bidon. Alors qu'il est presque à la fin, Rayan me dit de manière à ce que je sois la seule à l'entendre :

Rayan : tu es sublime.

Moi : merci. Toi aussi, mais je stresse depuis hier et franchement, c'est encore le cas.

Maire : Rayan Carter, acceptez-vous de prendre Scellia Harper en tant qu'épouse dans la santé comme dans la maladie, dans la richesse comme dans la pauvreté, pour le meilleure et pour le pire jusqu'à ce que la mort vous sépare?

Rayan : oui, je le veux.

     Il me demande la même chose et je réponds :

Moi : pourquoi poser la question alors que la réponse sera toujours oui?

     Un sourire apparait sur les lèvres du maire et de Rayan.

Rayan : tu n'es pas croyable. Mais pour revenir à ce dont on discutait, tu devrais être habituée à être le centre de l'attention.

Moi : je sais.

Maire : ... Que celui qui s'oppose à cette union parle ou se taise à jamais.

     Personne ne fait rien.

Maire : dans ce cas, je vous déclare mari et femme. Vous pouvez...

     Trop trad, il m'a déjà embrassée. Je nous cache avec le bouquet de fleurs et entends les plaintes de tout le monde qui voulait nous voir.

     Les invités sortent de la mairie et se place à l'entrée, nous faisant une haie d'honneur. Lorsque nous sortons, des pétales de roses sont jetées sur nous et des félicitations ainsi que des applaudissements retentissent de partout.

     Nous traversons la haie et allons vers la limousine qui est sensée nous mener à l'endroit où se déroulera la réception. Avant d'entrer à l'intérieur, je me mets dos à la foule et lance mon bouquet de fleur. J'entre dans le véhicule et avant de fermer la portière, regarde qui a eu la chance de recevoir mon bouquet.

Moi : Elsa, le prochain mariage sera le tien. J'espère que je serai la première personne prévenue.

     Elle rougit alors que je ferme la portière.

Moi : finalement, c'était pas terrible.

Rayan : ça devait l'être?

Moi : j'avais peur de trébucher.

     Nous rions des messages sur mes impressions et mes craintes jusqu'à arriver à la salle de réception. Nous nous faisons accueillir par les invités et par une musique plutôt cool. Et comme vous devez le savoir, nous passons le reste de la soirée à nous amuser. Surtout moi, même si j'évite l'alcool.

     À un moment de la soirée, je me lève et vais prendre le micro, puis attire l'attention de tout le monde.

Moi : bon, euh... J'espère que vous profitez bien de la fête. Je sais pas trop quoi dire pour introduire cette chanson, donc, je vais directement la chanter. Et je la dédie à l'homme de ma vie.

     À la fin, je surprends Rayan en train de me regarder amoureusement alors que tout le monde applaudit. J'avance vers lui et l'embrasse.

Moi : alors? Tu l'as trouvée comment, ma chanson?

Rayan : j'ai failli verser des larmes.

Moi : non, c'est vrai?

Rayan : peut-être?

Moi : oh! Arrête un peu et dis moi!

     À la place, il me donne un baiser.

Rayan : j'ai aimé. Tout comme je t'aime.

     Je rougis pour je ne sais quelle raison, et souris.

     Honnêtement, j'espère que ce bonheur ne s'arrêtera jamais. Jamais je ne pourrais imaginer ma vie sans lui. Et je me rends compte d'une chose : si Dean et ses amis ne m'avaient pas harcelée lorsque j'étais petite, je ne serais jamais partie et je ne l'aurais jamais rencontré. Je leur dois ça, au moins. C'est grâce à eux que je suis heureuse maintenant.

     Je prends mon époux dans mes bras et laisse mes larmes de joie dévaler mes joues.

Moi : je t'aime aussi, Rayan.

𝐹𝑖𝑛.