Vendredi, 7 Novembre.

PDV SCELLIA

     Je suis en ce moment dans les vestiaires, me changeant pour être en tenue de sport. C'est le troisième cours de la journée et pour être franche, je suis un peu fatiguée.

     Une fois ma tenue enfilée, je sors et vais dans le gymnase pour prendre place sur un des nombreux bancs.

     Quelques minutes plus tard, je sens quelqu'un s'assoir à côté de moi. Je tourne la tête vers la personne et... Oh non! Pourquoi lui?

Dean : salut.

     Je l'ignore, comme depuis quatre jours aujourd'hui.

Dean : tu vas continuer pendant encore combien de temps?

     Je ne réponds pas, ce qui le fait soupirer. S'il pouvait partir, ça me ferait des vacances.

Dean : tu veux bien m'écouter?

     J'en ai marre!

     Je me lève et vais m'assoir à l'exacte opposé de lui. Une fois installée, je vois sa mine triste et un petit pincement au cœur fait son apparition.

     Je suis peut-être trop dure avec lui.

     Je vois plus tard Camille s'approcher de lui et lui dire quelque chose que, malheureusement, je n'entends pas. Puis, ils commencent à discuter de je ne sais trop quoi, mais qui a l'air sérieux.

PDV DEAN

     Camille s'approche de moi, et dit :

Camille : je sais que Scellia m'a demandé de ne pas te donner son numéro, mais elle ne m'a jamais dit de ne pas t'aider à le découvrir. Alors, sois très attentif, d'accord? Et ça sera seulement aujourd'hui.

Moi : euh... Très bien.

Camille : en passant, pourquoi êtes-vous en froid?

Moi : nous ne sommes pas en froid. Enfin, c'est elle qui m'ignore.

Camille : tu dois vraiment tenir à elle pour ne pas avoir déjà sauté sur une autre.

     Si tu savais.

Camille : sois fort. Elle t'en veut certainement beaucoup, mais avec le temps, elle se rendra compte qu'elle est trop dure avec toi et te laissera peut-être, je dis bien peut-être, une chance de t'expliquer. Sois juste... Patient?

Moi : pourquoi tu hésites à dire ce mot?

Camille : hé bien, t'imaginer être patient est très compliqué.

Moi : ouais.

     Elle arbore un dernier sourire avant de s'éloigner.

     Quelques minutes plus tard, le professeur d'éducation physique arrive et le cours peut enfin commencer. Et pour mon plus grand bonheur, nous allons faire du basket.

***

     En allant au laboratoire, Camille s'arrête près de moi.

Camille : Dean, y a 5 filles qui bavent sur toi depuis tout à l'heure. Regarde.

     Je me tourne et effectivement, y a un groupe de filles là qui me regardent. Remarquant que j'ai le regard sur elles, elles me font des signes de mains et je souffle discrètement en le leur rendant.

Camille : bon, à plus.

     Quelques secondes après...

??? : hey.

Cameron : salut mec. T'étais où?

Moi : c'est vrai ça. Tu n'étais pas là en sport.

Charlie : disons que j'étais en bonne compagnie.

Mathis : tu ne peux vraiment pas t'empêcher de sauter sur tout ce qui bouge, hein?

Cameron : sauf sur une. Elle est déjà à quelqu'un d'autre. Pas vrai, Dean?

Moi : la ferme.

     Nous rigolons jusqu'à notre arrivée au laboratoire. Je vois Scellia entourée de ses amies, Elsa, Soline, Noémie et Zélie si je me souviens bien.

     Je remarque le regard de Charlie perdurer sur l'une des brunes du groupe de filles. Sur Elsa plus exactement.

Moi : ah la la, l'amour.

Charlie : dit celui qui est amoureux.

     Je lui frappe doucement la tête et vais m'asseoir à une place au hasard avant d'enfiler une blouse blanche et des gants en voyant le professeur de chimie entrer.

     À un niveau bien avancé de la leçon sur les molécules, Mr Fill, le prof, demande la formule chimique du pentane.

Camille : C5H12.

Mr Fill : bien!

     Pourquoi a-t-elle autant insisté sur le 12?

Camille : s'il vous plaît monsieur. Existe-t-il des hydrocarbures dont les nombres de carbones sont 100 et 46?

Mr Fill : oui, il en existe. Nous avons le n-hectane de formule brute C100H202 et le n-hexatétracontane de Formule brute C46H94.

     Scellia la regarde en fronçant les sourcils tandis que Camille lui répond juste en souriant.

     Après le cours de chimie qui a duré deux heures, nous allons en salle d'anglais.

***

PDV SCELLIA

    Les cours une fois terminés, nous sortons de la salle et du bâtiment. Je rentre en compagnie d'Alice avec qui on a décidé de rentrer ensemble désormais.

     Une fois chez nous, nous voyons notre père, debout, qui vient, je suppose, de descendre les marches.

Moi : papa! Que fais-tu debout? Tu aurais dû rester assis comme je te l'avais demandé. Imagine un peu si tu arrivais à tomber!

     Je laisse mon sac de cours sur un canapé et me précipite vers lui pour le soutenir. Je le conduis ensuite vers un autre canapé et le fait assoir.

Papa : ne sois pas aussi inquiète. Je sais marcher après tout.

Alice : n'empêche que c'est dangereux pour toi. Tu es encore affaibli.

     Elle s'assoit de l'autre côté de notre père en prenant la télécommande et allume l'écran géant.

Moi : Alice.

Alice : bah quoi? J'ai eu de bonnes notes, j'ai le droit de me faire plaisir, non?

     Je soupire, désespérée.

Papa : je regrette de ne pas avoir été le meilleur des pères pour vous.

Moi : il n'y a pas de père parfait.

Alice : en plus, tout le monde commet des erreurs. Alors, t'en veux pas pour ça. Nous t'aimons malgré les évènements passés.

     Les lèvres de mon père s'étirent en un sourire.

     Le téléphone d'Alice sonne et elle décroche tout de suite.

Alice : oui mais pourquoi?... D'accord. À quelle heure? ... Tout de suite?!... D'accord. À tout à l'heure.

     Elle raccroche et se lève.

Alice : il faut que j'y aille. J'ai un tournage de dernière minute.

Moi : d'accord. Demande à Roger de te déposer. Et veille à rentrer avant 21h.

Alice : ce n'est pas moi qui fixe les horaires.

Moi : tout comme ce tournage n'était pas prévu.

Alice : pourquoi dois-tu toujours trouver de bons arguments ?

Moi : va savoir.

     Elle ne prend pas la peine de prendre son sac et nous dit au revoir avant de s'en aller.

Moi : bien. Maintenant que nous sommes seuls, je peux te parler de ce que tu m'as proposé.

Papa : concernant le titre d'héritière?

Moi : je l'accepterai à deux uniques conditions.

Papa : lesquelles?

Moi : que tu fasses attention à ne jamais être seul avec Sandra et Cindy, et ensuite, que maman et toi vous réconciliez. Peu importe le nombre de mois qu'il te reste à vivre, maman sera heureuse que tu penses à elle.