J'étais assis sur un tronc, à côté de moi, il y avait Martin, c'était devenu mon ami dès les premiers jours, il ne lui restait plus qu'un an avant qu'il ne passe les tests et devienne un assassin, mais c'était déjà dans la poche pour lui, quand on entendit un assassin crier :

‑ Mission ! Qui veut ? Par ici !

‑ Martin, ça te dit ? Ça fait longtemps que nous ne sommes pas sortis.

Il hocha la tête et on s'approcha de l'homme. Deux autres personnes nous suivirent. Je pris la feuille de la mission et la lu. J'écarquillai les yeux et regardai l'assassin :

‑ C'est sérieux ? Tuer un marchand car un mec s'est engueulé avec lui ?

‑ Faites ce que vous avez à faire. Nous avons de plus en plus de demandes de ce genre, les gens nous prennent pour des cons.

Il partit et je dis :

‑ Vous trois, écoutez-moi.

Nous allâmes dans la chambre du marchand la nuit même, mais on ne le tua pas, à la place, je lui demandai de ne jamais revenir ici. Seulement, le chef le découvrit. Quelques jours plus tard, on fut tous les quatre convoqués dans sa tente. Il nous reprocha de ne pas avoir effectué la mission alors que nous avions dit le contraire. Il donna une claque à chacun de nous, quand il s'approcha de moi, je me tins prêt. Je bloquai son bras et le fixai.

‑ Je vous défis. Demain matin, huit heures.

Il cligna plusieurs fois des yeux et partit dans un rire tonitruant. Je lui fis un magnifique sourire cruel.

‑ Je prends ça pour un oui. Venez vous trois, on en a fini ici.

On sortit de la tente et Martin s'exclama :

‑ Tu es fous ! Tu vas mourir !

‑ Bien sûr que non. Quoi ? Tu n'as pas envie de devenir mon second ?

Je lui fis un clin d'œil. La rumeur se répandit rapidement. Au dîner, on m'apporta un plat que nous n'avions pas l'habitude de manger ici, pourtant, je n'y touchai pas et piquai dans mes réserves. Le lendemain, je retrouvai un rat mort sur le plateau qu'on m'avait apporté.

A huit heures, je fus sur le terrain d'entraînement. Tous les assassins où presque étaient présents, le chef me fit l'honneur d'arriver en retard. Il discuta, me lança des piques, mais je m'en fichai, j'étais concentré, je ne voulais évidemment pas perdre. Au moment ou le second du chef annonça le début du combat, je lançai d'une voix forte :

‑ Vous avez essayé de m'empoisonner !

Je fonçai sur lui. Le chef était plus fort que ce que je pensais, néanmoins, il était rouillé, il suffisait juste de l'épuiser. Je courrai de partout, esquivais, comme prévu, il me suivait. Je sentis mon frère se battre à mes côtés comme quand nous étions gamins, c'est lui qui me donna la force. Je pris vite le dessus. Au bout de trois quarts d'heure, je le mis à terre et enfonçai mon couteau dans sa gorge. Il y eut un moment de silence et des exclamations de joies fusèrent. J'étais devenu le chef des assassins.

Les semaines suivantes, je les passai à tout régler. On essaya de m'assassiner, on me défia. En voyant que je ne rigolai pas et que j'étais doué, tout ceci se termina en un an et on me prit enfin au sérieux. Tout changea, on arrêta d'assassiner n'importe qui, on gagna moins d'argent, certes, mais l'ambiance était meilleure. J'étais dur quand il le fallait, gentil la plupart du temps. On me craignait et on m'aimait. J'étais libre, j'étais respecté et c'est tout ce qui comptait.