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‑ Vous vouliez que je vous emmène loin, alors voilà, c'est fait. Nous sommes dans un royaume à présent, le château sur la colline que vous voyez là-bas est celui du roi.
‑ C'est parfait, merci.
Je voulus lui mettre de l'argent dans les mains mais il refusa.
‑ Gardez votre argent, votr...
Il souffla et reprit :
‑ Vous en aurez besoin. Vous êtes un étranger ici, vous n'êtes rien ni personne, mettez votre argent à l'abri et surtout, gardez vos lames sur vous tout le temps, les rues ne sont pas sûres. Faites surtout attention aux enfants, la plupart sont des voleurs.
Il soupira une seconde fois.
‑ J'aimerais rester près de vous mais je dois repartir. Bonne chance.
‑ Merci.
Ma vie hors du palais commença alors. Au début, ce fut difficile mais puisque j'avais pris énormément d'argent, j'achetai une petite maison. J'appris vite à me débrouiller et j'eus vite des habitudes, par exemple, j'allai au marché tous les samedis.
Au bout de deux ans, je vis mon argent descendre et je commençai à me demander comment je pourrai en gagner. La solution vint assez vite à moi.
C'était la nuit, il n'y avait personne dans les rues et je rentrais tranquillement chez moi quand je vis deux hommes en noir en tuer un troisième. Je m'arrêtai en plein milieu de la route et ne pus m'empêcher de les fixer. L'un des hommes en noir releva la tête. Mon corps se remit à fonctionner et je pris mes jambes à mon cou. J'entendis plusieurs sifflements à la suite, une silhouette tomba devant moi. Par réflexe, je sortis une de mes lames et la plaçai sur le cou de mon assaillant. La pointe d'un couteau venait titiller le mien. Je vis quelques personnes autour de nous. Celle qui me faisait face était un gamin, il ne devait pas avoir plus de quinze ans. Je dis d'une voix dure :
‑ Tu bouges, nous mourrons tous les deux.
‑ Nous n'avons pas l'intention de te tuer, lança quelqu'un. Rangez vos armes.
‑ Je n'ai pas confiance.
‑ Martin...
Le jeune homme en face de moi baissa doucement son couteau et je l'imitai. J'entendis un soupir de soulagement et un homme s'approcha de nous. Je demandai :
‑ Qui êtes-vous ?
‑ Tu n'as pas deviné ?
‑ Je suis ici depuis peu.
‑ Nous sommes les assassins, les gens nous paient pour qu'on tue.
Je fis un sourire en coin.
‑ Et... ça paie bien ?
‑ Faut voir. Tu sais te battre ?
Ils m'emmenèrent avec eux. Ils me firent traverser une forêt surveillée, j'appris vite qu'ils avaient plusieurs sons pour communiquer, sur le coup, certains me semblèrent ridicules, mais je vis que c'était très pratiquement et nécessaire pour se reconnaître, surtout la nuit. J'arrivai dans une clairière remplie de tentes, un homme m'expliqua qu'ils y étaient depuis des années, ils ne construisaient rien de solide pour pouvoir rapidement partir au cas où, ils se tenaient toujours prêts. C'est ici que je passai ma nuit.
Le lendemain, je découvris que le camp était plus vivant que ce que je pensais, les assassins étaient assez nombreux, il y avait même des vieux, des femmes et des enfants qui étaient traités d'égal à égal. Le jour même, je fus présenté au chef, un homme bedonnant, qui passait son temps à boire et à manger qui dépensait tout l'argent du camp pour son plaisir, qui frappait les enfants qu'il considérait comme faible, un homme immoral, détestable. Il y avait du monde pour le suivre, mais la majorité était contre.
Les premiers jours, je crus qu'ils étaient libres, mais c'était partiellement faux, il y avait des règles à respecter, dont une que je gardai au coin de la tête, il était interdit de toucher au chef, la seule manière de le tuer était de lui lancer un duel pour prendre sa place, mais il était naturellement le plus fort du camp.
Je passai les tests des assassins avec brio et ils commencèrent à m'entraîner. Comme ils ne se battaient qu'avec des couteaux, je dus abandonner mes lames et appris à manier les dagues en quelques jours. Au bout de trois ans, je devins un assassin à part entière et j'eus une plaque aux bords tranchant. Au début, je ne faisais que de la surveillance et découvris qu'en plus de toujours rester groupé, les rondes des assassins étaient calculées au millimètre près, il n'y avait aucune faille, ils étaient très efficaces, très organisés, puis, je participai à quelques missions. Jusqu'au jour où...
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