‑ C'était magnifique ! Ta sortie était sublime ! Les têtes que faisaient les nobles étaient parfaites ! A présent, il ne nous reste plus qu'à repérer les faux-culs et à les éjecter de notre maison.

‑ Comme tu parles...

‑ Tu fais ton sac ?

Je me tournai vers mon frère.

‑ Oui, je te l'ai dit il y a un an que je partirai.

‑ Et rien ne pourra te faire changer d'avis.

‑ Ma vraie vie commence maintenant. Je pars ce soir.

Le sourire de mon frère s'effaça. Il écarquilla les yeux.

‑ Quoi... ? Si tôt ? Mais tu... tu reviendras, n'est-ce pas ?

Je baissai les yeux et ne répondis pas. Il répéta d'une voix tremblante :

‑ N'est-ce pas... ?

Ma vision se troubla, des larmes coulèrent sur les joues de Dimitri. Je le pris dans mes bras.

‑ Je suis désolé, je te l'ai dit, je suis égoïste. Tu vas devoir te débrouiller seul.

Il faisait nuit quand je montai dans la charrette de l'homme qui s'occupait des chevaux. Devant moi, les murs du palais s'éloignaient de plus en plus mais je ne regrettais rien, j'étais juste triste d'y laisser mon cher frère.