Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

7. Mais qui es-tu ?



7.




Les fenêtres de l'étage s'ouvrirent en début d'après-midi, donnant à Seungmin une vue imprenable sur les landes depuis les hauteurs du château. Il resta un instant à observer le paysage, accoudé au cadre de bois. Jisung allait et venait, triant ce qui devait absolument être gardé et ce qui n'avait plus grande utilité. Le vieillard lui laissa le temps, parce que du temps, Jisung en avait grandement besoin pour se décider.

— Comment tu fais tout ça Calcifer ?

Seungmin dut hausser la voix pour que l'esprit l'entende, il lui répondit un tonnant « Faire quoi ? » depuis ses bûches crépitantes. Seungmin fit demi-tour à la hâte, et en croisant le chemin de Jisung, l'enfant put furtivement apercevoir un morceau de sourire sur ses lèvres.

Il ne pouvait le nier, être à bord d'une machine qui sillonnait les landes de jour comme de nuit était hérissant. Il voyait l'étendue du lac, si grand, le ciel qui marchait dans leurs pas, les collines qui grandissaient puis rétrécissaient. S'il attendait suffisamment longtemps, à une certaine heure, peut-être que Seungmin pourrait apercevoir au loin la fumée grisâtre de la locomotive, celle de Marché-aux-Copeaux. Mais il n'attendit pas, la vue aurait sûrement été douloureuse.

Il se pencha, la tête et le haut de son corps depuis le début des marches d'escaliers. Il croisa le regard flottant de Calcifer. Car tout ça, c'était possible grâce à la magie qui émanait de ce petit être.

— Tu es génial Calcifer !

Calcifer rougit. Du moins, ses lueurs orangées devinrent un véritable brasier couleur rubis. Seungmin rit avant de remonter, alors que son vis-à-vis balbutiait quelque chose d'incompréhensible sur les sautes d'humeur impossibles du papy.

— Seungmin, tu le connais celui-là ?

C'était la voix de Jisung, cette fois. Seungmin haussa les sourcils avant de remonter. L'enfant avait fait coulisser une porte de toile qui donnait directement sur un petit balcon. Le ménage en haut avait avancé mais bien plus lentement, l'ardeur du matin avait décru et Seungmin n'avait plus à dompter ses nerfs d'une quelconque manière. Il continuait surtout car son numéro l'avait inconsciemment rétrogradé au statut d'homme à tout faire.

Les cheveux au vent, Jisung se tenait sur la pointe des pieds, le corps maintenu à la rambarde un peu rouillée. Les bourrasques étaient puissantes et quand Seungmin le rejoignit avec peine, le garçon lui pointait un étrange individu du doigt, qui se balançait autour de la cheminée extérieure.

Bah tiens mon petit Navet, s'étonna l'homme. Tu es encore ici ?

— Tu le connais ?

Avec tout ce qu'il s'était passé, Seungmin avait presque oublié qu'ils ne s'étaient pas fait de quelconque adieu, et que son ami Navet pouvait toujours être dans les landes. Il ne s'attendait pas à ce qu'il se soit littéralement intégré aux cloisons du château.

— Je crois que ce truc a un faible pour moi, il me suit partout.

Quand Navet entendit sa voix, le sourire dessiné au charbon parut presque s'agrandir. Ils le virent s'élancer dans leur direction, et sautiller contre les murs sales de l'extérieur. Ne jugez pas un livre à sa couverture, de dehors, c'était encore insalubre, mais il ferait très bientôt bon vivre à l'intérieur. Parole de papy !

— T'es quand même un sacré personnage Seungmin, lui avoua Jisung. J'ai jamais vu quelqu'un comme toi de ma vie.

— Tu as côtoyé beaucoup de personnes dans ta vie ?

Jisung le regarda et fit la moue.

— Pas vraiment...

— Donc tu ne sais juste pas que les gens ont tous leur part de complexité.

— Mais je sais reconnaître les personnes bizarres !

— Qui tu traites de bizarre !

Le château s'arrêta, les prenant de court. Seungmin papillonna des yeux quand avec la dernière secousse des jambes de métal, le petit corps de Jisung bascula sous son cri. Il s'enchevêtra dans sa cape et Seungmin se pencha pour le rattraper dans ses bras. Ce fut une étreinte spontanée mais imprévue, les deux se figèrent.

On s'arrête ici, annonça Calcifer depuis le dessous. Et faites pas comme si j'avais pas remarqué l'épouvantail qui me colle comme une sangsue depuis hier !

Jisung leva les yeux, Seungmin le relâcha après s'être assuré qu'il puisse tenir tout seul.

— Tu as quel âge papy ?

— Pourquoi tu me demandes ça maintenant ?

Jisung se gratta la tête avec perplexité.

— Je sais pas trop, ce matin t'avais l'air plus... vieux...

— Toi, tu as quel âge ?

— J'ai neuf ans.

— Et que fais-tu avec le mage Hyunjin ?

Aussi sérieux pouvait être cette question, la conversation se poursuivit avec brosse et savonnette au bord du lac, pendant que sur le terrain vague, Navet tirait de longs fils du bout de son bâton pour y étendre le linge auparavant sale.

L'eau claire moussait et Jisung put voir son reflet sur un peu de bleu.

— J'ai vécu dans la rue avec mon grand frère pendant plusieurs mois.

— Vous n'aviez pas de parents ?

— Bonne question, lui répondit-il avec un rire amer. Le seul toit décent que nous avons eu était celui de notre tante, elle était gentille avec nous. Mais un soir mon frère a entendu une discussion entre elle et un marchand : elle prévoyait de me vendre à des pirates de Layos.

Seungmin fut pris de court, il se redressa soudainement pour se pencher vers son vis-à-vis.

— Que s'est-il passé ?

— On s'est enfuis, mon frère et moi. On a vécu en tant que nomades de ville en ville, les journées dans les rues marchandes pour vendre des potions médicinales avec des herbes qu'on récupérait dans la vallée des Méandres le soir.

— Ça devait être précaire comme mode de vie.

Il haussa les épaules.

— La vérité est qu'on s'en sortait bien. C'est là que la garde a réagi, parce que les ventes de ce genre nécessitent une autorisation de sa majesté. Ils l'ont pris avec eux et j'ai vécu seul jusqu'à ce que Hyunjin me trouve. Il avait besoin d'aide, et avait entendu parler de deux frères qui s'y connaissent très bien en conception de breuvages.

Jisung avait baissé la tête, il put voir ses sourcils froncés et son visage plus sombre. Alors la main de Seungmin se posa sur sa petite épaule. Ce garçon ne pensait pas comme son âge, il avait connu beaucoup de choses, sûrement plus que Seungmin lui-même -après ce n'était pas bien surprenant-. Ce fut un contraste étonnant, si bien que Seungmin se demanda un bref instant si Jisung n'avait pas été victime d'un sort totalement à l'opposé au sien.

Mais non, c'était bien lui, une âme que la vie avait déjà testée. Jisung avait neuf et un savoir presque antédiluvien.

— Pourquoi il est aussi rare de voir le mage Hyunjin en personne ?

Cette question démangeait Seungmin, et il savait que quitte à la poser, il aurait été plus approprié de la poser à la personne concernée au lieu de chercher des réponses dans la bouche des autres. Le soleil progressait à une allure posée, le temps et le vent permettraient au linge de sécher avant la nuit.

Ils avaient fini leurs corvées, et profitaient de l'air frais et de l'odeur des pins.

— Va savoir, soupira le châtain en se laissant tomber sur une chaise. Il a de nombreuses identités et tout autant de réputations. Maitre Pendragon, chimiste de Magnecourt, respecté pour ses doigts de fées et la justesse de ses remèdes. Maitre Jenkins, paysan prodige de Porthaven, la panacée chez les pauvres.

Ils étaient encore à l'extérieur, ayant apporté une table et quelques en-cas pour un gouter de fin de nettoyage de printemps. Malgré la lourdeur de certains sujets, Seungmin se sentait apaisé, serein même. Peut-être était-ce le paysage, le calme. Jeune ou vieux, Seungmin n'avait pas le souvenir d'un instant où il n'avait plus besoin de s'étouffer sous ses pensées. La où le train de vie file et où il n'a pas le temps d'espérer, maintenant, il pouvait juste respirer.

L'histoire de Hyunjin, il savait qu'il ne l'aurait pas entière, tout comme Jisung avait vite arrêté de parler de la sienne. Mais les petits bouts d'existence que le châtain lui offrait, il les prenait et conservait leur valeur dans un coin de sa mémoire.

— Et enfin, celle que tout le monde connait : Hwang Hyunjin, mage talentueux et bourreau des cœurs.

Seungmin leva même les yeux au ciel, grignotant un morceau de pain beurré.

— Je suppose que ce ne sont pas que des rumeurs, se permit-il d'ajouter.

— Non, il est vraiment du genre à flirter à longueur de journée. C'est épuisant !

Seungmin se permit de rire, même si bizarrement, quelque chose d'un peu amer dansait sur sa langue. Comme il l'avait dit, son visage ne lui reviendrait jamais, il n'avait été qu'un épisode dérisoire de sa vie, leurs essences s'étaient tout simplement frôlées.

Jisung se défit de son expression sérieuse, laissant l'enfant émerger de nouveau. Il avait grandi si vite mais au fond, il n'avait que neuf ans. Alors il se mit à parler des femmes que Hyunjin ramenait parfois au château, ou juste les épisodes de séduction à même les places publiques. Il ne savait pas vraiment ce que le mage cherchait à vouloir plaire à tout prix, sa beauté attirait l'œil et paradoxalement il ne voulait pas qu'on le voie.

C'était métaphorique, le mage Hyunjin voulait que l'on voie ce qu'il consentait à exposer au monde. Il ne voulait pas qu'on le voit lui, cette facette de prétention et de vanité, cette peur de l'abandon et sa naturelle lâcheté.

Le discours de Jisung oscillait, tantôt râleur, léger, innocent, puis bifurquait sur des ornières, devenant plus dur, plus froid, le visage de celui qui a connu les gens avec et sans leur masque.

Seungmin tourna la tête pour l'observer, il cligna des paupières plusieurs fois, s'adaptant aux paroles. Il ne connaitrait pas l'histoire de Hyunjin, mais un morceau de ce qui le constitue, ce qui ne se disait pas à travers le bouche à oreille de Marché-aux-Copeaux, ce qui restait sous la surface.

— J'ai l'air de le détester, dit comme ça...

C'était vrai. C'était l'impression qu'il donnait, à ses petits poings qui se serraient sur son pantalon, sa lèvre tremblante. Peut-être que Jisung mélangeait les réalités. Ou peut-être qu'il avait raison.

— Mais c'est faux, je ne le déteste pas. Sans lui je serai sûrement mort, je lui suis reconnaissant de tant de choses, mais j'en ai marre qu'il se détruise.

— Qu'il se détruise ?

Mais la discussion se termina. Car le soleil déviait plus vite, et le lac bleu devint plus pale.


***

Je m'excuse de poster avec un jour de retard. Vraiment, déjà que je n'ai pas posté la semaine dernière alalah !

Tout ça pour vous dire que j'écris totalement au feeling maintenant, et que c'est bien moins rouillé du coup hahahah ! Je vais corriger et publier, et avec les vacances peut-être même que je pourrai écrire plus sur cette histoire, et ainsi rattraper le retard que j'ai pris. J'ai fini mes partiels, j'ai validé mon semestre et voilà, j'ai le temps, mais beaucoup de soucis d'attention en ce moment >_<

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro