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20. Braises au foyer


20.



La nouvelle n'avait pas tardé à faire le tour de la ville. Croyant pouvoir profiter de ses retrouvailles avec sa famille, Seungmin remarqua très rapidement le début d'attroupement à l'entrée de la chapellerie. Il tourna les yeux vers sa mère, celle-ci encore en train de se remettre de ses émotions, et l'incita à retourner à l'intérieur en passant une main avenante dans son dos.

— Tu pourrais fermer pour un instant ? Ou alors laisser les autres gérer.

Eunha passa ses mains sur son visage en reniflant une dernière fois, elle secoua la tête pour reprendre ses esprits et se tapa les joues. Ses yeux étaient encore rouges, mais son regard reprit son sérieux quand elle chercha son assistante dans le coin de la boutique.

— Junha, je te confie le reste.

Cette dernière était tout aussi chamboulée par le retour si inattendu de Kim Seungmin, tellement qu'elle ne fit qu'hocher la tête avec des yeux immenses, presque paralysée sur place. Eunha et Seungmin se dirigèrent vers les escaliers, d'un pas rapide quoique légèrement vacillant.

Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Où étais-tu bon sang ! s'exclama-t-elle une fois la chambre du jeune homme ouverte.

Le gris -sa mère louchait littéralement sur sa couleur de cheveux actuelle- ne répondit d'abord rien, observant sans discontinuer l'allure de son chez-soi. Rien n'avait bougé, tout était comme avant. Il y avait même un peu de poussière sur des étagères. La seule chose qui était différente, était l'armoire, fermée à double-tour. Seungmin se souvenait qu'avant son escapade précipitée, il l'avait laissée ouverte, il n'avait pas regardé en arrière.

— Réponds-moi Seungmin. Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? Pourquoi tu es parti ?

— Ça serait trop long à expliquer.

Et tu reviens comme ça ? s'insurgea-t-elle.

Car après la joie et le soulagement, venaient les questionnements, l'aigreur due à l'incompréhension.

Tu reviens d'entre les morts et tu me dis que « ça serait trop long à expliquer » ? poursuivit Eunha en serrant les poings dans son dos. Tu sais que qui a été trop long pour nous Seungmin ? T'attendre, attendre que tu reviennes un jour ou non. On ne pouvait même pas savoir si tu étais encore en vie.

Seungmin finit par se retourner, percuté par le ton chevrotant de celle qui l'a élevé, celle qui l'a toujours considéré comme son fils alors qu'ils n'avaient aucun lien de sang. Seungmin, physiquement, ressemblait beaucoup à sa mère biologique, il avait ses traits doux et parfois la même tendresse dans sa voix. Eunha l'avait connue, Kim Leuhin, et elle ressentait toujours cette culpabilité dévorante, d'avoir eu le privilège d'aimer les enfants et le mari qu'elle a elle-même chéris avant de rendre son dernier souffle.

— Maman...

Eunha le savait, au fond d'elle, elle était tout autant sa mère que Leuhin l'a un jour été. Seungmin ne l'avait jamais vu autrement, il n'a jamais vu en elle quelqu'un qui s'était infiltrée dans leur foyer, qui avait pris une place vacante. Mais Eunha se disait que c'était parce qu'il était enfant à ce moment, il n'avait que trois ans quand elle est arrivée dans leur quotidien -elle était cependant déjà affiliée à la chapellerie depuis bien plus longtemps-. Si Seungmin avait connu sa belle-mère bien plus tard, il ne l'aurait sûrement pas aussi facilement accepté.

Ce genre de pensée, lui donnait parfois l'impression que Chaeli et lui, nés du premier lit de Younghoon, avaient une barrière invisible qui se dressait entre eux. C'était sûrement faux, c'était sûrement elle qui se posait trop de questions, qui s'inquiétait en se disant qu'ils la toléraient mais ne l'aimaient pas. Alors, pendant des jours et des jours, elle avait même fini par croire que Seungmin avait quitté le foyer par sa faute, car elle n'était pas de sa famille, qu'elle n'était qu'un visage de plus. Et que suite à la mort de leur père, leur vrai père, Seungmin ne trouvait plus d'attaches dans cet endroit et avait pris la porte.

Mais Seungmin se posta devant elle, elle n'osait pas le regarder. Elle avait peur de la vérité. D'une certaine manière, elle était bien plus fragile qu'elle ne le laissait paraitre. En reprenant le commerce de Younghoon, il a fallu qu'elle lève la voix, qu'elle donne le ton. Il n'y avait pas de place pour le doute, pour les lourdes remises en question, très tôt, Eunha a dû serrer les dents et prendre les rennes. Son deuil, il attendait encore.

Seungmin lui prit les deux mains, elles tremblaient.

— Je ne suis pas parti parce que je le voulais, se justifia-t-il. J'ai été contraint, je ne pouvais pas rester.

— Pourquoi ? C'est insensé.

— Quelqu'un me voulait du mal.

Elle ouvrit de grands yeux.

— Qui ça ?

Il ne pouvait pas le dire, encore une fois. Mais bizarrement, l'oppression sur son cœur était moins forte, moins étouffante. Comme si, peu à peu, le voile se levait et qu'il se rapprochait pas à pas de sa nouvelle aurore. La sorcière des Landes avait été un épisode confus et brusque de sa vie, mais maintenant, il se rendait compte qu'elle ne lui dictait pas son existence. Un jour, il pourrait à nouveau en changer le cours.

Comment tu as fait ? continua-t-elle face à son manque de réponse. Où as-tu été nourri ? Logé ? N'ose pas me dire que tu as fait le mendiant pendant toutes ces semaines !

Seungmin mordit sa lèvre, se retenant bientôt de fuir le regard. Il prit une grande inspiration.

— J'ai rencontré des gens, lui répondit-il. Ce sont des gens très gentils, qui m'ont accueilli sous leur toit, je n'ai manqué de rien, je te le promets.

Elle le scruta, ses yeux se plissèrent légèrement quand son fils détourna finalement les siens, les lèvres plus pincées. Sa voix devint plus faible, comme un souffle.

— J'ai rencontré quelqu'un.

Doucement, en prononçant cette phrase, Seungmin serra plus fort les mains de sa mère. Il n'aurait pas pu le cacher éternellement, surtout si quelque part, il ne voulait pas que ce qu'il se passait avec Hyunjin ne prenne fin une fois toute la houle calmée. Si elle se calmait un jour.

L'étreinte se défit, Eunha assimila ses paroles, ce fut assez perturbant, la vie relationnelle de Seungmin n'était jamais au cœur des discussions.

— Tu as rencontré quelqu'un ?

— Oui.

Elle papillonna des yeux. Et de voir les joues de son garçon progressivement se colorer, le message fut clair, ce n'était pas juste une rencontre anodine.

— Oh...

Être parent n'était définitivement pas de tout repos.


***


— Qu'est-ce que tu as encore fichu Calcifer ?

Les murs n'étaient pas assez épais pour contrer la cohue de dehors, et même s'il ne comprenait pas un traître mot qui était éructé dans les rues, Jisung avait tout de même fini sur le perron. En ouvrant la porte du château ambulant, il fut donc lui-même surpris de voir qu'ils n'étaient pas à Porthaven.

— C'est une décision que nous avons prise avec le maitre Hyunjin.

Jisung pivota, lançant un regard courroucé au familier.

— Et comme d'habitude, s'énerva-t-il. Il n'y a jamais personne pour me prévenir de ces changements.

Calcifer soupira.

— Qu'est-ce que ça t'aurait apporté ?

— Où sommes-nous ? Jisung ignora sa question.

— A Marché-aux-Copeaux.

Jisung attrapa un chiffon sur la commode la plus proche, se débarrassant des restes de farine qu'il avait sur les mains.

— Pourquoi maître Hyunjin voudrait qu'on s'établisse à Marché-aux-Copeaux ? Stratégiquement parlant c'est moins rentable qu'à Porthaven.

— C'est la ville natale de Seungmin.

Le bambin s'immobilisa, déjà paré à sa prochaine réplique. Calcifer vit son corps se figer, assimilant ce bout de phrase dicté dans le vide. Jisung tenta de déceler une possible plaisanterie.

— Vraiment ? C'est chez Seungmin ?

— Puisque je te le dis, répéta Calcifer, exaspéré.

L'enfant papillonna des cils, encore en pleine réflexion. Quelques secondes passèrent dans le silence et depuis son bois crépitant, Calcifer se demandait s'il ne l'avait malencontreusement mis sur pause.

— Calcifer ?

— Hum...

— Je vais faire un tour.

— Q-Quoi attends !

Mais Jisung ouvrit la porte et disparut dans les rues mouvementées.

— Jisung ! Et ton gâteau !

Calcifer se renfrogna.

— Mais oui bien sûr, c'est l'esprit du feu qui gère les fourneaux.


***

En plein cœur de Marché-aux-Copeaux, l'enfant ne put s'empêcher d'être emporté par le mouvement de masse. Des chuchotis se partageaient d'une rue à l'autre, car ce genre de chose, des fantômes qui reviennent de l'au-delà, ça n'était pas un fait récurrent.

— Je vous le jure ! s'exclama un bonhomme au chapeau melon, transportant sa miche de pain sous un bras devant un ami. Et en plus de cela, il avait les cheveux totalement blancs !

— Comme les esprits de la montagne ?

Jisung leur passa à côté, fronçant les sourcils. Sa semelle claqua sur les galets de la place, un musicien jouait du violoncelle près d'une boutique d'orfèvrerie. Les cheminées répandaient de la fumée dans le ciel, tout tournant à vive allure. Jisung sursauta, derrière-lui, il y eut le bruit strident de la locomotive quand à grandes enjambées, il passa le pont incliné au-dessus de la rivière.

— Ils ont fermé la chapellerie dès qu'il y est entré ?

— Apparemment, personne n'y a accès.

Une chapellerie ?

— Où se trouve cette chapellerie ?

Une jeune femme s'arrêta, comprenant que le petit garçon s'adressait à elle. Elle baissa le menton, battant des cils. Il était rare qu'un enfant se présente avec une mine aussi sérieuse, sans fioritures et sans modalités.

Elle lui sourit pour la forme, se penchant, mains sur ses genoux au-dessus de sa robe.

— Si tu cherches la chapellerie de la famille Kim, tu devras remonter trois rues après la pâtisserie Marlène.

Elle lui pointa la bâtisse énoncée du doigt, Jisung se mit sur la pointe des pieds pour voir au-dessus de la rambarde bétonnée. Il s'inclina face à la demoiselle qui repartit avec un signe de la main.

— Tu ne devrais pas trop t'éloigner, rejoins vite tes parents.

Dès qu'elle lui tourna le dos, Jisung eut une grimace agacée. Il n'avait pas pris son costume de vieillard, et donc, il n'avait pas l'habitude qu'on s'adresse à lui comme un nourrisson incapable de quoi que ce soit.

Néanmoins, il descendit du pont, se retrouvant de nouveau dans l'axe principal des marchandages de la ville haute en couleurs. Il foula les dalles du trottoir et se faufila entre les passants, la cohue était assez dense, sûrement à cause de l'après-midi, les gens partaient de leur travail et se trouvaient une heure de repos dans les cafés et les bistrots. Quelques lumières n'allaient pas tarder à s'allumer. Dans le lointain, le ciel palissait en rose. La nuit arrivait avec lenteur, mais elle arrivait.

Il remonta les rues lorsqu'une main le saisit à l'arrière du col. Jisung poussa un glapissement aigu, son élan fit qu'il décolla pratiquement du sol.

— Ah !

— Gamin, fais attention à où tu mets les pieds.

Un soldat de la garde royale l'aida à se remettre sur ses deux jambes. Jisung secoua la tête pour reprendre ses esprits. Il se tourna vers l'uniforme rouge et bleu, la statue immense qui lui faisait face. L'homme avait une moustache rigolote et un monocle, il cligna des yeux avant de lui pointer les rails du doigts. Jisung pivota, finissant par reculer d'un bond quand le tramway s'arrêta soudainement.

— Tu as failli te faire écraser.

Jisung n'eut même pas le temps de le remercier qu'il repartit patrouiller parmi la plèbe, à croire qu'il empêchait des enfants de se faire écrabouiller au quotidien.

— Dégagez ! Dégagez ! Bande de pouilleux dégagez de là bon sang de bonsoir !

Nouvelle agitation, ça n'en finissait pas. Le bambin vit les passagers descendre en trombe du véhicule, violentés verbalement par une jeune femme à l'arrière des sièges. Jisung ouvrit de grands yeux quand il la vit sauter au sol, dans sa longue robe tulipe, son chignon était désordonné et son visage proche de la fureur.

Derrière-elle, pratiquement cramponnée à son bras, une autre demoiselle tentait de la contenir.

— Chaeli ça sert à rien de créer une émeute.

— Je te jure Nahei, je vais aller lui faire avaler ses doigts de pieds !

Jisung dut se décaler pour ne pas se faire empaler par les deux furies, et pourtant, il crut entendre distinctement que ces deux femmes n'étaient pas juste des citadines lambdas.

— Tu as intérêt à avoir une bonne explication Kim Seungmin ! Maman n'arrêtait pas de pleurer quand tu as disparu !

— Toi non plus tu n'arrêtais pas de pleurer Chaeli.

L'enfant se mit rapidement à marcher dans leurs pas, les lèvres entrouvertes sous la surprise.

Les sœurs de Seungmin.

Alors Jisung finit par apercevoir les murs de la chapellerie, les gens qui s'étaient amassés autour pour voir celui qui était revenu des enfers, ou de l'au-delà.

— Qu'est-ce-

C'était loin d'être poli, mais Nahei eut un sursaut quand elle sentit une petite main s'accrocher au bas de son jupon. Elle eut à peine le temps de se retourner, Chaeli déboulait entre le peuple tel un boulet de canon, elle aurait effrayé un démon.

— Qui vous a autorisé à rester devant ! Crottin de morue, ce n'est pas la foire ici ! Bougez de chez moi !

Les gens se bousculèrent pour échapper à son joug, et Chaeli fonça jusqu'aux portes qu'elle ouvrit comme l'héroïne d'un film en noir et blanc, prête à partir à la guerre pour le bien de l'humanité.

Les rideaux avaient été rabattus, donc depuis l'extérieur, personne ne pouvait rien voir. Mais au centre de la boutique, Seungmin et Eunha étaient là, Junha a leurs côtés qui ne voulait elle-même pas se décrocher du bras du jeune homme, reniflant et partageant son inquiétude mordante.

Ce dernier, comme sa mère, leva brusquement le regard face au vacarme de l'arrivée de ses sœurs. Si la surprise le gagna rapidement à cause de Nahei et Chaeli, les yeux de Seungmin s'écarquillèrent lorsqu'il aperçut son petit protégé caché derrière les jupes de la benjamine.

— Jis-

— TOI !

Mais il n'eut même pas le temps de dire quoi que ce soit, elle le percuta si fort qu'il crut sur le point d'être plaqué au sol. Ça aurait pu être bienveillant et chaleureux, mais sur le moment Seungmin pouvait rajouter un autre tiret d'anecdotes au palmarès de ce qui a un jour failli lui coûter la vie : provoquer une sorcière, sauter à bord d'un château qui marche, insulter un mage pendant qu'il invoque une cinquantaine d'esprits, sauver un navet en se croyant acrobate, et maintenant, se faire pratiquement étrangler par sa cadette.

— Qu'est-ce que c'est que ça ? C'est quoi cette couleur de cheveux !

Il gargouilla en se plaignant, c'étaient des marmonnements inintelligibles alors qu'elle avait ses mains agrippées à ses cheveux gris, le faisant presque se tordre le cou en baissant la tête. Nahei lui attrapa les épaules en le sermonnant à son tour, c'était à croire qu'ils se battaient alors que ce n'était que la dynamique bien particulière de leurs retrouvailles. Jisung assista à la querelle comme s'il venait d'entrer dans une autre dimension, celle où ce n'était plus Seungmin qui effrayait la maison, mais les dames de la fratrie.

Chaeli passa soudainement de la rage à quelque chose de plus étonnant, puisqu'elle se jeta dans ses bras, comme sa mère l'avait fait plus tôt. Jisung put presque voir Seungmin soupirer avant de la réceptionner et lui rendre son étreinte.

— T'es vraiment un imbécile, une saleté de grand frère ! Je t'ai dit que t'étais tête en l'air mais je pensais pas que t'allais littéralement disparaitre de la surface de la Terre !

Là, là... fit le garçon en lui tapotant gentiment le dos.

Nahei se recula pour laisser l'accalmie prendre place. Ce fut sans compter le souvenir du garnement qui s'était accroché à elle. Si Eunha ne l'avait même pas remarqué, la benjamine fit volteface et Jisung, jusque-là étrangement immobile, recula.

— Eh toi ! Espèce de malpoli !

Elle lissa les pans de sa robe comme s'il les avait salis, et posa les mains sur ses hanches en le regardant droit dans les yeux.

— Je-

— Et puis mince alors, le coupa-t-elle en brassant l'air de sa main. Je vais pas perdre mon temps avec un môme trop curieux, déguerpis d'ici !

Je partirai pas ! rétorqua Jisung.

Et pour mêler le geste à la parole, il croisa les bras et s'assit au sol.

C'était le chaos, et finalement, après avoir calmé sa sœur, Seungmin parvint à se détacher de son étreinte pour parcourir la grande pièce. Il se passait énormément de choses en aussi peu de temps, et il put juste presser le bras de Nahei pour la faire légèrement se reculer. Cette dernière regarda son frère, ses boucles blondes se secouant sous son mouvement. Il lui sourit de manière un peu contrite, avant de passer devant elle pour se poster face au châtain.

— Qu'est-ce que tu fais ici Jisung ?

— Qu'est-ce que moi je fais ici ? Tu le demandes vraiment !

Et c'est reparti, encore des gens qui crient.

— T'allais nous quitter sans même dire aurevoir !

Seungmin parut surpris.

— De quoi tu parles ?

— Tu t'en vas, pesta le gamin dans un marmonnement presque inaudible. T'es chez toi, t'as retrouvé ta famille, tu vas partir.

— Mais non Jisung, c'est pas ça.

Seungmin avait beaucoup, beaucoup, beaucoup d'explications à donner aux deux partis, et il avait déjà mal à la tête rien que d'y penser. Entre Jisung qui le croyait sur le point de les abandonner comme un voleur, et sa famille qui le croyait revenu d'une formation d'ermitage improvisée, il fallait remettre les pendules à l'heure mais il n'était même pas sûr d'avoir les épaules pour le faire seul.

— Tout le monde, fit-il en levant la voix. Je dis bien tout le monde se calme.

Il leva ses bras devant lui et incita chaque personne de la maisonnée à porter son attention sur lui.

— T'as les cheveux blancs, râla Chaeli.

— Tu ne m'as toujours pas dit où tu as été tout ce temps, est-ce que ce petit garçon est impliqué ?

— Mais d'où tu sors au juste ? demanda Nahei avec ahurissement.

— Et tu diras quoi à Hyu- commença Jisung.

— J'ai dit tout le monde se calme !

Seungmin tapa rudement du pied, ce qui mit fin au brouahah imminent. Tous le regardèrent, et Chaeli croisa les bras en inspirant, tentant elle aussi de garder son calme.

Chacun leur tour, ils prirent une grande inspiration, pour faire baisser les tensions. Seungmin avait à faire l'intermédiaire entre deux cas, pratiquement deux univers différents. Il y avait d'un côté son foyer et son enfance, vécue dans la paix et sans grands artifices, et de l'autre côté il y avait le château, la magie ancienne et les secrets, avec des personnes pratiquement recluses de la société.

Seungmin tenta comme il put de faire de point, de trouver un terrain d'entente.

Il leva la tête. Ça y est, il allait les affronter.

Mais soudainement, il entendit un cri.

Dehors, le ciel s'obscurcissait, Marché-aux-Copeaux n'était qu'une ville portuaire où les gens vivaient, où de belles choses se passaient comme de moins belles.

Il fallait peut-être le voir, le comprendre, chaque havre de paix comportait une porte vers les abysses. Quand elle s'ouvrait, le noir plongeait même sur le soleil.

Eunha s'approcha des rideaux, elle les rabattit et recula avec stupeur.

Les gens couraient, paniqués. Ils remontaient les rues alors que les nuages se teintaient d'orange dans l'éther. Et un cri, un hurlement, un homme frappa la vitre avec le regard de la mort.

— Les bombardiers ! Ils arrivent sur la ville !

Tous se figèrent, la nuit tombait.


***

Vous sentez ça ?

Yep, on entre dans le dernier arc de l'histoire.

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