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11. Joli coeur




11.



Le reste de la journée passa et Hyunjin ne se réveilla pas. Cette crise et tout ce qui s'y rapportait semblait l'avoir épuisé. Pour ne pas arranger les choses, le temps ne devint pas plus clément une fois la nuit tombée. Certes, la pluie s'était calmée mais le vent se déchainait contre les murs. Le château continuait de progresser le long des landes mais c'était à croire qu'une force divine allait à contre-courant.

La nuit était tombée depuis un moment maintenant, et Seungmin, depuis le matelas de fortune dont il était maintenant habitué, tourna sur lui-même plus d'une fois.

Quelque chose semblait taper contre du verre, avec hargne. Plusieurs tac, tac, tac qui rapidement, firent que le chapelier ouvrit un œil et se redressa, les sens embrumés.

Le bruit se vit ensuite étouffé par la voix râleuse de Calcifer.

— Idiot de Navet ! Tu vas réveiller tout le monde.

Seungmin portait un haut ample qui glissait facilement sur son épaule. Il soupira en le remontant d'une main, posa ses pieds sur le plancher frais, et se redressa pour ouvrir la porte de son placard.

Les flammes calmes de Calcifer tournèrent pour observer sa venue. Comme toujours, l'esprit eut un instant de flottement quand il vit le visage si juvénile de son invité. Seungmin se frotta les yeux en avançant à petits pas, il avait une moue tellement ensomeillée qu'il ne vit pas tout le suite Navet en train de frapper sa tête contre une des fenêtres du rez-de-chaussée.

— Voilà, scanda Calcifer. Si ça avait été Jisung le pauvre petit aurait eu la peur de sa vie. Non mais tu vois ça ? Il a l'air possédé !

— Un problème mon Navet ?

Ignorant les plaintes de l'esprit du feu, Seungmin progressa le long du séjour sombre et se plaça à hauteur de la fenêtre. Il vit que son compagnon s'était coincé le bras sous une ferraille branlante, qui devait lui être tombée dessus pendant qu'il vagabondait, il ne pouvait plus bouger et demandait de l'aide.

Oh non, depuis combien de temps t'es coincé là ? s'enquit le jeune homme en tentant d'ouvrir la fenêtre, sans succès, elle était bloquée. Calcifer ? Fais-la s'ouvrir.

L'espèce de poutre coince l'ouverture, se justifia l'esprit, il faut d'abord l'enlever de l'extérieur.

Navet n'était peut-être qu'un épouvantail sans réelles expressions et un peu simplet sur les bords, il n'empêchait que Seungmin s'était pris d'affection pour lui. Il ne voulait pas le laisser comme ça jusqu'au lendemain. Et voyant que son ami était prêt à s'arracher le bras pour se dégager, montrait bien qu'il n'avait pas envie de rester plus longtemps ainsi privé de ses mouvements.

— Arrête de gigoter, je vais t'aider.

— Et comment tu comptes faire papy ?

Calcifer voulut rire de cette appellation. Autant c'était devenu un automatisme de s'adresser au brun ainsi, autant il trouvait absurde de le faire en sachant qu'il n'était en réalité qu'un adolescent.

Je vais passer par en-haut et descendre, lui répondit-il avec le plus grand sérieux.

— Tu... mais t'es cinglé !

Il ne put pourtant rien dire, Seungmin revint sur ses pas, et au lieu de retourner dans sa chambre, il prit les escaliers en vitesse. Le vent de dehors était sûrement trop puissant pour que les deux autres résidents n'entendent quoi que ce soit de sitôt.

Le chapelier monta les marches et se retrouva dans le couloir de l'étage, où il se dirigea vers la même porte coulissante qui menait au petit balcon. C'était d'ailleurs à cet endroit que Jisung avait retrouvé Navet la première fois. Depuis, ce compagnon restait aux alentours du château comme un garde du corps, ou une rémora. Seungmin se plaça difficilement en extérieur.

— Wow !

Il rabattit ses bras devant son visage quand les bourrasques le firent presque décoller de la petite plateforme. Il pleuvait encore un peu, et couplé à la vitesse du vent, les gouttes glacées furent semblables à de véritables projectiles sur son visage et les parties découvertes de sa peau. Seungmin grimaça et se retint comme il put aux rambardes de métal, faisant attention à ne pas s'écorcher sur la rouille.

En bas, à un peu moins de dix mètres, Navet était bringuebalant, il s'agitait et le vent ne devait pas y être pour rien. Le brun mordit sa langue et espéra juste que son ami ne ressentait aucune gêne ou douleur dans sa forme actuelle.

— Navet !

Ses mouvements semblèrent être moins virulents, et les yeux dessinés au charbon croisèrent ceux de Seungmin. Encore une fois, il aurait juré qu'il lui souriait.

Le jeune homme prit une grande inspiration et observa les alentours, une main en visière alors qu'il se recevait ses propres cheveux dans les yeux et sur le front.

— L'échelle...

Sur le côté, il y avait une petite échelle qui avoisinait les tuyaux de canalisation. Elle n'atteignait pas Navet, mais il pourrait l'emprunter pour se rapprocher de lui. Il se maudit de ne pas avoir des conditions physiques plus importantes, et ça datait de bien avant son sortilège.

Seungmin se raccrocha à la ferraille, tel une sorte de bébé singe au bras de sa maman. L'image aurait pu le faire rire lui-même, mais sur le moment juste un couinement effrayé lui échappa quand il se retint aux parfois. Il descendait progressivement, veillant à toujours porter un regard alerte sur où il posait ses pieds.

Navet tenta de faire moins de boucan, sachant enfin qu'on venait l'aider. Depuis la fenêtre, le rez-de-chaussée était baigné d'une lueur ambrée, comme si Calcifer vociférait quelque chose à son attention mais qu'il ne parvenait pas à l'entendre. Ce n'était pas dur de le deviner, il hurlait juste à Seungmin qu'il allait se casser le cou.

Il arriva bien vite au bout de l'échelle, et Navet se tenait deux mètres à sa droite. La poutre de fer avait effectivement chuté telle une roche, se coinçant contre le cadre vieillot de la fenêtre et le bras de paille de l'épouvantail. Seungmin posa le pied sur une canalisation, qui bien sûr était très fine et glissante à cause de la pluie.

— Bouge pas Navet, je suis presque là.

Il leva une main, ses doigts prenant un dernier appui sur un appendice de maison, comme une brique à demi sortie du mur. De son autre main, Seungmin attrapa la poutre et tenta de la dégager.

— Ah ! Cette saleté est lourde !

Et cela lui prit plusieurs minutes, silencieusement encouragé par son compagnon de misère. Le vent devint plus fort, le temps plus sec, maintenant, Seungmin sentait surtout la morsure du froid sur ses joues. Il risquait de commencer la journée de demain avec un bon rhume.

La poutre céda en même temps qu'une voix à demi endormie resonna.

— Seungmin ?

Avec tous les aléas du temps, ce fut un miracle qu'il l'entende. La ferraille s'écroula dans un boucan sans nom, tombant sur les collines des landes et dégringolant contre les roches où elle se brisa presque instantanément.

Navet se dégagea de suite pour laisser plus d'espace à son sauveur, Seungmin en avait besoin s'il ne souhaitait pas rejoindre le sort de l'objet en métal.

— Seungmin !

La voix fut plus forte, et bien plus éveillée. En comprenant ce qu'il se passait, elle fut même proche de l'effroi quand Seungmin entendit la porte du haut totalement coulisser. Le jeune homme leva les yeux vers le balcon, sur lequel s'était jeté Hyunjin, les cheveux maintenant noirs corbeaux voltigeant autour de son visage et ses yeux bleus semblaient capturer toute la tempête.

Même si sa venue l'avait surpris, Seungmin reprit bien vite ses esprits en découvrant l'air apeuré du mage. Il laissa sa voix porter jusqu'à lui.

— Ne t'en fais pas ! Je vais passer par la fenêtre d'en bas !

Il mêla le geste à la parole en tentant de tirer sur le cadre. Et il se figea quand il n'y arriva pas.

C'était bloqué. Encore.

Sous le regard encore très peu rassuré de Hyunjin, Seungmin colla son front à la vitre pour essayer d'entrevoir l'intérieur. Il ignora la bouche déchainée de Calcifer, qui semblait le couvrir de mots d'oiseau, et baissa juste les cils vers le bas.

— Ah oui, je suis un idiot...

Ouvrir depuis l'extérieur, d'accord. Encore aurait-il fallu que Seungmin pense à lever le loquet depuis l'intérieur en premier.

Il cogna plusieurs fois contre le verre, haussant encore et toujours le ton.

— Calcifer ! Fais lever le loquet !

Mais avant même que l'esprit ne puisse accéder à sa demande, les jambes du château percutèrent un rocher. Tout vacilla un unique instant, les yeux de Seungmin restèrent plantés dans le rien, quand il vit ses mains et ses jambes perdre tous leurs appuis.

Kim Seungmin s'inquiétait de finir la soirée avec un mauvais rhume. Il n'avait pas vraiment songé à l'éventualité de la finir les os brisés.

Le vent frappa son corps un instant, et tout parut durer une éternité. Il vit le château, il vit le ciel, et Navet depuis les cloisons. Pendant moins d'une seconde, il pensait que c'était fini, et que l'âge factice n'avait rien pu faire pour le détourner de sa naturelle étourderie. Comme Chaeli le lui avait dit un jour, son manque de vigilance aurait raison de lui.

Le vertige, l'instant fut éternel et il sentit des fourmillements étranges dans sa voûte plantaire.

Il eut froid, parce que d'une certaine façon, il n'arrivait pas à prendre pleinement conscience du fait que c'était en train d'arriver. Il allait se fracasser au sol, et à cette hauteur, il n'y avait aucune chance qu'il y survive.

Ou pas.

Il sentit sa main se faire empoigner et son corps être plaqué contre quelque chose de chaud. Seungmin lâcha une plainte, sous la surprise et une légère douleur quand son visage fut plaqué contre un torse. La fenêtre du rez-de-chaussée s'ouvrit abruptement, Hyunjin l'avait poussé de toutes ses forces et ils s'écroulèrent sur le plancher.

Il ne resta qu'un lourd sifflement de dehors, avec le paysage noir et les nuages de ténèbres. Seungmin ouvrit les yeux, il était paralysé, il n'arrivait pas à retrouver son souffle. Il a vraiment cru qu'il allait y passer. Son grognement résonna dans la pièce, son dos avait fait une belle rencontre avec le sol. Ce n'était pas arrangé par le poids mort qui lui était tombé par-dessus.

Hyunjin était descendu pour le secourir.

L'ancien blond, maintenant noiraud, se redressa sur ses coudes, alors que sous son corps, Seungmin portait ses mains à sa bouche pour retenir une plainte. Cette fois, c'était du désarroi, et quelque chose d'oppressant qui lui appuyait atrocement sur la poitrine.

Il avait failli mourir. Il se mit à trembler quand cette évidence le frappa.

— Seungmin... Tu vas bien ?

Il voulut répondre, mais son visage était pâle. Calcifer se préparait déjà à ses remontrances habituelles, pourtant il put voir que le garçon était en état de choc, qu'il cherchait à se reconnecter à la réalité. La main de Hyunjin vint se poser sur sa joue, elle était glacée. Ses yeux cherchèrent une réaction dans la dilatation de sa pupille.

— Hyunjin, ramène-le dans sa chambre, Jisung risque de descendre...

— Je... d'accord.

Et Seungmin n'eut même pas la décence de demander en quoi cela serait un problème, que Jisung le voie. Il était trop déboussolé.

— Viens...

Le mage lui prit la main, et quand il l'aida à se tenir debout, il le soutint en passant son bras autour de la fine taille de Seungmin. Soudainement, un éclair parut foudroyer le chapelier. Le souvenir de son toucher, dans Marché-aux-Copeaux, survolant la place du défilé, lors de la fête du cinq mai. Tentant de marcher à sa suite, le jeune homme porta ses phalanges à son cœur et là, ce fut douloureux.

Il l'avait sauvé pour la deuxième fois. Combien de fois c'était censé se reproduire avant qu'il ne comprenne la leçon ?

— Seungmin ? s'enquit Hyunjin une fois à l'entrée de la petite pièce. Dis-moi que tu vas bien, tu ne t'es pas fait mal ? Tu t'es cogné la tête ?

— Je vais bien...

Physiquement, oui. Et son choc fut bien plus grand, quand il baissa les yeux sur ses mains. Il n'arrivait pas à bouger, son corps était tétanisé, pris dans la pénombre de sa propre chambre alors que Hyunjin l'observait depuis l'entrebâillement de la porte. Calcifer ne pouvait pas les entendre, ni les voir.

Ses mains, il les leva pour les poser sur son visage. Il sentait son cœur battre à tout rompre, son état n'était pas les plus lucides, mais quelque chose clochait. Et ce qui clochait, était la normalité de tout ça. Normal. Seungmin était normal. Lui.

Mais il n'arrivait pas à le formuler. Ce, « Pourquoi je suis moi ? », qui lui restait coincé dans la gorge. Alors la peur fut plus grande, l'idée qu'il se sentait maintenant étranger à sa véritable apparence, le fait que Hyunjin le regardait et que ce visage était celui qu'il connaissait.

Ou alors c'était comme il l'avait dit, Hyunjin savait que Seungmin était sous l'emprise d'un sortilège, mais sans plus. Des sortilèges, il y en avaient partout et de toutes sortes. Hyunjin avait fini par découvrir qu'il n'était pas un véritable vieillard, mais ce n'était pas pour autant qu'il se souvenait de lui. Du garçon qui se faisait poursuivre par la garde royale.

— Calcifer ? Y'a eu un sacré boucan, tout va bien ?

Hyunjin ouvrit de grands yeux en entendant la voix de Jisung. Avant même que Seungmin n'ait pu se retourner, Hyunjin entra précipitamment dans le grand placard, ferma la porte derrière-lui et plaqua le chapelier contre le mur. Ce dernier se raidit en le sachant si près.

— Hyun-

— Chut, ne fais pas de bruit...

Ils entendirent Calcifer rétorquer quelque chose, mais il était maintenant indubitable que Jisung venait d'entrer dans le séjour. Hyunjin n'allait pas sortir maintenant, il n'avait pas encore d'excuse à donner pour justifier la présence d'un jeune inconnu et la disparition de papy Seungmin.

Le mage n'était pas paniqué, il ne se sentait pas pris dans un étau. Au contraire, l'expression sur son visage était sérieuse, attentive à ce qu'il se passait dehors, mais sans démontrer une quelconque détresse. Mais il était trop près, bien trop près. Le cœur de Seungmin en faisait des siennes.

— Hyunjin ?

Le noiraud, tournant un simple regard de biais vers lui, cligna deux fois des paupières pour lui dire qu'il l'écoutait.

Le sang de Seungmin brulait dans ses joues, il se déroulait tant de choses en cet instant qu'il pensait réellement juste en train de faire le plus étrange des rêves. Il était encore étourdi par tout ça, c'était sûrement la raison pour laquelle il eut le courage de lui poser cette question.

— Est-ce que... tu te souviens de moi ?

Si près, qu'il sentit momentanément les muscles du mage se crisper, ses bras de part et d'autre du corps chétif du plus jeune, et le palpitant de ce dernier qui paraissait à deux doigts d'exploser entre ses côtes.

C'était absurde. Hyunjin devait le croire fou. Seungmin regarda ses pieds, il voulait tellement s'enfuir d'ici.

— Non... Non oublie, c'est n'importe quoi...

Il entendit le souffle de ce dernier, plus lent, plus faible aussi. Il en avait presque oublié que plus tôt dans la journée, le mage avait perdu toutes ses forces en invoquant une cinquantaine d'esprits depuis les recoins les plus sombres de cette maisonnée. Il avait presque oublié que si Hyunjin était venu à son secours en usant uniquement de ses jambes et de ses bras, c'était sûrement parce qu'il n'avait plus assez de pouvoir sur l'instant pour lancer un sort.

Alors, Seungmin fut tout à coup honteux, de lui causer encore plus de contrariétés alors qu'il était déjà épuisé. Hyunjin ne se souvenait pas de lui.

Pourtant, le prenant de court, il sentit le corps du jeune homme, presque sur le point d'abdiquer, prendre appui sur le sien. Et de la même façon, Seungmin se figea quand le front du noiraud se posa doucement sur son épaule. Son souffle caressait son oreille, et avec peine, il lui murmura :

— Je t'ai déjà dit de ne pas baisser les yeux, joli cœur.

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