Alors qu'Orène hésita à révéler que Jessica Alba se cachait sous l'armure du chevalier de l'horloge et qu'il allait donner le nom des chevaliers de la règle, du fourneau, de l'Indus et de la table, n'étant autres que des potes du collège qui ont très mal tourné dans la vraie vie, l'un d'entre eux toqua à sa chambre d'hôpital...

"Orène.

-Yazzzu! Ca va?

-Ouais, ouais...

Mais...

Je me suis fait viré.

-De la police?

-Heu non... De... Pas vraiment mais...

Ouais..."

Yazu, dix-neuf ans, l'aspirant flic en lacoste perdu entre le "wesh frère t'as un bedo" et l'apéro entre collègues du comico.

Nul doute que Yazukazu comme on le surnommait était autre chose encore qu'un comique. Et qu'il ne serait jamais passé avec un panier garnis pour prendre des nouvelles. Même dix caricatures de séries n'arrivaient pas à la cheville de ses conneries. Il était l'archétype de l'ami "mon seigneur", celui qui s'affale au sol et vous tire vers le bas aggripé à votre bras, pour que vous restiez gouter aux joies de la gravité de ses situations, donc au degré zéro avec lui.

"Mon Seigneur, mon seigneur! Aidez-moi, aidez-moi!"

Et si vous l'écoutez, vous avez des chances que son virus vous contamine et vous clone en Yazu. Toujours au plus bas; Yazu-sangsue dégoulinante; si la galère avait une salle des machines, sa cabine et son siège pour ramer s'en trouveraient noyés en dessous.

"Qu'est-ce que t'as fait?

-Rien! Je te jure! Rien!"

Rien qu'à sa tête Orène le savait. Connaissant Yazukazu Shashashiro, un "rien" de sa part signifiait:" je vais te balancer mes plus gros mythos, pour te cacher à quel point je suis le pire des blaireaux..."

Orène ne sentait pas ce que ce chevalier du fourneau avait cuisiné en guise de panier garnis. Un voyage totalement clandestin et illégal était en train de mijoter sur le feu. Une évasion dans les règles du lard, au fumet léger de sauté de lapin.