Chapitre 4
***
Le jour de la rentrée. Elle entrait en première, dans le même lycée, avec ces mêmes amis. C'était censé être un jour stressant mais excitant, découvrant qui partagerait votre classe. Marinette se réveilla avec surprise, un poids lourds lui sautant dessus. Elle faillit hurler lorsqu'une voix la coupa.
_ On va être en retard Mari' !
Sa chère tête blonde qui le servait de meilleur ami avait pris la fâcheuse tendance de débarquer à tout moment dans sa chambre, soit pour son propre plaisir, soit pour juste embêter sa meilleure amie. La bouche pâteuse et la marque du sommeil en travers de sa joue, elle bailla et s'étira allègrement.
_ En retard pour quoi Adrien ? On est dimanche... Calme tes ardeurs et couche toi avec moi-
_ Princesse on est Lundi.
Après mûrs réflexions, elle le fixait comme si il venait d'une autre planète, elle qui était, elle-même encore dans le pays des songes.
_ Et ? On devait aller quelque part ?
_ Oui au lycée, c'est la rentrée Buginette.
Son cerveau carburait au quart de tour, elle se leva précipitamment, poussant son réveil vivant dans le vide. Elle descendit son échelle, et à un temps records s'habillait et mangeait en même temps. Le blond l'attendait dans le salon, avec ses parents qui avaient prit l'habitude de voir le jeune homme entré dans leur vie à n'importe quelle moment. En une semaine, leur complicité les avaient rendus fusionnel, toujours ensemble, faisant des conneries ou quelques balades. La brune dévalait les escaliers sans aucune grâce, après une pareille chute, elle aurait pu témoigné sa souffrance, mais trop paniqué pour ça, elle prit son sac des mains de son ami, fit quelques salutations et partit en embarquant le jeune homme.
Ils se dirigeaient à marche rapide vers le lycée, ou plutôt la brune courrait en traînait le blond qui marchait d'un pas soutenu. Tout les deux brusqués par l'autre, ils faisaient une belle paire. Alors que la franco-chinoise passa au rouge, étourdie comme elle était, une voiture blanche passait. Agreste junior qui ne souhaitait pas voir cette voiture devenir rouge et aller à l'enterrement de son amie, agit en conséquence, pestant contre la maladresse de la jeune fille et de sa stupidité à avancer à découvert.
Elle fermait les yeux qu'un instant, une main se posait sur sa hanche et une autre sur sa nuque, et d'une rapidité déconcertante, elle fut sur l'autre rive du passage piéton, une voiture roulant derrière elle a une vitesse loin d'être lente.
_ Fais attention où tu mets les pieds, t'es un accident sur pattes.
Ce n'était ni dit méchamment ni sur le ton de la rigolade. Elle observait son meilleur ami le soupçonnant de ce fait, il semblait exaspéré. Elle lui adressa un sourire rayonnant, s'excusant d'être si maladroite. Son coeur de petit chat fondit sous un tel regard sincère et un sourire lumineux. Il abandonna et lui souria en retour. Adrien pensa immédiatement que "cette fille aura ma peau un jour".
Une fois à destination, ils rejoignirent leur deux amis, formant le quatuor d'avant. Marinette resta en retrait, sa main rejoignant la jumelle du blond. Elle pestait contre sa rancune qui avait eu raison d'elle. Alya et Nino lui avaient caché tant de choses, elle s'excusa de l'expression mais il n'y avait eu qu'Adrien qui eu les couilles de lui dire la vérité.
Alya remarquait rapidement la distance de sa meilleure amie et se pinçait les lèvres, coupable. Nino faisait joyeusement la conversation décrivant les dernières semaines de ces vacances. Le jeune Agreste envoya un sourire contrit à la métisse, comprenant le léger problème, également plus lourd que prévu.
_ Et toi mec tu as fait quoi ces dernières semaines ?
Le concerné jeta un regard plein de sous entendu à la brunette qui pendait à sa main, innocemment il répondit.
_ Nino, comme toute personne responsable, j'ai révisé pour cette nouvelle année et préparer le nécessaire pour la réussir !
Le dit Nino leva les yeux au ciel, impressionné mais surtout déçu du jeune homme. Quelques peu irritée, Marinette rajouta d'un ton amer et plein de reproches.
_ Il a surtout squatté chez moi et c'est rempli le ventre de pâtisseries comme une grosse feignasse !
Adrien feignit une moue outrée telle une grande diva tandis que leur deux interlocuteurs riaient de leur complicité nouvelle, qui leur promettait une bonne année de rigolade.
***
Toujours en retard, un blond et un sac humain sur l'épaule courait vers le lycée. Suite à une nuit animé de Disney, les deux étudiants s'étaient endormis et réveillé tard. Ils avaient pour le coup raté seulement un cours, et n'allaient sûrement pas faire le reste de la journée.
Des voitures de polices les dépassèrent sur la route, plus inquiets encore. Marinette fut enfin sur ces pieds, sa main collé avec celle d'Adrien. Arrivé à destination, personne n'avait le droit d'entrer dans le bahut, les élèves étaient dehors. Alya arriva à une vitesse folle devant eux, Nino suivait avec difficulté. Un cadavre sortit sur un brancard, des ambulanciers emmenant le corps. Adrien essuya du revers de la main ces yeux et s'adressa en colère au coyote
_ Tu l'a aussi senti ?
Alya hocha de la tête, son souffle se coupant. Dans une suite logique et de réflexion, Marinette répondit pour les autres.
_ Chloé.
Étonné, le blond se retourna vers sa meilleure amie, lui baisa le front pour calmer l'angoisse de la jeune fille, et sa propre angoisse au passage. Nino fit une mine déconcerté, ne comprenant pas, ou ne voulant pas comprendre. Alya tapa du poing contre un mur, le fissurant avec sa rage.
_ Et merde il s'attaque aussi au surnaturel.
***
Malheureusement pour l'éducation, le lycée dû fermer une semaine. Le maire imposa une couvre-feu de vingt et une heure. Après la mort de sa fille, d'un de ces camarades de classes et de bien d'autres citoyens de Paris, c'était la seule chose qu'il pouvait faire pour le moment. La police était déjà sur le coup mais semblait stagné comme ralenti par quelque chose. Ce quelque chose était le surnaturel.
Marinette soupira pour la troisième dans sa chambre. L'école ne lui manquait pas pour le moment, cela ne faisait que deux jours qu'ils avaient fermés l'établissement. Mais qu'espéraient-ils ? Trouver le meurtrier ? En quoi ? Quelque semaines ? Elle était sûre qu'ils n'allaient jamais trouvé le véritable coupable. Selon Thomas, l'ami cannibale d'Adrien, tout le service de police était composé d'humain. Que pouvait-faire un humain face à un être surnaturel sanguinaire ?
Lorsqu'elle y retourna pour de bon, les élèves étaient tous sceptiques, murmurant entre eux. Elle s'approcha d'Alya qui agitait sa main au loin. La jeune fille fronça les sourcils, se rappelant les cachotteries de sa meilleure amie. La future journaliste qui jusque-là lui faisait signe avec entrain et un grand sourire, le perdit et fit la grimace en reniflant l'air.
Un bras vint s'enrouler autour de la taille de la franco-chinoise. Elle ne releva pas la tête, une seule personne au monde ronronnait autant comme une locomotive, et c'était bien son chaton vampire.
_ LES MECS ATTENDEZ MOI !
Le trio se retourna pour apercevoir Nino arrivé dans le groupe en s'essouflant comme un boeuf.
_ Les gars sérieux, j'ai pas de super vitesse, de voix ultra puissante, d'aura hyper dangereuse ou de poumons qui se régénère, alors la prochaine fois que je cris de m'attendre au loin en courant vous vous stoppez merci !
Alya ne s'empêcha pas de se moquer de la moue désastreuse de son copain. Marinette ne fit que sourire en réponse tandis que son ami blond se transformait en sac à dos en s'accrochant à elle ainsi. Son menton à lui rencontrait sa tête et elle sentait sa fatigue à mesure qu'il s'appuyait sur elle.
Au bout d'un certain temps, les deux meilleures amies ne purent éviter LA conversation.
_ Je suis désolée Marinette, j'ai fais ça pour toi, pour te protéger. Je ne voulais pas t'embarquer dans un terrain inconnu et inimaginable alors que tu avais tes propres problèmes à gérer !
_ J'y étais déjà sur ce terrain ! Et complètement perdu ! Heureusement qu'Adrien était là ! Et si c'est si dangereux alors pourquoi Nino est-il au courant de tout ? Tu lui as dit, tu ne penses pas à sa protection ?
Gênée, elle était bien gênée Alya à assister à cette scène. Ne sachant trop comment réagir, elle s'immobilisa un instant afin de ruminer.
_ Nino est mon petit ami... il allait le savoir un jour où l'autre. C'était juste plus tôt que prévu de me transformer sous la panique face à lui.
_ Ouais mec, c'était un accident, j'ai dû être au courant de tout après parce que j'étais v'là paumé. Je me disais allez je vais inviter ma copine chez moi pour la présenter à mes parents mais quand ladite copine te fait une crise d'angoisse et se transforme en coyote, là, ça mérite des explications !
La tension s'évapora, laissant place à un silence religieux. Silence interrompu par la sonnerie et un Adrien morne collant sa camarade.
***
Les jours s'écoulaient plus facilement. Les tensions s'amenuisaient à mesure que la fréquence des meurtres diminuait. Il y avait de moins en moins de victimes : c'est-à-dire plus du tout. Marinette était soulagée par la nouvelle et ainsi l'était également Alya et son petit ami. Ils pouvaient enfin respirer quelques peus sans que le surnaturel ne soit leur sujet de prédilection numéro 1, ce qui n'était pas pour déplaire à Marinette.
Cependant, tous n'étaient pas dans la même ambiance de calme et de détente temporaire. Adrien était toujours sur les nerfs, prêt à se battre rageusement contre tout ce qui pouvait le toucher lui ou son âme aimée si fort. Souvent, on le voyait les sourcils froncés et muet, comme s'il écoutait les pas d'un diable derrière lui.
Son anxiété s'étendait à ses amis. Adrien laissait rarement Marinette seule plus de quelques heures. Le blond sentait réellement que quelque chose allait s'abattre sur eux à n'importe quel moment. Aussi, n'en déplaise à Sabine qui serrait de plus en plus souvent les lèvres, Adrien lui rendait visite chaque nuit de manière si régulière que ça en faisait peur. Et il passait son temps avec Marinette, comme un super-héros réservé à l'usage de la franco-chinoise.
Un jour, un peu comme un autre, alors que le blond fermait enfin les yeux et somnolait de fatigue à ses pieds, Marinette se perdit dans ses pensées. Ou plutôt, elle les écoutait. Ne sachant trop s'il s'agissait à ce moment-là de sa conscience ou de son inconscience, la franco-chinoise n'y fit pas trop attention. Jusqu'à ce que la voix se fasse de plus en plus fort, si imposante que Marinette n'entendait littéralement plus la respiration de son ami à ses côtés :
_ "On va pas laisser une injustice pareille être commise encore et encore ? Tout ça car la police humaine ne peut rien faire contre le surnaturel ! Il faut que nous les aidions, nous avons la possibilité d'arrêter ce tueur"
Elle acquiesça, caressant mécaniquement les cheveux soyeux du blond à ses côtés. Une idée germa par la suite dans son esprit, une idée étrange, mais elle pensa par la même occasion "Qui ne tente rien n'a rien.".
Le lendemain, motivé comme elle ne l'a jamais été, elle réveilla Adrien avec plein de bisous. Ce dernier se leva, surpris mais ne disant rien de plus pour profiter d'un réveil aussi doux. Marinette, voyant bien son chaton ne bougeait pas, osa lui sauter dessus. Visiblement avec lui, le réveil brutal était conseillé.
Sans lui laisser le temps de comprendre la situation, elle appela Alya pour venir au plus vite, tout en empruntant le téléphone d'Adrien et faisant de même pour Nino. Inquiet, le vampire s'étira, craquant ces vertèbres et se figea, assis en plein milieu du lit.
_ Qu'est ce qu'il se passe princesse ?
Une moue diabolique au visage, elle lui sautillait dessus.
_ J'ai un plan pour trouver leur meurtrier ! Je suis un géni mon chaton !
Elle l'embrassa chastement et fuit vers sa penderie s'habiller. Choqué, il s'immobilisa touchant du bout des doigts ses lèvres en rougissant.
Quelques instants d'attentes...
...
..
.
_ Il nous faut des preuves ! Avec votre odorat on peut trouver une piste ? Je veux dire pour qu'il tue une personne il doit bien laisser une emprunte, une odeur, quelque chose ? On a qu'à trouver un lien entre les personnes tués, les lieux, son mode opératoire ! Vous ne pensez pas ? La morgu-
_ C'est trop dangereux. Tu as déjà assez vécu de traumatisme pour en remettre une couche.
Adrien la fixait de ses yeux félins, les bras croisés. Elle soupira se retournant vers ses deux autres amis.
_ Quelle traumatisme ? Allez j'ai été secoué mais c'est rien, et cette idée est parfaite !
Alya grogna abaissant ces oreilles de coyotes vers l'arrière, mécontente.
_ Mari' tu as vu un cadavre sous tes yeux, ton meilleur ami manger une autre de tes amis, ton ennemi numéro un a été violemment déchiqueté, y a de quoi être traumatisé !
Marinette rala, levant les bras au ciel.
_ Justement ! Est ce que j'ai l'air de trembler de peur et de crier à moitié folle dans les rues ? Non !
Alya désapprouva en secouant la tête de droit à gauche. Tapant du bout des griffes le parquet de sa meilleure amie, elle s'exclama exaspérée par la situation.
_ Réfléchit au moins de tout ce qui peut vous arriver ! Vous êtes humains avant tout, et le surnaturel et les humains ça va pas ensemble quand on parle de sécurité.
Nino qui jusque là n'avait rien dit, leva son doigt en l'air, réclamant la parole d'un ton ennuyé.
_ Au pire meuf, vas-y on s'en fout du danger, on est des fous nous les "humains", on va le trouver ce tueur, mais en attendant petit film et un goûter.
Un film et un goûter plus tard, ils s'en allèrent un à un sous les yeux intrigués des parents de la franco-chinoise. Alya lui fit une accolade, lui faisant à l'occasion promettre d'y réfléchir cette nuit sur son idée d'enquête. Adrien lui sourit gentiment, lui embrassa chastement le coin des lèvres.
_ Si tu veux vraiment suivre ton idée princesse, je te suis, mais à une condition, que tu sois toujours avec l'un de nous et que tu m'appelles si il y a un problème ok ?
Elle hocha la tête, un grand sourire aux lèvres.
C'est en possédant les votes pour d'Adrien et Nino qu'elle se coucha, sûre de pouvoir faire plier Alya sur sa demande.
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