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25 Toavec moa (2/4)


     Pris par surprise, Celtica avala la tasse et remonta à la surface pour tousser et recracher l'eau. Le sel lui brûla le nez, lui arracha des larmes. Et les deux filles se mirent à se disputer. Les garçons ne les en empêchèrent pas, mais Léâd lui parut contrarié. Il posa sa main sur sa poitrine, l'aida à mieux respirer par magie.

     Libéré, Celtica n'eut même pas le temps de le remercier qu'on le tira de nouveau sous l'eau. Cette fois-ci, il parvint à garder l'air dans ses poumons et suivit le grand Nâémois. Il lui montra dans un premier temps comment reconnaître les coquillages tant convoités. Minuscules, ils se nichaient à demi ensevelis sous les rochers. Cependant, il ne fallait pas ramasser les individus les plus petits, sans doute pour des raisons de reproductions.

     Les poumons réclamèrent bientôt leur dû, Celtica rejoignit la surface en deux brassées. Les Sorciers continuaient à nager, à s'amuser dans le courant comme des loutres. Préoccupé par le spectacle navrant qu'il leur proposait, le prince replongea aussitôt.

     L'eau, peu remuée par les vagues, offrait une vision claire du monde qu'elle protégeait. Hélas, le sel lui piquait les yeux, Celtica ne les maintenait ouverts qu'à grand-peine. Il décida d'explorer le fond un peu plus loin, indisposé par la nudité des autres. En particulier de celle des femmes. Cette expérience inédite l'inquiétait autant qu'elle le fascinait. Mais il regrettait les conditions de cette première rencontre avec le beau sexe. Sans amour, sans désir. C'était à la fois froid et moins... romanesque ?

     Bien entendu, on lui avait tenu de longs discours sur les femmes, du rôle précis de chaque époux lors du mariage et après. Cela datait de bien avant ses fiançailles, avant que l'on ait choisi Annya. Les soliloques et autres préceptes de ses professeurs alimentaient bien des fantasmes, le rêve du grand amour, unique et puissant. Comme dans les romans qu'il dévorait lorsqu'il ne dessinait pas. Ce château de sable s'était effondré le jour de l'annonce de la future impératrice. Celle qu'il épouserait et devrait combler, selon les exigences de son rôle. Percer de cette façon le secret de la féminité le froissait.

     Penser à sa fiancée le contraria, il émergea à la surface. Il respira à grands coups, tourna le visage vers le soleil, écarta ses cheveux plaqués sur son front. Tout avait l'air paradisiaque, sur cette île, tellement facile. Il suffisait juste de plonger pour trouver de la nourriture, aucun conflit n'éclatait, la maladie ne s'enracinait pas ici. Mais le Brasier, ses amis, sa vie lui manquaient. Plus vite Arkh lui enseignerait ce qu'il devait savoir, plus vite il repartirait à la recherche d'Ironie.

     Fûrrin sortit la tête hors de l'eau, intriguée par sa soudaine remontée. Celtica s'éloigna un peu d'elle, d'un mouvement discret pour ne pas la contrarier. Sa proximité lui embrasait l'esprit, toujours plus redoutable ! Pour se donner une contenance, il fixa un point sur l'île, entre les arbres.

     — Va pa ? Naje pa ? Coq i yaje bonne pa ?

     Celtica battit plusieurs fois des paupières, concentré sur ces mots. Reconstituer du sens, dans de telles conditions, n'était pas chose aisée ! Elle se rapprochait de lui, curieuse, aguicheuse, périlleuse. Comme il aurait souhaité se trouver à des lieues de là !

     — Je respire, dit-il, la voix mal assurée.

     Soudain, une masse, tout droit propulsée depuis les profondeurs, brisa la ligne de la surface et se jeta sur le dos prince. Un bras se glissa autour de sa gorge et le coula un bref instant. Avant même de pouvoir réagir, il recouvra sa liberté. Celtica retrouva l'air, recracha l'eau avalée et se tourna pour faire face à son agresseur. Ce n'était que Kélis'o, qui s'esclaffait, ravi de sa farce. Les quatre autres les rejoignirent, Léâd donna un coup sur l'épaule du jeune homme.

     — Coq i yaje ! le défia-t-il.

     Il se désigna du pouce et dressa cinq doigts, pointa Aâl'é, en leva deux, puis agita la main pour les deux autres garçons, qui affichèrent un visage faussement vexé.

     — Toa ?

     — Rien, pour l'instant, répondit Celtica.

     Alors le grand Nâémois bomba le torse et afficha un sourire suffisant. Les Sorcières murmurèrent entre elles, les yeux brillants d'admiration. Mais Kélis'o posa sa main sur l'épaule du Brasien et déclara quelque chose que Celtica ne comprit pas. Mais le discours eut son petit effet, car Aâl'é, sans doute le plus sanguin d'entre eux, riposta violemment, alors que les filles battaient des mains, ravies du spectacle. Plus calme, Difén tendit la main aux deux querelleurs, qu'ils serrèrent, plus ou moins de gaité de cœur.

     Celtica perçut les regards appuyés de Léâd, et comprit qu'il constituait – encore ! – le centre de toutes les attentions.

     Léâd avança d'une brassée et plongea ses yeux d'encre dans les siens d'acier. Celtica ne craignait pas ce regard. Les Sorciers n'étaient pas des Anciens, même s'ils partageaient une nature magique. Rien de dangereux ne pourrait en jaillir.

     Peut-être soutint-il ce regard plus que de raison. Le sourire de Léâd se crispait de seconde en seconde, une forme de fureur se mit à luire au fond de ces puits. Ce jeune homme ne l'effrayait pas, il connaissait des êtres bien plus dangereux. Et il les côtoyait au quotidien.

     — Toa é moa. Najé pour coq i yaje. Bocou. Moa ganié !

     Kélis'o tapota l'épaule de Celtica, avec un large sourire, tandis qu'Aâl'é choisissait celle du grand Nâémois pour l'imiter. Le prince soupira. Le voilà désormais embarqué contre son gré dans un combat de coqs !

     Difén pointa le ciel du doigt, et une gerbe de feu s'éleva haut. Aussitôt Léâd plongea, fila comme une anguille. Plus lent, Celtica inspira une grande goulée d'air et retourna sous l'eau, stimulé par cette compétition sans enjeux. Ou presque. L'idée de remettre à sa place ce jeune impudent ne lui était pas tout à fait désagréable...

     Il atteignit en quelques brassées le fond et chercha les fameux rochers. Il en repéra un peu plus en contrebas et s'élança sur eux. Parfaitement conscient qu'il ne pouvait rivaliser avec le Nâémois sur des questions de magie, il espérait que sa force et son endurance suffiraient à ne pas le ridiculiser.

      Arrivé aux rochers, il inspecta d'un œil d'expert le sable et repéra les petits trous. Il se mit alors à creuser et récolta une vilaine morsure. Surpris, il libéra l'air de ses poumons, et remonta à la surface. Maudit coquillage ! L'individu restait encore accroché à son doigt, furieux qu'on le dérange ainsi dans sa propre demeure. Kélis'o se dirigea vers lui et lui donna un petit sac en tissu destiné à recueillir les animaux. Il lui adressa quelques mots d'encouragements, et Celtica replongea.

     Il ne se laisserait plus surprendre ! Il s'arma d'une petite pierre et se remit à fouiller. Deux autres bivalves apparurent, mais l'un d'eux était trop petit pour figurer au menu. Il l'abandonna et se dirigea vers un second massif. Mais aucun des individus n'atteignait la taille suffisante.

     Celtica pesta en lui. Du coin de l'œil, il surveillait l'avancée de Léâd. Son visage fermé indiquait toute sa concentration. Il lui vint alors une idée. Après une brève remontée à la surface, il replongea. Mais au lieu d'atteindre le fond, il s'arrêta au milieu de sa descente, ferma les yeux. Sous l'eau, l'énergie alentour résistait à l'ordre des choses, il dut forcer un peu pour la rassembler.

     Comme une tornade miniature, le flux convergea vers lui, créant un tourbillon dans la mer. Dès qu'il se sentit plein de ce flux, il cessa ses efforts et observa ces nouveaux résultats. Il le relâcha peu à peu, en continu, et remarqua différentes anomalies autour de lui, des obstacles de volumes et de natures distincts. Il ouvrit les yeux et fit coïncider les anomalies à ce qu'il voyait. Il nota très clairement la position des six Nâémois, les plus faciles à reconnaître. Ensuite, il remarqua les poissons, ceux qui constituaient l'anomalie la plus vivace. Et enfin, il situa sous les rochers une multitude de vies.

     L'opération se compliquait. Celtica étendit son aura aux coquillages déjà collectés, s'imprégna de leurs caractéristiques. Ils lui renvoyaient une sensation froide, assez dense. Il leur associa aussitôt l'élément de la terre, un peu différents des autres créatures qui se terraient sous le sable.

     Après la prise d'une nouvelle goulée d'air, il retourna auprès des petits coquillages qu'il avait abandonnés et les compara avec ceux qu'il gardait. La densité énergétique n'était pas la même. Elle variait, selon la taille... Il devait exister des différences plus fines encore, mais il demeurait bien incapable de les remarquer.

     À nouveau, il rassembla l'énergie, ignora la douleur qui lui piquait le cœur. Il la déploya à nouveau et se concentra sur les anomalies identiques à celles qu'il possédait dans son sac. Un champ de coquillage s'offrait à lui ! Il s'estompait avec le temps, mais il put repérer deux zones très intéressantes.

     Il s'agissait désormais d'une affaire de temps. Léâd devait utiliser ce sixième sens inconsciemment, de la même façon que les cinq autres. Chez les Sorciers, ce travail ne pouvait être qu'automatique et involontaire !

     Mais au moins, le prince ne se ridiculiserait pas !

     Plein d'entrain, Celtica recueillit autant de bivalves que possible, ravi de l'acquisition de cette nouvelle possibilité. Elle restait certes très hésitante et précaire, mais il pouvait ressentir son environnement, dresser des cartes mentales et compléter les informations que ses yeux ou ses oreilles ne pouvaient lui fournir.

     Il eut un vertige à l'idée de ce qu'il pouvait désormais accomplir, et ce qu'il lui restait à découvrir. Comme il avait hâte de retrouver ses proches pour leur montrer ses nouvelles capacités ! Comme il brûlait de tout partager avec Cléon ! Cléon... Il ne la reverrait sans doute plus.

     Sa gorge se noua à cette pensée. Que n'aurait-il pas donné pour tout envoyer valser et la retrouver ? Mais Ironie était reine. Elle le dominait, sans partage, sans égards. Elle ne laissait de la place à rien, ni personne d'autre.

     Celtica tendit la main vers le dernier coquillage de ce coin-là. Mais ses doigts refusèrent de se plier. Allez ! Plus il forçait, moins il obtenait de résultat. Une douleur aiguë se propagea dans son bras, se répandit dans son squelette. Une brûlure enflamma son cœur, son estomac, son cerveau.

     Un nouveau vertige.

     La panique.

     Le noir.

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