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11 L'épée des contradictions (1/3)




     Celtica se leva d'un bond, et se précipita à l'extérieur de la grotte, ignorant les pierres qui blessaient ses pieds nus. Cette voix, il avait tant rêvé de l'entendre à nouveau ! Le cœur gonflé de joie, il mit ses mains en porte-voix :

     — Par ici ! Dans la caverne !

     Puis il recula un peu. Il se tourna vers Cléon qui le dévisageait comme s'il était devenu fou. Sa main n'était pas très loin de son pistolet alchimique... Il revint vers elle et s'agenouilla, lui posa une main rassurante sur l'épaule.

     — C'est un ami, tout va bien !

     — Alors aide-moi à me relever.

     Il la prit par les aisselles sans préambule et la hissa sur ses jambes. Elle le repoussa sèchement, en lui lançant un regard noir, mais le jeune homme n'en prit pas ombrage. Emporté par son enthousiasme, il ne se rendit pas compte de sa brusquerie.

     Des pas et des éclats de voix se rapprochèrent, Celtica ne tenait plus en place. Il allait enfin le revoir ! Et lorsque cette immense force de la nature blonde obstrua la large entrée, il se précipita vers lui en riant.

     — Vlad ! Oh, Vlad !

     Le marquis le serra dans ses bras de toutes ses forces, lui ébouriffa les cheveux et le relâcha enfin.

     — Ma petite fripouille ! Regarde-toi ! Tu ne ressembles à rien !

     — On essaie de lancer une nouvelle mode ? le taquina une seconde voix.

     — Fédra !

     Il alla étreindre la Walkyrie.

     — Comme je suis content de vous voir !

     Il s'écarta d'elle, et se tourna vers Cléon qui se tenait en retrait, prête à détaler au moindre problème. Le jeune homme lui tendit la main, espérant qu'elle approcherait, mais elle croisa les bras.

     — Et qui est cette jolie demoiselle ? demanda Fédra en se dirigeant vers elle.

     Elle lui prit la main et la porta à ses lèvres. Surprise, Cléon fit un bond en arrière, Celtica soupira. La Walkyrie n'était pas réputée pour sa délicatesse, ni son savoir vivre. Et les manières de la cour n'avaient pas lieu d'être, dans cette situation.

     — Fédra...

     — Je suis Cléon Xiàzù, grommela la Lumissienne.

     Vlad se posta aussitôt entre Celtica et Cléon, épée au poing. Agacé, le prince obligea le marquis à baisser son bras.

     — Tout va bien, elle n'est pas mon ennemie. Cléon, voici Vlad-Alexeï d'Œilbleu, mon garde du corps et meilleur ami... Il a tendance à dépasser les bornes, comme tu peux le constater.

     Il alla se placer près de Fédra.

     — Et voici Fédra Gwendril, fille de Gwendril le Muet...

     — T'es bien documenté ! railla-t-elle.

     — ... bras droit de Vlad et unique femme de l'armée brasienne. C'est aussi une amie. Et une Walkyrie.

     La guerrière s'approcha de la jeune fille et observa l'état de sa chemise et de ses mains.

     — Pauvre petite, qu'est-ce que tu lui as fait ?

     — Mais rien ! Nous...

     Des bruits métalliques. Celtica se tourna vers l'entrée de la grotte pour voir arriver Sabik chargé des deux sacs et menant par la bride deux chevaux de guerres, ceux qui appartenaient à l'armée impériale. Le démon les amena auprès de Rivalis, et laissa les animaux faire plus ample connaissance. La race brasienne se montrait particulièrement sociale, la rencontre se passerait bien. Puis le Serpentaire déposa son chargement à côté de Cléon, fouilla dans leurs affaires pour trouver l'une des fioles de la jeune fille et le matériel de soin. Il s'affaira alors à remplacer les pansements, déjà saturés de sang. Cléon jeta un regard inquiet à Celtica, qui lui assura qu'elle n'avait strictement rien à craindre.

     — Vous devriez vous changer, tous les deux, conseilla le démon. Que vous attrapiez la mort maintenant ne fait pas vraiment partie de mes plans.

     — Vos plans ? s'étonna Celtica.

     Le démon tourna sa tête vers lui.

     — Ironie, bien entendu. Elle est entre de très mauvaises mains actuellement, et si vous mourriez, elle se choisirait un nouveau champion.

     Celtica fronça les sourcils. Il ne voyait pas où il voulait en venir. Ne revenait-il pas aux Noblargent de la brandir ? Les dieux ne le permettraient à personne d'autre.

     — Vous ne savez rien, n'est-ce pas ?

     — Ce n'est pas la première fois qu'on me le dit, remarqua froidement le jeune homme.

     — Le Chant des Astres ? Le Verset du Feu ?

     — Le quoi ? De quoi parlez-vous ?

     — Ils vous ont toujours concerné. Particulièrement depuis que l'épée vous a mordu. Vous vous êtes choisis.

     Celtica baissa les yeux sur la cicatrice qui courait sur ses doigts. Il tendit la main.

     — Vous parlez de ceci, n'est-ce pas ?

     Sabik hocha la tête et reprit les soins qu'il prodiguait à la jeune fille.

     — Changez-vous d'abord, nous en rediscuterons ensuite.

     Bien que frustré, Celtica obéit. Sabik n'aurait d'autre choix que de parler, même s'il sentait que ce ne serait pas une partie de plaisir. Il ouvrit son sac, découvrit pêle-mêle certains de ses vêtements et d'autres de Cléon. Elle n'avait pas mentit, tout était humide ! Il se tourna vers Vlad et lui demanda qu'il lui prête au moins une chemise.

     En vitesse, le jeune homme se débarrassa de ses haillons, revêtit le vêtement qu'il lui prêtait avec empressement. Vlad était bien plus grand que lui, et sa chemise lui tombait au dessus des genoux. Il décida que pour le moment, elle serait bien suffisante, et ne demanda rien d'autre, malgré les vives protestations du marquis. Il soupira d'aise en se sentant enfin au sec.

     — À votre tour, ma demoiselle, dit Sabik.

     — Malheureusement, intervint Fédra, je n'ai qu'une seconde armure de cuir, elle ne sera ni agréable, ni chaude.

     Sabik dénoua sa cape et la donna à Cléon.

     — Déshabillez-vous et enveloppez-vous de ceci. Ne vous inquiétez pas, nous ne bougerons pas tant que vous ne vous serez pas reposés.

     De mauvaise grâce, la jeune fille prit la cape et alla s'isoler. Et lorsqu'elle revint, la cape la recouvrait entièrement, et elle veillait attentivement à bien la garder fermée. Elle s'installa près du feu pour ne plus en bouger.

     Sabik étala les affaires trempées dans toute la grotte, alluma de minuscules feux magiques entre eux afin d'accélérer le processus de séchage. Puis il s'assit devant le groupe, dos à l'entrée, et fixa Celtica, peut-être bien dans les yeux.

     — Son Excellence semble avoir négligé certain points de votre éducation. Le Verset du Feu aurait été le minimum à vous apprendre. Il s'agit d'un serment, du serment que vous prononcerez le jour de votre intronisation. Personne ne le connaît, hormis chacun des membres de la maison Noblargent. Vous êtes l'exception, alors que vous êtes le premier concerné.

     — Et personne ne m'aurait rien dit ? fit Celtica, sceptique. C'est peu...

      — C'est la vérité. Le Verset du Feu vous enchaînera à Ironie et au dieu de la mort au moment où vous le prononcerez.

     — Si je comprends bien, mon père est l'esclave de l'épée et de Mérénos ? Ceci expliquerait sa maladie...

     — Vous êtes vif, apprécia le démon, mais vous n'êtes pas dans le vrai pour autant. Vous oubliez une donnée importante : Ironie vous a blessé, elle n'appartient alors qu'à vous. Tant que vous vivrez, vous serez le seul qu'elle autorisera à la toucher. Vous êtes devenu le Gardien, avant même de devenir l'empereur.

     Mal à l'aise, Celtica se tortilla sur son séant, chercha auprès de Vlad et de Fédra un peu de réconfort, une mimique qui lui aurait appris que Sabik se moquait de lui. Mais l'un et l'autre restaient concentrés sur le Serpentaire, graves et silencieux. Même Cléon l'écoutait attentivement, jetant de temps à un autre un regard discret au prince.

     — Le Gardien ? Je ne suis le gardien de rien, à part de mon empire !

     — Votre empire. Vous ne savez pas à quel point vous avez raison. Votre père le sait. Vous êtes plus proche de l'empereur exigé par les dieux que ne l'auront jamais été vos prédécesseurs.

     — Vous insultez Son Excellence ! s'écria Vlad alors que sa voix virait dans les aigus.

     Le marquis n'était pas réputé pour sa bravoure, et comme à chaque fois qu'il osait s'opposer à des êtres plus puissants que lui, ou plus gradés, la couleur de sa peau disparaissait sous un rouge écarlate qui le faisait ressembler à une grosse tomate, et sa voix ne maintenait plus son timbre grave et profond.

     — C'est pourtant la vérité, continua le démon. Son Excellence, son père, son grand-père, toute sa lignée n'étaient que des pantins inutiles. Mais vous, mon prince, vous avez obtenu le trône, l'attention des dieux, et vous suscitez l'inquiétude. Si vous n'aviez pas été mordu, vous auriez gardé votre liberté, et vous auriez vécu aussi simplement que les autres. Laissez-moi vous Chanter quelque chose.


     Un éclat onirique dans un ciel d'ébène

     Le défi d'un Frère, la fureur des dieux

     Des échos de voix, un cri de haine

     Les affres de l'exil, la honte des cieux !


     Les Astres attendent et tremblent


     Le Maître de la Fin courroucé et un châtiment

     Son nom oublié et effacé, un appel au Sacrifice

     Divin et mortel, un enfant innocent

     Convergence des destins pour remplir son office


     Les Astres tremblent et pleurent


     Le tourment commence avec l'épée des contradictions

     Le Rêve d'une infinie puissance

     Nourrit sa soif de destruction

     Comme une offense au cycle des naissances


     Les Astres pleurent et crient


     En échange de son nom et de sa loyauté

     Est offert à la bannière d'argent un empire

     L'épée hôte au Gardien toute liberté

     Car le Verset du Feu ainsi le désire !


     Les Astres crient et supplient


     Fureur si l'épée mord un autre nom que l'argent !

     Fureur si le Gardien exécute le Sacrifice !

     La traitrise est avérée, l'heure du jugement !

     La traîtrise est avérée, que le monde périsse !


     Seul le Frère Tombé rit encore à la fin


     Mais les choses ne peuvent en rester là

     Les dieux détruiront tout ce qu'ils ont Rêvé

     Qu'importe ce que le monde subira

     Son insolence ne saurait être tolérée


     Les Astres supplient et attendent


     Mal à l'aise, Celtica se leva et alla s'adosser contre la roche à l'entrée, le visage tourné vers l'extérieur. Ce... poème le troublait. Il n'y entendait rien. Rien du tout ! Et Sabik prenait cet air si sérieux, comme si quelque chose d'affreux allait se produire ! L'épée des contradictions... Mébsuta lui en avait déjà parlé. C'était une bonne façon de parler d'Ironie, en un sens. Mais le reste ?

     Et le Gardien ? Qu'était-ce de toute façon, le Gardien ? Et le Gardien de quoi ? De qui ? Pourquoi lui ? Et il n'avait l'intention de tuer personne ! Il ne pouvait être ce Gardien. Peu importe ce que pouvait dire ce démon, il n'endosserait pas un nouveau rôle dont il ne savait rien ! Et rien ne lui prouvait qu'il disait la vérité, qu'il n'était pas en train de le manipuler.

     — Il s'agit du Chant des Astres, mon prince.

     — Vous mentez, lâcha-t-il.

     — Hélas non, mon prince.

     Celtica fit volte-face pour rencontrer les visages interloqués de ses amis. Eux aussi paraissaient complètement perdus. Il eut alors la certitude qu'il n'était pas devenu fou ! Très calmement Sabik l'observait. Impossible de lire la moindre expression sur ce visage de serpent. Même sa voix ne le trahissait pas. Jamais.

     — Alors quoi ? s'emporta le jeune homme. Que suis-je censé comprendre ? Que suis-je censé faire ?

     — Vous devez retrouver Ironie avant que le pire n'arrive. Les Astres Chantent cette mélodie depuis le jour où l'épée vous a mordu. Elle dormait, elle somnole à présent. Empêchez-la de trouver un Gardien qui ne soit pas un Noblargent, elle ne ferait que précipiter le monde vers sa fin.

     — Je suis justement à sa recherche...

     — Pas pour les bonnes raisons. Le trône vous reviendra, avec ou sans Ironie. Mais le pays... Il vous faut l'épée, il faut la mettre en sûreté.

     Celtica fit claquer sa langue. Il savait tout cela ! Mais ce Chant... Ce Chant le troublait, inexplicablement. Non. Il le mettait en colère. Une rage terrible, semblable à un cuisant sentiment d'injustice. Alors qu'il n'en comprenait pas le sens.

     Sabik se tourna vers les trois autres humains.

     — Rares sont ceux qui ont entendu ce Chant, et plus rare encore sont ceux qui le comprenne. Il se fait tard, aller vous reposer, je veillerai sur vous.

     — Non ! rugit le prince. C'est un peu facile, vous débarquez de nulle part pour me raconter ces... élucubrations, sans même daigner me l'expliquer, et je suis sensé vous croire sur parole ? Il est vrai qu'Ironie doit retourner au Brasier, je sais pourquoi elle doit y être, mais là ! Un fichu poème sans queue ni tête, et vous m'annoncez que je suis un gardien de je ne sais quoi ! Soit vous en dite trop, soit pas assez, j'exige des explications !

     Le Serpentaire se leva et s'approcha doucement du prince. Fédra et Vlad bondirent, mais la créature n'eut qu'à tourner la tête vers eux pour qu'ils se rassoient. Celtica laissa échapper un juron et regarda à nouveau la forêt. La pluie diminuait en intensité, l'orage ne tonnait plus. Mais la nuit déployait ses voiles, et les ténèbres finiraient par engloutir les environs.

     Lorsqu'il s'intéressa à nouveau à l'intérieur de la grotte, il ne vit que l'armure grise et terne du Serpentaire. Il s'était toujours demandé, d'ailleurs, pourquoi le chef incontesté de l'Ordre Zodiacal portait une pièce aussi indigente, alors que les douze autres en arboraient des plus chatoyantes.

     — Je vous ai dit ce que vous deviez savoir immédiatement. Vous comprendrez le reste avec l'expérience, et en faisant fonctionner votre esprit. Allez vous coucher, demain nous passerons la frontière. Je vous y aiderai.

      Sur ce, le démon sortit de la caverne et disparut en un battement de cil. Celtica, agacé, alla caresser les chevaux qui continuaient à se renifler. Vlad leur apporta du fourrage, dessella les deux montures de guerre, ce que n'avait pas fait le démon. Fédra commença à préparer le repas, sous l'œil attentif de Cléon. Personne ne parlait plus. En fait, personne n'osait plus parler. Tel était l'effet que produisait Sabik.

     Soudain, Celtica se souvint de l'amagie de la Lumissienne, il vint s'asseoir près d'elle.

     — Est-ce que tu le vois ? demanda-t-il.

     — Non, il a disparu, comme ça.

     Elle claqua des doigts et lui sourit. Le jeune homme remarqua que le démon avait fait un excellent travail avec les bandages, et, contrairement à lui, il ne lui avait pas entravé ses mouvements.

      — Personne ne peut le voir ! grommela le marquis en revenant pour couper les champignons que lui tendait la Walkyrie.

     Celtica et Cléon échangèrent un regard.

     — Vas-y, souffla-t-elle. Au point où j'en suis...

     — Cléon est amagique, répondit le prince.

     — C'est possible ? s'étonna la guerrière.

     — J'en suis la preuve !

     Alors qu'ils discutaient paisiblement de cette petite anomalie, le jeune homme plissa les yeux pour espérer voir le Serpentaire. Si Cléon ne pouvait le voir aussi, il en déduisit que cette capacité n'était pas d'origine magique. Peut-être que l'armure... Il ignorait si elle était aussi insensible aux objets enchantés.

     Fédra sortit de son sac quatre écuelles en bois, toutes décorées de loups dans un style grossier. La jeune femme faisait partie du clan des Louves du Nord, un des clans walkyries les moins vindicatifs. Sans cela, il aurait été difficile pour elle de vivre au Brasier presque comme une vraie Brasienne. Et plus encore d'entrer au service de l'empereur !

     Après avoir été remplies de riz, de champignons et de minuscules morceaux de viandes, les écuelles trouvèrent chacune un maître.

     — Euh... On propose rien à... commença Cléon.

     — Il aurait été un autre démon, peut-être, répondit Celtica, mais lui ne partage jamais rien. Ne t'en fait pas pour lui, va !

     Elle n'insista pas. Celtica devina que laisser Sabik de côté la chagrinait, mais elle apprendrait à le connaître. Ils mangèrent dans la bonne humeur, les deux nouveaux venus taquinaient Celtica qui peinait à se défendre, comme toujours, puis Cléon se joignit à eux, et le jeune homme baissa les bras. À trois contre un, que pouvait-il bien faire ?

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