Dimanche 30 Août.
13h20

Ça y est, la semaine de vacance est maintenant terminé. Les deux derniers jours, nous avons visités tous ensemble ville, musée et les jeunes se sont offerts quelques petits souvenirs. Tout le monde est ravis de ces quelques jours loin de tout, par contre beaucoup moins content de rentrer. Les cours vont reprendre très bientôt et ça pour le coup, ça les enchantent moins.

Dans le bus depuis maintenant six heures, nous faisons la troisième et dernière pause sur le trajet, le car se garant sur une aire d'autoroute.  Un arrêt nécessaire pour le chauffeur et pour nous tous, histoire de se dégourdir les jambes où bien de filer aux toilettes.

Devant l'autocar, un bras autour du cou de mon mari, je discute avec mon meilleur ami et Franck. On converse tout les quatre, tout en gardant un oeil sur les adolescents et notre fils. 

- Alors les amoureux, ça a l'air de vous avoir fait du bien ces vacances, nous dit JB

- Oui, ces quelques jours nous ont permis de nous retrouver loin de tout. L'amour reprend ses droits. Répond Xavier.

- Ça fait plaisir de vous voir comme ça. C'était tellement bizarre de vous voir séparé.

- Je suis d'accord avec JB, vous faites vraiment couple idéal, inséparable. C'était plus pareil.

- C'est vrai qu'on s'aime éperdument mais on n'est pas mieux qu'un autre couple, on à traversé quelques turbulences mais ça ne va que renforcer notre amour. Je crois qu'on est tombés dans une trop présente routine, et que les attentions, les moments rien qu'à nous, n'existaient plus. Affirmais-je

- Oui puis je demandais à Auré de se rendre plus disponible pour nous mais je ne voyais pas tout ce qu'il accomplissait, l'implication que ça demandait de diriger le centre. Je ne faisait pas non plus l'effort de venir à lui, alors j'ai aussi ma part de responsabilité. Il n'y avait rien d'insurmontable dans la distance qui s'est créé entre nous, j'ai complément déraillé, je le regrette et je suis conscient d'avoir un mari exceptionnel qui à su passer au dessus de tout ça.

- L'important c'est que tu ais retrouvé la raison. Intervient Jean-Baptiste. 

- J'ai tellement été con...

- Tout ça c'est fini mon amour, dis-je posant un baiser sur sa tempe.

- En plus maintenant vous allez bosser ensemble, ça ne va que vous rapprocher, vous vous entendez si bien qu'être toujours ensemble ne vous nuira pas. Ajoute Franck.

- Oui ça va être top. Sinon je ne sais pas ce que vous en pensez vous mais je trouve que les jeunes se sont très bien comportés pendant ces vacances.

- Tout à fait, ils ont vraiment eu un super comportement, rien à redire. Confirme Franck

- Je partage votre point de vue. Ils étaient agités, excités, comme des ados mais ils ont écoutés quand il fallait, bref impeccable. Dit JB

- Bien je pense qu'on pourra renouveler l'expérience l'année proch...

- Auré, Auré! S'exclame Tony en arrivant en courant affolé - Il y a un problème, Tiffany elle s'est effondrée, elle s'est évanouie, elle réagit plus! Venez vite!

On se met tous à courir derrière Tony, alarmé et nous découvrons Tiffany inerte à la sortie des WC côté filles. Tout le monde est attroupé autour d'elle. Je fais reculer tout le monde et tandis que Xavier appelle des secours, avec mes éducateurs, on s'enquiert de l'État de Tiffany. Nous sommes tout trois formés au premier secours.

- Je sens pas son pouls, elle respire plus, dit Franck se penchant au dessus de sa bouche.

- Merde, Xav ramène les jeunes près du car s'il te plait, dis-je en ouvrant le chemisier de Tiffany.

- Allez les jeunes, vous avez entendu on s'écarte. Lance mon mari

- Mais elle à quoi ? Auré qu'est-ce qu'elle à? Interroge Johann paniqué.

Je ne répond pas aussi paniqué que lui et commence à prodiguer un massage cardiaque à la jeune adolescente. Xavier éloigne les ados, aidé de Franck, et je me concentre sur mes mains. Je masse, sans relâche, Jean-Baptiste lui insuffle de l'air mais rien rien n'y fait. C'est après dix minutes de massage que les secours arrivent et on s'acharne toujours. Ils prennent aussitôt  le relais tandis que je leur explique ce qui est arrivé. Un urgentiste, lui enfile un masque à oxygène tandis que l'autre masse frénétiquement le thorax de Tiffany. Jean-Baptiste et moi regardons le corps médical s'agiter autour d'elle, l'angoisse nous rongeant, tétanisé.

- Elle repart, j'ai un pouls. Entendons nous après de longues minutes angoissantes. - Faut pas traîner. On l'a met sur le brancard. Hyperthermie sévère, défaillance cardiaque, pouls faible. On y va, on y va.

Sur ces mots les deux hommes installent  Tiffany sur le brancard, tout en disant.

- On l'a transfère au CHU de Limoges, si vous souhaitez monter, une personne peut nous accompagner.

- Je monte avec vous. JB prends la route comme prévu et rentrez au centre. Je vous donnerais des nouvelles.

Alors qu'ils montent Tiffany dans l'ambulance, Xavier arrive en courant.

- Le sac de Tiff, y'a ses papiers.

- Merci, j'allais oublié. Je vais avec elle je vous appellerais.

- Attend je viens avec toi.

- Pas possible y'a qu'une place. Rétorquais-je - Puis y'a Théo.

- Je le deposerais chez les parents de Xavier t'en fais pas.me dit mon meilleur ami

- Voilà puis moi je vais me débrouiller pour vous rejoindre à l'hôpital.

- Ok on fait ça, à tout à l'heure.

Je monte à la suite des urgentistes et ils ferment les portes de l'ambulance. La sirène s'enclenche et le véhicule démarre. 

- Qu'est-ce qu'elle a? Demandais-je toujours aussi angoissé.

- Son corps est à une température anormalement élevé ce qui à très certainement provoqué l'arrêt cardiaque. Des analyses seront pratiqué à l'hôpital pour comprendre les causes de l'hyperthermie.

- Ça peut être une insolation ? Jeudi après-midi, elle s'était déjà senti mal et en avait les symptômes. On l'a fait boire, se rafraîchir, se reposer et elle s'est rapidement senti mieux. Puis j'ai fait très attention à ce qu'elle s'hydrate et se protège du soleil par la suite...

- Non, la température est trop importante pour être dû à une insolation. Puis elle aurait eu des symptômes qui vous aurez alerté de suite. Ça peut-être une forme d'insolation aggravé par autre chose. Prend-t-elle des médicaments ?

- Non aucun.

- Une nouvelle pilule ?

- Non plus. Par contre est-ce qu'un stress important en plus de la chaleur peut provoquer cette hyperthermie. Dans quelques jours, elle doit se rendre à un procès contre trois personnes qui l'ont agressés et je sais que ça la tracassait.

- C'est possible que ça rentre en compte, mais ça ne peut pas être que ça.  On en saura plus après analyse. Pour l'instant, on s'efforce de refroidir son corps et de surveiller ses constantes.

- Mais ça va aller ? Elle va s'en sortir ?

- On va tout faire pour que ce soit le cas. Je ne peux être plus précis. Les médecins de l'hôpital vous en diront plus après examen. On va vite arriver Elle va être prise en charge.

*******
14h00

L'ambulance se gare devant une entrée réservé au centre hospitalier. Aussitôt Tiffany est sortie du véhicule et les secours passent le relais au service des urgences, lançant un tas d'informations dans un jargon médical dont je ne comprends que des bribes. Je remercie les secouristes et suit les infirmières et médecins. Malheureusement je suis bien vite mis à l'écart, dans un couloir à attendre. 

Je patiente stressé quand après un certain moment, une femme vient vers moi.

- Monsieur, vous êtes le père de la jeune Tiffany ?

- Non mais je suis responsable d'elle, je dirige le centre ou elle vit. Qu'à -t-elle?

- Une prise de sang a été effectué, ainsi que d'autres examens, après analyse, on pourra déterminer pourquoi elle s'est retrouvée en état d'hyperthermie. En attendant ces résultats, nous nous évértuons à faire baisser la température de son corps.

- Comment va -t-elle?

- Elle est toujours sous oxygène mais son pouls à repris un rythme presque normal. La baisse de la température l'aidera à se remettre de ce coup de chaud. Elle est très surveillée. Venez je vous accompagne à sa chambre.

Je la suis et après quelques mètres pénètre dans la pièce ou se trouve Tiffany. Étendue dans un lit, inerte, un masque sur le visage. Volets roulant fermés, clim à fond, ventilateur et draps humides sur elle, tout est fait pour que sa température redescende.

La femme me laisse et je m'approche de Tiffany. Je prends sa main et sa chaleur me surprend. Elle est brûlante. Je la relâche au même moment où des coups sont frappés à la porte. Mon mari fait son entrée et vient aussitôt me prendre dans ses bras.

- J'ai fait au plus vite.

- Merci d'être resté et venu.

On se détache l'un de l'autre et il me dit:

- Jamais je t'aurais laissé gérer ça tout seul. Qu'on dit les médecins ?

- Ils se sont chargés de faire baisser sa température, ça à chuté un peu déjà. Elle était à près de 43 quand les secours l'ont prise en charge. La c'est déjà à 41,8.

- Mon dieu, mais c'est dû à quoi? Insolation ?

- Non, la température était trop élevé pour que ce soit ça, ils font des analyses pour comprendre ce qu'il s'est passé. Si tout se passe bien, je la ferais transférer à bordeaux, qu'elle se fasse soigner plus proche de nous.

- Oui, ce serait mieux.

- Je suis terrifié Xav, ce ne sont pas mes enfants mais je les aimes presque comme tel. Puis les jeunes seraient anéanti si jamais...

- Ne pense pas à ça mon chéri, son état s'améliore déjà, c'est plutôt en bonne voie.

- Oui tu as raison. Tu voudrais bien sortir dehors pour téléphoner à JB ou Franck et leur donner des nouvelles ?

- Bien sur je vais m'en occuper.

- Tient mon téléphone. Il est éteint, tu pensera à l'éteindre à nouveau en rentrant.

- Bien sur t'en fais pas.

- Je reviens vite, à tout de suite.

Il pose un doux bisou sur mes lèvres, et sort de la chambre. Je reporte aussitôt mon attention sur Tiffany.