Chapitre 4 - Si tu savais comme je l'aime
21h30
Mardi 13 Avril (2021)
PDV omniscient
Xavier est a peine arrivé devant chez Matthias, que celui-ci est déjà descendu. Le trentenaire monte dans sa voiture, et lance aussitôt:
- Ça m'a fait vraiment plaisir que tu change d'avis pour le dîner. Je connais un petit resto italien, tu m'en diras des nouvelles.
- Je veux pas d'un truc romantique une pizza c'est bien....
- C'est dommage, une prochaine fois.
- Désolé...
- Ça va pas fort, toi.
- Je suis qu'un sale enfoiré...
- Mais non pourquoi tu dis ça? Par rapport a ton mec parce que tu le quitte? Xavier tu lui a donné bien assez de chance, il t'a fait de trop nombreuses fois de la peine...c'est dur pour lui mais il avait cas faire attention à toi comme tu le mérite!
- Je l'ai vu ce soir...j'ai pas pu être insensible à sa peine... Je t'ai contacté devant lui, je l'ai fait exprès pour ne pas flancher et camper sur mes positions.
- Tu as bien fait Xavier.
- Non. Je me comporte comme un putain de connard. Déjà que je le quitte, je suis pas obligé d'en rajouter en affichant notre relation. Ok je veux arrêter de lui céder parce-que j'en ai marre d'être déçu mais j'aurais pu trouver un autre moyen pour m'y tenir que de lui rajouter de la souffrance. Je l'ai aimé pendant onze ans Matthias, c'est le père de mon fils, il compte énormément pour moi. J'aurais voulu éviter qu'il souffre.
- Tu le quitte, c'était obligé.
- Oui mais devenir un gros con dégueulasse j'étais pas obligé.
- Si c'est le seul moyen que tu as trouvé pour ne pas te faire avoir une énième fois t'y est bien obligé.
- Il va falloir que je prenne de la distance. Je ne veux plus agir comme je l'ai fait ce soir.
- Bon et si on arrêtait de parler de lui et qu'on allait la manger cette pizza?
- Oui.
- Tu vas voir que je vais te changer les idées moi, tu ne pensera plus a lui au moins pour ce soir.
Sur ces mots, Matthias dépose un baiser sur les lèvres du conducteur de la voiture, qui lui bien au contraire pense que son mari mettra bien du temps a sortir de son esprit.
************
Pendant ce temps la au centre.
Jean-Baptiste est sur le point de rentrer chez lui quand il aperçoit Aurélien adossé a sa voiture. Il s'en approche et lui lance:
- Bah qu'est ce que tu fais là? Tu devais pas aller voir ton fils et Xav?
- J'y suis allé. Mon gamin m'a excusé...
- Vu ta tête, j'en déduis que pour le deuxième papa c'est pas le cas.
Aurélien soupire puis résume l'entrevue avec son mari. Alors qu'il parle, JB l'observe intrigué par le paquet de clope entre ses mains et la cigarette éteinte entre les lèvres de son ami.
- Depuis quand tu fumes toi?
- J'ai arrêté quand j'avais vingt ans...mais la j'ai tellement les boules que la tentation de m'en griller une est surpuissante. Imaginer ce sale bâtard en train d'embrasser ou de toucher mon mari...ça me donne envie de tout fracasser. J'ai les glandes mais à un point. Faudrait pas que j'ai ce type en face de moi maintenant jte le dis....
- Normal. Xav se comporte vraiment comme un pourri...je l'imaginais pas aussi dégueulasse que ça...appeller l'autre connard devant toi...c'est vraiment vouloir te faire mal.
- Je le connais mon homme, j'ai réussi a le faire douter de sa décision...mais pour le moment il se force a écouter sa raison. Celle qui dit que j'ai souvent fait des promesses que je n'ai pas tenue et que je changerais jamais. Être imbuvable c'est juste parce-que je le déstabilise et qu'il veut se persuader que nous deux c'est fini, alors il utilise ce type comme pour me dire, tu vois c'est fini, j'ai retrouvé quelqu'un d'autre. Mais ce rôle de type détestable ce n'est pas lui, il est pas lui même quand il agit ainsi.
- Lui même ou pas, je pense que tu souffre bien assez de votre séparation et te faire encore plus de mal c'est horrible. Enfin bon, je vais pas te saper le moral toute la soirée. Qu'est-ce que tu fais, tu rentre pas chez toi?
- Je suis rentré mais... trouver la maison vide...
- Je vois...
- Du coup j'ai pris un matelas gonflable et je m'installerais dans mon bureau, du moins tant que j'aurais pas mon fils a garder.
- Tu sais si tu veux j'ai une chambre d'amis.
- C'est gentil mais on sait jamais, Xav pourrait croire qu'il y a un truc entre nous, que je me venge...je veux pas pourrir mes chances de le retrouver.
- Oui c'est sur. En attendant tu vas me donner ses cigarettes, parce-que c'est de la merde ces cochonneries et tu vas venir avec moi, je vais t'emmener quelque part. T'inquiète je te ramènerai ici après.
- Tu veux m'emmener ou?
- Tu verras.
*********
Curieux, Aurélien accepte de suivre son meilleur ami et ils prennent la voiture de ce dernier. Après quelques minutes de route, ils arrivent a destination. JB a décidé d'emmener son ami sur les quais, rive gauche longeant la Garonne. Ils s'installent sur un banc tout deux et observe le paysage nocturne. Les lumières de la ville, se réfléchissent sur le fleuve, offrant aux deux amis une des vues les plus agréables de la ville.
- Quand j'étais ado et que ça devenait infernal a la maison je venais ici. Je pleurais en silence et ça m'apaisait.
En effet si l'homosexualité de leur fils n'a pas pousser ses parents a le mettre a la rue., c'était tout comme. Jean-Baptiste subissait a longueur de temps, les insultes et les moqueries de ses proches. Heureusement il a pu y échapper après quelques mois, en étant gentiment accueilli par les parents de son petit ami de l'époque. Il y resté jusqu'à ses 20 ans puis il a pu louer son propre appartement. Sa relation amoureuse a durée encore un temps puis s'est arrêtée. D'autres copains on suivit jusqu'au dernier en date. Son actuel compagnon.
- C'est vrai que c'est sympa de nuit, lui répond Aurélien le regard fixé sur le clapotis de l'eau sombre.
- J'aime beaucoup cet endroit. J'y viens assez souvent mais plus quand je suis malheureux, juste parce-que c'est beau.
- Parfait pour une balade en amoureux. Ça fait des lustre que j'en ai pas fait avec mon mari.... Je me suis éloigné de l'homme que j'aime pendant des mois, je l'ai pas touché depuis des semaines et tu peux pas savoir tout ce que je donnerai la maintenant pour le sentir contre moi, respirer son parfum..
- Bah désolé mon gars mais t'es obligé de te taper ton pote JB, en tout bien tout honneur bien sûr.
- T'es con mais ça a le mérite de me faire sourire.
- Allez mec, t'en fais pas l'autre crevard il fera pas long feu, c'est toi l'homme de sa vie. Xavier changera d'avis. Pour l'instant il joue au con mais il finira par se rendre compte qu'il a fait la connerie de sa vie.
- Oui je l'espère de tout mon coeur. Parlons plutôt positif, comment va ta vie amoureuse?
- T'es sur que t'as envie de parler de ça alors que pour toi c'est pas le top?
- Je préfère parler de ça que de penser a mon mec et l'autre connard.
- Vu comme ça. Bien avec Jeoffrey,ouais ça se passe très bien. Parfois en semaine le soir il me manque dans notre lit, mais il m'appelle tous les jours donc tout va bien.
- Ah oui c'est vrai qu'il est routier et que tu le vois pas la semaine, j'oublie toujours.
- C'est vrai qu'on a une vie de couple peu banale mais quand il rentre le weekend après une nuit de repos bien mérité, on se lâche plus, ça fait deux ans que ça dure et c'est toujours aussi torride. C'est pas ma plus longue histoire mais je me suis jamais senti aussi bien et amoureux avec un mec.
- C'est que ça doit surement être le bon, l'homme de ta vie.
- Oui je pense que c'est fort possible.
- Surtout, ne le délaisse jamais.
- Hey mon pote, ça va aller. Il te l'a bien dit, si tu avais été présent pour ton anniversaire de mariage il t'aurais laissé une dernière chance et il serait pas tomber dans les bras de ce gars. Ce qui laisse entendre même si tu n'a été présent, que de l'amour il en a encore pour toi et que votre couple peut encore être sauvé.
- Si tu savais comme je l'aime...
- Je suis sur qu'il t'aime aussi. Qu'est-ce que c'est? Demande Jean-Baptiste qui depuis de longue minutes a remarquer le petit sachet en tissus entre les mains de son ami.
- C'est dans ce sachet que j'avais mis la bague qui a servi pour ma demande. On l'a gardé en souvenir. Quand je suis passé à la maison et que j'ai pris quelques fringues, je l'ai vu sur la table de nuit. Il me rappelle un des plus beaux moments de ma vie de couple, j'aime bien y repenser.
- Tu me raconte? Tu lui as sorti le grand jeu?
- Oui carrément limousine restaurant cinq étoiles, nuit dans un hôtel de luxe, la totale. Pendant qu'il était étourdi j'ai glissé le sachet dans son assiette sous la serviette.
- Et après tu t'es mis a genoux devant tout les autres clients?
- Exactement et il a dit oui. Les violoniste ont ensuite joué sa chanson préférée.
- La grosse totale quoi.
- Mais non JB voyons je te raconte des cracks, ça c'est pas du tout passé comme ça.
- J'osais pas te le dire mais je trouvais ça tellement banal...bon alors dit moi cette fois, sérieusement.
- C'était un jour ordinaire, c'était pas lors de la saint Valentin, a son anniversaire ou a noël. C'était un samedi et il faisait particulièrement moche dehors, grosse averse. Du coup, bien au chaud sous la couette, grasse matinée puis petit dej au lit. Après ça avec le temps on pouvait pas faire grand chose alors on a décidé de rester tranquille au lit. Petit bisou en entraînant un autre, la température est monté et on a fini par faire l'amour. C'était tendre, doux, sensuel et surtout lent. On a pris tout notre temps. Puis une fois les câlins terminés, on était l'un tout contre l'autre, corps contre corps, un moment d'intimité absolu. Je l'ai regardé et je lui ai dit " Mon amour j'ai un cadeau pour toi". J'ai attrapé le sachet que j'avais planqué sous mon oreiller et je suis venu le déposer sur son torse avec un bisou en prime. Il l'a ouvert et il en a sorti l'anneau. Une bague en argent avec au milieu une fine striure sur le dessus dans lequel est incrusté du saphir. Il l'a trouvé magnifique. Il a légèrement râler en me disant que j'avais du la payer très cher...c'est vrai qu'elle m'avait coûtée une somme assez importante sur mon salaire de prof mais bon je voulais vraiment celle-là. Enfin bref, je l'ai regardé dans les yeux et je lui dit. " C'est normal, c'est pas n'importe quelle bague, c'est celle que j'offre à mon futur mari."
- Il a dit quoi?
Il a eu un moment de bug. Il était interloqué, et puis il m'a fait. " Qu'est-ce que tu as dis ? " en s'ecorchant sur les mots. Il était totalement troublé.
- Tu m'etonnes.
Je lui ai souris, le coeur battant à toute allure et je lui ai dis " Épouse moi mon amour " et il a répondu " "Bien sûr que c'est oui chéri ". Après ça on a été très ému tout les deux. L'euphorie à durée longtemps après ça, on à presque pas bougé du lit du week-end.
- J'espère que j'aurais l'occasion de vivre ce genre de bonheur un jour. C'était une belle façon de lui demander.
- Je suis certain que ça t'arrivera. Je voulais vraiment faire ça dans l'intimité rien que nous deux, un moment privé et quoi de mieux qu'une demande après l'amour.
- Tu pouvais pas faire plus intime. C'est beau. Ça a beau faire des années que tu as fait ta demande, t'as les yeux qui brillent et le sourire jusqu'aux oreilles comme si c'était hier.
- C'est le genre d'instant que t'oublie pas. Je ressens même les sensations de ce moment, l'émotion, les frissons. C'est indélébile. Je l'aime tellement je comprends pas comment j'ai pu le négliger a ce point. Quand il m'en parlait je me disais qu'il exagérait mais non il a pas tord...je l'ai oublié. Je le regarde plus, je le touche plus, j'ai plus d'attention envers lui...c'est mon mari putain. Comment j'ai pu faire ça...je comprends qu'il veuille plus de moi...
-Auré arrête ça. Maintenant t'as ouvert les yeux, tu l'aimes et tu le veux alors bas toi. Il a encore de l'amour pour toi alors peut-être que tu vas ramer un temps, qu'il va te repousser mais lâche pas. Que tu te battes pour lui, ça va être une belle preuve d'amour. Moi si je me fâche avec Joeff et qu'il fait tout son possible pour me reconquérir, je me rendrais compte que je suis toute sa vie et je pardonnerais. Hors si tu le laisse partir, si tu signe ses papiers, il aura l'impression que finalement tout va bien pour toi.
- Je vais me battre JB bien sûr mais s'il me pardonne jamais...
- Il reviendra parce-que vous deux plus ensemble c'est juste inimaginable. Il reviendra quand il aura compris qu'aucun mec ne pourra te remplacer. En te battant pour lui, en t'occupant bien de ton fils, tu lui prouvera que tu a compris et que tu le délaissera plus jamais.
- Tu peux être sur que s'il me revient, je serais l'homme idéal.
- Je comptais me faire un ciné ce soir, tu viens on y va ensemble?
- Pourquoi pas. Ça me changera les idées. Merci d'être là JB.
- C'est normal je suis pas ton meilleur ami pour rien.
Le chapitre était prévu plus long mais il est déjà bien assez long donc la suite sera au prochain chapitre 😊
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