PDV Omniscient

Vendredi 21 Août

La fin de semaine est arrivée et le rendez-vous fatidique avec Matthias aussi. Cette fois-ci, Xavier est bien décidé à ne pas reculer. Il ne se dégonflera pas. Xavier est à l'extérieur de la maison de ses parents en train de récupérer le courrier à la boîte aux lettres, quand la voiture de Matt se gare devant la maison. Celui-ci descend de son véhicule et le rejoint.

- Coucou, tu es prêt pour le ciné?

- J'ai pensé qu'on pourrait plutôt rester tranquille ici, mes parents et Théo sont absent.

- Comme tu veux, tout me va tant que je suis avec toi.

Xavier gêné entraîne Matthias avec lui, et tout deux rentre dans la maison.

- Tu veux boire une boisson fraîche avec cette chaleur écrasante ? J'ai du thé glacé.

- Pourquoi pas.

Xav, pose négligemment le courrier sur la table de la salle à manger, ou Matt s'installe, et part à la cuisine.

Il en revient avec une carafe et deux verres, qu'il sert aussitôt.

- Merci.

- De rien, répond Xavier.

Il fait mine de sourire, mais son vis-a-vis remarque que ça n'a pas l'air d'aller.

- Ça va toi?

Xavier ne répond pas, son regard s'étant figé sur une envellope lui étant adressée. Un courrier venant du cabinet d'avocat.

- Xav?

- Deux secondes, rétorque l'intéressé dépliant la lettre et en, en prenant connaissance.

- Qu'est ce qu'il y a? Un problème ?

- Je comprends rien, c'est de l'avocat, ça dit que c'est bon, les papiers sont réunis, le divorce va pouvoir être prononcé. Mais je comprends pas, j'ai pas transmis les papiers, ils sont encore dans ma table de nuit...

- C'est moi...je les ait envoyé Xavier.

- Pardon? Tu as fait quoi ?! J'ai dû mal entendre.

- Mardi soir quand j'attendais dans ta chambre que tu finisses de te préparer à la salle de bain, j'ai pris les documents et je les ait mis dans mon sac.

- De quel droit t'as fais ça ? T'avais pas à t'en mêler, ça te regarde en aucun cas ! Putain mais merde j'hallucine que t'ai osé faire ça...

- Je voyais bien que ça allait être dur pour toi de le faire, c'est pas anodin de divorcer après tant d'années. J'ai voulu t'éviter cette épreuve, parce je comprenais que ce soit difficile pour toi.

- Tu comprenais? Je crois pas non. Je pense plutôt que tu n'attendais que ça, c'est pas pour moi que tu as fais ça...

- Bien sur que si...

- Bien sur que non, depuis le début tu m'encourages à me séparer...tu me consoles, t'es là pour moi, mais ce que tu voulais dans le fond c'est m'avoir... et là ce que tu t'es permis c'est absolument dégueulasse. J'avais l'intention d'y mettre les formes mais là ce que t'as fait, ça passe pas...alors je vais faire simple, toi et moi, c'est fini.

- Juste parce que j'ai envoyé ces putain de papiers,tu l'aurais fait de toute façon? Qu'est que ça change?

- Je me mens à moi-même depuis des mois et il est grand temps que ça s'arrête. Matthias, je suis pas amoureux de toi...j'en suis désolé. Quand je t'ai laissé entrer dans ma vie, j'étais dans un moment de faiblesse, j'étais paumé...je t'ai sans doute fait espérer, je suis enfoiré, tu as le droit de le penser, je le pense aussi. La vérité, que j'ai pas voulu voir en face, c'est que j'aime toujours mon mari. Je l'ai toujours aimé. Et non je ne comptais pas envoyer les papiers.

- Alors tu vas retourner avec lui?

- Du moins je vais essayer de réparer mes erreurs oui.

- J'en reviens pas que tu retourne avec ce type, il est incapable de te rendre heureux, qu'est-ce que tu vas foutre avec un mec qui t'oublie totalement.

- Ce mec comme tu dis, c'est l'homme de ma vie, il m'a rendu heureux durant de longues années et même si on a eu des bas, on peut encore être heureux. Je m'en veux terriblement d'avoir brisé notre couple et je vais tout faire pour le retrouver.

- Franchement tu mérites beaucoup mieux. Tu vas juste souffrir en te remettant avec lui. Je savais qu'il allait te retourner la tête ce connard et toi tu plonges comme un abruti.

- J'ai agi comme un abruti quand j'ai cédé à tes avances et que j'ai choisi de divorcer. C'est la décision que je prends maintenant qui est au contraire intelligente. Être avec toi alors que je n'ai pas de sentiments, penser à un autre quand je suis avec toi, c'est jouer avec ce que tu ressens et c'est salaud. Et de l'autre côté, être malheureux parce que je suis séparé de celui que j'aime, c'est ça qui est idiot. Maintenant tu as le droit de penser ce que tu veux de moi, mais je t'ai dit plus d'une fois que t'avais pas à juger Auré, tu ne connais qu'une partie infime de notre vie. C'est un mec bien, un mari génial qui s'est juste laissé déborder.

- Bah vas-y retourne avec lui mais viens pas chialer dans mes bras quand tu verras qu'il en aura toujours rien à foutre de toi.

- Je comprends que t'ait mal, que tu sois méchant par jalousie mais c'est comme ça. Je veux sauver mon couple.

- Quand je vois comment tu te fais avoir, bien je regrette pas une seconde d'avoir envoyé les papiers et j'espère bien que ça sera trop tard pour faire annuler la procédure. Et j'espère que ton ex te reprendra pas parce qu'il peut pas te pardonner.

- T'es vraiment dégueulasse...Tu vois une grosse différence entre Aurelien et toi, c'est que lui, même en étant malheureux, en me voyant avec toi, jamais il ne souhaiterait mon malheur.

- Il aime peut-être s'écraser, se faire humilier, mais moi non. Bon sur ce je me casse, je crois que j'ai plus rien à faire ici.

- On est bien d'accord, sors de chez moi. Je reconnais que je suis un connard mais tu vaux pas mieux.

- Je confirme. Quand je suis blessé, jaloux, je suis un vrai bâtard. Mais moi jamais je vais voir ailleurs quand ça va plus dans mon couple, je me laisse pas séduire par le premier venu.

- Nan mais je rêve! Vas-y putain dégage! Franchement dégage!

- Et oui la vérité ça fait mal.

- Casse-toi, je te jure casse-toi!

- T'inquiète tu me reverras pl...commence à dire Matthias quand le choc se produit alors qu'il quittait la pièce.

Matthias se fait percuter par Aurélien qui entre au même moment dans la salle à manger.

- Désolé c'était ouvert je suis rentrer sans frapper, Xav y'...

- Et alors tu sais pas regarder devant toi connard! S'insurge Matthias

- Toi ferme ta gueule, je suis vraiment pas d'humeur.

- Matthias barre-toi. Barre-toi où je te fou dehors. Lance sèchement Xavier.

- Pas la peine, je me casse.

Furieux, l'homme s'éloigne bousculant d'un coup d'épaule, le directeur du centre, en murmurant des insultes. La porte d'entrée claque peu après derrière lui et Auré dit à toute vitesse.

- Y'a un gros problème, Théo il a disparu!

- Comment ça il a disparu ?

- Il a fugué. Je t'expliquerais mais la faut pas perdre de temps.

- Fugué ?

- Viens je te raconte en voiture.

- Oui allons-y, désolé je suis perturbé, j'ai eu du mal a faire surface, répond Xavier alors qu'ils se précipitent vers la sortie.

Celui-ci ferme en vitesse la maison à clé et tout deux s'engouffre en voiture. Aurelien démarre en trombe et déclare:

- On va passer chez tous ses copains de classe, peut-être que l'un d'eux le planque. Après on ira à ses endroits préférés.

- Tu as prévenu la police? Et comment c'est arrivé ?

- Oui je l'ai fait tout de suite, quand j'ai su. En fait après leur journée, tes parents étaient épuisé, le petit aussi, et comme ils étaient plus proche de notre maison que de la leur, ils m'ont appelé pour savoir s'ils pouvaient prendre le double qu'on cache et entrer. J'ai accepté bien sûr.

- Ah c'est pour ça que mon père m'a dit qu'ils rentreraient plus tard, qu'ils faisaient une pause avant de rentrer.

- Je suppose oui. Donc le petit à voulu aller jouer à sa chambre, et tes parents sont restés au salon. Ils avaient dit à Théo que s'ils s'endormaient et qu'il voulait quoi que ce soit, il devait les réveiller. Sauf qu'ils se sont assoupi et que lorsque qu'ils sont allé voir à sa chambre, Théo n'y était plus. Ils ont cherché partout. Et finalement, ils ont trouvé un mot. " Je veux plus voir Papa et Papou, ils m'ont menti, je les déteste. Je m'en vais, désolé papi, mamie." Ils ont vu après qu'il avait pris son sac d'école et que les placards a biscuits avaient été dévalisés, car restés ouverts.

- Putain...

- Tes parents pensent qu'il les aurait peut-être entendu discuter avant qu'ils s'assoupissent, ils ont apparemment parlé de Matt et toi.

- Oh non...

- Après ils en sont pas sûr...

- Peu importe...tout ça c'est ma faute.

- Xav, l'important c'est de retrouver notre fils, la faute à qui, on s'en fou.

- Si il lui arrive quelque chose, je me le pardonnerais jamais...

- Hey pense pas ça, ok, on va le retrouver...rien ne sert de s'imaginer le pire.

- Oui tu as raison....

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De longues heures plus tard.

Samedi 22 Août

Minuit et demi.

- Putain je sais plus où est-ce qu'on pourrait aller, on a été chez tout ses camarades de classes, on a fait les parcs de jeux, tous les endroits qu'il aime...dit Xav

- La police cherche aussi, on va le trouver Xavier. On va continuer à chercher, partout. On y passera le temps qu'il faudra mais on le retrouvera.

- J'suis désolé Auré, tellement désolé...c'est parce que j'ai décidé de rompre qu'il est malheureux, si...

- On aurait dû se rendre compte d'à quel point il vivait mal la situation et agir en conséquences en lui faisant voir quelqu'un. On est responsable tous les deux. Des séparations ça arrive dans beaucoup de couple, beaucoup de jeunes enfants se retrouvent avec des parents divorcés et avec le temps ils s'y font. Théo lui a beaucoup plus de mal à le supporter et on l'a pas vu. Je croyais pourtant qu'il allait mieux ces temps-ci...

- Moi aussi...mais après il est parti parce qu'on lui a menti, menti sur quoi?

- Je sais pas...j'arrête pas de tourner ça en boucle dans ma tête mais je vois pas...

- Peut-être qu'il est allé dans des endroits ou on était heureux tous les trois. La où on faisait des trucs en famille. Je sais pas la plage du lac, où bien, le bois où on lui a organisé une chasse au trésor pour ses cinq ans.

- Bonne idée, on y va, répond Aurélien effectuant un demi-tour rapide. - Il y avait un cabanon là-bas, il peut s'y être caché en sécurité. Enfin ça me rassurerait de le savoir en intérieur plutôt que dehors alors qu'il fait nuit.

- Oui en plus il adore les cabanes, j'espère tellement qu'il est là-bas.

- Moi aussi tellement. Je peux te demander un truc?

- Oui.

-  Il s'est passé quoi avec l'autre con? T'avais les larmes aux yeux et l'air particulièrement en colère quand j'ai débarqué?

- J'ai vraiment pas envie de parler de ce connard, je t'expliquerais plus tard mais là maintenant tout de suite, c'est notre fils qui compte et certainement pas cet enfoiré.

- Tu as l'air de beaucoup lui en vouloir ?

- C'est pire que ça. Je veux plus voir sa gueule. Mais s'il te plait je veux pas m'epancher sur le sujet, là j'ai bien plus important à penser.

- Bien sûr.

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Dans la cabane, les deux hommes n'ont pas trouvé leur garçon, ni au lac. Ils ont visités absolument tout les endroits où il aurait pu se réfugier en vain. Il est maintenant neuf heure du matin et personne n'a de signe de lui, ni la police, ni les grands-parents, ni les jeunes du centre, qui pour aider on arpentés les rues toute la nuit avec les éducateurs. Aucune trace du petit garçon.

Xavier se sent atrocement mal, il sait que s'il n'avait pas choisi de divorcer, s'il n'avait pas céder à ce Matthias, son fils n'aurait jamais été aussi malheureux au point de fuguer.  Il est mort de peur à l'idée qu'il lui soit arrivé quelque chose. Il se hait d'avoir été aussi con.

Aurélien, lui, est tout aussi angoissé. Il essaie tant qu'il peut de garder la face, mais sa peur grandit de seconde en seconde. Le petit à disparu maintenant depuis quinze heures. Les deux papas, continuent à chercher sans relâche dans la ville, ils cherchent absolument partout.

Lorsque le téléphone d'Aurélien se met à sonner, tout deux retiennent leur souffle plein d'espoir. C'est les larmes roulant sur ses joues que le directeur du centre raccroche. Bonne nouvelle le petit à été retrouvé sain et sauf.

- Ils l'ont trouvé où?  Interroge Xavier

- Au centre. Ils ont essayé avec un autre chien pisteur ce matin et il a retrouvé sa trace. Il s'était caché dans la pièce où on entrepose les meubles destinés aux futurs appartements. Apparemment quand la nuit est tombée, il a eu peur et il est allé se réfugier au centre. 

- Oh merci...il a pas passé la nuit dehors, il était en sécurité.

- Oui mais maintenant il va falloir qu'on trouve des solutions pour pas que ça se reproduise. Il faut qu'on prenne soin de notre fils, qu'on l'aide à supporter tout ça. 

- Oui on va prendre soin de lui, allons le retrouver.

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Quelques longues minutes plus tard qui leur semble une éternité, les deux hommes arrivent au centre. Ils tombent sur l'attroupement des jeunes qui informés de la bonne nouvelle ont arrêté de chercher eux aussi. Jordan leur dit alors qu'ils arrivent sur eux.

- Théo va bien, il a rien. Pour plus de tranquillité, les policiers l'ont emmené dans ton bureau Auré. Y'a tes parents aussi avec eux Xav.

- Merci, répond Xavier alors qu'ils foncent de suite en cette direction.

Lorsqu'ils y parviennent, Blandine et Léon dans l'encadrement de la porte, entendent leur pas et les stoppent aussitôt.

- Je suis désolé, Théo refuse de vous voir, il dit qu'il refuguera si on l'y force. Dit Blandine

- On peut pas le voir? Interroge Auré.

- Je sais que c'est cruel pour vous mais  ils vous faut être patient. C'est de notre faute, à un moment, on discutait avec ta mère de Matthias et ils nous a entendu, explique Léon.

- Il est parti à cause de ça, Ajoute Blandine. Parce qu'il voulait pas que tu es un autre amoureux dans ta vie que son papa, il voulait pas d'un autre père dans sa vie. Et Aurélien, toi il t'en veux parce que tu lui as dit que tu allais réussir à te faire pardonner et que Xavier reviendrait avec vous.

Auré et Xav pleure en silence les larmes roulant sur leur joues, et le directeur demande:

- On peut au moins le regarder de loin?

- Bien évidemment.

Ils l'observent alors faisant attention à ne pas être repéré par leur fils et les larmes roulent de plus belles. Après quelques minutes, les grands-parents retrouvent le petit alors que les policiers prennent à part, les parents pour leur donner quelques conseils. Peu après le petit garçon s'en va en compagnie de son papi et de sa mamie.

Auré reprends son rôle de directeur pour rassurer les jeunes, et décide de rentrer chez lui. Il est pas en état de rester. Xavier lui, s'est éclipsé honteux de tout ce qu'il a fait subir à son petit garçon.

Le reste de la journée, sans le savoir, les deux hommes ont fait exactement la même chose. Ils ont pleuré. L'un parce qu'il a perdu l'homme de sa vie  et l'autre parce qu'il a fait la connerie de le perdre. Tout ceci mêlé à la douleur du rejet de leur fils, et de la peur qu'ils ont eu ces longues heures de recherche.

Il est à présent vingt-et-une heures, le coeur lourd, Aurélien se lève de son canapé dans lequel il a déversé sa peine toute la journée. Il marche jusqu'à son meuble renfermant les boissons alcoolisées et attrape une bouteille de whisky. Il débouche la bouteille et penche le goulot pour s'en servir un verre quand la sonnette de sa maison retentit.

Il interrompt ses mouvements, va poser le tout sur sa table basse et se dirige rapidement à l'entrée. Dans le miroir près de la porte, il croise son visage marqué par les pleurs, ses yeux rougis mais il s'en fou. Il souffre et aujourd'hui il n'a pas la force de le cacher. Il ouvre alors la porte et son regard tombe sur son futur ex mari, qui lui aussi semble très loin du meilleur de sa forme.

- Auré....s'il te plait, est-ce que je peux te parler? J'ai pas mal de chose à te dire, c'est important. Très important.

-...

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La suite au prochain chapitre ! Je vais essayer d'écrire au plus vite celui de mon autre histoire pour revenir à celle-ci ! N'empêche ça faisait longtemps que j'avais pas fait une fin de chapitre aussi sadique!