Chapitre 23 - Hey Xav, tout va bien ?
SAUT DANS LE TEMPS D'UN MOIS (À CE STADE XAVIER ET AURÉLIEN SONT SÉPARÉS DEPUIS DEUX MOIS)
Dimanche 6 juin
10h00
PDV Aurélien
Un mois est passé depuis la fête et aussi depuis le départ de Gaspard. Au centre, c'est calme, la vie suit son cours par contre avec Théo, c'est toujours pas ça. Il nous fait vivre à Xavier et moi des semaines, pas de tout repos. La mienne vient de se finir et elle à été infernale. On dirait qu'il cherche n'importe quoi pour faire des colères pas possible. Enfin il n'a pas fait pire que la course au milieu des voitures, c'est déjà ça. On est dimanche, jour de foot et aussi jour où on à pris l'habitude de se confier chacun notre tour le petit.
On arrive sur le terrain, et Théo rejoint de suite son entraîneur et ses copains. De mon côté, je pars prendre place sur les gradins alors que l'échauffement des enfants commence. Xavier n'est pas là, ce qui m'étonne un peu, d'habitude il est toujours à l'heure. Je lui envois un SMS au bout de vingt minutes quand je le vois arriver en courant. Lorsqu'il arrive à moi, il est complètement essoufflé. Il halète et me dit :
- Excuse moi du retard. Je me suis fait arrêter par les flics, ils m'ont bien retardé...
- T'en fais pas, le match à pas encore débuté. Tu roulais vite?
- Non simple contrôle de papier. Répond-t-il s'asseyant à mes côtés. Alors comment à été Théo cette semaine ?
- Oh compliqué...il bougonne beaucoup, râle pour manger, pour ses devoirs...fait des caprices.
- Je vois...que ce soit avec toi ou moi il est difficile...
- Mis à part le mercredi, après son après-midi ou il est crevé par le taekwondo. Il est un peu plus calme ce jour-là j'ai l'impression.
- Pas avec moi, il me boude tout le temps. C'est normal je bouleverse nos vies à tout les trois mais en grandissant, il comprendra mieux.
- Sûrement oui. Sinon dis-moi, comment ça va toi, tes crises d'angoisses?
-Hum j'ai pas vraiment envie d'en parler...
-Faut pas que tu les laisses te bouffer Xavier, c'est très éprouvant...psychologiquement, j'ai peur pour toi...ce que tu as vécu ça peut détruire...
-T'en fais pas, je fais ce qu'il faut pour que ça s'arrête, ça ira. Mes parents, ma psy sont là pour moi.
-D'accord mais si ça va plus du tout, dis-leur, je supporterais pas de te perdre à jamais Xavier.
-Auré, j'ai pas l'intention de faire une connerie.
-Tu me le promets?
-Je te le promets.
A cet instant j'ai une forte envie de lui prendre la main, pour lui apporter du réconfort mais comme toujours je me retiens. Je veux certainement pas qu'il pense que je profite de sa détresse pour une quelconque tentative de rapprochement. On reporte notre regard sur le stade de foot alors que l'entraîneur siffle le début de match mais je ne m'empêcher de rester inquiet après avoir vu le regard si bouleversé de mon mari.
*************
De longues minutes plus tard, le coup de sifflet de fin retentit. Théo est tout content il a pas marqué mais son équipe a gagné. Les enfants se disent quelques mots puis peu à peu, ils repartent tous avec leurs parents. Xavier et moi nous dirigeons vers nos voitures respectives, seulement séparées par un autre véhicule et j'ouvre mon coffre. J'en sors un sac qui contient les vêtements de mon fils pour la semaine ainsi que sa console dont-il ne se sépare jamais. Il prend ses affaires fait quelques pas et je l'entends demander alors que je ferme mon coffre.
-Papou, tu ouvres pas ?
Je détourne le regard vers mon mari et le vois appuyé contre la voiture,la tête caché dans un bras.
-Bon Papou, qu'est-ce que tu fais, on y va?! s'impatiente notre fils
-Hey Xav, tout va bien? Demandais-je m'approchant.
Je suis presque à lui poser la main sur l'épaule quand je vois son corps flancher d'un coup. Je le rattrape mes bras sous les aisselles et ressent tout le poids de son corps me tomber dessus. Je l'étends au sol inerte et m'assure immédiatement qu'il respire bien tandis que l'entraîneur s'empresse de contacter les secours.
-Papa qu'est-ce qu'il a, il à quoi Papou ?
-Je sais pas mon chéri mais t'en fais pas les médecins vont le soigner.
-Il va pas mourir?
-Non mon grand.
Je secoue légèrement mon mari inconscient pour tenter de le réveiller mais rien à faire, il est inerte. Je ne panique pas devant Théo mais intérieurement, je suis totalement apeuré. Il respire bien mais il revient pas à lui, hors lors d'un évanouissement, une personne remonte au conscient assez rapidement.... Je me sens totalement impuissant.
Je ne sais combien de temps, je reste assis à ses côtés, mais ces minutes me semblent interminables. L'ambulance arrive enfin et je décris ce qu'il s'est passé aux soignants. C'est à ce moment là que Xavier ouvre à nouveau les yeux. Il regarde autour de lui, ne comprenant pas ce qu'il se passe et les médecins lui explique ce qu'il vient de vivre. C'est à dire qu'il a fait un malaise et qu'il va être conduit à l'hôpital pour en déterminer la cause. Il veut refuser en disant qu'il va très bien mais les médecins ne lui en laisse pas le choix. Et surtout c'est les larmes de Théo effrayé qui le font capituler.
-Je peux prendre le temps de rassurer mon fils s'il vous plait? Demande-t-il
Ils acceptent à condition de faire vite. Je pousse gentiment Théo un peu intimidé par les hommes en blouse et une fois près de son Papou, il vient lui faire un gros câlin. Xavier le rassure et me demande de le ramener chez ses grands-parents. J'accepte et lui dit que je passerais le voir à l'hôpital. Mais il ne m'entends pas, le bruit de son brancard monté dans le camion et un klaxon d'une voiture passant non loin, couvre mes mots.
L'ambulance finit par partir et j'entraîne mon fils dans ma voiture. J'envoie un SMS pour prévenir au centre que j'aurais du retard, et prend la route.
*****************
Une dizaine de minutes plus tard après avoir déposé le petit et promis à mes beaux-parents de leur donner des nouvelles de Xavier, je file à l'hôpital.
Le trajet me prend de longues minutes que je trouve interminable, et je ne compte pas celle qu'il me faut pour trouver une place de parking. Celui de l'hosto étant blindé, j'ai du me garer dans une rue adjacente.
Ceci fait, je m'empresse de rentrer dans le centre hospitalier, j'apprends alors qu'il à été placé en chambre 126 au premier étage. Je m'y retrouve très vite. Je suis prêt à toquer à la porte quand une infirmière m'interrompt.
-Vous êtes de la famille de monsieur Roussel?
-Son mari, vous savez ce qui lui est arrivé ? J'ai pas vu de médecin encore.
-Il a fait un malaise vagal dû à une grande fatigue, ce n'est rien de grave mais il a énormément besoin de repos, il s'est assoupi c'est pourquoi il vaudrait mieux que vous ne toquiez pas à la porte.
-Oui bien sûr.
Elle me sourit et vague à ses occupations tandis que je rentre dans la chambre. Xavier est comme l'a dit l'infirmière endormi. Allongé dos contre le lit, faisant face au plafond. Je m'approche en silence, et m'assois sur un siège non loin de lui. Je prends sa main dans la mienne et lui caresse tendrement de mon pouce, le dos de la main. Il ne bouge pas d'un poil, seul son thorax se soulève au rythme de sa respiration. Je reste de très longues minutes dans le silence à le regarder dormir, quand il commence à bouger dans son sommeil. Il s'agite gémissant, prononçant des mots inaudibles et soudain ses doigts se referment violemment sur ma main. Je ne peux me retenir de crier aïe mais voit que je ne l'ai pas réveillé. Il est pas réveillé mais toujours agité. De plus en plus. Il finit par brutalement se réveiller en sursaut, haletant le regard apeuré. Je me lève mais il ne semble pas me voir, je sens qu'il amorce une nouvelle crise d'angoisse alors je viens à nouveau prendre son visage entre mes mains. Je capte son attention et l'aide à retrouver son calme.
-Voilà tout va bien, c'est fini, c'est passé.
-On est à l'hôpital ?
-Tu te souviens pas? Tu as fait un malaise sur le parking après le match de Théo.
-Mhh c'est vrai...j'étais dans les vapes mais ça me revient.
-Ils t'ont sûrement dit que tu avais fais un malaise de fatigue.
-Oui.
-Xav, tu vas pas bien, je le vois bien que t'es épuisé, j'avais déjà remarqué des cernes sous tes yeux mais là c'est impressionnant.
-Je sais plus comment arrêter ça, je fais tout pour aller mieux et ça marche pas.
-De quoi tu parles, arrêter ça?
-Je fais tout le temps le même cauchemar, toutes les nuits et quand je me réveille je fais une crise d'angoisse comme je viens de faire alors je m'empêche de dormir...c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour que ça s'arrête.
-Tu revis ton agression dans tes cauchemars ?
-Mhhh...
-C'est celui-ci que tu viens de faire.
-Oui ça me poursuit nuit et jour, j'ai peur tout le temps, quand je sors j'ai peur de croiser mon troisième agresseur, quand je vais vers ma voiture, je me retourne sans arrêt, quand j'entends des pas derrière moi dans la rue pareil, je suis en permanence sur le qui vive. La nuit si je m'endors, je rêve de ces trois types qui me cognent, qui m'insultent, alors je dors plus ou j'essaye de plus dormir et j'me retrouve ici....parce que j'en peux plus Auré, j'ai mal, j'ai peur, je dors plus...
-Hey Xavier, ça va aller, je sais pas encore comment mais je vais trouver avec les médecins un moyen pour que tu te sente mieux. Il est certain que ça peut pas continuer, ça te détruit à petit feu.
-Je doute qu'il y en est un mais merci.
-Si déjà tu peux retrouver un sommeil moins agité, tu reprendras des forces, ça te fera du bien.
-J'en peux plus Auré, j'en peux vraiment plus de tout ça...
-Tu vas expliquer ça à tes parents, ils vont te soutenir, prendre soin de toi.
-Ça s'arrêtera pas avant des mois et encore, un de mes agresseurs est libre, donc ça pourrait être d'autant plus difficiles.
-Tu surmonteras tout ça, ça sera pas facile mais tu vas y arriver.
-Je sais que c'est clairement abusé de te demander ça vu la situation mais tu veux bien s'il te plait, me prendre dans tes bras?...
Je me répète deux à trois fois la phrase dans ma tête pour être sur d'avoir bien entendu, et le beaume au coeur, ouvre les bras à mon mari. Debout je l'enserre autour des épaules, et sens ses bras s'enrouler autour de ma taille. Je tiens mon homme contre moi, je ne peux pas décrire à quel point ça me fait du bien, c'est un moment de bonheur absolu. J'ose passer une main dans ses cheveux, il me repousse pas, alors je continu le calinant tendrement. Je le sens commencer à se détacher de moi, lentement, ses bras me relâchant. Ma main le caressant glisse contre sa joue et alors qu'il relève la tête, nos regards se figent. On reste comme coincé, le temps de quelques secondes, le temps qu' imperceptiblement, nos visages se rapprochent. Ma bouche s'échoue contre la sienne en douceur et cette fois-ci, je ne suis pas le seul à embrasser, ses lippes me répondent à leur tout se pressant contre mes lèvres. Lorsqu'on se sépare, il me regarde hébété, perdu. Pour ne pas paraître lourd, je ne commente pas ce qu'il vient d'avoir lieu et me contente d'un :
-Est-ce que tu as besoin d'autre chose? Voir tes parents ou le petit, je peux les appeler si tu veux?
-Non je veux pas les inquiéter.J'aimerais bien manger un truc mais j'ai pas le droit de sortir de ma chambre...je dois me reposer sinon je risque de refaire un malaise.
-Pas de problème, je vais te trouver quelque chose. Je reviens.
-Merci Aurélien.
-Y'a pas de quoi, lui répondais-je dans un sourire.
Je quitte la chambre et emprunte les escaliers, les ascenseurs étant occupé.
******
PDV Omniscient
Au moment ou Aurélien disparaît derrière la porte menant aux escaliers, un homme sort d'un des deux ascenseurs. Matthias. Il se dirige vers la chambre et y entre après avoir toqué. Il entend "Entrez" et pénètre dans la pièce.
-Matt? Qu'est-ce que tu fais là ?
-J'avais pas de réponses à mes appels, mes textos, ça m'a inquiété, du coup je suis passé voir chez toi, tes parents m'ont dit que tu avais fait un malaise et que tu étais à l'hôpital, du coup me voilà.
-T'es allé chez moi? Matt y'avait mon fils, il...
-Il m'a pas vu t'en fais pas.
-Il est assez perturbé comme ça, je préfère que tu évites de passer chez moi quand c'est pas prévu.
-Oui pardon, excuses-moi, j'étais juste inquiet pour toi. Comment ça va?
-Ça va, j'ai fait un malaise parce que j'étais trop fatigué. Mais j'ai juste besoin de repos, je dors pas très bien à cause de mon agression...t'as bien vu à chaque fois que j'ai dormi avec toi, je te réveillais à cause de mes cauchemars.
-Oui et ils vont te donner quelque chose pour mieux dormir ?
-Sûrement oui.
-Je m'en veux tellement de te voir dans cet état...
-Hé on en a déjà parlé, ce qui est arrivé c'est pas de ta faute. J'en ai marre d'entendre ça ok, stop. Je veux plus jamais l'entendre, c'est clair ?
-Très clair.
Matthias s'approche de Xavier pour l'embrasser mais celui-ci esquive le baiser.
-Aurélien est là, il va revenir d'une minute à l'autre, il est parti me chercher un truc à manger, je ne veux pas qu'il assiste à des scènes qui le ferait souffrir...
-Pourquoi il est là ?
-C'est à la fin du match de foot de notre fils que je suis tombé dans les pommes. Donc forcément, il était lâ.
-Oui logique, je peux même pas quémander un petit bisou vite fait?
-Prends ton mal en patience pour l'instant.
-Aller mon Xavier, un tout petit béco...
-Matt...c'est non.
N'obéissant pas aux indications de l'homme sur le lit d'hôpital, Matthias prend son visage en croupe et pose ses lèvres contre les siennes. Mécontent son vis-a-vis le repousse mais le baiser à duré quelques secondes de trop.
Aurélien se tient dans la chambre, il balance le paquet de chips et les smarties sur le lit, ne disant mot mais les larmes dans ses yeux parlent pour lui. Il finit par lâcher une voix tremblante.
-Vous dérangez pas pour moi, je ne fais que passer. Tu avais raison c'était trop demandé, beaucoup trop demandé, puis apparemment n'importe qui fait l'affaire, lui, moi ou même un autre....c'est porte ouverte.
-Auré...
-Laisse tomber. Je vais parler aux médecins et je me casse.
Sur ces mots, profondément blessé et pris d'une forte envie de fondre en larmes, Aurélien quitte la chambre. De son côté Matthias demande:
-Qu'est-ce qu'il a voulu dire?
-Rien, il m'a embrassé par surprise et il s'est imaginé des choses c'est tout.
-Putain mais lui, je vais aller lui dire deux mots.
-Non je t'ai déjà dit, c'est moi qui gère la situation avec lui, tu ne t'en mêle pas! Et puis je t'avais dit que je voulais pas qu'il nous voit, je t'avais dit non putain Matt!
-Au moins ça lui fera peut-être comprendre que c'est fini entre vous. C'est dur pour toi, c'est dur de le voir souffrir mais si c'est le seul moyen de lui faire entendre que c'est fini...
-C'est pas ma façon de faire. Point. On en parle plus. Ne t'en mêle pas c'est la dernière fois que je te le dis.
-OK ça va. Je dis plus rien.
-J'ai vraiment pas envie qu'on s'engueule, Matt.
-Moi non plus.
-Très bien alors le sujet est clos.
*********
******
Quelques heures plus tard
PDV Aurélien.
Après être sorti de la chambre de Xavier, j'ai pris sur moi puis je suis allé à la rencontre d'un médecin, il m'a dit que c'était prévu de lui prescrire des médicaments pour qu'il dorme mieux. Après ça, j'ai quitté l'hôpital et sur tout le trajet jusqu'au centre, j'ai pas pu me retenir de pleurer. Le voir en train d'embrasser ce type après le moment qu'on a partagé ensemble, c'était un putain de coup de poignard dans le coeur. Pour ne pas ruminer j'ai passé du temps avec mes jeunes mais maintenant que le repas du soir est arrivé, ils ont tous regagner leurs appartements et je me retrouve seul.
Le weekend, on ne peut pas laisser les jeunes livrés à eux même, bien évidemment et je ne peux demander à Franck, JB, Katia ou André de travailler sept jour sur sept. Même s'ils n'ont pas l'impression de travailler tant c'est agréable d'être au milieu de toute cette jeunesse. Du coup en weekend sauf exception, sorties, activités extérieures, c'est moi qui gère la vie du centre. De huit heure du matin à vingts heures le soir, je suis au centre, même quand je suis avec Théo bien que ces temps-ci je lui prête d'avantage d'attention,par exemple pour aller au foot avec lui. J'ai réduit mon temps passé au centre, d'habitude je rentrais chez moi aux alentours de minuit, mais il va vraiment falloir que je songe à trouver un éducateur ou une éducatrice qui ne verrait aucun inconvénient à travailler un weekend sur deux. Je resterais bien évidemment joignable à n'importe quel moment pour mes jeunes mais je consacrerais plus de temps à ma famille. J'ai beau avoir été énormément blessé aujourd'hui j'oublie pas pour autant l'idée de réunir les miens. Il faut que je parle à quelqu'un de ce qui s'est passé pour avoir un avis extérieur sur la situation, voir si j'ai raison d'avoir bon espoir de retrouver mon mari. Parce que je suis capable de m'enflammer même si j'ai la sensation que ce qui à eu lieu entre nous est un gros rapprochement. Attrapant mon téléphone, je cherche dans mes contacts Jean-Baptiste, mon meilleur ami qui est toujours là pour écouter mes déboires amoureux et autre.
-Ouais allô Auré?
-Bonsoir JB, je te dérange pas j'espère?
-Non du tout, t'inquiète.
-T'es sûr ? Je veux pas te déranger, je peux rappeler plus tard.
-Mais non tu dérange pas, Joffrey et moi, on mate la TV en attendant la livraison de nos pizza.
-Ah ça va alors.
-Bon alors dis-moi, un souci au centre ?
-Hum non Xavier...
-Je vois, explique.
-Dans la matinée, après le match de Théo, Xavier a fait un malaise, il a dû être conduit à l'hôpital.
-Mon dieu, il va bien ?
-Pas vraiment. C'était un malaise dû à la fatigue. Avec ses cauchemars, ses crises d'angoisses, il fait tout pour pas dormir la nuit et voilà où ça le mène, il est pire qu'épuisé.
-Putain, tout ça à cause de ces sales ordures...
-Ça me tue, surtout qu'un de ces crevards est encore en liberté. À cause d'eux, Xav est terrorisé, il a peur tout le temps, quand il entend quelqu'un marcher derrière lui, quand il regagne sa voiture, il est toujours sur ses gardes, c'est atroce comme c'est un crève coeur de le voir comme ça...
-J'imagine ça doit être horrible... Pauvre Xavier. Le plus terrible c'est que tu peux pas le rassurer, le consoler, l'aider...
-En fait, pas tout à fait, il s'est passé un truc entre nous, un rapprochement
-C'est vrai? Mais c'est génial !
-Je sais pas trop. Il était vraiment pas bien et il m'a demandé si je voulais bien le prendre dans mes bras, même s'il savait que vu notre situation c'était peut-être abusé que me demander ça. Enfin bref, tu te doutes que j'ai pas refusé alors je l'ai serré contre moi, j'ai même pu lui passer une main tendre dans les cheveux, sans qu'il me repousse, c'était vraiment un câlin. Lorsqu'on a fini par s'écarter, on s'est regardé de longues secondes et on s'est embrassé. J'ai fait le premier pas mais il a été réceptif lui aussi.
-Bien c'est super ça! Il t'as dit quelque chose après ?
-Non, j'ai pas voulu être lourd alors je lui ai juste demandé s'il avait besoin d'autre chose comme si de rien n'était. Il avait faim alors je suis allé lui chercher un truc à manger au distributeur et quand je suis remonté, il y avait Matthias, son nouveau "mec", ils s'embrassaient...Je croyais qu'on venait de partager un moment fort, un début de réconciliation mais je vois ça et putain ça fait mal...
-C'est salaud ouais.
-Du coup tu vois je suis perdu parce que j'ai tellement eu l'impression qu'il s'était passé quelque chose, une sorte d'osmose, je sais pas comment dire ça mais quand on s'est regardé...c'était un moment comme suspendu.
-Je pense qu'il a sûrement commencer à se rendre compte qu'il tient encore à toi et il veut peut-être pas l'accepter pour le moment... C'est certain qu'il t'aime, on ne demande pas un câlin à quelqu'un avec qui on est en pleine séparation. Premièrement ça se fait pas et deuxièmement c'est totalement ambiguë.
-Oui mais peut-être il voulait juste se rassurer...
-Non Auré, je pense pas que tu te sois fait des idées quand au fait qu'il se soit passé quelque chose, un câlin plus un baiser auquel il à répondu...tu fais pas ça avec une personne que tu as quitté, même pour avoir du réconfort. Moi je pense plutôt qu'il avait besoin de ton étreinte, oui pour que ça le réconforte parce qu'il en avait besoin, mais aussi parce que tu lui fais du bien et le baiser, y'a pas à tergiverser, ça montre qu'il est pas raccord avec sa décision de divorcer. Il va revenir vers toi, laisse lui le temps de s'en rendre compte...après je te conseillerais de pas être trop gentil, t'es pas un jouet avec qui il peut s'amuser à souffler le chaud et le froid comme ça.
-Oui, évidemment. En tout cas merci, je voulais un avis extérieur par rapport à tout ça.
-Pas de quoi.
-Bonne soirée JB, à demain.
-À demain, Auré.
Je raccroche et me décide à rentrer à la maison. Je serais encore seul dans mon lit ce soir, mais ce qu'il s'est passé entre nous aujourd'hui me conforte définitivement sur ce en quoi je crois depuis le début. Mon mari m'aime toujours. Rien n'est terminé. Ce mec ne fera pas le poids, l'amour qu'il éprouve pour moi sera toujours plus fort.
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