Jimin venait d'emménager à Busan. Son père avait eu l'opportunité d'ouvrir son propre restaurant et c'était quelque chose qui ne se refusait pas ; l'argent ne coulait pas vraiment à flot à la maison.

Jimin, c'était le type de garçon que tout le monde aimait parce qu'il était gentil et prévenant, mais aussi drôle et performant, tant en cours qu'en sport. Ce n'est pas pour rien que, depuis les petites classes, il était élu délégué systématiquement. Même les professeurs l'adoraient !

Personne ne s'inquiétait donc de son changement d'école.

Sauf Jimin lui-même !

En réalité, il luttait contre deux démons qu'ils gardaient farouchement secrets : sa timidité et son goût immodéré pour les beaux mecs !

Ce changement d'établissement fut une véritable épreuve ! Mais, Jimin était aussi de ceux qui aimaient relever les défis et être admirés. Il était donc nerveux mais excité à l'idée de prendre un nouveau départ.

Alors qu'il entrait dans sa classe de terminale, ses yeux furent immédiatement attirés par un lycéen au fond de la salle. Il se surprit à penser que le garçon avait des traits étonnamment beaux.

Il était appuyé nonchalamment sur son coude et observait par la fenêtre des filles qui jacassaient en se pressant de regagner les bâtiments. Il était plutôt grand et fin, bien que musclé. Le genre de garçon auquel Jimin aurait aimé ressembler, même s'il se savait très charmant. A défaut, c'était le genre de garçon sur lequel il fantasmait secrètement.

Jimin ne put s'empêcher de le fixer et de laisser son esprit s'emballer.

Le professeur appela le nouveau venu sur l'estrade pour le présenter à ses camarades. Il rosit et bafouilla légèrement avant de reprendre une attitude plus assurée. Il n'en fallut pas plus pour charmer une grande partie des filles de la classe. Lorsqu'il étala son palmarès au taekwondo et au basket, il attira l'attention des garçons. Enfin, quand le professeur évoqua ses réussites scolaires, il conquit quasiment tout le monde, mis à part quelques jaloux maladifs.

Mais quelque chose ne tournait pas rond. Le garçon, au fond de la classe, n'écoutait pas le professeur, et semblait essayer d'éviter tout contact visuel avec les autres personnes présentes.

Jimin fut d'abord piqué qu'il ne fasse aucunement attention à lui et ne s'ébahisse pas comme tout à chacun sur ses performances et sa "mignonnitude". Puis il fut intrigué.

Leur professeur principal, quant à lui, avait perdu toute velléité de le faire participer. Jimin remarqua, en plein cours de littérature (c'était une première pour lui d'être aussi distrait), qu'il avait de grands beaux yeux sombres, très doux. Il remarqua aussi le petit grain de beauté sous sa lèvre, et les boucles d'oreilles qui lui donnait un air rebelle, et ...

Le garçon soupira et enfonça son casque sur sa tête en jetant un regard ennuyé à Jimin.

— Suis le cours plutôt que de me reluquer, lui souffla-t-il avant de regarder de nouveau par la fenêtre et de battre la mesure avec son pied.

Jimin rougit furieusement, se retourna et s'indigna que le professeur ne le reprenne même pas. Ce garçon faisait-il vraiment tout ce qu'il voulait ?

Personne ne lui adressa la parole lors de la pause déjeuner. Et il n'en paraissait pas du tout chagriné. Il bouquinait en mangeant, toujours le casque vissé sur les oreilles. Jimin, lui, fut embarqué à une table où on le noya sous les questions et les invitations. C'était tout ce qu'il adorait !

Au fur et à mesure que la journée avança, Jimin ne put s'empêcher de jeter une multitude de coups d'œil au mystérieux garçon. Il avait appris qu'il s'appelait Jungkook.

A la fin du dernier cours, Jungkook balança son sac à dos sur l'épaule. Il allait se diriger vers la sortie lorsqu'il fut bloqué par l'embouteillage qu'avait créé la simple présence de Jimin.

Il força le passage sans mot dire et frôla l'épaule de ce dernier en lui jetant un sourire en coin avant de s'éloigner tranquillement.

— T'es vraiment flippant Jeon ! beugla la déléguée à son encontre.

Jungkook se contenta de lui faire un doigt d'honneur sans même se retourner.

— Fais pas gaffe à lui, c'est un vrai freak ! Et nullissime en cours, ajouta-t-elle en minaudant auprès de Jimin. Tu veux venir boire un café avec moi ? Je te dirai tout ce qu'il y a à savoir sur le lycée, et je te parlerai du projet de voyage de fin d'année à Jeju.

Jimin eut des frissons un peu partout. L'idée de se retrouver seul avec cette fille ne l'enchantait absolument pas. Il se sortit habilement de cette situation en prétextant qu'il était fatigué, que toutes ces nouveautés lui avaient un peu donné le tournis.

Plusieurs semaines s'écoulèrent durant lesquelles Jimin devint très populaire au sein de sa classe mais aussi de l'ensemble des terminales. Il avait même accepté de chanter dans le groupe de rock du lycée. Il était sur son petit nuage ! Le seul inconvénient était de repousser les filles intelligemment. C'était devenu facile ; il jouait le garçon sérieux, obnubilé par la réussite scolaire. Mais cela ne rendait pas les choses moins épuisantes.

Sa fascination pour Jungkook, par ailleurs, ne faiblissait pas. Il découvrit par hasard qu'il brillait dans un domaine : le sport. Sur le terrain de foot, et c'était bien le seul endroit, on se battait pour être dans son équipe. A la piscine, ses performances laissaient pantois le professeur ; les filles bavaient devant son corps de dieu grec ; Jimin aussi.

C'est d'ailleurs à la piscine que Jungkook avait adressé la parole une seconde fois à Jimin. Et il n'avait pas été pas moins acide et ironique ! Il s'était déshabillé entièrement et se séchait devant ses camarades sans se cacher, alors que Jimin se tortillait sous sa serviette pour ne pas être vu. Jimin avait sans doute laissait trop traîner son regard sur le dos musclé de son camarade. Et peut-être aussi sur ses fesses. Il se retourna lentement, les mains sur les hanches, exposant un sexe que Jimin ne pourrait jamais plus oublier. Un début d'érection mal venue s'invita quand Jungkook s'adressa à lui d'un air narquois :

— On se rince bien l'oeil, Park ?

Jimin s'était attendu à ce que tout le monde s'esclaffe et le bombarde de serviettes et de slips de bain trempés. Mais non ! Il y eut un concert de :

— Ta gueule, Jeon ! Fiche-lui la paix !

Jungkook avait haussé les sourcils d'un air entendu, s'était rhabillé sans se presser, avait enfoncé son casque sur la tête, et était passé devant Jimin sans lui jeter le moindre regard.

C'était frustrant ! Et humiliant. Ce Jungkook semblait lire dans ses pensées et Jimin se sentait mis à nu chaque fois qu'il le regardait de ses yeux un peu trop pénétrants.

Mais, dans ses rêves, la nuit, Jimin ne trouvait plus si ennuyant d'être la cible du garçon. Les images des vestiaires lui revenaient et s'animaient. Bientôt, il se surprit à fantasmer sur lui en plein jour également.

Pour un obsédé du contrôle de soi, cela ne pouvait plus durer. Jimin avait décidé d'aller lui parler. Il se disait qu'ensuite tout irait mieux.

Alors un vendredi soir, il sortit parmi les premiers en prétextant un service urgent à rendre à son père et tenta de rattraper Jungkook qui ne manquait jamais de filer plus vite que son ombre.

Au détour d'une rue, il l'avait enfin rejoint et il s'écria :

— Jungkook, attends ! T'as une minute ?

Mais alors qu'il trouvait enfin le courage de lui parler, quelque chose d'étrange se produisit. Jungkook tourna la tête et regarda Jimin droit dans les yeux, ce qui le figea.

— Je peux entendre tes pensées, dit Jungkook, et crois-moi, tu ne veux pas savoir ce que j'entends.

Jimin fut à la fois confus et intrigué.

— Alors, à quoi je pense en ce moment ? rétorqua Jimin d'un air de défi.

Jungkook sourit.

— Tu penses à combien tu as envie de m'embrasser.

"J'ai envie de l'embrasser, là ? Comment il peut savoir ça ? Mais c'est qui ce type ? Il va me balancer à tout le monde ? Comment il fait ?"

— Détends-toi, Jimin. Je peux lire tes pensées, tu te souviens ? Et crois-moi, j'ai aussi envie de t'embrasser ! Je ne choisis pas les personnes dans lesquelles je lis comme un livre ouvert. Mais toi, tu en fais maintenant partie. Et ces derniers temps, j'entends des rêveries très hot à mon sujet de ta part.

Jimin rougit, gêné mais aussi excité par l'audace de Jungkook. Son esprit luttait contre cette idée surnaturelle mais, dans le même temps, cela expliquait beaucoup de choses. Toutefois, il se mit sur la défensive.

— Je ne sais pas de quoi tu parles, bégaya-t-il.

Jungkook se rapprocha, ses lèvres frôlèrent l'oreille de Jimin.

— Oh, je crois que tu sais très bien de quoi il s'agit, a-t-il chuchoté. Mais je peux t'assurer que les miennes, de pensées, à ton sujet, sont autrement plus sauvages ! Et oui, je suis assez fier de mon engin...

Sur ce, il pinça la fesse bien rebondie de Jimin avant de poursuivre son chemin.

À partir de ce moment-là, Jungkook ne quitta plus du tout les pensées de Jimin, à son grand dam. Plus il tentait de les maîtriser, plus elles lui échappaient. Et bientôt, ses journées furent remplies d'images érotiques plus chaudes les unes que les autres.

Un midi, Jimin s'installait à une table et faisait signe à des camarades de le rejoindre quand Jungkook le surprit en s'asseyant en face de lui. Les autres, le voyant faire, s'éloignèrent en évitant le regard déboussolé de Jimin.

— D'habitude, on fait connaissance avant de baiser, balança Jungkook sans rougir.

Jimin s'étouffa avec le verre d'eau qu'il utilisait pour éviter de le regarder.

— C'est pour ça que personne te parle, ici ! T'es vraiment con, Jungkook ! pesta Jimin en s'essuyant le visage avec sa manche. Tu dis ça à tout le monde ?

— Non. Je te l'ai dit, je ne lis pas dans les pensées de tout le monde. La dernière en date, c'était une mamie du quartier qui ne pensait que feuilletons, soupe et caniche !

— Mon pauvre ! fit Jimin d'abord chagriné pour son camarade avant d'imaginer la situation.

— C'est ça, en pire !

— Tu viens de lire dans mes pensées, là ?

— Hmmmm... répondit Jungkook en s'attaquant à son riz au kimchi. J'te raconte pas le soulagement quand t'as débarqué !

— Tu n'es "connecté" qu'à une seule personne à la fois ? interrogea Jimin en faisant le signe des guillemets de ses petits doigts que Jungkook trouva adorables.

— Ouai, c'est ça !

"Mais alors, les autres, pourquoi tu les fuis ?" pensa Jimin sincèrement préoccupé pour son camarade.

— Je ne sais pas... je ne suis pas à l'aise avec les gens. Voilà tout. Rien à voir, lui répondit-il à voix haute laissant Jimin sidéré.

Jungkook fit tomber ses couverts, croisa les bras et se pencha par-dessus son plateau pour parler à Jimin.

— Incroyable que des pensées aussi mignonnes puissent cohabiter avec de telles perversités dans cette belle caboche ! ajouta-t-il en lui tapotant sur la tête.

Jimin rougit furieusement. Cela sonnait comme le plus beau compliment qu'on ne lui avait jamais fait.

— De rien ! rit Jungkook.

— Totalement injuste, bouda Jimin. Je voudrais bien être dans ta tête aussi.

— Je n'en doute pas une seconde ! fit, Jungkook, séducteur.

A partir de ce moment, au plus grand étonnement de leurs camarades et professeurs, ils se mirent à se parler davantage en classe, mais aussi à l'extérieur. On pouvait les croiser courant sur la plage ou sortant du cinéma. Il semblait s'entendre comme larrons en foire.

Jimin découvrait que Jungkook n'était pas seulement charmant et beau, mais aussi drôle et prévenant.

Et sexy as hell !

Un jour, qu'ils s'étaient encore éclipsés du lycée avant tout le monde, ils décidèrent d'aller manger une glace au parc voisin. Jungkook ne put s'empêcher de taquiner Jimin sur ce qu'il pensait.

— Tu sais, tes pensées m'obsèdent un peu plus chaque jour. Tu deviens bien téméraire, dit-il en passant sa main le long du dos de Jimin.

Jimin frissonna, sentant son corps réagir au contact de Jungkook.

— Je ne pensais pas l'être, dit-il, la voix tremblante de désir.

Jungkook se pencha, son souffle chaud contre le cou de Jimin.

— J'ai bien envie de t'embrasser, moi aussi, là, devant tout le monde, a-t-il murmuré, déposant des baisers sur la clavicule de Jimin.

Jimin gémit, inquiet qu'on puisse les voir mais totalement embrasé.

— Ok... s'amusa Jungkook. Tu veux venir manger des ramyeons chez moi ?

— Après une glace ? commença Jimin avant de comprendre.

— Un peu long à la comprenette pour un génie, se moqua Jungkook qui attira Jimin contre lui pour l'embrasser à pleine bouche.

Incapable de résister plus longtemps à Jungkook, Jimin le suivit chez lui. A peine, la porte de la chambre refermée sur eux, ils tombèrent sur le sol, leurs corps enlacés, se laissant aller à leurs désirs.

Dès lors, Jimin et Jungkook ne purent plus se passer l'un de l'autre. Ils explorèrent leurs corps, leurs esprits et leurs âmes avec une passion brûlante.

Et comme Jungkook pouvait toujours lire les pensées de Jimin, ils savaient tous les deux qu'il n'avait pas besoin de mots pour exprimer ses envies.

— Combien de temps ? s'inquiéta un jour Jimin.

— Aucune idée, admit Jungkook.

— Mais ça c'est arrêté comment pour la vieille au caniche ?

— Elle est morte, fit laconiquement Jungkook.

"Tu veux dire que tu vas lire ad vitam eternam dans mon esprit" se réjouit intérieurement Jimin.

— Jusqu'à ce que la lassitude nous sépare, s'amusa son petit ami.

Sur ce, Jungkook se pencha et pressa ses lèvres contre celles de Jimin. Le baiser fut électrique, faisant frissonner Jimin. Il ne s'était jamais senti aussi vivant.

Au fur et à mesure que leur relation s'approfondissait, Jimin tombait de plus en plus amoureux de Jungkook. Ils passaient chaque moment libre ensemble, explorant leurs corps et leurs esprits respectifs.

Leur vie sexuelle était explosive. Jungkook avait le don de pousser Jimin dans ses retranchements et de le rendre fou de désir. Ils essayaient tout, de l'amour lent et sensuel au bondage pervers et aux jeux de domination, et chaque fois était mieux que la précédente.

Un soir, alors qu'ils étaient au lit, leurs corps enlacés, Jimin pensa : "Je ne savais pas que ça pouvait être comme ça".

Jungkook sourit, écartant une mèche de cheveux du visage angélique de Jimin.

— Moi non plus. Il n'y a jamais eu personne avant toi. Je suis si heureux que nous nous soyons trouvés, chantonna Jungkook en s'endormant le nez dans le cou de Jimin.

Jimin pensa, pour lui-même, qu'il était prêt à affronter le monde à ses côtés.

Et il n'eut pas tort. Ils firent bien des merveilles tant dans l'intimité qu'en société !