𝐉𝐨𝐮𝐫 𝟐𝟎 - 𝐇𝐨𝐟𝐟𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧
Coucouuu ! Pour le vingtième jour, retrouvez un extrait bonus de l'œuvre de -levikay :
★ 𝐇𝐨𝐟𝐟𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧 ★
Bonne lecture !
Lévi Hofferson
MONACO, LA CONDAMINE.
20 décembre 2024, 15h03.
— On peut savoir pourquoi tu regardes à la fenêtre comme un père ayant quarante ans et trois enfants dont un en pleine crise d'adolescence ?
— Parce que j'en ai envie, connasse, répliqué-je.
— Wouah, merci. Merci pour ta réponse.
Je ne commente pas son sarcasme lorsque je viens déposer ma tasse de chocolat chaud vide sur le plan de travail, et ce d'un pas lourd. La monotonie de l'hiver m'afflige, je ne peux pas le nier. Cette lassitude des nuits tôt, du froid assénant mes membres et glaçant mon sang, en plus du fait de devoir loger Raven chez moi, me donne envie de me tirer d'ici.
J'avais prévu de prendre des vacances en Laponie, mais j'ai totalement oublié de réserver et je dois aussi avouer que je ne voulais pas partir seul. J'ai demandé à Ryo de m'accompagner — un voyage entre meilleurs amis à toujours été mon rêve — mais il passe la moitié de la pause en Russie. Théo, lui, ne se sentait pas de bouger à cause de plusieurs points personnels dont il m'a passé les explications. Je ne pouvais même pas penser à Hamza, avec son fils ça aurait été bien trop compliqué. Enfin, j'ai retiré Raven de mes plans. Me voilà donc à Monaco, à quelques jours de Noël, seul avec la fille qui me sert de coéquipière ou de rivale quand ça nous arrange.
Je comptais sur le fait qu'elle aille rendre visite à son père, au moins pour le nouvel an, mais après vérification auprès d'elle, elle ne souhaite pas bouger. Je n'ai rien de prévu non plus — je déteste les fêtes de fin d'année, je vais donc passer tout le reste de la trêve hivernale à ses côtés, pour le meilleur et pour le pire.
Plus le temps passe, plus j'ai l'impression d'être le personnage principal de ces téléréalités que je regarde en faisant la cuisine quand on me dit que je suis ridicule à mettre des dessins animés en fond ; Sadvoski et moi sommes devenus les couples payés une blinde pour se disputer dans chaque épisode, mais sans être rémunéré et sans être un couple.
— Je pense que je vais sortir ce soir. J'aimerais aller au restaurant pour changer des soirées à ne rien faire. J'irais mieux voir les décorations de Noël au passage, tu veux venir ? me propose Raven.
— Jamais de la vie, je préfère profiter de la tranquillité quand tu n'es pas là.
— Ça t'arrange que je sorte ?
— Évidemment, pouffé-je.
— Alors je ne vais pas sortir, corrige-t-elle.
Je me tourne vers le canapé où elle est allongée depuis un moment déjà. Fière de m'avoir fait réagir, elle lève son corps pour croiser mon regard, et mes muscles bougent tout seuls lorsqu'ils présentent mon majeur à sa vue. En réponse, j'ai droit à un grand sourire plein d'enthousiasme.
— Je t'accompagne, soupiré-je finalement. J'ai besoin de sortir aussi. Mais pas de restaurants, ça fait trop couple.
— Si tu le dis.
***
18h51.
— Il fait beaucoup trop froid !
Le point de ma phrase est accentué par de la brume qui s'extrait de ma bouche, s'évaporant face à mon visage aux traits sûrement rougis par cette température hivernale. Raven, elle, n'y est pas sensible grâce à sa nouvelle écharpe qu'elle chérie tant autour du cou, et sa doudoune préférée qui lui va plutôt bien.
— Comme tu sembles être une petite nature face au monde qui nous entoure, on ira seulement voir les décorations et on rentrera à la maison, râle ma coéquipière.
— Je ne suis pas une petite nature.
— Effectivement, là tu ressembles plus à un gamin. Ah vous les hommes... Quand une femme a raison sur votre faiblesse vous cherchez toujours à riposter. Ça en devient ridicule.
Elle prend une moue hautaine.
— Vous vous sentez si déshumanisés lorsque qu'un genre opposé vous contredit ?
Je lève les yeux au ciel dans l'unique but de lui montrer mon agacement.
— Si tu as tant froid on ne monte pas au casino, on peut plutôt longer le port pour raccourcir la balade, me propose-t-elle.
— Ah, parce que tu penses à moi maintenant ?
Sur ces mots, elle prend le chemin menant au casino. Surpris qu'elle réagisse aussi vite sans me laisser le temps de calmer le jeu, je lui attrape le bras pour l'arrêter.
— Le port me convient, merci.
Elle me détail avec dédain, comme elle sait si bien le faire. Je n'en prends pas compte, préférant me taire et suivre le sillage de ses pas dans la nuit noire et glacée de décembre.
Derrière cette température qui fait trembler tout mon corps, je prends le temps d'admirer les décorations de Noël que possède la principauté. Je ne comprendrais d'ailleurs jamais pourquoi Monaco est si touristique en été mais semble absent en hiver...
— L'hiver ici c'est le cliché de Noël ambulant. On se croirait dans un film où la première personne qui me bousculera sera l'homme de ma vie, râle éternellement Raven.
— Encore si quelqu'un bouscule quelqu'un ici...
— C'est clair.
Dans un silence, je fais signe à Raven pour lui demander si elle veut monter au marché qui n'est qu'à quelques pas. Elle me répond que oui — de toute façon, nous n'avons pas grand chose à faire à part admirer les bateaux.
Une fois devant, un vigile vérifie nos poches avant de nous laisser le libre accès. Je n'aime pas cette ambiance de magie qu'on a l'habitude de voir à chaque mois de décembre, elle commence à me faire grincer des dents. Je pense que c'est en grandissant qu'on perd cet aspect de beauté à chaque fête, pour preuve : qui, a plus de seize ans, a le visage radieux au moment de souffler ses bougies d'anniversaire ?
Mais je ne vais pas en parler à ma rivale de piste puisqu'elle glisse son regard sur les stands et les manèges avec admiration. Je trouve ça plutôt impressionnant le nombre de chose qu'ils peuvent faire sur cette place ; en été nous avons droit à la foire, en période de Grand Prix à quelques hospitalisés et aux boxes, lors du Jumping Monaco nous pouvons accueillir une clairière d'entraînement avec des tribunes ainsi que des boxes, et enfin le marché de Noël où est présent un tas d'attractions telles qu'une grande roue, une piste de luge, des chaises volantes, et bien sûr des petits stands où acheter de la nourriture.
— J'ai envie de churros, commente Raven où moment où nous passons devant la petite cabane qui en prépare.
— Personne ne te retient d'en prendre.
Elle se tourne vers moi avec un regard qui me supplie, je vois où elle veut en venir.
— T'es millionnaire, des churros à dix euros ne vont pas te tuer, demande-t-elle indirectement.
— Tu l'es aussi.
— L'assurance de ma moto et celle de ma voiture coûtent trop chers, insiste-t-elle. Et puis, mon salaire est bien plus bas que le tien, je ne suis qu'un rookie !
— ...
— Au moins pour ta coéquipière que tu aimes tant... ?
— Juste parce que tu me fais pitié.
Pour appuyer sur sa fierté d'avoir gagné, elle m'affiche un grand sourire provocateur avant de croiser les bras sur sa poitrine. De mon côté, je prends l'option de la juger de haut en bas dans une grimace de dégoût.
Je n'ai acheté que cinq churros pour dix euros, ça fait un peu mal mais c'est ainsi qu'est la vie à Monaco : bien trop cher.
Raven savoure son repas gratuit qu'elle devra me rembourser un jour — je lui supplierais peut-être des pâtes à la truffe dans un de ces restaurants aux plats à quarante balles.
Et pendant ce temps, nous continuons de nous balader dans ce marché, ou plutôt nous nous battons entre les passants pour nous suivre, tant nous sommes nombreux. C'est alors une fois que nous sommes dans un coin plus tranquille qu'elle s'arrête pour prendre un second churros un peu plus froid que le précédent.
— C'est bientôt Noël, je ne me souviens plus si tu fais quelque chose... demande indirectement Raven.
Je lève les yeux au ciel, car je ne sais combien de fois je lui ai répété que je ne souhaitais voir personne à cause de mon dégoût des fêtes de ce genre. Je préfère me faire une tasse de chocolat chaud et m'installer au fond de mon canapé devant un dessin-animé pendant que tous affichent des sourires hypocrites avec leur famille.
Mais ce n'est pas que ce mépris que je ressens pour Noël qui me pousse à rester chez moi, c'est aussi ma famille qui n'est plus présente. Celle du côté de mon père me renie depuis des années, tandis que je n'ai plus trop de contacts avec celle de ma mère. Je suis seulement proche de ma cousine, Havana, qui n'a que quatorze ans.
Je pourrais voir ma grande sœur qui ne donne que rarement des nouvelles — elle n'est pas très familiale même si elle semble toujours contente de nous revoir — mais je ne sais même pas dans quel pays elle est. Il y a aussi mon grand frère, sauf que je ne veux pas le déranger dans son Noël avec sa petite-copine — surtout que nous nous voyons assez sur les circuits. Alors il ne me reste plus que Raven.
— Je te l'ai dit cent fois, je serais tout seul le réveillon et le jour de Noël. Je resterai à la maison.
— Je sais, je voulais juste faire la conversation.
Je fronce des sourcils, mais ne commente pas ; j'aurais fait de même.
Sans un mot, ma coéquipière récupère son téléphone dans la poche de son manteau, un churros à la bouche. Elle décide de me lire le message qui l'a interpellée, alors je lui fais signe qu'elle doit avaler sa merde pour que j'en comprenne quelque chose. C'est donc dans une plainte qu'elle range son portable, mange sa gourmandise, puis répète :
— Ryo et Loréna sont au casino, on les rejoint ?
Je réponds d'un grand sourire, mes yeux s'illuminant à l'idée de voir ces deux personnes qui savent tant me rendre heureux.
***
— Tu ne peux pas arrêter de te plaindre ? Ce n'est pas la mort... soupiré-je.
— Pas la mort ? Non, juste de la pluie en plein mois de décembre alors qu'il neige de partout ! rétorque Ryo.
Je ne réplique pas, peut-être parce que je n'ai plus d'inspiration — cela fait maintenant une bonne dizaine de minute qu'il marmonne dans son coin face à deux gouttes de pluie qui lui tombent sur le nez, j'essaie de lui expliquer que crier sur tous les toits à quel point il déteste le sud de la France en période hivernale ne remplacera pas l'eau par de la neige, mais il ne veut pas m'écouter.
— Et putain ça glisse, Lévi !
Voilà le plus grand défaut de Monaco : un peu d'eau sur la Place du Casino, et le taux de mortalité est supérieur à celui en Formule 1. Ryo en fait pleinement l'expérience, manquant de tomber lorsqu'il y pose un premier pied.
— Avec leurs vieux sapins tous pourris et leur fausse neige là.
C'est en apprenant à connaître ce pilote que j'ai compris son caractère assez spécial se résumant à être de bonne humeur toute la journée malgré un quart d'heure de colère. Les autres ont un instant de surexcitation, lui a un instant où tout est propice à l'énervement. C'est pourquoi je l'écoute en tentant de le rassurer ; se fâcher contre lui le vexera plus qu'autre chose.
— T'exagères, râle sa sœur.
Afin d'illustrer que Raven a tort, il tente de marcher vers elle, les pieds fermement posés sur le sol de la place. Sans faire semblant — et je le saurais car son jeu d'acteur est médiocre — il glisse, comme s'il était sur une patinoire. Il ne me faut pas plus d'une seconde pour commencer à pouffer, prévoyant sa chute, mais Loréna le rattrape au dernier moment, soupirant face au comportement idiot de son ami.
— Bref, sortons de là sinon le démon de Ryo va pointer le bout de son nez si ce n'est pas déjà fait, ordonne presque la Brésilienne.
Elle a raison : nous sommes venus à leurs côtés il y a de ça quelques minutes, un peu d'eau s'est présentée sur notre chemin, et nous découvrons avec une grande surprise un tout nouveau Ryo.
— On va aux jardins derrière l'opéra ? Ce sera mieux, il n'y aura personne, proposé-je.
Par chance, tout le monde acquiesce, alors une fois que nous nous trouvons au calme, face à la mer, les étoiles légèrement visibles à côté des importants nuages qui s'amassent à notre vue, je soupire de soulagement.
Loréna et le pilote pour la Scuderia Ferrari se sont mis à part afin de discuter ensemble — le blond s'est un peu calmé, même s'il reste tendu. Raven et moi sommes donc un peu plus loin, discrets et silencieux. Je crois bien que nous préférons regarder le paysage plutôt que de se parler pour s'insulter. Mais ma rivale de piste lance, doucement :
— Tu as déjà fêté Noël avec toute ta famille ?
Je me tourne vers elle, étonné de cette question.
— Quand j'étais tout petit, peut-être. Pourquoi ?
— Comme ça.
Je plante mes yeux vers le ciel, deux mots au bout de la langue :
— Et toi ?
— Moi ?
Je comprends qu'elle souhaite s'assurer d'avoir bien compris la question, alors je hoche la tête.
— Tu sais... Une partie de ma famille était en Russie et l'autre en France, donc impossible de rassembler tout le monde. Puis, après quelques histoires avec celle du côté de ma mère, nous n'avions plus eu de nouvelles. Donc non, je n'ai jamais vraiment vécu Noël en famille, m'avoue-t-elle. Pareil avec mes parents, ce dont je me souviens des fêtes de fin d'année vient de la période où les disputes s'accumulaient. Le vingt-quatre et le vingt-cinq étaient des jours comme les autres chez moi.
Même si elle n'a pas parlé sur un ton qui pourrait laisser transparaître de la tristesse ou encore de la peine, je ne peux pas m'empêcher d'en ressentir, moi, de la peine pour elle. Je ne connais pas la joie de retrouver sa famille au complet, mais je connais celle d'être aux côtés de la plus proche, et elle est la plus réconfortante.
— Pour compenser, tu veux qu'on fasse quelque chose cette année ? Peut-être que tu as toujours voulu partir quelque part pendant les fêtes mais tu n'as jamais pu ? proposé-je.
Elle se tourne vers moi, un léger sourire déforme la courbure de ses lèvres.
— Même si Paris n'est pas la ville qui m'a fait connaître le plus de bonheur, elle a toujours été sublime en hiver, dit-elle. Je veux bien y faire un tour dans les prochains jours.
— On fera ça.
Son regard se radoucit. Elle a l'habitude de m'examiner d'un air hautain qui montre qu'elle me prend constamment de haut. Mais pour la première fois, elle m'observe avec douceur, avant de s'approcher de moi.
Petit pas par petit pas, je me crispe, trop timide pour approcher une femme que je ne connais pas tant que ça, surtout elle. Pourtant Raven vient se coller à moi, sa tête dorénavant posée sur mon épaule.
— Détends-toi, se moque-t-elle.
— La ferme.
Sur ces mots accompagnés de nos rires, je glisse mon bras sur ses épaules, la collant un peu plus à moi, et je sens ses légers tremblements dû au froid glacial s'arrêter.
— Merci pour ça, Lévi.
Mon cœur se réchauffe, comme toujours.
— Alors de rien pour ça, Raven.
•••
☕️
𝐍𝐃𝐀 : Ravi de souhaiter le bienvenu aux nouveaux lecteurs et content de retrouver ceux qui suivent déjà l'histoire de Lévi et Raven !
Qu'avez-vous pensé de ce bonus ? Je suis ouvert à toutes critiques constructives ainsi qu'a toutes questions (si besoin, n'hésitez pas à me contacter sur mes réseaux, IG : @/l.levikay et TIKTOK : @/levikayyy ou sur mon mur Wattpad).
Je ne suis pas très doué en nda, mais je vais tenter de faire ça bien. D'abord, j'espère que vous avez apprécié mes deux protagonistes principaux, nos pilotes préférés, Lévi Hofferson et Raven Sadvoski.
Par ce chapitre, j'ai essayé de retranscrire au mieux leur relation de « se détester à s'en amuser ». S'embêter, se taquiner, se pousser à bout, c'est un peu leur quotidien.
On découvre aussi leur profondeur (c'est futile, mais c'est une façon de les présenter). Il y a Lévi qui n'apprécie pas les fêtes de fin d'année à cause de son histoire, son passé, qui donne raison à cette haine pour des événements tels que celui-ci. Puis il y a Raven qui n'a vraiment jamais connu de Noël avec sa famille, qui n'a jamais eu d'autres choix que de voir cette fête comme une autre.
Grâce à cette discussion qui nous rapporte des éléments d'eux, on peut rencontrer une deuxième facette de leur lien, une facette un peu plus douce et agréable.
On peut aussi apercevoir Ryo et Loréna, des personnages secondaires qui pourtant se montreront importants au sein du roman (même si Loréna n'est très présente lors du tome 1...). Eux aussi ont leur caractère ainsi que leur profondeur, toutefois, ce sera pour plus tard ! 🫠
Si vous avez apprécié ce bonus, je vous invite à jeter un coup d'œil à l'histoire Wattpad qui ne démontre certes pas cette ambiance, mais qui pourrait vous plaire ! 🙌🏼
Merci d'avoir accordé de l'attention à ce bonus, en espérant vous retrouver au plus vite aux côtés de Lévi et Raven,
je vous embrasse comme je vous aime. ❤️🩹
Si vous êtes un/e lecteur/rice de cette histoire, n'hésitez pas à donner votre avis pour les lecteurs du calendrier de l'avent 🎄
Avez-vous apprécié de bonus ? Moi ouii 😇
À demain pour le prochain extrait inédit !
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