Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Un cadeau pour Noël


– Nouvelle 1 du calendrier de l'avent –

Le grand jour est enfin arrivé. Cela fait cinq ans qu'on l'attend, cinq années que nous essayons, sans succès. Alors à quelques minutes du verdict, je suis morte de peur.

— Chérie, tout va bien se passer. Ne t'inquiète pas.

Alan me serre la main avec un sourire encourageant, mais je sais qu'il est aussi terrifié que moi. Il se sent coupable de cette situation pour laquelle il n'a rien fait pour mériter.

Une jeune femme alors vêtue d'une blouse blanche nous approche avec un sourire bienveillant.

— Monsieur et Madame Esten ?

Nous nous levons d'un bond, Alan comprimant ma main un peu plus fort et moi caressant la sienne plus vivement.

— Le médecin est prêt à vous recevoir, ajoute-t-elle.

Monsieur Parsaac est un très bon praticien, pour ne pas dire le meilleur dans son domaine. Après avoir écumé spécialiste sur spécialiste, il est notre dernier espoir. Nous suivons la jeune femme jusqu'à la seconde salle d'attente, si familière dorénavant qu'elle pourrait être notre second chez nous.

— Le médecin va venir vous chercher dans un instant, nous indique-t-elle avant de s'éclipser.

Alan m'adresse un dernier regard, débordant de tendresse et d'espoir. Je lâche sa main pour tenir son visage entre mes mains. J'admire encore ses beaux yeux bruns, ses cheveux tout aussi sombres et sauvages ainsi que sa petite fossette qui m'a fait craquer il y a maintenant plus de huit ans de cela. J'aime cet homme, plus que tout au monde, et le voir aussi bouleversé et paniqué me serre le cœur. À peine ai-je posé mes lèvres sur les siennes que ses bras m'étreignent comme si j'étais la chose la plus précieuse au monde. C'est toujours ce qu'il me fait ressentir même après six ans de mariage. Notre baiser exprime tout l'amour qui nous lie, notre désir, mais aussi nos plus profondes inquiétudes.

— Quoi qu'il se passe, je veux que tu saches que je t'aime, m'empressé-je de le rassurer.

Ses yeux me désarment. Je ne supporte pas de le voir dans cet état, alors je pose ma tête au creux de son cou.

— Merci, souffle-t-il, sa voix trahissant son émotion, avant qu'il n'ajoute : « Je t'aime aussi ».

Nous nous détachons lentement, mais nos regards en disent long sur ce que nous ressentons.

À ce moment-là, le docteur Parsaac sort de son cabinet avec son sourire habituel. C'est un homme d'une quarantaine d'années, qui excelle dans son métier grâce à ses nombreux travaux de recherche. Il ressemble beaucoup à mon père avec ses cheveux poivre-sel, sa grande taille et ses yeux marron. Rôle, qu'il a aussi endossé à notre égard en ayant été bienveillant et patient maintes et maintes fois.

— Elena, Alan ! Entrez je vous prie, dit-il après nous avoir serré respectivement la main.

Une fois que nous l'avons salué à notre tour, nous pénétrons dans le cabinet qui a aussi bien vu défiler notre joie que nos larmes. Les murs sont d'un blanc immaculé, le sol en chêne, comme le bureau qui trône majestueusement sur l'aile gauche de la pièce. Une table d'auscultation sied sur le côté droit, cachée par un auvent aux motifs de l'Orient. Des fleurs jouxtent chaque coin de la pièce tandis que des dessins d'enfants ornent les murs.

Nous nous asseyons sur les chaises avant qu'Alan ne prenne la parole.

— Alors docteur, qu'en est-il ?

Le docteur Parsaac s'assoit plus convenablement en liant ses mains, son regard s'assombrit légèrement, si bien qu'il n'a pas besoin de prononcer le moindre mot pour que l'on comprenne le verdict.

— Je suis désolé. Cela n'a pas fonctionné.

Nos espoirs s'anéantissent, tandis que la compassion se lit sur le visage de notre médecin.

— C'est de ma faute ! proclame Alan avant de laisser tomber sa tête entre ses mains.

Je pose aussitôt ma main sur sa cuisse pour le réconforter, même si la nouvelle me met les larmes aux yeux, mais je ne dois pas pleurer. Je me dois d'être forte pour mon mari.

— Chéri, ne dis pas ça.

— Si Elena ! Arrête de vouloir me rassurer à tout prix ! C'est de ma faute si l'on ne peut pas avoir d'enfants !

Voilà le sentiment qui le ronge jour et nuit. Alan souffre d'asthénospermie, altération qui se traduit par une faible mobilité des spermatozoïdes et donc facteur de stérilité masculine. Au début de notre relation, nous n'avons rien détecté, mais quand le désir d'avoir des enfants est né chez chacun d'entre nous et que nous n'arrivions pas à procréer malgré nos multiples tentatives, nous avons consulté et le diagnostic est tombé. Dès lors, nous nous sommes rendus dans une clinique de procréation assistée. Nous avons consulté plusieurs médecins, avant d'attribuer notre confiance au docteur Parsaac. Aujourd'hui, nous attendions notre quatrième résultat de fécondation in vitro, soldée par un échec comme les trois précédentes. La première avait certes fonctionné, mais après moins d'une semaine de grossesse, j'ai réalisé une fausse couche.

— Alan, ne dites pas ça. Vous n'avez pas choisi d'être porteur de cette maladie !

Mon mari fait les cent pas dans le cabinet, sous mon regard dépité, fatigué par le chagrin et la tristesse de ne pas pouvoir lui donner ce qu'il souhaite le plus au monde.

— Il y a d'autres solutions. Nous pouvons aussi laisser passer un petit laps de temps et recommencer.

Je hoche la tête tandis que les larmes se font de plus en plus menaçantes. Recommencer. Oui, mais pour combien de temps ? Et surtout, pour quel résultat ?

— Avez-vous pensé à l'adoption ?

Je secoue la tête en signe de négation. Oui, bien sûr que nous y avons songé, mais au fond de nous, on voulait être sûr qu'il n'y avait aucun autre moyen d'avoir des enfants avant de franchir le pas. Sans compter qu'il s'agit d'une démarche tout aussi compliquée.

— Au don de sperme alors ?

Mes yeux sont aussitôt attirés par mon mari qui tressaille. Il est de dos, le regard perdu dans le paysage qui s'offre à sa vue à travers la fenêtre, mais je sais qu'il fait tout, sauf observer ce qu'il se trouve à l'extérieur.

— Non. Nous voulons que nos enfants aient notre patrimoine génétique.

— Je le sais bien Elena, mais pensez-y du moins.

Alan ne décrocha pas un mot du reste de la consultation, même s'il a fini par revenir s'asseoir. Nous convenons de nous revoir dans un mois avec le médecin, temps pour nous de digérer la nouvelle et de penser à d'autres moyens de devenir parents.

Dans la voiture pour retourner à notre domicile, le silence pèse. Il en a toujours été comme cela, mais cette fois-ci, le désespoir est plus grand.

— Tu veux en parler ? tenté-je alors que nous sommes arrêtés à un feu rouge.

Il soupire en soulevant ses épaules.

— Qu'est-ce que tu veux qu'il y ait à dire ?

C'est bien pire que ce que je pensais. Avant, je pouvais encore lui arracher quelques mots d'espoir, même parler d'autres sujets. Aujourd'hui, il est renfermé plus que jamais.

— Je ne sais pas... Ce que tu ressens.

Le feu passe au vert, mais il ne démarre pas pour autant. Il détourne le regard de la route pour le poser sur moi avec une expression que je déteste voir dans ses yeux : la culpabilité.

— Tu veux que je te dise que je suis désolée, c'est ça ? Que tu n'aurais pas dû m'épouser ?

C'est plus fort que moi, les larmes que je retenais depuis deux bonnes heures s'écoulent sur mes joues.

— Comment oses-tu dire une chose pareille ? m'insurgé-je.

Les klaxons retentissent, mais ce ne sont pas eux qui accaparent mon attention. Alan reporte son regard sur la route et enclenche la vitesse.

— Je sais que c'est ce que tu penses, mais que tu n'oses pas me le dire, affirme-t-il d'un ton plus calme, mais tout aussi triste.

Il a toujours eu ce sentiment depuis qu'il a appris sa stérilité, mais il y a maintenant deux ans de cela, c'est devenu pour lui une certitude. Il va de soi que c'est totalement absurde. Bien sûr, je désire avoir un enfant, mais si cela signifie devoir me séparer de l'homme de ma vie, j'y renoncerais par amour pour lui.

— Tu sais bien que non ! Combien de fois faudra-t-il que je te répète que je t'aime et que même si nous ne pouvons pas avoir d'enfants, je resterai toujours à tes côtés ?

Sur ces mots, j'éclate en sanglots. Il y a des années, je n'aurais pas pleuré pour si peu, mais tout ce stress, cette pression et les difficultés que notre couple a dû surmonter me reviennent en plein visage. J'ai l'impression que nous n'avançons pas, qu'à chaque résultat négatif, nous sombrons dans les mêmes abysses. Ses mains glissent nerveusement le long du volant, sans que ses yeux quittent la route.

— Pardonne-moi chérie... Arrête de pleurer, s'il te plaît. Je ne voulais pas te faire de mal. Je sais que c'est dur pour toi aussi. Il me faut du temps... ok ? Juste un peu de temps.

Il dépose sa main sur ma cuisse, la caressant pour me réconforter. Son toucher a toujours été mon médicament, mon pansement pour soigner mes blessures.

Je ferme les yeux et laisse tomber ma fatigue en me reposant sur l'appui-tête de mon siège. Ces nuits d'angoisses, d'attente, pour finalement revenir au point de départ ont eu raison de mon énergie. Alan me caressant toujours, ses paroles d'amour et excuses tournant en boucle dans mon esprit, je sombre petit à petit dans un profond sommeil.

* * * * *

— Chérie ? On est arrivés à la maison. Réveille-toi.

La douce voix de mon tendre époux me sort de mon sommeil et son sourire aux lèvres me redonne du baume au cœur.

— Allez, dépêche-toi. Nous devons aller chez tes parents.

Je me lève finalement et m'extirpe du véhicule. J'avais presque oublié notre dîner de ce soir. Dans deux semaines, ce sera Noël, alors avec toute la famille, chaque année, nous nous retrouvons un soir pour nous organiser. Nous parlons de qui cuisinera quoi, quels cadeaux offrir aux enfants, mais ce qu'on apprécie le plus, c'est de se voir plusieurs fois au cours de ce mois magique.

Nous rentrons chez nous, dans notre petit cocon. Nous y habitons depuis que nous sommes mariés. Nous sommes tombés amoureux de la clôture blanche, de l'herbe verdoyante et l'ambiance chaleureuse que cette maison dégage. Elle est pourvue de nombreuses chambres, pour les enfants que nous voulions tout aussi nombreux. Aujourd'hui, si nous avions la chance d'en avoir ne serait-ce qu'un, nous serions les plus heureux du monde.

À peine rentrés, je me précipite dans la douche. L'eau chaude me permet de relativiser, de ne pas baisser les bras et d'espérer toujours. Ce n'était peut-être pas le bon moment tout simplement. Nous avons été patients jusqu'à maintenant et je sais que nous pouvons attendre encore, même si notre couple a été chamboulé par toutes ces années de thérapie.

Je sors de ma douche pour laisser la place à Alan qui me vole un baiser au passage. J'aime le voir comme cela. Il a toujours été le plus combatif de nous deux, même si en ce moment les rôles s'inversent. Je me dirige vers la penderie et choisis des dessous sexy, agrémentés de ma robe rouge fourreau, sa préférée. J'ai envie de lui faire plaisir, lui montrer que même après tant d'années de relation, mon amour pour lui n'est que plus fort et que je veux lui plaire plus encore. Dans le miroir, j'ajuste ma chevelure brune, dépose un peu de poudre sur mon nez, ainsi qu'un brin de mascara sur mes cils. J'arbore les boucles en diamants qu'il m'a offertes pour notre premier anniversaire de mariage et mes stilettos que je m'étais procurés grâce à ma première paie.

Au moment où je finis de me préparer, Alan sort de la salle de bain, une simple serviette nouée autour de la taille. C'est fou l'effet qu'il me fait même après le temps que nous avons passé ensemble. Je sais que je ne me suis pas trompée en le choisissant comme l'homme de ma vie. Chose qu'il oublie un peu trop ces derniers temps. Je regarde avidement les gouttelettes d'eau sinuer entre les voûtes de sa musculature et ses cheveux ébouriffés par leur séchage rapide avec une serviette.

— Waouh, El... Tu es magnifique.

Ses yeux s'illuminent et parcourent mon corps de la tête aux pieds pour revenir sur mes yeux, brûlants de désir.

— Je te plais ? demandé-je, en faisant un tour sur moi-même.

Sans prévenir, il me soulève pour faire passer mes jambes autour de sa taille. Nous nous retrouvons projetés contre le mur alors que nous échangeons un baiser fiévreux. Ce baiser exprime tout notre amour, notre rage de vaincre et les larmes qui s'y mêlent notre désespoir. Mais nous nous aimons, et c'est ce qui est le plus important. Mon cœur tambourine dans ma poitrine, mes mains s'immiscent dans ses cheveux que je tire comme une forcenée. Nous nous embrassons avec fougue, désir, chacun prouvant à l'autre la force de son amour.

— Nous allons être en retard, souffle Alan sur mes lèvres, les yeux clos et le sourire béat.

— Ils peuvent bien attendre, dis-je, reprenant mon souffle avant de goûter de nouveau à ses lèvres.

Son rire me réchauffe le cœur et il pose sa tête au creux de mon cou en me serrant de toutes ses forces. Je caresse tendrement ses cheveux, lui assurant une nouvelle fois de vive voix combien je l'aime et que rien ne changera cela.

— Merci d'être aussi patiente, affirme-t-il tandis que nos nez se cherchent.

— Chut, murmuré-je en posant mon doigt sur ses lèvres. « Il n'y a pas de merci qui tienne ».

Nous échangeons un dernier baiser avant qu'Alan ne s'habille et que nous prenions la route. Il a toujours été très apprécié par ma famille, surtout par mon père qui a trouvé en lui un second fils. Ses parents vivent à l'étranger et c'est toujours difficile pour lui de les voir. Alors ma famille s'est juré de combler ce manque en lui confédérant l'amour et l'attention qui pouvaient lui faire défaut.

Nous habitons à peine à une demi-heure du domicile de mes parents, alors le trajet se réalise en un rien de temps. Le sujet de la fécondation in vitro n'est pas revenu et je remercie le ciel pour cela. Naturellement, nous parlions de ce que l'on pouvait faire pour la grande fête qui s'annonce et de notre joie de revoir chaque membre de notre famille.

Nous frappons à la porte, munis de notre tarte aux pommes achetée à la boulangerie le matin même. Ma mère, une femme que j'admire dans tous les sens du terme, nous ouvre avant de nous prendre tour à tour dans ses bras. On dit beaucoup que je lui ressemble, tant sur la personnalité que le physique, mais pour moi, aucune femme n'arrivera à la cheville de ma mère.

— Mes enfants ! Entrez, on attendait plus que vous !

Alan et moi échangeons un regard complice que ma mère remarque. Elle me lance un coup d'œil plein de sous-entendus alors que mon mari est de dos, ce qui m'arrache un petit rire.

— Alan ! Comment vas-tu ? résonne la voix de mon père.

Il serre mon époux dans ses bras, m'oubliant presque, ce qui me fait sourire. Après une journée comme celle que nous venons endurée, Alan avait besoin de ce réconfort et malgré la force de mon amour, je sais qu'il y a des choses que je ne pourrais jamais lui donner, comme la sollicitude d'un père par exemple.

— Ma petite fille ! dit-il en m'étreignant à mon tour.

— Comment vas-tu papa ?

— Bien ! La famille est au complet, que demander de plus ?

Nous nous rendons ensuite dans le salon où nous retrouvons ma sœur Alma, son mari et ses trois petits monstres, ainsi que mon frère Soan, sa femme et sa petite princesse, ma nièce adorée. Nous nous saluons tous chaleureusement, les hommes de la famille se retrouvent pour discuter tandis que nous aidons notre mère en cuisine.

— Alors ? demande ma sœur.

— Négatif, dis-je en baissant les yeux.

Elle pose sa main sur mon épaule avec un regard compatissant, que les autres femmes de la famille partagent, surtout ma mère.

— Je suis désolée El. Peut-être que ça marchera la prochaine fois, me répond-elle.

Je soupire en essayant de sourire de mon mieux.

— Merci Alma. On ne désespère pas même si c'est dur.

Le repas prêt, nous nous rejoignons tous dans la pièce à vivre pour nous mettre à table. Tous les sujets défilent, de l'organisation de Noël, à nos bêtises d'enfance.

— Ta famille pourra faire le déplacement cette année Alan ? demande mon frère.

Mon mari soulève les épaules en souriant tristement.

— Non, mais je vous ai vous. C'est déjà un beau cadeau.

Je lui souris tendrement, pour lui dire que je le soutiens. Malgré la présence de ma famille à nos côtés, rien ne remplacera la sienne, ce que je comprends.

Le repas se déroule sans encombre, chacun profitant de la présence et des histoires de l'autre. Nous laissons la famille encore attablée, tandis que nous débarrassons les assiettes vides avec ma sœur. Chacun a proposé de nous aider, mais je voulais me retrouver seule avec Alma pour parler de mes craintes. Une fois que nous nous sommes isolées dans la cuisine, j'engage la conversation.

— C'était très dur aujourd'hui. Tu aurais vu Alan, il se sentait si coupable.

Je revois ses yeux dévastés et mon impuissance face à cela.

— J'admire votre couple pour ce que vous avez enduré Elena. Je sais que beaucoup se seraient séparés dans votre cas.

C'est ce que je ne cesse de me répéter pour me réconforter. Nous nous aimons et c'est le principal. Ma sœur arrête un instant de ranger les assiettes dans le lave-vaisselle pour m'offrir un regard hésitant.

— Tu sais combien j'apprécie Alan, mais...

Je sais très bien ce qu'elle va me proposer et je secoue instantanément la tête.

— Elena, tu te vois vivre toute ta vie sans enfant ? Vraiment.

— Je...

À ce moment-là, un bruit de brisure de verre retentit dans toute la pièce. Nous nous retournons pour découvrir mon mari à l'embrasure de la porte, le regard dévasté et les verres qu'il tenait à la main disséminés en morceaux sur le sol. Il pose les assiettes encore dans sa main droite sur le buffet et sort aussitôt de la cuisine.

— Alan ! Attends !

Mais c'est déjà trop tard, il fonce enfiler son manteau pour sortir sous le regard affolé de ma famille.

— Merci Alma. On avait vraiment besoin de ça !

Je sors en trombe sans m'occuper de me prémunir contre le froid virulent de ce mois de décembre. Mon regard est de suite attiré par sa silhouette élancée qui fait les cent pas sur la pelouse.

— Alan ! Qu'est-ce qu'il y a ? Parle-moi s'il te plaît !

Son regard me comprime le cœur. Je le connais celui-là et il est encore pire que tous ceux qu'il m'a lancés jusqu'à présent.

— Ta sœur a raison Elena. Pourquoi est-ce que tu ne me quittes pas ? Pourquoi ? Tu ne comprends pas que je ne te donnerai jamais ce que tu désires au plus profond de toi, peu importe l'amour que nous nous portons ?

— Ne dis pas ça ! Je t'interdis de dire ça ! m'emporté-je.

Il s'est arrêté de marcher, mais son trouble n'est que plus manifeste. Sa respiration est difficile, troublée par ses émotions.

— Mais c'est la vérité ! La putain de vérité ! crie-t-il.

Je secoue la tête. Comment avons-nous pu en arriver là ? Tout se passait si bien, il avait presque oublié la nouvelle de ce matin et le voilà qui sombre encore plus qu'il ne l'a jamais fait.

— Pourquoi ne veux-tu pas comprendre que je ne désire que toi ? dis-je au bord des larmes.

Ses yeux expriment toute l'affliction qu'il ressent. Je sais qu'il s'en veut à ce moment-là de me faire souffrir de la sorte.

— Je pense qu'on devrait se séparer, lâche-t-il.

Ma bouche s'entrouvre avec surprise, son regard est brillant de tristesse. Il ne pense pas ses mots, je le sais.

— Tu ne parles pas sérieusement ? Après tout ce qu'on a surmonté, tu ne peux pas tout abandonner comme ça ! Je t'aime et tu m'aimes Alan ! Je le sais !

Il baisse les yeux, avant de mettre les mains dans ses poches.

— C'est parce que je t'aime que je veux que l'on se sépare.

J'aurais préféré qu'il me dise tout, même qu'il me déteste, plutôt que ça.

— Je veux que tu sois heureuse et je sais que tu ne le seras pas tant que tu n'auras pas donné la vie. Je préfère renoncer à toi, même si je dois souffrir le martyre, plutôt que causer ton malheur.

J'ai l'impression que cette scène est irréelle, que le monde se met à tanguer et que je perds tout simplement la tête.

— Non ! C'est en me quittant que tu me rendras malheureuse !

Il secoue la tête en me regardant dans les yeux cette fois-ci.

— C'est ce que tu penses, mais je sais que c'est faux.

Comme s'il ne pouvait plus supporter de me voir comme ça, il me prend dans ses bras, dépose un dernier baiser sur mes lèvres avant de se diriger vers la voiture.

— Reste chez tes parents et refais ta vie mon amour. Je t'aime, ne l'oublie jamais.

— Alan, hoqueté-je, les larmes inondant mon visage.

Il m'adresse un dernier regard, mêlant amour et inestimable souffrance avant de disparaître au volant de notre voiture.

Je rentre chez mes parents, dévastée. Tout le monde accoure à mon chevet, mais je n'ai pas la force de leur parler. Je monte me réfugier dans ma chambre d'enfant, tantôt pleurant jusqu'à m'en faire mal à la tête, tantôt laissant des messages sur son répondeur le suppliant de revenir. Je sais maintenant la force de son amour, il est prêt à souffrir, abandonner ce qu'il a de plus cher au monde pour moi, pour ce qu'il croit être mon bonheur, mais ce qu'il ignore, c'est qu'il est l'incarnation de mon bonheur.

Après avoir pleuré des heures, refusant que quiconque vienne me voir, je me suis endormie. Mes rêves étaient peuplés de cauchemars, Alan et moi nous séparions pour de bon sans qu'aucun de nous soit heureux, mais curieusement, dans tous mes rêves, il y avait une lune époustouflante qui illuminait nos visages.

* * * * *

— Elena. Réveille-toi mon ange.

La douce voix de ma mère m'éveille et ses caresses sur mes cheveux me font sourire tristement.

— Tu t'es bien reposée ?

Je me relève doucement, agrippant la main de mère comme un doudou.

— J'ai fait beaucoup de cauchemars.

Ma mère me couve de son regard bienveillant et caresse mon visage de son autre main.

— Raconte-moi ce qu'il s'est passé.

Ma langue se délie et je lui conte les événements qui se sont déroulés depuis l'annonce d'Alma au départ d'Alan. L'émotion fait trembler ma voix, mais je ne pleure pas. Je pense avoir écoulé tout mon stock au cours de la nuit.

— Ça va s'arranger. Ne t'inquiète pas. C'est normal de passer par là, votre couple a dû surmonter beaucoup d'épreuves.

— Qu'est-ce que je dois faire maman ? demandé-je, l'air désespéré.

Ma mère m'adresse un regard compatissant et me recouvre avec la couverture.

— Reste quelques jours ici, le temps pour lui de réaliser qu'il ne peut pas vivre sans toi. Puis retourne le voir, dis-lui que rien ne compte hormis lui. Tu lui auras tellement manqué qu'il ne pourra pas te résister.

— Tu penses que cela va marcher ?

— J'en suis convaincue.

C'est ainsi que trois jours sont passés sans que j'aie de nouvelles d'Alan. Je sais selon un ami proche qu'il est rentré à la maison et n'en est plus ressorti si ce n'est pour aller au travail. Il est abattu selon lui. Il ne l'a jamais vu aussi mal en point, discours que tient aussi ma famille à mon sujet. Ma sœur s'est confondue en excuses, mais je lui ai dit que ce n'était pas de sa faute. Cette dispute devait éclater à un moment ou un autre. Je m'y attendais, seulement, je n'y étais pas préparée. Aujourd'hui est venu le jour où j'ai décidé de rentrer chez moi. Je n'arrive plus à continuer comme cela et je sais que mon mari aussi. Avec ma mère et ma sœur, nous avons fait les boutiques. J'ai acheté un ensemble de lingerie noir en dentelle devant lequel il n'arrivera pas à résister. En plus de cela, je me suis procuré une longue robe noire, au dos nu. Mes pendants d'oreilles sont ses diamants et les chaussures un cadeau de ma sœur pour se faire pardonner. Ma belle-sœur a gentiment proposé de me coiffer et de me maquiller, tâche au bout de laquelle je suis enfin prête pour rentrer. Je regarde mes alliances avec un sourire franc, me rappelant le jour où nous nous sommes promis de nous aimer jusqu'à ce que le mort nous sépare. Je suis prête.

Après avoir remercié ma famille pour tout ce qu'ils ont fait et leur soutien, je prends la route jusqu'à notre domicile. Devant le perron, mon cœur bat la chamade et avant même que je ne frappe à la porte, celle-ci s'ouvre, laissant passer l'homme de ma vie, les yeux vitreux, la barbe non rasée et la silhouette amaigrie. Le voir dans cet état est comme un poignard en plein cœur, pourtant il n'a rien perdu de sa beauté et de tout l'amour qu'il m'inspire. Je dirais que je l'aime plus encore à cet instant.

— Mon amour, dit-il en me tombant dans les bras. « Pardonne-moi ».

Nous nous étreignons fortement, les larmes se mêlant à nos baisers qui sont chacun témoins de notre amour. Je referme la porte de mon pied tandis que nous nous embrassons avec plus de fougue et de passion.

— Ne me refais plus jamais ça, soufflé-je entre deux respirations.

— Plus jamais, répète-t-il.

La tension monta entre nous, notre désir grandissant pour atteindre des sommets encore jamais effleurés. Nos vêtements comme nos peurs sont tombés un à un, laissant nos sentiments s'exprimer, sans se soucier de la conséquence de nos actes, juste en nous unissant, l'un à l'autre, comme nous ne l'avions pas fait depuis longtemps.

* * * *

Lovée dans ses bras, je me réveille lentement. Ses yeux sont grands ouverts et me regardent comme j'ai toujours rêvé de l'être.

— Bonjour mon trésor.

Sa voix rauque, encore ensommeillée me donne des frissons. Nos nez se rencontrent et nous échangeons un chaste baiser.

— Tu m'as manqué, avoué-je, l'émotion trahissant ma voix.

— Moi aussi, dit-il, me serrant plus fortement dans ses bras.

Je caresse son bras en faisant courir mes doigts sur sa peau.

— Tu penses vraiment pouvoir vivre sans avoir d'enfants ? demande-t-il, le regard anxieux.

— Oui. Tant que je suis à tes côtés, je ne désire rien d'autre. Je ne peux pas vivre sans toi et si cela signifie ne pas pouvoir porter ton enfant... je l'accepte.

Le don de sperme a toujours été une hypothèse vivement refusée par Alan, il avait peur qu'en grandissant, notre enfant ne le considère pas comme son vrai père. L'adoption sera donc une hypothèse que nous envisagerons avec le temps. Pour le moment, nous avons juste besoin de nous retrouver, sans penser à cela constamment.

— Je t'aime, souffle-t-il.

Depuis hier, il ne cesse de me le répéter et je ne m'en lasse pas. Je sais que nous avons franchi une grande barrière dans notre relation.

* * * * *

Les jours sont passés et avec cela celui du réveillon est arrivé. Nous sommes tous réunis dans la maison familiale pour le plus grand bonheur de tous. Alan a eu ses parents en appel vidéo, je sais qu'il souhaiterait qu'ils soient là, mais ça lui a fait tout de même beaucoup de bien de les voir.

— Si tout le monde est prêt, passons à table ! décrète mon père.

J'échange un regard complice avec ma mère qui s'empresse aussitôt de répondre.

— Nous attendons des invités.

Je souris en baissant les yeux pour échapper à la vue de mon mari qui réagit à son tour.

— Quels invités ? demande-t-il.

Sa question laisse place à mon frère qui va ouvrir la porte pour laisser passer les parents de mon époux.

— Vous n'avez pas fait ça ? s'extasie-t-il.

— Et si, ils l'ont fait ! répond Richard, mon beau-père.

Cela fait des mois que l'on organise cette surprise. Je sais combien la famille est importante pour nous, alors nous avons tout arrangé pour que les parents d'Alan soient des nôtres cette année. La joie qui passe dans ses yeux est mon plus beau cadeau. Il étreint ses parents chaleureusement avant de remercier chacun d'entre nous de la même manière.

— Merci chérie. Je n'aurais pas pu rêver plus beau cadeau.

Je sais quelque part que son plus beau cadeau aurait été que je porte un enfant de lui. Il me l'a confessé il y a quelques années de cela, mais le voir aussi heureux me comble de bonheur. Ma belle-mère, Carla et mon beau-père me saluent avec chaleur. Il s'agit de mes deuxièmes parents et nous nous aimons énormément.

Le repas se déroule dans la bonne humeur, même si les enfants s'impatientent pour découvrir leurs cadeaux. Le temps pour nous passe sans que nous le remarquions et au moment d'aller coucher les enfants pour le passage du Père Noël, ma petite nièce, Ève, me réclame pour l'accompagner dans son lit. On dirait une petite princesse avec ses boucles d'or et son regard noisette. Sa petite main s'enroule autour de mon doigt et nous montons les escaliers avec les trois autres petits gaillards de la famille pour aller dormir.

Je l'installe dans son lit, plaçant son petit lapin dans ses bras et dépose un bisou sur sa tête pour lui souhaiter bonne nuit.

— Tata ?

Je me retourne alors que j'allais sortir de la chambre.

— Oui ma petite fée ?

Elle adore que je la surnomme ainsi et son sourire confirme mes dires.

— Qu'est-ce que tu as demandé au Père Noël cette année ?

Je souris en m'asseyant sur le bord de son lit et caressant ses cheveux.

— J'ai demandé d'avoir un jour une petite fille aussi adorable que toi.

— Une petite cousine ?

Je ris en lui pinçant le bout de son nez.

— Oui, une petite cousine.

— Je suis sûre qu'il te la ramènera tata. Le Père Noël répond toujours à nos vœux quand on a été sage. Tu as été sage tata, n'est-ce pas ?

— Oui trésor, très sage. Dors maintenant.

— Bonne nuit tata.

Je dépose une nouvelle fois un bisou sur le front de ce petit ange avant d'éteindre la lumière au profit de la veilleuse et de fermer partiellement la porte.

— Fais de beaux rêves ma petite fée.

En sortant, je découvre mon mari adossé au mur, un sourire planté sur les lèvres.

— Tu t'y prends bien, dit-il.

— C'est elle qui est extraordinaire.

Je dépose un baiser sur ses lèvres auquel il répond.

— J'espère que ton vœu sera exaucé, chuchote-t-il.

— Moi aussi.

Oui, moi aussi j'aimerais croire encore au Père Noël.

Nous descendons au salon rejoindre le reste de la famille. Alan rejoint les hommes de la famille et moi, ma mère, qui parle recettes avec ma belle-mère dans la cuisine.

— Elena ! Tu as l'air épuisée, me dit ma belle-mère.

— Je suis juste un peu fatiguée Carla. Ne vous inquiétez pas, déclaré-je pour la rassurer.

Elle n'a pas l'air très convaincue, mais finit par hocher la tête.

— C'est vrai cela. Tu ne te reposes jamais. Ta sœur m'a dit que tu as failli faire un malaise l'autre jour au travail !

Je jette un regard accusateur à ma sœur qui entre à ce moment-là dans la cuisine. Elle hausse les épaules pour toute réponse, ce qui me fait rire.

— Maman, il n'y a pas de quoi s'inquiéter. Vraiment, assuré-je.

— Je trouve même que tu as perdu du poids, renchérit ma sœur.

Je fronce les sourcils, mais qu'est-ce qu'elles cherchent à la fin ? Je leur ai dit que tout allait bien !

— Je vais bien ! dis-je en élevant la voix.

Mon dernier éclat de voix me fait perdre quelque peu l'équilibre et je me cramponne au buffet pour ne pas perdre pied. C'est vrai que j'ai peut-être un peu forcé sur les heures supplémentaires ces derniers jours, mais je dois juste manquer de vitamines, voilà tout.

— Alan ! crie Carla. « Ta femme ne se sent pas bien ! Emmène-la de suite à l'hôpital ! »

— On se calme ! Je vais très bien ! Pas de panique, riposté-je.

J'attrape tout de même le tabouret pour me reposer. Je dois faire une petite hypoglycémie, rien de bien alarmant, pas la peine pour cela de se rendre à l'hôpital, sans compter que l'on devra attendre sûrement des heures pour passer !

Alan surgit dans la cuisine ainsi que le reste de la famille, le regard inquiet. J'ai beau lui expliquer qu'il n'y a pas de quoi s'affoler, il n'y a rien à faire. La minute d'après, nous sommes en direction des urgences.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi ne te sens-tu pas bien ?

Et j'en passe des questions comme celles-ci auxquelles je me tue à répondre que je suis juste un peu fatiguée.

Nous arrivons finalement aux urgences, avec Alan qui a l'air encore plus mal en point que moi ce qui a le don de me faire rire. Nous patientons deux longues heures avant d'être reçus par le médecin de garde.

— Monsieur et Madame Esten ?

Alan se lève d'un bon ce qui me fait sursauter.

— C'est à nous ? Enfin ?

Le médecin sourit en serrant la main de mon mari puis la mienne.

— Oui, veuillez me suivre.

Nous le suivons donc dans les couloirs de l'hôpital jusqu'à son cabinet. Suite à l'énumération de mes symptômes, il me demande de me déshabiller pour m'ausculter. Il prend mon pouls, ma tension avant de nous faire patienter quelques minutes.

— Tu penses que c'est grave ? s'inquiète Alan.

Je soulève les épaules en signe de réponse.

— Je ne pense pas, mais attendons de voir ce qu'il va nous dire.

Le médecin revient, pour me demander d'aller passer une prise de sang.

— Je dois m'inquiéter ? questionné-je à mon tour.

— Je ne préfère pas me prononcer. Une fois la prise de sang faite, nous attendrons les résultats et nous en saurons davantage.

Une heure passe suite à ma prise de sang avant que le médecin nous rappelle. Alan est au bord de la crise de nerfs, tandis que je me sens beaucoup mieux grâce au remontant qu'ils m'ont administré.

— Et bien ? s'impatiente Alan.

Le médecin sourit, tandis que mon mari serre ma main avec de plus en plus de force.

— De par les symptômes que vous m'avez décrits, fatigue, malaises passagers, tension faible, j'ai d'abord pensé à une anémie, mais...

C'est à mon tour d'avoir peur. J'espère que le diagnostic n'est pas trop grave.

— Les analyses ont révélé que vous êtes enceinte d'un peu plus d'une semaine. Toutes mes félicitations Monsieur et Madame Esten.

Il y a un moment où Alan et moi nous regardons sans y croire.

— Vous plaisantez ? demandé-je.

— Je suis on ne peut plus sérieux.

La main de mon mari se resserre sur la mienne et quand je tourne le visage vers lui, je vois des larmes s'écouler sur ses joues.

— Elena, on va être parents, dit-il, ému comme jamais.

L'instant est tellement fort, que nous nous embrassons sans tenir compte de la présence du praticien.

— Hum, hum, reprend-il. « Bien sûr, il s'agit d'une grossesse à risque selon votre passé médical. Vous serez donc suivie de très près par notre équipe ».

— Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour cela, répond Alan.

— Vous voulez sûrement le voir ? nous demande le docteur.

Mon mari et moi échangeons un regard, plein de tendresse et rempli de soulagement.

— Oui, déclarons-nous à l'unisson.

Il nous sourit et me mène à la table d'auscultation pour me passer une échographie. Après quelques minutes, des battements de cœur retentissent dans l'appareil, tandis que nous voyons un petit être s'afficher à l'écran.

L'émotion nous met les larmes aux yeux. Alan me tient la main sans qu'on puisse quitter l'écran du regard.

— Il m'a l'air en très bonne santé ce petit être, dit le praticien après avoir réalisé toutes les mesures nécessaires.

Je croise les yeux brillants d'Alan et imagine la vitesse à laquelle son cœur doit battre. Le mien est sur le point de bondir de ma poitrine tant il bat fort.

— C'est notre enfant, murmuré-je.

— Notre enfant, répète-t-il, comme une promesse.

À ce moment-là, mes yeux sont attirés par la lueur de la lune, visible au travers de la fenêtre, qui met en lumière l'horloge murale qui affiche exactement minuit. Alan est saisi par la même contemplation et nos yeux se croisent au même instant.

— Joyeux Noël mon trésor, souhaité-je.

Il dépose un baiser sur mon front et mes lèvres avant de souhaiter à son tour.

— Joyeux Noël mon amour.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro