Chapitre 60 : Clara
-Tu es très bien comme ça Clara. David te trouvera forcément charmante.
Clara se tourna vers sa maman et elle sourit. Sa mère avait mis un soin particulier dans sa tenue, comme si elle avait peur de faire honte à Clara. Ils devaient passer prendre David sur le lieu de son rendez-vous pour aller prendre un café.
-Clara, j'ai une question à te poser... qu'est-ce que Zach faisait dans ta chambre cette nuit ?
-Il venait me souhaiter une bonne nuit, on avait pas pu se voir à la soirée.
Du moins, lui ne l'avait pas vu. Elle... elle n'avait pas eu cette chance. Elle n'avait rien dit à son frère. Si ll l'avait fait, elle aurait dû lui expliquer que son cœur venait de se briser, que son âme venait de se fissurer. Elle aurait dû lui expliquer qu'elle était amoureuse de lui et que voir le garçon qu'elle aimait avec une autre fille lui faisait du mal. Beaucoup de mal.
-Il est sympa, mais la prochaine fois, veille à ce qu'il vienne en pleine journée.
Son père avait pris la voiture et elles décidèrent de s'y rendre en taxi. Clara était stressée alors qu'elles étaient entrain de rentrer dans le hall pour l'attendre.
-J'ai l'impression que tu as passé une mauvaise soirée hier...
-Non c'était sympa ! Vraiment Maman, ne me regarde pas comme ça, tu vas me faire rougir et j'aime pas quand je deviens toute rouge.
-Si tu le dis, je te crois.
Clara s'assit sur un siège et commença à triturer ses mains, et ce jusqu'à ce qu'elle entende un rire puissant. Elle se tourna et elle vit David, un sourire sur les lèvres. Il était au téléphone et se passa une main dans les cheveux.
-T'es vraiment bête Andrew. Réponds au petit vas-y. Allez, salut vieux frère.
Il avisa de leur présence et ses grands yeux brillaient de tendresse.
-Bonjour !
Clara ne l'avait pas revu depuis ce fameux soir et elle ne savait pas comment se comporter avec lui. Elle jeta un coup d'œil à sa mère qui prit les choses en main. Miriam s'approcha de David et l'embrassa sur la joue. Elle posa une main sur sa fille et Clara fit comme sa mère.
-David ! l'interpella une femme
Une bimbo sur des talons vertigineux arriva vers lui en trottinant. Clara vit sur le visage de son géniteur une sorte de tic. Il n'avait pas l'air ravi de la voir, pas ravi du tout.
-Puis-je vous parler... en privé ?
-Je...
Clara n'appréciait pas la détermination de cette fille. Elle lui faisait penser à la fille que Zach avait ramené à la fête. Elle ne l'avait vu que de loin mais c'était le même genre de personnes.
-Tu peux y aller, Papa, fit Clara. Maman et moi allons t'attendre ici, on a tout notre temps.
Le visage de la bimbo vacilla légèrement. Elle posa son regard sur Clara et sur sa mère. Miriam sourit et se rassit avant de faire remarquer à Clara qu'elle abusait un peu dans sa seconde langue maternelle. David s'éloigna quelques instants et revint.
-Tu es un peu machiavélique.
-Je n'ai rien dit si ce n'est la vérité. On y va ? J'ai envie d'un cappuccino caramel.
David hocha la tête et proposa son bras à Miriam pour sortir du bâtiment et les emmener vers la voiture qu'il avait loué pour l'occasion.
-Je ne connais pas vraiment la ville, alors... guidez-moi.
-Je peux prendre le volant ? demanda Clara. Sauf si bien sûr pour vous, femme au volant mort au tournant.
-Tu as juste envie de conduire un bolide. J'avais ton âge à ma première course. Amuse-toi.
Il lui jeta les clefs et monta à l'arrière du véhicule. Clara caressa le volant. C'était la première fois qu'elle conduisait une Porsche. Elle roula jusqu'au meilleur café de la ville et s'arrêta dans un petit parking à côté. Elle lui rendit les clefs et ils s'installèrent à une table un peu à l'écart. Ils passèrent commande et Clara se demanda quoi dire ou quoi faire. C'était très impressionnant. Elle avait envie de prendre son téléphone et d'appeler Zachary pour savoir quoi faire ou quoi dire. Seulement... dès qu'elle pensait à Zach, la plaie de son cœur se rouvrait. Elle ne devait pas penser à lui tout de suite.
-Est-ce que ça vous manque ? Enfin est-ce que ça te manque ? La course ?
-Parfois oui.. Mais tu vois.. quand je me suis réveillé et que le médecin m'a dit que ma colonne vertébrale était touchée que je ne pourrais plus jamais marcher... j'ai aussi appris la peur. Et quand on a peur, on ne peut plus faire des courses de manière professionnelle.
Il sourit mais Clarabella voyait bien que c'était encore douloureux d'en parler. Miriam posa sa main sur son bras.
-Si ça peut te rassurer, j'ai toujours trouvé ça excessivement dangereux comme hobby.
-C'est toujours mon hobby, on se fait une course par an avec Drew. Et j'ai cru comprendre que tu n'étais pas mauvaise toi non plus, ajouta-t-il en souriant à l'intention de Clara.
-J'en ai fait une ou deux fois et face à Zachary, je ne vois pas qui peut avoir une chance.
Le téléphone de sa mère sonna et elle s'excusa avant de répondre.
-Il y a un souci avec Zach, non ? Tu as eu un air bizarre en parlant de lui.
-Non, tout va bien.
-Il a fait quelque chose de mal.
-Non non je vous assure.
-Je me demande si ta mère se fait avoir par ton air innocent quand tu mens. Mais comme il se trouve que j'ai le même... Tu peux me dire ce qu'il a fait, je ne répèterai pas.
Elle eut une vision de Zach entre les cuisses de cette fille et elle sourit.
-Il.. je croyais qu'il était différent des autres garçons, c'est tout. Je l'ai un peu idéalisé et il n'est pas aussi parfait que ça.
-J'en suis désolé. C'est un bon garçon mais parfois... il déconne c'est vrai. J'ai un peu halluciné lorsque j'ai appris qu'il avait pris de la coke avec sa petite-amie qui ne l'est peut-être pas d'ailleurs. Tu sais... Zach n'a jamais eu beaucoup d'amis à cause du travail de son père. Il déménageait sans cesse et il s'est forgé un monde de solitude. Il ne réagit pas comme les autres parce qu'il a peur de s'attacher aux autres. Mais c'est un garçon épatant, généreux et très intelligent.
-C'est le fils que tu as jamais eu quoi...
-J'ai eu une fille, c'est bien suffisant, souffla David en approchant sa main de la joue de Clara. Pendant des années, j'ai eu un vide mais aujourd'hui, grâce à toi, je sens que j'ai enfin une place dans ce monde. Je sais maintenant que si je suis venu sur cette Terre c'est pour que tu puisses y naître. Ça fait très culcul, c'est vrai, ajouta-t-il gêné.
Il se leva pour tirer la chaise de Miriam et il avala une gorgée de café.
-Je ne trouve pas. C'est très gentil. Alors comme ça, le droit ? C'est votre dada ?
-Absolument.
-Mais vous êtes canadien... oh attendez, je suis à moitié canadienne en fait. J'y avais jamais pensé. Enfin bref.. vous n'êtes pas censé être avocat à Montréal ?
-Je suis entrain de créer une succursale dans le coin. Le Grand-Père de Zach m'a confié certains dossiers de Ferguson Inc, dont Ferguson Industries. Au lieu de faire constamment des allers-retours avec mes dossiers, j'aurais tout sur place.
-Wow, il doit vraiment bien marcher pour que monsieur Ferguson fasse ça.
-Il marche bien et je suis excellent dans ce que je fais. Disons que connaître le futur PDG depuis pratiquement sa naissance, ça aide pour les affaires.
-Je croyais qu'on ne mêlait jamais les affaires et le plaisir ? rétorqua Miriam.
-Parfois, ça a du bon. D'ailleurs... j'ai quelque chose pour vous. Ça tombe à pic que vous soyez là toutes les deux.
Il sortit un dossier de son cartable en cuir et le tendit à Miriam. Clara se pencha également pour lire par dessus.
-Qu'est-ce que c'est David ? demanda Miriam. Je ne suis pas une habituée des termes juridiques.
Clara attrapa une enveloppe qui dépassait du dossier, elle avait son nom dessus. Elle l'ouvrit et elle vit un chèque de 648 000 dollars.
-C'est quoi ça ?
-C'est pour toi. C'est pour vous deux. Ma mère m'a privé du fait de faire partie de ta vie pendant dix-huit longues années Clarabella. Mais je ne doute pas que ta mère aurait tout de même rencontré ton père et que tu aurais eu ton petit frère aussi et...
-Je n'en veux pas, l'interrompit-elle. C'est quoi votre problème sérieux ? Vous croyez que vous allez pouvoir acheter mon affection avec plus d'un demi-million de dollars ?
-Je ne me permettrai jamais de faire ça. C'est l'équivalent de 18 ans de pension alimentaire et à partir d'aujourd'hui, tu recevras de ma part la somme notée en bas du document et ce, jusqu'à ce que tu sois prête à subvenir à tes besoins toi-même.
-J'ai des parents. Ils sont capables de subvenir à mes besoins. J'ai pas accepté de vous rencontrer pour ça David. Je ne veux rien de vous, vous ne comprenez pas ?
-Clarabella, intervint sa mère. Ce n'est pas ce qu'il voulait dire. Écoute le.
-C'est ce qu'on fait dans un monde civilisé, reprit David. Chaque parent subvient personnellement aux besoins de ses enfants en fonction de ses revenus. Tes parents l'ont fait tous seuls pendant toute ta vie. Mais pas moi. J'ai arrondi la somme à 3000 dollars par mois depuis ta naissance. C'est ce qui me semblait le plus juste entre mes revenus de l'époque et les actuels. Bien évidemment, ce n'est qu'une proposition et je te donnerai la somme que tu estimeras juste.
-Je n'en ai rien à faire de votre argent ! Je suis pas venue ici pour que vous me payez ou je ne sais pas quoi. J'ai envie de vous connaitre vous. J'ai pas envie de savoir ce qu'il y a sur votre compte en banque. Je trouve ça insultant vis à vis de mes parents que vous proposiez ça, comme s'ils n'étaient pas capables de m'offrir ce dont j'ai besoin.
-Je ne me serai jamais permis de faire ça, s'exclama-t-il horrifié. Je ne veux pas acheter ton affection comme tu dis. Certainement pas. C'est juste que... J'ai loupé ta vie avant aujourd'hui. Je n'ai plus rien à t'offrir ou à t'apprendre. Tu es une adulte. Ce n'est pas un pot-de-vin ou quoi que ce soit. Il n'y a aucune contrepartie à ce chèque. Si tu veux que je disparaisse de ta vie, je ne le reprendrai pas. Dans une autre vie, j'aurais envoyé de l'argent à ta mère pour qu'elle ne soit pas la seule à payer pour ton éducation et je t'aurais sûrement pourrie gâtée en plus. Je sais que tu n'en as rien à faire de mon argent, mais c'est un fait. Je viens... Nous venons tous les deux d'une famille très aisée, plus qu'aisée même et j'ai largement de quoi te donner cet argent voir plus encore. Je n'ai jamais rien fait pour toi, tout ce que je t'ai apporté c'est de la tristesse et de la colère. Ce chèque me permet juste de payer une partie de ma dette alimentaire envers toi.
-Ce n'est pas à moi que vous devez cet argent alors. Je n'en veux pas.
Clara attrapa le chèque et le déchira en deux avant de le rendre à son géniteur. Elle fut surprise de voir un sourire sur son visage.
-Je me doutais que tu allais réagir comme ça. C'est pour ça que j'ai fait un virement bancaire à ta mère ce matin qui devrait arriver d'ici quelques jours.
-Pardon ? s'étrangla Miriam. David !
-Ta fille est beaucoup trop franche et honnête pour accepter de l'argent d'un quasi-inconnu, mais je ne suis pas un inconnu pour toi. Tu me connais et tu sais que ce n'est pas de la charité ou quoi que ce soit. La pitié, ce n'est pas mon genre. Je sais que ton mari est le père de Clarabella. J'en ai conscience et je ne veux pas prendre sa place. Cela étant, ce n'était pas à vous deux de subvenir à ses besoins seuls. À payer ses études tous seuls. Cet argent ne m'appartient pas. Mais tu peux en faire ce que tu veux.. Financer 15 ans d'année de médecine à tes enfants dans la meilleure université du monde, leur acheter un appartement, partir en voyage avec ton époux. Cet argent n'est plus le mien. Par contre, à partir de maintenant, si tu es d'accord Clarabella, je te verserai de l'argent chaque mois et ce jusqu'à ce que tu trouves un travail stable. J'ai appris de Zach que tu irais à Princeton l'année prochaine. Tu vas devoir vivre sur le campus et même si je sais que vous avez sûrement tout prévu pour payer ses études supérieures, je veux y participer moi aussi. Au moins, tu n'auras pas à trouver un job étudiant pendant ce temps, tu pourras te consacrer entièrement à tes études et t'offrir des bonus. Bon, j'ai peut-être un peu menti, il y a une contrepartie. Je veux que tu te donnes à fond dans tes études et que tu fasses partie des meilleurs.
Clara baissa les yeux et quand elle les releva, elle avait envie de pleurer.
-Oui, je crois que je peux faire ça, mais soyons bien clair, qu'il y ait ou pas une contrepartie financière derrière, j'aurais quand même donné le meilleur de moi-même. C'était l'université de mon père, je mourrais de honte si je ne le faisais pas.
Sa mère ne disait rien, elle était sous le choc encore. Elle finit par relever la tête et poser sa main sur l'avant-bras de David.
-Je te prie de bien vouloir me pardonner. Pendant des années, j'ai cru que tu n'étais pas un homme bien mais je me trompais. Ceci dit, c'est beaucoup trop. Je ne peux pas accepter.
-Redonne cet argent à Clara si tu n'en veux pas. Je ne le reprendrai pas.
-Je trouve ça très gênant. Je n'ai pas gardé ma fille pour avoir le moindre chèque de ta part.
-Je sais. C'est justement pour ça que je dois le faire. Tu es fière Miri, tu ne m'aurais jamais rien demandé. Vous avez fait un travail extraordinaire. Laissez-moi vous aider à prendre le relai. Maintenant, c'est vrai, c'était peut-être prématuré. Tu devais peut-être en parler avec ton mari. Pardonne-moi. Je ne voulais pas te mettre dans l'embarras. Mais c'est ma vision de l'honneur. Qui paye ses dettes s'enrichit pas vrai ?
-Tu es un Lannister ?
-Je n'ai pas de jumelle.
Clara avait la tête totalement ailleurs. Elle ne savait pas exactement à quoi il jouait mais elle avait conscience d'une chose. Cet argent permettrait à ses parents de finir de payer leur maison, son foyer. Même si elle avait trouvé sa manière de faire un peu maladroite, elle avait bien vu sa sincérité. Il estimait que c'était le plus juste pour tout le monde. Elle regarda de nouveau les papiers et quand elle vit la somme de $4500 dollars par mois, elle faillit avoir un hoquet. Il y avait un endroit où elle devait parapher. C'était donc ça d'avoir des parents très riches ? Ils pouvaient faire un chèque chaque mois pour que leurs enfants vivent confortablement pendant leurs études ? Elle attrapa son sac à main pour prendre un crayon à l'intérieur, avant de signer. Du moins elle posa son crayon sur le papier, mais elle s'arrêta.
-J'accepte l'argent à une seule condition.
-Elle est déjà acceptée.
-Je veux rencontrer ta mère, peut-être pas cette année ou l'année prochaine, mais avant la fin de mes études universitaires. Et ton père aussi s'il est encore vivant. Et toute ta famille.
-L'intégralité ?
-Oui.
-Tu es certaine ? grimaça-t-il
-À ton avis ?
Il soupira et acquiesça. Il avoua qu'il y avait une cousinade en octobre et que si elle avait envie d'y aller pour être plongée dans l'ambiance, elle était la bienvenue. Clara signa les papiers et lui rendit. Son téléphone sonna à ce moment là, c'était Ethan.
-Excusez-moi. Oui ? dit-elle une fois dehors.
-Salut ! Désolé de te déranger, je voulais juste te dire que j'ai réussi à retirer la tâche de mon pull avec du bicarbonate de soude. Je pense qu'avec le tien, ça marchera aussi. Tu vas bien ?
-Oui, très bien.
-Attends, je te vois au bout de la rue, j'arrive.
Elle raccrocha et elle vit Ethan débarquer devant elle. Il la serra dans ses bras et posa ses lèvres près de sa bouche.
-Oh c'est pas ta mère ?
-Si, mais...
-Je vais aller lui dire bonjour.
Il rentra dans le café et se dirigea vers sa mère. David eut une sorte de rictus en le voyant, tant et si bien que Clara se demanda ce que Zachary avait bien pu lui raconter.
-Je te présente mon père biologique. Et voici Ethan... mon... ami.
Son ex serra la main de David et Clara eut l'impression que ce dernier lui écrasait la main volontairement. Quand Ethan la retira, il passa instinctivement son autre main dessus. Clara réprima un sourire. Il lui avait bousillé la main et son ex petit-ami ne resta pas longtemps auprès d'eux. Il embrassa Clara sur la joue et il se retira.
-C'est ton petit-ami ?
-C'est son ex petit-ami, répondit Miriam. Enfin, aux dernières nouvelles ?
-C'est toujours le cas. Et puis j'ai pas envie de parler de ça Maman, c'est très gênant, rougit Clara.
Elle n'avait pas envie de parler de sa vie sentimentale devant David. Déjà, elle le considérait encore un peu comme un inconnu et d'autres parts, elle n'aurait pas su quoi dire. Elle était amoureuse de Zachary Ferguson mais il l'avait déçu avec ses fausses paroles. Il lui avait assuré qu'il n'y avait qu'elle et pourtant... ce n'était pas le cas. Quand elles rentrèrent chez elles, Juan lui annonça que Zach était passé à la maison mais qu'il les avait loupés de peu. Elle faillit l'appeler mais elle se fit violence. Elle s'enferma dans sa chambre et regarda son plafond blanc. Elle laissa les larmes qu'elle avait retenu couler. Elle avait le sentiment que son ami l'avait trompé alors qu'il ne lui avait jamais rien promis. Elle était une idiote. Voilà ce qu'elle était. Elle devait mettre les choses au clair avec lui dès le lendemain.
Elle ne savait pas comment lui annoncer qu'elle l'aimait mais elle le ferait. Son père lui avait toujours dit qu'il fallait se battre pour ce qui était cher à son cœur et Zach était cher à son cœur. Elle ferma les yeux et imagina sa réaction. Il se pourrait qu'il s'ouvre à elle et qu'il lui dise qu'en dépit de tout, lui aussi était amoureux d'elle. Elle voyait déjà son magnifique sourire en coin, ses grands yeux gris et ses mains posées sur ses propres joues. Elle sentait ses lèvres sur sa bouche. Clara voulait sentir de nouveau le souffle de Zach sur elle. Elle n'était pas prête à le laisser s'en aller. La jeune femme saisit son téléphone et appela chez lui après avoir testé en vain sur son téléphone portable.
-Zachary Ferguson.
-Salut Zach, c'est moi. Clara. Est-ce qu'on pourrait se voir d'ici trente minutes ? J'ai des tonnes de choses à te raconter.
-J'ai rendez-vous sur le terrain avec mon père... J'ai cru comprendre que David était dans le coin, on va aller sur le circuit. On peut parler demain, ce serait mieux... ou alors... tu veux venir avec nous ? Tu es toujours la bienvenue. Tu peux venir avec Juan si tu veux même.
-Je vais demander à Maman. Je te redis ça tout de suite d'accord ?
Juan. Il voulait que Juan vienne alors qu'elle voulait lui parler seul à seul. C'était une catastrophe pour elle. Elle lui demanda néanmoins s'il acceptait de venir avec elle. Il sauta sur l'occasion et Clara fit une chose qu'elle n'aurait jamais pensé faire. Elle présenta son frère à son père biologique, son géniteur, celui qu'elle avait toujours critiqué. Juan n'était pas du genre à s'écraser devant l'adversité. Il pencha la tête sur le côté et le scruta.
-Je vais vous dire la chose que notre père n'a pas pu vous dire parce que c'est un homme bien. Si par votre conduite, vous faites souffrir Clarabella, vous vous mettrez toute la famille Gonzales à dos et il y a deux, trois choses à savoir sur la famille Gonzales. Nous sommes beaucoup, nous sommes solidaires, nous sommes rancuniers et tout le monde, je dis bien tout le monde aime Blondie. Je suis clair ?
-Juan ! Tu n'as pas honte non ???
-Vous étiez parfaitement clair. J'aime beaucoup votre franchise jeune homme. Je ne sais pas si elle vient de votre mère ou de votre père mais j'aime beaucoup ça.
-Je suis désolée David.
-Ne le sois pas. Il est parfaitement dans son droit de faire ça. C'est ton frère et il protège sa famille.
-Exactement, je protège ma sœur. Tiens, c'est pas Zach ? Je vais aller le voir.
Clara n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit que son frère était déjà parti, la laissant seule avec David. Elle ne s'était jamais retrouvée seule avec lui depuis qu'ils avaient appris leur lien de parenté. Elle le fixa et le trouva assez serein. Elle vit son visage s'illuminer quand Andrew s'approcha de lui. Ils se ressemblaient tellement tous les deux, comme deux frères et Clara apprécia de voir cela. Au moins David n'était pas tout seul dans cette épreuve. Elle s'éloigna un peu et s'assit sur un banc. Elle ramena ses genoux sous son menton pour les observer. Elle avait l'impression de voir les hommes de sa vie au même endroit. Son frère, son vrai père et Zach... qui était-il pour elle ? Elle détailla sa démarche féline et elle frémit quand il passa une main dans ses cheveux avant de mettre son casque. Elle avait hâte d'être au lendemain pour lui dire en face ce qu'elle pensait. Zach monta en voiture après lui avoir fait un signe. Oui, elle avait hâte.
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