-C'est beaucoup plus difficile que je le pensais, c'est vrai. Merci encore de me laisser faire ça !

Clara sourit largement au parrain de Zach alors qu'il reprenait sa place côté conducteur.

-Je t'en prie. La première fois que j'ai été sur un circuit, ça a été le bonheur absolu. J'ai jamais été aussi doué qu'Andrew mais je me débrouillais pas mal, je dois bien l'avouer.

-Est-ce que je peux vous demander pourquoi vous avez arrêté pour devenir avocat ? Parce que vous n'avez pas d'enfants si j'ai bien compris...

-J'ai eu un accident assez grave sur un circuit. Suffisamment grave pour avoir plusieurs semaines de coma. Quand on frôle la mort, on relativise. Je n'ai pas cessé d'aimer ça mais j'ai eu peur. Et on

ne doit pas avoir peur sur un circuit quand on est lancé à pleine vitesse. Et quand j'ai vaincu cette peur, Drew avait mis fin à sa carrière depuis longtemps, Zach était né et je n'avais plus la force de faire ça tout seul.

-Est-ce que vous avez peur là ?

Elle observa ses mains posées sur le volant. Clara le trouvait détendu mais elle ne voulait pas le forcer à faire quelque chose qu'il détestait.

-Non. Pas du tout ! Mais il m'a fallu longtemps mais je ressens encore de l'exaltation. Tu as confiance en moi ?

-Oui bien sûr. Filons. On va faire une course avec Zach, okay ? Hey ! Mon garçon ! l'interpella-t-il.

Clara avait compris depuis sa première fois sur un circuit que son ami était un compétiteur et cette fois-là ne manqua pas. Il filait sur le terrain et Clara avait les mains agrippées contre sa ceinture. Le conducteur avait une maîtrise de la voiture impressionnante. Elle adora vraiment tout ce qu'il pouvait lui apprendre. Quand elle ressortit de là, sa première réaction fut d'en parler à Zach mais il avait disparu. Elle vérifia dans les vestiaires mais il était bel et bien parti. Elle lui laissa un message sur son répondeur. Salut c'est Clara, je trouve ça un peu abusé que tu sois parti sans rien dire du tout comme ça. Moi je voulais apprendre à faire ça pour découvrir un peu le monde dans lequel tu vis et c'est pas poli vis à vis du meilleur ami de ton père Vraiment. Enfin bref, salut. Tu me rendras mes cours lundi, je présume que tu vas vouloir profiter de ton parrain, qui est charmant, lui.

Elle raccrocha immédiatement après.

-Je suis désolée, mais il est parti, s'excusa Clara.

-Ce n'est rien. Je connais Zach, il a besoin de souffler parfois. Tu étais au courant pour la cocaïne ?

-Non, je ne savais pas. Et je lui en veux de ne pas m'avoir dit qu'il était aussi mal. Je pensais qu'on était plus proche que ça.

-Zach est très secret, mais il faut que tu insistes, que tu t'imposes. Sinon, il va retourner dans sa coquille d'huître. Il ne faut pas qu'il retourne dans son monde. Tu as une bonne influence sur lui.

-Vous pensez ?

-Oui. Je le sais, je le vois. Ne perds pas espoir d'accord ?

Ce fut Jillian qui vint les chercher. La mère de Zach sauta littéralement sur l'ami de son mari. Elle semblait beaucoup l'apprécier et c'était réciproque.

-Je vais te déposer chez toi Clara. Je t'aurais bien déposé à la maison, mais Zach est toujours privé de sortie théoriquement.

-Je comprends. Mais ne faites pas un détour, laissez-moi à mi-chemin. J'ai beaucoup apprécié cette leçon. Merci David. C'est très gentil d'avoir pris du temps pour moi.

-Je vais te ramener chez toi.

-C'est inutile, vraiment. En plus, je dois faire une petite course. Déposez-moi ici !

-Je vais t'emmener, j'ai une chose à te demander en réalité Clarabella. Tu pourrais me prévenir si tu vois que Zach a un comportement étrange ?

-Oui bien sûr. Il a un comportement étrange en ce moment pour tout vous dire et je crois que c'est à cause de moi.

-À cause de toi ?

-Je crois que j'ai fait un truc qui ne lui a pas plu et du coup, il est parti totalement en vrille. Je crois que c'est à cause de ça, mais je ne suis pas sûre.

-Clara, ne crois pas ça. Zach s'est ouvert à toi. C'était la première fois depuis Grégoire qu'il se faisait une véritable amie. Qu'il se fait des amis. Ton frère et toi l'avez accueilli chez vous comme s'il était l'un des vôtres. Peu de personnes feraient ça. Tu n'as rien à te reprocher, je crois que mon fils a parfois peur de tout rater et qu'il n'aime pas l'inconnu. L'amitié, c'est un peu nouveau pour lui, d'accord ?

-Vous croyez ?

Clara croisa le regard du parrain de Zach. Il savait qu'ils avaient couché ensemble mais il ne disait rien. Jillian continuait à discourir mais Clara n'écoutait plus vraiment. Elle avait la certitude au fond d'elle-même que le problème venait d'elle et d'elle-seule. Elle remercia Madame Ferguson de l'avoir emmenée devant la supérette et une fois à l'intérieur, elle se rendit auprès du rayon des tampons. C'était là qu'elle l'avait croisé... C'était affreux de penser à lui partout où elle allait. Il fallait qu'elle taise ce qu'elle avait au fond d'elle. Il lui avait appris à être forte, à ne plus s'émouvoir pour ce genre de choses.

-Clara ?

Elle se retourna et vit Ethan. Il lui fit un sourire et avisa de ce qu'elle avait en main.

-Tu vas bien ?

-Tout dépend, tu as encore l'intention d'entrainer mon frère dans un plan foireux ?

-Non, bien sûr que non. Il a insisté pour venir avec moi tu sais, je ne l'aurais pas entrainé avec moi sinon. Je ne ferai rien pour te faire du mal. Plus maintenant... Écoute, je sais que ça va te paraitre bizarre, mais ça te dit d'aller au cinéma avec moi demain dans l'après-midi ?

-Tous les deux ? Ou Phil sera là ?

-Juste tous les deux. J'ai besoin de prendre mes distances avec Phil, elle est collante. Tu n'étais pas comme ça toi.

-Fallait y penser avant de me tromper. Mais oui, je suis d'accord pour demain après-midi. Par contre autant te dire que si les filles veulent venir, je leur dirai pas non.

-Tu peux les inviter, ça nous rappellera le bon vieux temps.

Clara faillit être sarcastique mais elle se tut. Elle acheta deux trois bricoles et Ethan la raccompagna chez elle.

-Est-ce que tu veux entrer ?

-Tes parents ne m'en veulent pas ?

-Je leur ai pas signifié que tu m'avais trompé hein. Sinon tu serais plus de ce monde. Alors ? Tu entres ? Tu pars ?

-Je vais entrer une minute.

Il n'était pas revenu depuis longtemps et cela fit une sensation étrange à Clara. Il s'assit dans le salon et ils commencèrent à parler comme autrefois. Il lui avait manqué quelque part. C'était son ami et c'était triste de ne plus lui parler alors qu'ils avaient partagé tant de choses ensemble. Ils étaient entrain de rire quand Juan revint chez eux.

-Ethan. Salut...

Juan semblait assez perplexe et Clara essaya de lui faire comprendre par le regard de ne pas faire de remarques désobligeantes.

-Salut ! Je vais y aller, je ne veux pas vous déranger plus longtemps. Ça m'a fait plaisir Clara.

Ethan l'embrassa doucement sur la joue et il serra la main du petit frère de Clarabella. Juan la fixait elle avec un air soucieux.

-À quoi tu joues ? Tu veux te remettre avec lui ?

-Non... enfin, je ne crois pas. Je ne sais plus ce que je veux.

-J'aimerai que tu sois honnête avec moi. Vraiment honnête, il s'est passé un truc entre Zach et toi à Montréal ? Ou tout court ? Parce que tu avais l'air tellement heureuse en revenant et maintenant, tu as l'air tellement amère. J'aimerai savoir Clara, je ne répèterai rien à personne, je te le promets.

-Oui. Il s'est passé un truc entre lui et moi.

-Vous vous êtes embrassés ?

Clara acquiesça doucement.

-Vous avez été plus loin que ça pas vrai ? Putain je le savais. Vous sortez ensemble.

-Non Juan. On ne sort pas ensemble. On est des amis c'est tout.

-Mais vous avez...

-Oui. Je lui ai demandé et il a accepté. Et j'ai tout gâché entre nous. Sa mère pense qu'il est juste effrayé parce qu'il se fait des amis pour la première fois de sa vie mais moi je sais que c'est à cause de moi. Il a peur que je me sois trop attachée à lui et de me faire du mal en me disant que je ne suis pas une fille comme il faut pour lui. Pas un bon coup, je ne sais pas.

-Tu es une fille géniale Clara, si Zach ne te veut pas, c'est lui l'idiot. Crois-moi. Pourquoi tu m'as menti ?

-Je ne me sentais pas à l'aise avec ça. J'ai l'impression d'avoir fait une connerie parce que Zachary est mon ami. C'est mon seul ami garçon en fait. Mais vraiment. Et j'ai peur qu'il soit complètement mal à l'aise avec moi. Il est très secret et il a besoin d'avoir quelqu'un avec lui. J'ai trahi sa confiance et j'ai trahi la confiance de Greg aussi. Alors je m'en veux.

-Je ne crois pas qu'il lui arrive de faire des choses qu'il ne veut pas faire tu sais.

-Tu ne diras rien aux filles n'est-ce pas ?

-Non Clarabella, je dirai rien aux filles, mais j'en toucherai deux mots à Zachary. Je vais lui dire d'arrêter de jouer au con et de redevenir le gars qu'on a connu. Je sais pas ce qu'il a en ce moment.

-Laisse-le. Ses parents vont divorcer.

Juan plissa des yeux l'air de dire que ça n'avait aucun rapport et hocha la tête avant de lui confier son inquiétude. Il ne voulait pas qu'elle souffre. Il l'avait suffisamment blessé lui-même sans qu'elle en fasse les frais à cause d'un autre. Il arriva juste devant elle et la serra dans ses bras à l'en étouffer. Clara sentit ses défenses s'abattre et elle eut envie de tout lui raconter, absolument tout. Elle le fit et elle apprécia l'écoute de son petit frère.

-C'est donc pour ça que vous vous êtes rapprochés ? Pour faire chier Ethan en fait. Je comprends mieux mais Clara, fais attention à toi. Je crois que tu es entrain de tomber amoureuse de Zach.

-Non. Je ne suis pas amoureuse de lui. Il compte comme un ami, je te l'assure. Un ami proche, très proche mais un ami. Je suis désolée, je t'ai dérangé pour rien.

-Tu es ma sœur Clara, tu ne me dérangeras jamais.

Il l'embrassa sur le dessus du crâne et leur mère arriva. Cette soirée était étrange. Clara n'avait pas l'impression d'être à sa place.

-Papa ? Tu penses que pendant les vacances, je pourrais aller à Guadalajara ? Ça fait longtemps que je n'y suis pas allée et ça me manque un peu. J'ai besoin d'aller me ressourcer en famille, je crois.

-Bien sûr bichette. Tu es chez toi là-bas, tu y vas quand tu veux, et puis, ma mère m'a appelé tout à l'heure, elle aimerait bien qu'on aille lui rendre visite. Elle adorerait avoir son angelito rubio avec elle. Nous n'y sommes pas retournés depuis tes 15 ans.

Clara se souvenait encore de sa Quinceañera. C'était le plus beau jour de sa vie. Elle avait encore sa robe quelque part chez sa grand-mère. Elle avait dansé, dansé jusqu'à en avoir mal aux pieds et sa Grand-Mère lui avait dit qu'elle n'avait jamais vu de jeune fille plus belle qu'elle.

-Je meurs d'envie d'y retourner.

-Tu n'avais pas dit à Zach que tu l'emmènerais ? demanda soudainement Juan.

-Si, mais je l'aurais pas forcément pris avec moi dans mes bagages. Je me disais qu'avant la fac passer un été là-bas... d'ailleurs tu sais que le Grand-Père de Zach va monter une usine là-bas ? Je ne sais pas si je te l'ai dit.

-Non tu ne l'avais pas fait, répondit son père. Tu m'as l'air un peu pâle mon petit trésor. Tu vas bien ?

-Je suis un peu crevée par les cours et toute cette pression pour les universités. D'ailleurs, on va toujours visiter Princeton la semaine prochaine hein ?

-Mais oui ! Je suis certain que tu vas tomber amoureuse de cette université.

-J'en suis certaine. Est-ce que je peux sortir de table pour aller prendre un gilet ? J'ai un peu froid tout à coup.

Sa mère acquiesça avec inquiétude et quand elle revint, Juan avait disparu. Ses parents la regardaient avec inquiétude.

-Clara, tu peux t'asseoir quelques instants ?

-Tu veux me parler de quoi ?

Ses parents se regardèrent avec sérieux.

-De ton père.

-Tu as un souci à ton travail Papa ?

-Non, pas moi ma chérie. Ta mère veut dire ton vrai père.

-Je ne veux rien savoir. Cette personne n'est rien pour moi alors je ne veux rien savoir d'elle. Il me semble te l'avoir dit pour la première fois quand j'avais 5 ans Maman, je n'ai pas changé d'avis depuis, rétorqua-t-elle très sèchement.

-Tu devrais m'écouter Clara.

-Juste pour savoir Papa, tu sais qui est cette personne ?

-Non, mais...

-Mais quoi ? Écoute si en 20 ans, tu n'as pas voulu savoir qui était cette personne sache que c'est pareil pour moi. La discussion est close en ce qui me concerne. Vous vouliez parler d'autre chose ? Parce que si vous continuez sur cette lancée, je vais chez Lily, Monica ou Zach pour la soirée.

Sa mère la fixa de son regard violet perçant.

-Est-ce que tu sors avec Zachary Ferguson, Clara ?

-Je peux savoir pourquoi tout le monde me demande ça ?

-Je ne veux pas que tu sortes avec lui Clara. Que tu sois amie avec lui, soit. Mais pas que tu sortes avec lui.

Clara tomba des nues.

-Je peux savoir pourquoi tu m'interdirais une chose pareille ? Tu n'as pas à régir ma vie Maman.

-Ce n'est pas un garçon pour toi. Il se drogue, chérie.

-T'es sérieuse là ? Pour ta gouverne, non, je ne sors pas avec lui, et ce n'est ni dans ses plans ni dans les miens, mais ça ne te regarde pas. Et il n'est pas un toxico, crois-moi. On fait tous des erreurs. Il en a fait une, c'est tout. Je te rappelle que toi tu as eu un bébé avec un autre homme que ton mari.

-Clarabella Gonzales, je ne crois pas que ta majorité t'empêche d'être polie avec ta mère.

-Je ne dis que la vérité Papa. Mais de toute façon, je sais que tu vois mon père à chaque fois que tu me regardes Maman. Je te rappelle ton erreur chaque matin au petit déjeuner. Mais ne t'inquiète pas, dit-elle en se levant brusquement de table en colère, dans quelques mois, je ne serai plus là.

-Je peux savoir pourquoi tu le prends comme ça ? soupira sa mère.

-Je peux savoir pourquoi tu veux absolument me rappeler que je suis pas une Gonzales Maman ? que je porte juste le nom ?

-Je n'ai rien dit de tel.

-Tu me fais du mal. C'est ce que tu voulais ? C'est l'effet que tu me fais. Je sais que je suis que la demie-sœur de Juan. Je sais que je suis pas sa fille. Et je ne veux pas qu'on me le rappelle alors je t'interdis de me parler de ce mec qui t'a engrossé compris ! cria Clara.

Elle tourna les talons, prit son manteau et quitta la maison rapidement. Elle entendit sa mère l'appeler mais elle se mit à courir. Elle arriva pratiquement devant chez Zachary. Elle avait envie d'un câlin, mais elle s'arrêta devant l'allée. Elle ne pouvait pas courir chez lui dès qu'elle n'allait pas bien. Elle se retourna et tomba nez à nez avec le parrain de son ami. Il la fixa et sortit un mouchoir de sa poche. Clara n'avait pas remarqué qu'elle pleurait.

-Tu hésites à aller te réfugier dans les bras de Zach ? Je comprends. Viens, on va aller faire un tour si tu veux. Ça m'ennuie de te laisser là.

Elle hocha la tête et ils restèrent silencieux un moment.

-Ils doivent vous attendre.

-T'inquiète pas. On ne dit jamais rien aux invités tu sais. Tu peux me parler de ce qui ne va pas. Je ne sais pas si je suis de bon conseil mais je peux essayer.

-Mes parents m'ont pris la tête en essayant de... je ne sais pas ce qu'ils ont essayé de me faire. Ils ont voulu avoir une conversation avec moi mais ils ne comprennent pas que je suis une adulte et que je n'ai pas besoin qu'on me fasse la morale ou qu'on me parle comme à un bébé.

-Mais tu seras toujours leur bébé, tu sais ? Tu vois ma mère, parfois elle vient chez moi et elle regarde la façon dont je repasse mes chemises... Une fois je l'ai vue ressortir ma table à repasser et repasser mes chemises dans mon placard parce que je l'avais pas assez bien fait. On sera toujours leurs bébés. Et puis, peut-être qu'ils ont peur de te voir partir l'année prochaine pour l'université et qu'ils veulent profiter encore de toi pour te prodiguer des conseils.

-Vous croyez que ça fait de moi une horrible personne de ne pas vouloir parler de mon géniteur ?

-Non. Ça fait de toi un enfant qui appelle son père « géniteur » donc qui doit pas avoir de contact avec lui.

-C'est l'idée.

-Et personne ne peut te forcer d'avoir contact avec une personne que tu n'aimes pas. Voilà. Tu as mon sentiment.

-J'ai l'impression qu'ils ne me comprennent pas. Y'a que Zach qui me comprend. Il est toujours de bon conseil.

-J'aime tellement ce gosse moi-aussi. J'ai presque l'impression qu'il est de moi parfois tu sais ? Alors que c'est le fils de mon meilleur ami. Il est très pertinent et perspicace, tout en étant secret. C'est le confident idéal.

-Oui ! Et il est doux aussi. Je suis pas une méchante fille vous savez. J'ai besoin d'être avec des gens gentils et Zach est adorable comme garçon. Il n'est pas brusque, il n'est pas... Je ne comprends pas pourquoi il s'est drogué et pourquoi il a agi comme ça. J'aimerai vraiment le comprendre mais je suis dans le flou total. Et ça me rend dingue je crois.

-Zachary n'a pas l'habitude d'être au centre de l'attention. Pour ses parents oui, mais sinon, il a toujours été plutôt discret. Laisse le venir à toi d'accord ? Ne le brusque pas. Il a besoin d'avoir une personne à qui se confier.Moi je vais le brusquer, ses parents vont le faire aussi, il viendra naturellement se confier à toi. Crois-moi. Okay ?

-Oui monsieur. Vous savez, je vais pas tarder à rentrer chez moi, sinon ma mère va m'engueuler ou appeler toutes les mères de toutes les personnes que je fréquente.

-Je vais te raccompagner...

-Ma rue est juste là. Merci beaucoup de m'avoir écouté, c'est sympa. Bonne soirée à vous David. Embrassez Zach de ma part !

-Je n'y manquerai pas, murmura le parrain de son ami.

Clara sourit et rentra chez elle et elle trouva sa mère assise sur les marches, perdue dans ses pensées.

-Désolée Maman, j'avais besoin de souffler un peu. Je suis désolée. Vraiment désolée.

-Je ne te reconnais plus Clara. Comment peux-tu penser une seule seconde que je vois autre chose que l'un des amours de ma vie quand je te regarde ? Je te vois telle que tu es, ni plus, ni moins.

Clara se laissa tomber sur le perron et s'assit à côté d'elle.

-Juan et moi on s'est disputé l'autre jour et il m'a dit que tu voyais mon géniteur à chaque fois que tu me regardais. Et c'est resté.

-Ce n'est pas le cas. Je vois le bébé que j'ai mis au monde et que j'ai aimé dès que j'ai appris sa venue. Je te l'assure. Et combien même je verrai ton... Sache que je l'ai aimé. Pas autant que ton Papa mais je l'ai aimé énormément. Alors même si tu me rappelais cet homme, tu me rappellerais les bons moments que j'ai passé avec lui, pas les autres. Maintenant va te coucher ! Je te rappelle que demain nous devons faire un peu de route.

-Oui ! C'est vrai que tu voulais qu'on aille visiter ta tante. J'avais oublié. Je vais aller me coucher. Désolée encore Maman.

Pendant un long moment et pendant la journée du lendemain, Clara songea qu'elle avait fait une erreur en parlant ainsi à sa mère. Elle sentait qu'elle avait mis des barrières avec sa fille et ça la blessait un peu mais avec ce qu'elle lui avait dit la veille, elle comprenait qu'il faudrait un peu de temps à sa mère pour s'en remettre. Quand ils revinrent de la visite de leur vieille tante « Naphtaline » comme le disait Juan, Clara prit sa mère dans ses bras.

-Je suis désolée Maman, je ne vais pas bien en ce moment et.. je t'aime Maman. Tu n'as pas fait une erreur avec lui parce que tu m'as eu moi. On devrait se faire un truc mère fille. J'ai besoin de toi et je t'assure que ça durera longtemps.

Miriam l'embrassa tendrement et leur étreinte dura jusqu'à ce qu'on sonne à leur porte. Clara et sa mère étaient dans le salon et la jolie blonde entendit la voix de Zachary. Elle ne bougea pourtant pas d'un millimètre. Elle se tourna et elle vit son visage penaud. Elle se leva, l'entraina dans sa chambre pour savoir ce qu'il voulait.

-Clara, j'ai un truc à te dire...

Il avait un regard sérieux et elle ne savait pas ce qu'il voulait lui dire, mais elle avait hâte.