Chapitre 36 : Clara
-Quelqu'un a des nouvelles de Zach ? lança Lily alors qu'ils déjeunaient tous ensemble dans le réfectoire.
-Aucune, répondit Clara. Il n'a pas répondu à mes messages.
-J'en ai, rétorqua Juan. Je suis passé chez lui hier et...
-Pourquoi tu ne m'as rien dit ?
Juan abusait. N'aurait-il pas pu lui dire ? Elle serait venue avec lui.
-C'était après l'entrainement. Bref, sa mère m'a dit qu'il était hyper malade et qu'il ne quittait pas son lit. Il a attrapé un virus ou un truc comme ça. Il mange à peine et passe son temps recroquevillé dans son lit.
-Je vais aller le voir tout à l'heure, on finit dans une heure.
-Il n'a envie de voir personne Clara. Vraiment. Sa mère m'a répondu depuis le hall. Il refuse de voir qui que ce soit.
-Ça va faire plus d'une semaine qu'on ne le voit plus, il faut bien qu'il voit des gens. Je vais y aller et forcer sa porte d'entrée s'il le faut.
Clara était déterminée. Aussi quand elle arriva devant la porte d'entrée des Ferguson, elle sonna sans aucune hésitation. Elle fut surprise de voir Andrew.
-Salut Clarabella, entre. Fais comme chez toi. Zachary est d'une humeur massacrante, te voir lui fera du bien. Il est dans le salon.
Clara fut choquée par l'apparence de son ami. Il était d'une pâleur à faire peur, semblait encore plus mince qu'avant et des cernes creusaient son visage.
-Salut.
-Qu'est-ce que tu fais là ?
-Je voulais voir si tu allais bien.
-Okay. Tu peux repartir, je suis toujours vivant, répondit-il sèchement.
-Wow, pas besoin d'être aussi impoli. J'ai fait le déplacement jusqu'ici alors que ce n'est pas mon chemin, tu pourrais faire preuve d'un minimum de gentillesse.
Il leva les yeux vers elle et elle vit du vide. Elle avait l'impression de tomber dans un puits sans fin.
-Je ne t'ai rien demandé du tout Clarabella. Sors de chez moi, je suis fatigué et pas d'humeur.
-J'avais pas remarqué dis-donc ! Je suis sûre que tu baratines pour ne pas aller en cours et je veux comprendre pourquoi. Je suis sûre que lorsque David va arriver, tu vas comme par hasard être bien, je me trompe ?
-Arrête de me parler comme si tu me connaissais Clara, tu ne me connais pas. Tu ne l'as pas encore compris ? On s'est bien amusé à Montréal, mais j'ai obtenu exactement ce que je voulais de toi.
Elle ne s'attendait pas ça.
-Je ne te crois pas.
-Et pourtant ? C'est exactement ça. Tu es choquée ? J'ai couché avec toi et dans le fond, je le voulais depuis le début. Mais je me lasse de faire des courbettes.
-Je ne te crois pas. Tu ne peux pas cacher ce que tu ressentais pendant qu'on.. Je ne te crois pas. Et si tu penses que je vais te laisser juste pour ça tu te plantes. Tu as fait de moi un monstre, je te rappelle. Alors je reviendrai demain et tu as intérêt à être de meilleur humeur.
Elle tourna les talons et croisa Andrew dans les couloirs.
-Je reviendrai demain. Je compte l'avoir à l'usure.
-Comme tu veux Clara. Tu es chez toi ici, répondit Andrew.
-Ben voyons.
Clara se retourna vers Zach. Ce dernier leur lança un regard dégoûté et il monta les escaliers. Ils entendirent quelques secondes plus tard une porte claquer.
-Je crois que Zach est fâché contre moi. Je ne sais pas pourquoi mais... est-ce que j'ai fait un truc de mal pendant le dîner ? Vous me le diriez n'est-ce pas ?
-Tu n'as rien à te reprocher Clarabella. Vraiment. Rien du tout. Zach boude de temps en temps. Et là, il est malade en plus, alors... tant qu'il ne sera pas guéri, j'ai peur qu'on ne retrouve pas notre Zach à moins d'un électrochoc.
Un électrochoc. Clara savait exactement ce qu'il lui fallait. Le soir venu, la jeune femme enfila son manteau et passa par la gouttière de sa chambre. Elle ne l'avait jamais fait mais si Zach avait réussi, elle pourrait aisément le faire. Sauf que ce n'était pas aussi facile que ça. Elle grogna contre son ami qui avait de la facilité à le faire. Elle arriva dans son jardin et elle marcha vers la maison de Zach. Elle n'avait jamais fait ça. Se promener en pleine nuit. La rue était silencieuse et il faisait froid. Elle referma son manteau contre elle et elle sentit son cœur s'accélérer et un picotement désagréable dans son dos. Son ouïe s'affina et elle entendit distinctement deux personnes derrière elle. Pourquoi était-elle sorti ? Elle attrapa son téléphone rapidement et appela la première personne qui lui arriva à l'esprit.
La voix grognon de Zach lui parut.
-Ne raccroche pas ! Je suis dans la rue toute seule et y'a des gens assez chelous derrière-moi.. dit-elle alors que les garçons derrière elles éclataient de rire.
-Ne quitte pas, tu es où ?
-Pas loin de chez toi.
Elle commença à presser le pas. Elle arriva devant chez Zach au moment où il sortait de chez lui. Clarabella courut vers lui et le serra contre elle. Il la fit rentrer chez lui. Il était pieds nus mais ça ne semblait pas le gêner plus que ça. Son ami referma la porte d'entrée et lui fit signe de monter avec lui dans sa chambre pour être tranquille.
-Qu'est-ce que tu faisais dehors Clarabella ?
Il éternua et retourna du côté de son lit.
-Je voulais venir te voir.
-Pourquoi ?
Elle s'approcha de lui et l'embrassa jusqu'à le faire tomber sur le lit.
-Clara..
-Ne dis rien. Ton père a dit que tu avais besoin d'un électrochoc. Laisse-moi être ton électrochoc.
-On ne peut pas Clara...
Il la repoussa sur le côté et se leva comme s'il avait été brûlé.
-Zachary.
Il se rendit dans sa salle de bain et elle l'entendit vomir. Quand il revint, il était pâle.
-Désolé. Clara, j'étais sérieux tout à l'heure.
-Je sais que c'est faux. Tu ne peux pas me rejeter comme ça après tout ce qu'on a partagé. Tu ne veux pas qu'on soit ensemble ? Je l'ai compris, c'est bon. Mais je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas être ami.
-Je n'ai pas envie d'être ami avec une fille avec laquelle j'ai couché. C'est aussi simple que ça. On a baisé, c'était sympa, mais c'est terminé.
-Tu te fous de moi ? Mais pourquoi tu me mens Zach ? Je le vois dans tes yeux. Tu me caches quelque chose et je n'arrêterai pas de chercher.
-Si tu le dis. Tu peux rester là. Je vais prendre la chambre d'ami. Envoie un message à ta mère, je suis pas d'humeur à te raccompagner et je ne vais pas te laisser toute seule.
Il ferma la porte de sa chambre laissant Clara toute seule. Ce n'était pas du tout ce qu'elle avait prévu et elle se sentait encore plus mal qu'avant. Elle se redressa et referma son manteau. Elle allait rentrer chez elle. Elle rouvrit la porte de Zach et descendit les escaliers. Elle ouvrit la porte d'entrée et la referma.
Ferme la porte de chez toi. Je viens de partir.
Clara hésita avant d'envoyer ce message, de peur de le mettre en colère contre elle. Elle avait compris qu'il avait un côté assez froid et elle ne voulait plus en faire les frais. La jeune femme leva les yeux au ciel et regarda les étoiles qui pour une fois, brillaient de manière assez fortes dans le ciel. Elle marcha jusqu'à entendre de la musique et elle entra dans un bar. Elle se fit accoster dès son entrée et elle retira son manteau pour danser. Ça lui faisait du bien de ne pouvoir penser à rien. Elle leva les bras en l'air et sentit les bras d'un homme autour d'elle, qui la maintenait sur Terre. La jeune femme laissa la musique l'envahir, laissa son cavalier lui payer un verre, puis un second. Elle était majeure, elle faisait ce qu'elle voulait, quand elle le voulait. Cependant la jeune femme n'avait pas pensé que l'homme qui lui avait offert des verres aimerait aller plus loin avec elle. Aussi quand il lui colla sa langue dans la bouche, elle se raidit instantanément. Pourquoi les enseignements de Zach ne marchaient pas précisément ? L'homme lui prit la main et l'entraina dehors. Il l'embrassa encore une fois et Clara fut tirée en arrière.
-Lâche-la.
C'était Zach. Il avait l'air d'un fou avec ses yeux explosés par la fatigue et son teint pâle.
-T'es qui toi ?
-Son mec. Tu la lâches tout de suite. Sinon je te tue.
-Arrête de dire n'importe quoi, siffla Clara.
Zach se tourna vers elle et lui jeta un regard noir. L'homme du bar la reprit par le bras et quand son ami essaya de s'interposer, il se prit un coup de poing qui le fit tomber au sol. Clara poussa un cri mais son ami se redressa et foncer dans son agresseur.
-Arrêtez ! hurla-t-elle.
L'impact les fit tomber tous les deux au sol. Clarabella n'avait jamais vu ça. Il avait manifestement quelque chose à laisser échapper. Zachary se redressa, il avait le visage en sang. Il fixa la jeune femme et l'entraina contre lui. Elle se tourna une dernière fois pour voir l'homme au sol qui se roulait sur le trottoir.
-Tu conduis.
Il lui lança ses clefs de voiture et Clara ne savait pas quoi faire. Devait-elle l'emmener aux Urgences ou chez lui ? Son ami était entrain de souffrir et elle n'avait pas le choix.
-Ramène moi chez moi, ça va. C'est rien du tout. Juste des bleus. Je te jure.
-Tu n'es qu'un idiot Zachary Ferguson.
-Et toi tu n'es pas une fille comme ça Clara. Qui baise sans conséquence. Je l'ai cru mais tu n'es pas comme moi. Tu te serais détestée de faire ça. Et en plus de ça, tu devrais être chez toi. Dépose moi et rentre avec ma voiture.
-Pourquoi tu ne veux plus être mon ami ?
Clara sentit des larmes couler dans ses yeux et elle s'arrêta juste devant la maison de Zach.
-Je te trouve hyper connard depuis une semaine et je comprends pas ce que j'ai fait la dernière fois qu'on s'est vus pour que tu sois comme ça. Déjà tu as passé ta journée avec Nicki et après le dîner, tu ne m'as plus adressé la parole et tu as eu des mots très durs. Je ne t'ai rien fait du tout.
-Clarabella, je t'ai dit la vérité. Toi et moi, on ne sera pas un couple. Toi et moi, on ne sera jamais des sex friends, parce que j'en ai déjà une. Et je préfèrerai qu'on oublie que toi et moi on a couché ensemble à Montréal parce que depuis, tu te prends à moitié pour ma copine et ça je ne le supporte pas. Tu n'es et tu ne seras jamais rien d'autres qu'une amie et j'ai faussé le jeu en... couchant avec toi. Alors soit tu l'acceptes, soit je ne te fréquenterai plus.
-T'es un qu'un gros con. Tu ne comprends vraiment rien de rien.
Elle défit sa ceinture de sécurité et sortit de la voiture.
-Clara ! Attends.
-Tu ne comprends pas que je veux être ton amie ?! Que j'ai jamais demandé plus mais que tu... tu...
Elle n'arrivait pas à finir sa phrase. Les mots butaient dans son esprit et refusaient de sortir de sa bouche. Comment pouvait-elle lui exprimer sa pensée alors qu'elle même n'arrivait pas à réfléchir de manière cohérente ?
-Moi aussi je veux être ton ami. C'est pour ça que je te demande de rentrer chez toi avec ma voiture que je ne laisse personne conduire. T'es mon amie. Mais rien de plus, d'accord ?
-D'accord..
Son ami ne la regardait pas. Il fixait obstinément ses pieds. Elle tourna les talons et il la rattrapa par le bras pour la serrer contre lui.
-Viens, on va à la maison.
Elle se laissa guider et une fois dans la chambre de Zach, il lui lâcha enfin la main. La jeune femme retira son manteau, le laissa tomber au sol et se pencha pour enlever ses bottes.
-Je vais aller dans une chambre d'amis..
-Non. Reste avec moi.
Son ton n'admettait aucune réplique et la jeune femme s'allongea près de Zachary. Contrairement aux autres fois où ils avaient dormi ensemble, le jeune homme ne la touchait pas. Elle se retourna et elle le vit, les yeux ouverts gorgés de larmes. Clara en fut bouleversée. Elle frôla sa joue et le visage blafard de son ami bascula vers elle. Elle lui embrassa le front tout doucement et elle se colla contre lui. Il avait besoin d'un câlin, ça, elle pouvait le voir sans aucun souci. Elle ferma les yeux et ne s'endormit que lorsqu'elle sentit le souffle de Zach se calmer. Elle fut réveillée le lendemain par une main posée sur elle. C'était Jillian Ferguson.
-Ta mère veut te parler ma chérie.
Elle lui tendit un téléphone et Zach grogna à côté d'elle. Il se frotta les yeux tandis que Clara approchait le combiné de son oreille. Jillian en profita pour regarder la température de son fils unique.
-Tu es sérieuse Clara ?
-Désolée, j'ai oublié de laisser un mot, je pensais rentrer avant..
-Avant quoi Clarabella ? Tu n'étais pas censée sortir.
-Oh c'est bon ! lâcha la jeune femme. Je suis majeure que je sache. Je ne suis pas dans un endroit sordide, je suis chez les Ferguson, y'a rien de mal à ça. Je te rappelle plus tard Maman.
Elle raccrocha et vit le regard que se lancèrent le fils et la fille. Elle avait oublié un court instant leur présence.
-Clarabella ! Salut ! Alors comme ça tu es notre nouvelle pensionnaire ?
C'était Andrew. Il était adossé au chambranle de la porte de son fils.
-Absolument, j'essaye de tester tous les lits pour savoir lequel je prendrai qu'en j'emménagerai chez vous.
Cela fit rire tout le monde mais pas Zachary qui se leva et se rendit devant sa salle d'eau.
-Je suis désolé, mais si vous pouviez reprendre votre discussion hors de ma chambre, ce serait sympa.
Il claqua la porte derrière lui et Clara s'étira tandis qu'Andrew repartait dans le couloir, laissant les deux femmes toutes seules.
-Je vais devoir rentrer chez moi, vous le préviendrez quand il sera moins grognon. Merci pour votre hospitalité... et pour avoir répondu à ma mère.
-Tu sais ma chérie, tu as cours dans 30 minutes, tu as juste le temps de prendre une douche et prendre la voiture de Zach pour y aller.
-Qui doit prendre ma voiture ?
Zach sortit de la salle de bain avec une serviette sur les hanches. Clara ne put s'empêcher de rougir en voyant de fines gouttelettes mal essuyées glisser sur son torse. Elle se leva et passa à côté de lui.
-Je vais prendre une douche rapide si ça ne te dérange pas. Tu as l'air d'aller mieux.
Il acquiesça et elle passa dans la douche de Zach. Elle n'arrivait pas à comprendre si elle avait quelque chose à voir dans l'affliction de son ami, et elle espérait que non. Une fois sortie de la salle d'eau, elle remarqua qu'il ne leur restait que 17 minutes pour être en cours. Elle leva les yeux au ciel et se rendit rapidement dans le hall où Zach l'attendait avec un sachet en main.
-Tiens, y'a des pancakes dedans. Tu es prête ? On va aller vite !
Décidément, elle ne comprenait plus Zach et elle se demanda si elle l'avait déjà connue un jour. Il grilla plusieurs limitations de vitesse et s'arrêta au lycée dans un crissement de pneus. Ils coururent jusqu'à leur salle de classe et Zachary cala son pied dans la porte que le prof allait refermer.
-Mlle Gonzales, M. Ferguson. Vous avez failli être en retard. Installez-vous.
Lily leur jeta un regard étrange et au réfectoire le midi, Clara sut qu'elle allait lui faire une remarque devant son frère. Elle voulut l'arrêter d'un geste du visage mais son amie ne comprit pas.
-Alors ? Pourquoi vous étiez en retard ce matin ?
-C'est parce que Clara a passé la nuit chez Zach sûrement, répliqua Juan. Maman était hyper inquiète ce matin avant que je parte quand elle a vu qu'elle n'était pas là. Tu aurais pu me prévenir au moins, j'aurais pu la rassurer, lui reprocha-t-elle.
-Comme je l'ai dit à Maman ce matin, je suis majeure et si j'ai envie d'aller chez un ami, je fais ce que je veux.
-Tu lui as dit ça ? Franchement, je ne te reconnais pas Clara. C'est bon, tu n'as pas eu ton petit copain pendant une semaine, et tu te permets d'être odieuse ?
Clara fut piquée au vif par la remarque de son frère. Pour qui se prenait-il ?
-Alors déjà, Zach n'est pas mon petit-ami et pour ta gouverne, je suis partie me promener hier soir et comme c'était creepy, je suis restée chez lui. Alors ferme-la quand tu ne sais rien.
-Je vous ai vus, je te signale. Vous réveillant ensemble.
-Et je t'ai donné une explication et tu peux même demander confirmation aux filles, si tu es si malin. J'en ai ras le bol de Maman et de toi, à toujours vouloir que je sois une personne que je ne suis pas.
Juan blêmit et les autres se regardèrent, ne comprenant pas leur amie qui s'était mise à parler dans leur seconde langue maternelle.
-Je ne suis pas une petite fille Juan. Je suis une jeune femme et j'en ai assez qu'on me dicte ma conduite. Alors je n'accepterai plus qu'on le fasse.
-Si tu penses que Maman s'inquiète pour te contrôler, tu es devenue encore plus conne que je le pensais. Elle t'aime plus que tout, alors même que tu lui rappelles ton père à chaque fois qu'elle te regarde.
-Tais-toi.
-Non, tu vas m'écouter. Je suis un Gonzales, j'ai la sincérité dans le sang, et tu vas m'écouter.
Clara prit la réflexion de son frère comme une gifle.
-Tu as raison, reprit-elle dans une langue comprise par toute la tablée. Je ne suis que ta demie-sœur après tout. Je n'ai pas dans mon sang les valeurs de ta famille, pas vrai ? Je n'en porte que le nom, pas les gênes.
-C'est pas ce que je voulais dire Clara.
-Je te remercie de m'avoir rappelé que ton père n'était pas le mien. Tu as eu raison de me remettre à ma place. Je te félicite, tu viens de briser un truc entre nous à tout jamais. J'espère que tu es content.
Elle se leva et regarda une dernière fois Juan, les yeux gorgés de larmes.
-Je ne pensais pas qu'un jour tu oserais faire une différentiation entre nous Juan. T'es vraiment qu'un gros connard. Tu diras à Maman et P.. ton père que je ne rentrerai pas ce soir non plus.
Elle tourna les talons et s'enfuit pratiquement en courant du réfectoire. Elle quitta l'enceinte du lycée et sauta dans un bus. Elle s'arrêta au terminus et elle erra sans aucun but précis. Elle souffrait énormément de ce qu'avait dit Juan. Elle savait que c'était pour appuyer son propos mais elle lui avait dit la vérité : il venait de lui rappeler qu'elle n'avait pas de père parce qu'il n'avait jamais voulu d'elle et pour la jeune femme, Juan n'aurait pas pu être plus cruel. La jeune femme n'arrêtait pas ses larmes, elle n'y arrivait pas. Le monde lui paraissait plus flou. Elle buta dans quelqu'un et releva les yeux.
-Clarabella ? Ça va ?
C'était Andrew Ferguson et le jeune femme secoua la tête avant de se remettre à pleurer de plus belle. Quelques secondes plus tard, elle était entourée des bras du père de son ami et elle se laissa aller face à cette étreinte paternelle.
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