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19. En route vers l'île de Ghost

Pendant ce temps à Pearl-Campès

Benjamin se releva en toussant. Il s'était endormi sur le sable et venait d'en avaler quelques grains. Machinalement, il tâta le côté de son pantalon et, n'y trouvant pas la Tisseraie, se mit à paniquer.

— Cassian ! Méryne ! La Tisseraie, elle...balbutia-t-il en panique avant de se souvenir de sa journée de la veille.

La boule qui s'était formée dans son ventre revint au triple galop, laissant l'adolescent dans une vive angoisse. Benjamin se leva, tremblant, et parcouru de nouveau la plage, au cas où. Mais il n'y avait aucunes traces de Cassian, de Méryne ou de ce traître de Vishka. Retenant ses larmes, l'Orangeois essaya de trouver une solution. Il ne pouvait rien faire pour ses amis et n'avait aucune idée de l'endroit où Vishka était parti. Tout en réfléchissant, il observa le port où un seul bateau s'y trouvait. Il hésita. Il voulait attendre ses amis, mais était persuadé que Cassian et Méryne lui en voudraient de ne pas saisir cette occasion. Mais voyager seul le terrifiait. Tout en réfléchissant, Benjamin se rapprocha du bateau. Peut-être devait-il y aller seul malgré sa peur ? Peut-être était-ce son devoir ? Il suffisait de visiter l'île sans se faire surprendre, et s'il trouvait la deuxième aiguille...Imaginer le sourire de Méryne l'aida à prendre sa décision, et ce fût d'un pas vif que l'Orangeois parcouru la distance le séparant du bateau.

Il s'agissait d'une petite barque munie d'une voile de fortune et de deux pagaies. Benjamin avança prudemment, cherchant la personne à qui appartenait le bateau.

— Il y a quelqu'un ? Demanda l'adolescent en remontant son sac sur son épaule.

N'obtenant pas de réponses, Benjamin soupira. Peut-être pouvait-il monter dessus et s'y cacher jusqu'au retour du propriétaire ? Mais cette idée le quitta bien vite. Outre le fait qu'il y avait le risque qu'on le balance par-dessus bord, il était aussi possible que personne ne vienne récupérer le bateau avant plusieurs jours. Benjamin se retrouverait alors coincé et cela ne l'avancerait à rien.

— Qu'est-ce-que tu fais devant mon bateau ? s'exclama une voix derrière lui, je te préviens, y'a rien à voler ici ! Et moi, les petits voleurs dans ton genre, je les donne en pâtures aux Krakens !

Sursautant, Benjamin se retourna et se retrouva nez à nez avec une jeune femme qui le regardait avec suspicion. Elle avait des cheveux roux attachés en tresse derrière sa tête et un visage pointu, dont les yeux marrons étaient à moitié cachés par une frange dégradée descendant jusque sous sa pommette droite. Son teint, bruni par le soleil, faisait ressortir la myriade de tâches de rousseur éparpillées sur ses joues et son nez. Elle portait une tunique en toile grise délavée cintrée à la taille par une lanière en cuir à laquelle était accroché un sabre d'abordage.

— Je...je...balbutia Benjamin en observant la main de la femme qui jouait avec le manche de son arme, j'ai besoin de me rendre sur l'île de Ghost. J'ai...C'est important.

— L'île de Ghost ? répéta la jeune femme, surprise, qu'est-ce-qu'un gamin dans ton genre va faire là-bas ? Demanda-t-elle avec suspicion.

— Je ne suis pas un gamin, rétorqua l'adolescent, piqué au vif, je suis le...

Benjamin ferma la bouche, furieux. Par égo, il avait failli dévoiler son secret à cette inconnue. Mais même s'il se sentait seul, perdu, et déboussolé, il savait qu'il devait garder son secret. De plus, pour quel médiocre Brodeur de Rêves passerait-il si l'on apprenait qu'il s'était fait voler la Tisseraie ? Pire, qu'il l'avait sciemment donné au voleur ? Et pire encore, combien de temps continuerait-il à vivre si son secret s'ébruitait ?

— Le ? demanda la femme en croisant les bras.

— Le...le meilleur passager que vous n'aurez jamais eu ! s'exclama-t-il avant de piquer un fard, réalisant la médiocrité de son argument.

La jeune femme le jaugea un instant avant d'éclater de rire.

— Tu me plais bien, toi ! Ricana-t-elle avant d'ajouter, allez, monte ! Je te déposerai, c'est d'accord. Moi, c'est Dyëva, capitaine de ce navire.

— Lank, répondit Benjamin en montant à bord, merci beaucoup.

S'il avait quelques remords à mentir ainsi sur son identité, l'adolescent savait que cela était obligatoire. Il aurait très bien pu garder le nom d'emprunt qu'il avait lors de la première traversée ou s'approprier celui que Cassian utilisait, mais il avait jugé plus prudent d'en trouver un tout neuf. Lank fût le premier qui lui était venu en tête et, n'ayant pas beaucoup de temps pour répondre avant que son silence paraisse suspect, il n'avait pas cherché plus loin.

— Bienvenu à bord, Lank ! Si la mer est bonne, nous y serons dans deux heures, l'informa Dyëva. Mais dis-moi, Lank, pourquoi ce voyage vers l'île la plus dangereuse du pays, et seul, qui plus est ?

Tout en songeant que Méryne aurait détesté ce nom d'emprunt, Benjamin soupira, prenant une mine gênée. Il avait besoin de quelques minutes pour créer une histoire qui tienne la route.

— C'est un test, commença-t-il doucement, mon père est pécheur, mais il ne me laissera l'aider que si je suis capable de passer une nuit sur Ghost. Et je dois lui en ramener la preuve.

— Quoi ?! s'exclama Dyëva, quel genre de père est-ce là ? Et quelle preuve attend-il de cette île maudite ?

Pour toute réponse, Benjamin haussa les épaules, puis, poussant son audace plus loin, il ajouta :

— Il m'a dit que je le saurais quand j'y serai.

Cela eut pour effet de faire pester encore plus Dyëva. La jeune femme, prenant en pitié ce garçon courageux, lui offrit une ration de son propre garde-manger pour le repas, préférant qu'il garde ses provisions pour l'île. Mais alors que Benjamin récupérait le pain qu'elle lui tendait, Dyëva fronça les sourcils. Le garçon, suivant son regard, aperçu la marque de la Tisseraie sur son doigt. D'une étrange couleur rouge vif, elle semblait scintiller. Il s'empressa de récupérer le pain, masquant ainsi sa main.

— Merci, lui dit-il avant de croquer dedans à pleine dent, c'est délicieux.

Dyëva acquiesça, pensive. Le reste du voyage se passa ainsi, dans un silence lourd des questions non formulées.

Au bout de quelques heures, Benjamin sentit la température baisser drastiquement.

— Nous y voilà, souffla la capitaine, Ghost, l'île maudite.

Benjamin frissonna. La température venait de chuter brutalement et le ciel passa du bleu au noir en un instant, comme si une frontière invisible existait entre les îles maudites et le reste du monde. Soudain, Benjamin fut propulsé contre la coque, la mer semblant se réveiller soudainement. Le ciel, non content de s'obscurcir de lourds nuages noirs, craqua brutalement. La vibration de l'orage se répercutant jusque dans le corps de l'adolescent. Les vagues, de plus en plus hautes, semblaient vouloir les submerger. Un poids s'abattit alors sur Benjamin, le coinçant contre la coque trempée et lui coupant la respiration.

— Maudit ! Maudit ! hurla Dyëva, le regard fou.

Benjamin tenta de la repousser, mais la force de la capitaine était disproportionnée et le garçon se sentit basculer par-dessus bord. La morsure glaciale de l'eau le tétanisa. Ballotté comme un simple morceau de bois, le jeune Brodeur de Rêves nagea tant bien que mal, luttant pour ne pas sombrer sous les flots. Il se trouva ainsi emporté ici et là durant un long moment, incapable de savoir s'il se rapprochait de l'île ou du large, si Dyëva avait repris ses esprit et tentait de l'aider, si elle avait rebroussé chemin, le laissant à son triste sort, ou pire, si, dans sa folie, elle avait sauté à l'eau, mettant ainsi un terme à sa carrière. Et alors qu'il désespérait de sortir vivant de cette mer déchaînée, son corps butta contre un sol dur et rugueux : du sable. Tremblant, les vagues lui remontant le long du dos, Benjamin se redressa pour faire face à une plage de sable grisâtre. Le garçon, tout tremblant, les bras resserrés autour de son corps, foula le sol sablonneux avec toute l'énergie dont il était capable.

Au fur et à mesure qu'il s'enfonçait dans les Terres, Benjamin remarqua que le sol s'aplatissait et que le sable devenait roche, jusqu'à devenir une plaine si lisse qu'elle semblait presque figée dans le temps. A un mètre du sol et s'élevant sur plusieurs kilomètres de hauteur, une étrange brume verdâtre recouvrait l'horizon, si bien qu'en plissant les yeux, Benjamin cru apercevoir les silhouettes d'immenses arbres, mais n'aurait su dire s'ils étaient réels ou simplement un effet d'optique lié à cette brume qui ondulait de façon régulière face à lui. Le silence l'entourant depuis son premier pas sur Ghost l'oppressait, et il n'avait qu'une idée en tête : faire demi-tour, quitte à rejoindre Pearl-Campès à la nage, mais, au lieu de ça, Benjamin s'enfonça dans la brume.

A peine eut-il fait trois pas, qu'une araignée géante fonça droit sur lui. Pris de panique, Benjamin fit demi-tour, mais plus il courait, plus la brume s'épaississait autour de lui. A bout de souffle, terrorisé et désespéré, Benjamin se retourna, bien décidé à faire face à cette créature malgré la terreur qu'elle lui inspirait. L'araignée courait droit sur lui. Huit longues pattes noires et velues, un corps protubérant strié de lignes oranges et noires, une myriades d'yeux réfléchissant son visage défait, une bouche dégoulinante de sucs, la créature se dressa face au garçon. Une patte se dirigeant droit sur Benjamin, la créature disparut soudainement, laissant Benjamin coi. Ne comprenant pas ce qu'il venait de se passer, le garçon se laissa tomber sur le sol. Autour de lui, la teinte verdâtre s'étirait à perte de vue, et qu'importe où Benjamin posait les yeux, elle restait uniforme, immobile, n'offrant aucun indice sur la direction à prendre pour en sortir. Soudain, des cris retentirent. Benjamin bondit sur ses pieds en reconnaissant la voix de Méryne.

— Au secours ! Benjamin ! Au...

Glacé de peur, le garçon reprit sa course vers ce qui semblait être l'endroit où se trouvait Méryne.

— A l'aide ! Je vous en supplie !

Reconnaissant la voix de Louise, Benjamin se stoppa. Les deux filles se trouvaient à l'opposé l'une de l'autre. Comment Louise avait-elle atterri à Garamaé ? Comment Méryne s'était-elle retrouvée si vite sur Ghost ? Elle avait forcément été enlevée, mais par qui ? Et où était Cassian ? Se prenant la tête entre les mains, le garçon ferma les yeux.

— Heureusement qu'il est parti, ricana une voix.

— M...Mélanie ? balbutia Benjamin d'une voix rauque.

— Oui, je n'en pouvais plus de jouer le meilleur ami compatissant, lui répondit un garçon.

— Mathéo ? Qu'est-ce que... ? commença Benjamin avant de froncer les sourcils.

Non, c'était impossible. Mélanie et Mathéo étaient ses amis. Ils l'aimaient sincèrement et jamais il ne penseraient ce genre de choses. Recroquevillé sur le sol, les mains bouchant ses oreilles, le coeur battant à tout rompre, Benjamin cessa de trembler.

— Et dire qu'il a cru que j'étais réellement tombée amoureuse de lui ! Quel idiot !

Cette fois, Benjamin se releva. Jamais Louise ne dirait cela. Il savait qu'il l'avait blessé, mais la jeune fille, si elle pouvait se montrer rancunière sur des petites choses, ne parlerait jamais de ses amis ainsi. Le jeune garçon avança droit devant lui. La brume verdâtre s'étirait à perte de vue, et seule les apparitions qu'il rencontrait lui indiquaient qu'il était dans la bonne direction. Du moins, il en avait le pressentiment, et dans cet univers surnaturel, c'était tout ce qui comptait.

— Tu n'es rien pour nous !

— J'aurais dû avorter quand il en était encore temps !

Benjamin s'arrêta et observa les visages de ses parents, détaillant leurs traits tirés par la haine, brouillés par la brume qui les avait créés.

— Bonjour maman, bonjour papa. Vous me manquez tellement, leur dit-il avec douceur.

— Tu n'es pas notre fils ! Crachèrent les deux apparitions en même temps.

— Moi aussi, je vous aime. Plus que tout au monde, leur répondit leur fils avant de passer à travers eux.

L'illusion de ses parents s'évapora, entraînant toute la brume dans son sillage. Une lumière aveuglante brûla la rétine de Benjamin, l'obligeant à fermer les yeux plusieurs minutes. Quand il les rouvrit, il découvrit une grande prairie face à lui. L'herbe, bien verte, fouettait ses mollets tandis que de toutes petites créatures voletaient autour de lui. Le jeune garçon plissa les yeux et avança doucement afin de ls voir de plus près. Il distingua un petit corps à l'apparence humaine munie d'une paire d'ailes translucides remplies de paillettes brillantes aux couleurs variées. Une des créatjres les avait bleue alors qu'une autre les avait orange.

— Des fées ! Souffla le jeune Brodeur de Rêves en écarquillant les yeux face à cette découverte.

Soudain, les fées se figèrent et l'observèrent un instant avant de s'éparpiller dans tous les sens, disparaissant complètement.

— Attendez ! Leur cria Benjamin, je ne veux pas vous faire de mal ! Je veux juste...

Mais trop tard, les fées s'étaient enfuies et Benjamin était désormais seul das la prairie. Un éclat attira alors son attention et, le cœur battant, il avança avec prudence.

Sur un grand rocher, une lame attendait, brillant de mille éclats. La reconnaissant, Benjamin se sentit éclater de joie. Il l'avait trouvé ! Il avait découvert la deuxième Tisseraie !

D'une main tremblante, il s'en empara, la retourna dans tous les sens, en éprouva la lame et, instinctivement, se piqua la peau à même la première cicatrice. A l'instant où la lame entra en contact avec son sang, elle se désagrégea et tomba en poussière. Benjamin eut à peine le temps de se sentir submergé d'effroi qu'une voix désincarnée s'éleva, semblant provenir à la fois des restes de la fausse lame et de l'intérieur de son propre crâne.

« Du feu et du sang,

Je suis le descendant,

Prospère et fringant,

Je ne le fût qu'un temps,

En mon sein brûlé,

Ton trésor est caché... »

Eberlué, Benjamin hurla de douleur en sentant les mots s'imprégner en lui, comme un fer chauffé à blanc posé sur son esprit. La sensation l'ayant épuisé, il il sentit sa tête lui tourner et ferma les yeux. Un étrange souffle le souleva alors, le berçant doucement. Benjamin ouvrit un œil et fût stupéfait de reconnaître la plage de Pearl-Campès, plongée dans l'obscurité totale de la nuit. Incapable de tenir plus longtemps éveillé, le jeune garçon laissa ses questions de côté dans un coin de son cerveau et s'écroula sur le sable dans un sommeil profond.

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