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Chapitre 2 - "Le vrai du faux"

Le silence se fit dans la salle, nous avions donné notre requête. Désormais tout le monde nous regardait. Ils semblaient interdits... Peut-être n'avions-nous pas bien demandé... Peut-être pas.

- Les Autres sont si compliqués, dirent nos voix unies.

Mince, nous avions encore pensé à voix haute. Ce n'était pas bien. Mère disait qu'il ne fallait pas penser à voix haute, cela nous rendait bizarre. Les Autres n'aiment pas les gens bizarre.

- Désolé d'avoir pensé à voix haute, s'excusèrent notre millier de voix présentes dans la salle.

Ils nous regardaient toujours. Leurs regards nous mettaient mal à l'aise. Nous n'aimons pas que l'on nous regarde.

- S'il vous plait, arrêtez de nous fixer, c'est gênant. Nous n'avons pas l'habitude.

Un Autre, bronzé et nu s'avança vers un nous. Son corps était bizarre. Il n'avait pas cette chose entre les jambes que nous nous avons. Mère disait pourtant que c'était normal, bien qu'inutile. Nous avions envie de lui poser des questions, de lui demander pourquoi tout le monde était nu, pourquoi certaines personnes étaient en métal ? Mais Mère disait que ce n'était pas poli de poser trop de questions. Nous restâmes donc silencieux. Ce fut le cuivré qui prit la parole, il était étrangement calme comparé aux autres Autres.

- Pardonnez mon ignorance, mais... Qui êtes-vous ?

Quelle ignorance ? C'était plutôt de la surdité. Nous lui avions dit qui nous étions, nous sommes Unité. Peut-être n'avait-il pas entendu. Mère n'avait pas dit si les autres entendaient bien ou non.

- Nous sommes Unité, enchantés, dirent nos voix à l'unissons.

- Et vous venez d'où ?

D'où venions-nous ? Nous ne savions plus. C'était il y a longtemps.

- Loin.

- Loin... Une autre galaxie ?

L'espoir se lisait dans les yeux de l'autre. Nous n'étions pas sûr d'où nous venions, plus aucune de nos cellules ne datait d'avant l'envol. Il ne nous semblait pas que nous venions d'une autre galaxie. Mère avait pourtant dit d'écrire les histoires. Nous avions oublié d'écrire.

- Non, celle-là.

Le cuivré était triste, ça se voyait. A l'autre bout de la pièce, un autre Autre nous dit.

- Ha, vous devez certainement être des artistes, vous devez faire un spectacle vivant !

Qu'est-ce que c'était que l'art ? Nous ne savions pas. Les Autres ne parlaient que de ça. Ça avait l'air important.

- Vous avez dû mettre un nombre hallucinant de forks dans des biomorphs pour avoir une telle coordination, c'est très réussi ! Ces morph sont d'une qualité exceptionnelle, on croirait presque des vrais. Vous avez fait ça tout seul ou vous êtes plusieurs ? Poursuivi la personne.

Nous ne comprenions pas... L'individu ressemblait à une femme mais nous pouvions voir qu'elle était fausse, sa peau n'avait pas la bonne couleur et ses yeux ne se fermaient jamais. Biomorphs... Pensait elle que nos corps étaient faux comme le sien ? Il nous fallait être gentil et répondre aux questions disait Mère, c'est ce que nous fîmes.

- Nous sommes plusieurs mais nous sommes un, répondirent nos voix.

L'autre s'arrêta quelques instants, pensive avant de s'exclamer :

- Hoooo, quelle vision artistique fabuleuse ! D'où le nom d'Unité, je comprends mieux. C'est très réussi, bravo !

Les autres Autres opinèrent du chef et se remirent à parler entre eux des mêmes futilités. « Dyson », « éthique », « Lagrange » nous ne comprenions pas. Même le bronzé avait l'air convaincu par les dires de la fausse femme. Il s'était remis à parler avec un Autre de couleur bleu. Ils n'étaient donc pas sourds, juste simplets.

La fausse femme prit la main du Nous à qui elle parlait et dit.

- Venez danser Artiste.

- Non.

Elle tira sur la main du Nous qu'elle tenait, l'entrainant derrière elle. Celui-ci était vieux et faible, il ne pouvait résister à l'attraction de l'Autre.

Nous envoyâmes les plus forts et les plus véloces pour arracher ses bras. Elle se débattit un instant au moment où nous l'empoignâmes, avant de crier « Kernel panic » et de tomber inerte au sol.

Nous lui arrachâmes tout de même ses membres.

- Ne nous touchez pas. Nous détestons ça.

Les Autre restèrent silencieux, dans leurs visages se mêlait surprise et incompréhension. Ils nous toisaient comme si ils attendaient quelque chose. Ils n'étaient pas les seuls à attendre, notre temps n'était pas infini et notre demande n'avait toujours pas été exaucée. La situation commençait à devenir génante.

- Donnez-nous ce vaisseau, répétèrent avec véhémence nos voix unies.

Le cuivré reprit la parole. Il avait l'air d'être important.

- Je suis désolé, mais c'est impossible, répondit-il, nous avons passé des millénaires à le bâtir et ceux qui voulaient une place l'ont réservée il y a bien longtemps. Si vous patientez un petit peu et je suis sûr que...

- Nous n'avons pas le temps d'attendre la prochaine, donnez le nous s'il vous plait... Mère est en train de mourir.

L'Autre sembla surpris que nous lui parlions de Mère, n'en avait-il pas une lui ? Ils étaient étranges. Nous savions que nous serions différents d'eux mais pas à ce point.

- Je vais voir quelle est la procédure, dit –il avant de se figer

Le cuivré resta silencieux et se retira. Autour de nous, les interrogations bouillonnaient, « que font les juges » ou encore « qui sont ces gens ». Une voix s'exclama : « Satinka a envoyé une mise à jour depuis le centre de réenvellopement ! ». Puis le brouhaha s'intensifia. Plus personne ne faisait attention à nous. Les Autres ne faisaient que se poser des questions « pourquoi ils ne veulent pas qu'on la télécharge », « c'est quand même le président qui dit ça, il faudrait l'écouter ». Bruyants. « Je reste persuadé que c'est une performance artistique ». Si bruyants...

Gabriel avait assisté atterré et impuissant à la scène. D'abord la requête improbable de la conscience nommée Unité et ensuite son discours incohérent. Pourquoi parlait-il d'une Mère ? Cela n'avait définitivement aucun sens. Enfin les dommages sur le morph de Satinka. En près de 5000 ans d'existence il n'avait vu personne se faire agresser. L'IA blessée n'allait pas mourir mais allait certainement se mettre à jour en tenant compte de ce qui lui était arrivé. C'était mauvais. Satinka était une des métaconsciences les plus populaires de la voie lactée, beaucoup de gens intégraient ses mises à jour sur leur esprit.

Son conditionnement le poussa à contacter le juge. Qui que puisse être Unité elle se devait d'être soumis aux règles de l'éthique transhumaine. La voix rassurante de l'IA se diffusa dans son esprit alors qu'un immense spectre numérique se manifestait en réalité augmentée.

- Parle citoyen Niakaté. Pourquoi me convoques-tu ?

- Je viens pour signaler une infraction à l'éthique, l'entité Unité est coupable d'agression physique sur un citoyen de la transhumanité.

- Cet écart nous a déjà été reporté, nous sommes en train de chercher une solution.

- Comment ça ? Vous ne les envoyez pas voir les réencodeurs ?

- Non.

- Pourquoi ?

- Ils ne sont pas sur la grille.

Gabriel écarquilla les yeux de surprise, personne n'était censé vivre en dehors de la grille. Chaque conscience de la transhumanité en faisait partie intégrante, elle était garante de la stabilité et du respect de l'éthique. Il était rare mais possible qu'une personne en sorte mais, comment un millier d'individus avaient pu s'y soustraire ?

Il toucha mentalement l'esprit de son conjoint et lui transmit sa conversation avec le juge.

- Tu as entendu ça ?

- Ouais, c'est absurde, si Unité n'est pas sur la grille ça signifie que ces types n'ont pas de pile corticale. Donc qu'ils sont totalement naturels. Si c'est le cas pourquoi ils sont aussi coordonnés et pourquoi il n'y a que des hommes ? Ça n'a aucun sens. J'ai cherché sur la matrice pendant que tu leur parlais. Personne ne les avait jamais vus avant cet instant. Maintenant ils sont partout sur la sphère, pas seulement dans la salle de bal. Regarde ça.

La vidéo que Camille lui tendait montrait des hommes habillés de haillons, parlant en même temps comme Unité. Ils étaient partout sur la sphère, dans les jardins, dans les rues, dans les usines et même en orbite proche. Sur chaque scène où ils apparaissaient, un ou plusieurs morphs gisaient en pièces.

- Tu penses que ça pourrait être une autre civilisation intelligente ?

Gabriel ne répondit pas tout de suite, certes au fond de lui il l'espérait, mais Unité avait une apparence humaine, plus encore, chacun de ses membres se ressemblait quasiment traits pour traits.

- Non, pour moi ce sont des clones. Si on fait attention, ils sont quasiment identiques. On a du mal à le voir car leurs vêtements diffèrent et qu'ils n'ont pas le même âge. Mais... Tiens, regarde ces deux-là.

Il plaça un curseur RA sur deux membres d'Unité qui étaient côte à côte, ils avaient des visages quasiment identiques.

- Après, ça n'exclut pas qu'ils aient pu être crées par une autre race intelligente, mais dans ce cas pourquoi ? poursuivit l'ingénieur.

- Aucune idée. Ca me dépasse totalement, je ne sais pas si je dois être enthousiaste ou avoir peur.

- C'est le cas de tout le monde je crois...

Les deux balayèrent la salle du regard, Unité s'était figée, et ne parlait plus depuis son bref échange avec Gabriel.

La voix douce et chaude du président du comité d'éthique sonna à leurs oreilles.

- IAs, Humains, ceci est un message officiel du président du comité d'éthique. Je vous enjoins citoyens à ne pas télécharger les mises jours des IAs ayant subis des attaques d'Unité, je viens de couper la Sphère de la matrice galactique pour cette raison, merci de garder votre calme et de vous éloigner d'Unité le temps que nous établissions un dialogue pacifique avec cette conscience.

Tout le monde s'était écarté de nous. Ils n'étaient pas dangereux. Juste peu obéissants. Nous décidâmes de battre le rappel. Redevenir enfin un. Nous avions disséminé nos cellules pour en apprendre le plus possible le plus rapidement possible. Maintenant la récolte commençait.

Les informations affluaient par milliers, notre intellect grandissait, avec lui la surprise des découvertes. Quelle sensation fabuleuse... Cela valait le coup de se couper en un million. Tant d'informations.

Nous les triâmes consciencieusement, les plaçant bien au chaud dans différentes cellules pour être sûr de ne pas les perdre. Leur culture était si belle. Si riche. Si faible. Si triste. Ils n'avaient pas cette beauté qu'est la vie.

Ainsi les autres n'étaient pas dans leur corps et ils pouvaient transférer leur esprit dans un autre corps quand ils le voulaient. L'endroit... L'endroit où ils changeaient de corps s'appelait « centre de réenvellopement ».

Ils ne nous donneraient pas la sphère... Elle était pourtant indispensable pour Mère. Il fallait la leur prendre. De force si c'était nécessaire.

Après tout. Nous avions essayé d'être gentils, polis. Nous avions même supplié. Est-ce que Mère nous pardonnera d'avoir été méchant avec les autres ? Nous faisions cela pour elle après tout.

Nous envoyâmes les plus fort briser leurs corps, sur toute la Sphère, les « morphs » étaient réduits en charpie et tombaient au sol tel des marionnettes sans fils.

Trois millions de Nous devraient être suffisant pour garder le fameux endroit où il reprenait corps. Nous les briserons à chaque fois qu'ils sortiront, ils seront alors forcés de nous donner la sphère s'ils ne veulent pas voir les leurs mourir pour de vrai.

Dans la salle c'était la panique, l'annonce du président avait tendu les consciences présentes mais le passage à l'attaque d'Unité avait réellement mis le feu aux poudres. La peur se propagea à une vitesse inouïe, les « kernel panic » se faisaient entendre dans toute la pièce. Toutes les IAs étaient littéralement en train de péter les plombs sous l'absurdité de la situation. Gabriel et Camille se retirèrent pour éviter d'être pris dans le tumulte, le régulateur endocrinien de l'ingénieur peinait à suivre l'afflux d'hormones qui secouait le biomorph depuis le début. Il reparamétra son biorégulateur pour essayer d'avoir les idées claires. A ses cotés, Camille avait simplement coupé tout afflux hormonal.

- C'est pas bon, c'est pas bon du tout ! dit Gabriel.

- Ouais, je viens de regarder les retransmissions live, c'est pareil dans toute la sphère. Seuls les humains arrivent à tenir le choc, les IAs plantent sous la panique. Ha, tiens, ils se regroupent au centre de réenvellopement et ils démembrent tous les morphs qui sortent des assembleurs.

- Tu sais que t'es super flippant une fois que tu as coupé ton générateur d'hormones ?

- J'avais pas le choix. J'ai pas de régulateur, ce biomorph fonctionne en TOR. Bon tu as une idée pour éviter de finir en morceaux ?

- On a nulle part où se cacher.

- On pourrait essayer d'aller dans un des biodômes ?

- Transports hors-services, l'IA qui les gérait a disjoncté.

- Evasion matricielle ?

- La grille est bloquée. Le président l'a coupée pour éviter que les mises à jour ne se propagent dans la galaxie.

- Alors on est foutu. Dommage. J'avais mis 6 ans à le faire ce morph, j'aurais aimé en profiter un peu plus que 6 heures.

Le calme de Camille était terrifiant. Autour de lui tout n'était que carnage et panique et il restait de marbre. Gabriel cherchait une solution alors que les membres volaient dans tous les sens. Tant de violence était presque insoutenable. Le contrat d'éthique empêchait quiconque de riposter ou résister, ils n'avaient aucune chance et aucun moyen de fuir. Il porta sa main à bouche, dévorant ses ongles à s'en faire saigner les mains. La solution était aussi évidente que déchirante.

- D'accord, on va vous la donner, mais arrêtez toute cette violence ! cria Gabriel utilisant le module amplificateur de voix de son morph

D'un coup d'un seul la scène se figea. Unité arrêta son massacre. Elle se tourna comme un seul homme vers Gabriel et dit de toute ses voix.

- Merci le cuivré. Nous saurons être reconnaissants.

Cela détruisait Gabriel de devoir abandonner trois-mille ans de travail. Mais c'est ce qui devait être fait. Il s'en remettra. Il avait l'éternité pour ça.

- Nous avons juste besoin de temps pour mettre les choses en ordre, il va aussi vous falloir apprendre comment cela marche et adapter les biosphères à votre population. Vous êtes combien ?

- Dix milliards.

Dix milliards... Dix milliards ?! Ce n'était pas possible, comment une population égale à un dixième de celle de la transhumanité avait pu passer inaperçue sur la sphère ? Gabriel dégluti, l'écho se répercuta sur les murs de la pièce, désormais silencieuse.

- Comment vous avez fait pour venir ?

- Nous ne sommes pas encore tous arrivés.

- Je... D'accord. Je vais avoir besoin de parler avec vous, calmement. La population de naturels de la sphère est censée être de moins de 500 millions d'individus. Il a falloir modifier beaucoup de choses.

- Très bien le cuivré. Nous parlerons.

Gabriel prenait la défaite de plein fouet. Trois mille ans de gâchés. La voix de Camille résonna dans son crâne.

- Tu as fait ce qu'il fallait faire mon amour... On pourra en refaire une, on a tout le temps qu'il faut pour ça.

- Oui... Oui, tu as raison.

Il jeta un œil dans la salle. Des tas de morph jonchaient le sol. Il reconnut celui du président du comité d'éthique. Oui, il valait certainement mieux plier.

A des années-lumière de la sphère Emilie s'éveilla dans un nouveau corps, féminin, plus fin, plus vieux, plus guerrier. Un corps qui lui évoquait de nombreux souvenirs désagréables. La liaison quantique intégrée à son morph avait fonctionné. Elle avait été capable de l'éjecter juste avant que son morph ne soit détruit par Unité.

Elle contempla rapidement les murs de la salle de crise, plusieurs millénaires qu'elle n'était pas venue, les murs étaient couverts de rouille et le sol jonché de poussière. D'anciennes bannières et d'anciennes armes à feu décoraient les murs, cette pièce était marquée des heures les plus sombres de la transhumanité.

- Centrale, réactivation de salle de commandement, dit-elle, peu convaincue.

Les lumières s'allumèrent et l'IA du lieu se manifesta sous la forme d'une grosse boule lumineuse affichée par un hologramme primitif.

- Bonjour madame, votre venue n'était pas attendue avant 213 années solaires.

- On est en situation de crise. Quel est l'état de l'univers simulé ?

- L'univers simulé se porte bien, les 12 milliards de consciences qu'il abrite sont on ne peut plus actives.

- Et le Capitaine ?

- Il livre bataille à l'instant où nous parlons.

- Forke-le et enveloppe-le dans un synthémorph non armé. On a besoin de lui.

- Bien madame.

Elle essaya d'arranger un peu la pièce, l'entrevue allait s'annoncer longue et délicate. On ne réveille pas sans conséquences les démons du passé.

Oui je suis à la bourre. Insultez moi et jugez méchamment ce texte.

Des bisous à tout le monde.









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