Chapitre 8
Ω Ruben Ω
J'ai finalement eu mon bac avec mention très bien. Je ne pensais pas avoir la plus haute mention. Je fais maintenant des études en ressources humaines. Mais je ne vais pas à l'université. J'ai convenu, avec le doyen et le président de l'université, de venir un fois par mois. C'était obligatoire que je sois présent de temps en temps. Au vu de ma situation, ils ont accepté que j'y aille qu'une fois par mois. En général, j'y vais en milieu du mois. Sinon, je prends tous les cours par correspondance. J'ai des profs de l'université qui viennent chez moi le lundi et le mardi de neuf heures à quatorze heures et le mercredi et le jeudi de quatorze heures à dix-huit heures. Je dois avouer que je m'en sors quand même pas mal. Je suis assez fier. Je suis actuellement avec mon frère et Ciro. On est dans le jardin de chez nos parents. On est samedi donc mon frère est à Pasadena.
– Tu te sens prêt pour l'accouchement ? Demande Aeson.
– J'ai un peu peur mais ça va. Ça arrive bientôt.
– Ce n'est qu'une question de jours maintenant. Intervient Ciro.
– Oui, ça peut arriver dans quelques heures comme dans deux jours. C'est ça aussi qui me stresse.
– Ça se comprend.
Le bêta me sourit et je le lui rends. Depuis quelques temps, je me sens bizarre vis-à-vis de Ciro. C'est agréable mais je n'arrive pas à déterminer de quoi il s'agit. Je suis un peu perdu. Il faudra que je trouve ce que c'est car ça m'agace un peu par moment. Je soupire et me lève pour aller aux toilettes. Je vais, ensuite, me laver les mains dans la salle de bain. Je sens, tout à coup, un liquide humidifier mon pantalon. Merde je crois que je viens de perdre les eaux. Je baisse le regard et ça se confirme. Je commence à paniquer. Je pars me changer rapidement et descends. J'ai des contractions depuis ce matin mais ça ne m'a pas fait trop tilt. Mais là, elles se rapprochent, je le sens. Ça fait putain de mal. Une fois en bas, je me dirige vers le salon où se trouve les garçons.
– Les gars, il faut aller à l'hôpital.
– Pourquoi ? Ça ne va pas ? Demande mon frère.
– Je...
Je n'ai pas le temps de dire ma phrase que je sens une contraction très forte. Je me plie en deux et je vois Ciro se diriger vers l'étage. Il revient avec mon sac d'accouchement. Il a compris sans que je ne lui dise. Il m'aide à avancer sous le regard d'incompréhension de mon frère.
– Putain Aeson, il ne va pas tarder à accoucher alors bouge-toi le cul !
Cette phrase suffit pour que mon frère se réveille. Il vient m'aider et on sort de la maison pour monter dans la voiture de mon frère. Je suis à l'avant tandis que Ciro se met à l'arrière, juste derrière moi. Il essaie de m'apaiser en posant sa main sur mon épaule et en me disant que tout ira bien. On arrive assez rapidement sur place. Les garçons m'aident à me lever et à avancer. Une fois à l'accueil de l'hôpital, Aeson explique la situation. Je suis rapidement pris en charge. Mais avant de m'emmener en salle d'accouchement, le médecin demande qui est le père du bébé.
– Il n'est pas là. Répond Ciro.
– Il viendra ?
– Non.
– Très bien, dans ce cas, on peut y aller.
– Attendez. Arrivé-je à dire. Je... Ciro, je veux que tu viennes.
– Mais je...
– S'il te plait. Il peut n'est-ce pas docteur ?
– Si vous le souhaitez, oui.
– Je ne veux pas y aller seul...
– D'accord, je viens.
Je me sens soulagé. On m'emmène en salle d'accouchement tandis que les infirmières préparent Ciro. Je ne me sens pas capable de le faire sans lui. Il m'a aidé tout au long de ma grossesse. Il est resté près de moi et m'a soutenu. Je ne me vois vraiment pas accoucher sans lui à mes côtés. Il arrive quelques minutes plus tard. Malheureusement, le travail a déjà commencé donc je ne peux pas avoir la péridurale. Ça fait un mal de chien ! Ciro me tient la main en m'encourageant. Je suis les consignes et pousse quand il le faut. C'est tellement dur et épuisant.
Au bout de très longues minutes, les premiers cris de ma fille retentissent. On me la pose sur le torse. Elle est tellement magnifique. On propose à Ciro de couper le cordon. Il me regarde et j'hoche la tête pour lui dire qu'il peut. Il accepte et part couper le cordon. Il revient, ensuite, près de moi. On me prend mon bébé pour le nettoyer et l'habiller. On me demande comment elle s'appelle et les infirmières l'emmène. Pendant ce temps, les médecins terminent de s'occuper de moi.
– Tu as été parfait. Ta fille est magnifique.
– Merci d'être venu.
– Tu avais besoin de mon soutien. C'est tout à fait normal que je sois là.
– Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans toi. Merci encore Ciro.
– De rien.
Il me sourit avant de m'embrasser sur le front. Une fois que les médecins ont fini avec moi, on m'emmène dans ma chambre. Aeson arrive et cherche le bébé mais voit rapidement qu'elle n'est pas encore là.
– Ça a été ?
– C'était éprouvant mais ça va. J'avais le meilleur soutien.
– Je veux bien te croire.
Je souris à mon frère et une infirmière arrive avec ma fille dans son berceau. Elle le met près de mon lit et me donne délicatement Nina. Je la regarde avec tellement d'amour. Elle est magnifique.
– Qu'elle est belle. Coucou toi, je suis ton tonton. Elle s'appelle comment finalement ?
– J'ai opté pour Nina.
– Ça lui va comme un gant.
Je donne, ensuite, le bébé à Aeson. Je lui informe qu'il est le parrain de mon bébé. Il me remercie et vient m'embrasser le front. Ciro prend, ensuite, Nina dans ses bras. Il s'assoit sur le fauteuil près de moi. Il sourit à ma fille et je vois des étoiles dans ses yeux. Il est tellement heureux de la rencontrer. En l'observant, l'évidence me frappe. Je comprends enfin pourquoi je ressens des choses pour Ciro, pourquoi je me sens bizarre vis-à-vis de lui. La réponse est toute simple. Je suis, tout simplement, amoureux de lui. C'est évident maintenant. Mais je vais garder ce secret. Je ne veux pas que notre amitié en pâtisse à cause de moi. Je préfère être amoureux en secret que de me prendre un vent et de ne plus jamais le revoir. Ça me tuerait.
Quelques minutes plus tard, mes parents et ma sœur arrivent. Ma mère prend directement ma fille dans ses bras. Tout le monde la regarde avec amour. C'est sûr, elle sera entourée de gens qui l'aiment. Elle sera entourée d'amour. Mais personne ne pourra l'aimer comme moi je l'aime. Elle est ma fille après tout. J'espère juste qu'elle ne me demandera pas trop rapidement qui est son père et où il est. Si elle me le demande assez jeune, je ne vais quand même pas lui dire que son père est un violeur, qu'il m'a violé et qu'il s'est fait tuer en prison. Elle ne comprendrait pas. Je pense que je lui dirai seulement qu'il est parti et quand elle sera en âge de comprendre, je lui dirai la vérité.
– Elle est vraiment à tomber. Dit mon père.
– Elle te ressemble beaucoup quand tu étais bébé.
– C'est rassurant. Je ne veux pas qu'elle lui ressemble.
– Un bébé change mais je pense qu'elle te ressemblera beaucoup. Elle aura peut-être des traits de ce connard mais elle tiendra majoritairement de toi. Ajoute ma mère.
– On verra bien mais dans tous les cas, ça ne m'empêchera pas de l'aimer.
– Je veux bien te croire.
– Sinon, ça ne nous dit pas quel prénom tu as choisi finalement. Intervient Kira.
– Nina. Elle s'appelle Nina.
– C'est trop mignon et ça lui va bien. Bonjour Nina, je suis ta tata. Tu es tellement belle.
Je souris comme un débile et regarde tous les gens qui m'entourent. Mes yeux se posent sur Ciro. Comment ai-je fait pour ne vraiment pas comprendre avant ? C'est fou. Je le vois perdre son sourire au fil des minutes. Qu'est-ce qui lui arrive ? Il était pourtant très heureux tout à l'heure.
– Je vais vous laisser en famille. Annonce-t-il.
Quoi ? Il va partir ? Mais il fait parti de la famille depuis bien longtemps. Pourquoi, soudainement, il veut s'en aller ? J'ai fait quelque chose de mal ? Il va encore s'éloigner de moi alors que je vais avoir besoin de lui, de son soutien. Il ne s'en rend pas compte mais j'ai besoin de lui.
– Tu sais que tu ne nous déranges pas. Affirme mon père.
– Je sais mais je ne suis qu'un ami. Je n'ai rien à faire avec vous. Je ne fais pas parti de votre famille.
– Tu fais parti de la famille Ciro même si tu n'es qu'un ami, comme tu le dis. Poursuit ma mère.
– Je...
– Reste. Coupé-je. Tu as ta place ici.
– Je... Tu es sûr que tu veux que je reste ?
– Oui. J'ai besoin des gens que j'aime autour de moi alors tu as pleinement ta place. On est peut-être qu'amis mais tu fais parti de ma famille. Tu m'as souvent aidé et tu continues de le faire alors c'est normal que tu sois là.
– Merci.
Ciro me sourit et je lui tends mes bras pour qu'il vienne me faire un câlin. Il vient se blottir contre moi et je lui glisse un « merci » à l'oreille. On se sépare avant de nous sourire. Je pense que c'est plus mes sentiments amoureux qui m'ont poussé à lui dire ces choses mais je pensais cela déjà bien avant. Je me rends compte que j'ai toujours voulu Ciro. Quand je me demandais pourquoi Kian n'était pas plus comme lui, ce n'était pas pour rien mais je ne l'avais pas encore compris. Maintenant, tout est clair.
– Sinon, qui est sa marraine et qui est son parrain ? Interroge Kira.
– Je crois que la question ne se pose même pas. Je n'ai pas d'amis à part Ciro. Donc Kira, tu es la marraine de Nina.
– Géniale !
– Et du coup, encore désolé Ciro, mais comme je l'ai dit tout à l'heure, son parrain est Aeson.
– C'est normal que tu le choisisses. Sourit-il.
– Je serai le meilleur parrain du monde.
– Je veux bien te croire mais ne lui apprends pas des conneries à faire. Je te connais.
– Je serai sage.
– J'espère.
Mon frère me sourit avant de prendre sa nièce dans ses bras. Aeson est un peu con par moment mais il fera un excellent papa. Je suis sûr qu'il trouvera la personne qu'il cherche désespérément. L'oméga de sa vie n'est pas loin mais il faut juste qu'il tombe dessus. Mais ça peut prendre du temps, beaucoup de temps. J'espère que le destin ne va pas se foutre de sa gueule et qu'il s'agira d'un magnifique petit oméga. Mais je suis certain que tout se passera bien pour mon frère. Je n'ai aucun doute là-dessus.
– On va te laisser te reposer et de toute manière, les visites sont terminées. Annonce mon père.
– À demain.
– À demain Ruben.
Mon père me sourit avant de me prendre dans ses bras et de m'embrasser le front. Il embrasse, également, le front de Nina. Tout le monde fait cela et le dernier n'est autre que Ciro. Il me fait un énorme sourire et je le lui rends. Il me prend dans ses bras et je le remercie encore une fois. Par contre, il reste plus de temps dans mes bras que les autres. Il finit par me lâcher et prend Nina dans ses bras en lui disant de ne pas trop pomper mon énergie car j'ai besoin de repos. Il lui embrasse la joue avant de la poser dans son berceau. Il est adorable avec elle.
– Je repasse demain. Ça te va ?
– C'est parfait.
– À demain Ruben.
– À demain Ciro.
Le bêta me sourit avant de venir embrasser ma joue et de partir. Ça fait bizarre de se retrouver seul avec Nina mais il faudra que je m'y habitue. Je suis son seul parent. Et puis, je vais finir par vivre seul avec elle. Peut-être pas maintenant mais quand j'aurai fini mes études et que j'aurai un travail, ça sera le cas. Alors autant s'habituer tout de suite à n'être que nous deux.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro