Ω Ruben Ω

Aujourd'hui, j'ai une échographie. Je ne voulais pas y aller seul alors j'ai demandé, encore une fois, à Ciro de m'y accompagner. Je m'y vois mal y aller avec un membre de ma famille. Mais avec Ciro, c'est différent. Je ne me sens pas gêné et il me rassure. Tout le monde va croire qu'il est le père de mon bébé mais je m'en moque. Il est venu avec moi dès ma deuxième échographie. Je suis suivi tous les mois, comme tous les omégas mâles enceints. Au début, ma sage-femme a cru qu'il s'agissait de mon compagnon mais j'ai dit la vérité. Ciro vient me chercher chez mes parents. Mes cours à domicile se passent très bien. J'ai un bon niveau et je pense m'en sortir lors des examens, qui sont pour bientôt, pour ne pas dire la semaine prochaine.

– Ça va mon chéri ?

– Pour la quinzième fois, oui maman.

– Je sais que ce n'est pas simple pour toi mais...

– Ça va. Je vois mon psychiatre deux fois par semaine, mes cours se passent bien, je pense avoir mon bac et je me sens bien mentalement. Tu n'as pas à t'en faire.

– Je ne m'inquiète pas pour tes cours ou ton bac mais plus pour ta santé mentale.

– Mes séances avec le psychiatre m'aident énormément. Je me sens mieux. Je ne suis plus déprimé même si je sens que j'ai encore besoin de ces séances.

– Ça me rassure. Tu es sûr que tu ne veux pas que je vienne à ton échographie ?

– Non, comme pour toutes les autres, Ciro sera là.

– Pourquoi c'est lui qui t'accompagne ?

– Parce qu'il le fait depuis la deuxième échographie. Je me sens rassuré et surtout, je suis à l'aise quand il est là.

– Je comprends.

Elle me sourit tendrement quand la sonnerie retentie. Je souris et pars ouvrir. Je tombe, sans surprise, sur le meilleur ami de mon frère. Il me salue avant que je ne le prenne dans mes bras. Je préviens ma mère qu'on y va. Je ne veux pas être en retard. Aujourd'hui, je connais le sexe de mon bébé. J'ai hâte. On monte dans la voiture de Ciro avant qu'il ne démarre.

– Ça va ?

– Très bien et toi ?

– Ça va aussi. Tes séances chez le psychiatre se passent bien ?

– Oui, je vais beaucoup mieux. J'ai vraiment accepté la situation maintenant. J'arrive à me libérer.

– Tant mieux. Et puis le fait que ce connard se soit fait tuer en prison doit t'aider.

– Oui, ça m'aide. Il n'a que ce qu'il mérite. Et au moins, il ne pourra jamais avoir le droit de s'approcher ou de demander la garde de mon bébé.

– Tu lui diras quoi quand il ou elle te demandera où est son père ?

– Quand il sera en âge de comprendre, je lui dirai la vérité mais avant cela, je lui dirai simplement qu'il est parti et qu'il ne reviendra jamais. J'espère simplement qu'il n'aura pas un manque. Il aura que moi.

– Tu seras peut-être que son seul parent mais on sera tous là pour lui donner de l'amour. Il aura d'autres modèles comme Aeson.

– Ou toi.

– Je ne suis pas un modèle.

– Si, bien au contraire. En tout cas, tu es le miens. Merci encore Ciro.

– De rien encore Ruben.

Il me sourit avant de se concentrer sur la route. Pourquoi il est aussi adorable avec moi ? Qu'ai-je fait pour qu'il soit ainsi avec moi ? Je ne vais pas m'en plaindre mais j'ai bien dû faire un truc pour qu'il soit ainsi. On arrive rapidement à la clinique. On se dirige vers l'accueil avant qu'on nous demande de nous assoir. Il n'y a personne dans la salle d'attente, signe qu'il n'y a pas de retard. On attend que quelques minutes avant que ma sage-femme ne vienne. On entre dans son bureau. Je m'installe sur sa table d'auscultation et Ciro arrive à mes côtés.

– Je vois que vous êtes toujours là monsieur Gardens. Sourit-elle.

– Je veux continuer à soutenir Ruben alors me voilà.

Les deux se sourissent avant qu'elle n'applique le gel sur mon ventre. C'est fou le volume qu'il a pris mais je me sens bien. Mon bébé donne maintenant des coups. Je suis toujours ému quand il le fait. Madame Bills regarde si tout va bien avant de tourner l'écran vers nous. Je souris comme un débile. Ça fait qu'un mois que je ne l'ai pas vu mais il a grandi. Je tourne la tête vers Ciro qui verse une petite larme. Il est adorable.

– Tout va très bien. Le bébé se développe toujours aussi bien et il est en bonne santé. Vous voulez connaitre son sexe ?

– J'attends ça depuis longtemps alors, oui.

– Félicitations, vous allez avoir une petite fille.

Les larmes coulent le long de mes joues. Ciro vient me prendre dans ses bras tout en m'embrassant le sommet du crâne. Je le sens ému également. Je vais avoir une petite fille. Je ferai tout pour lui enseigner les bonnes valeurs. Elle va devenir mon petit rayon de soleil. Madame Bills nous laisse tranquille afin d'aller imprimer la photo de l'échographie. Je lave mon ventre avant d'abaisser mon haut.

– Je suis sûr qu'elle sera aussi merveilleuse que toi.

– J'espère qu'elle ne ressemblera pas physiquement et mentalement à ce connard. C'est ma plus grande peur. Mais ce n'est pas pour cela que je ne l'aimerai pas.

– Tu vas tellement bien l'élever qu'elle n'aura pas sa mentalité. Pour le physique, on ne peut malheureusement pas prévoir et choisir. Mais je suis certain qu'elle te ressemblera beaucoup.

– Merci beaucoup Ciro.

Le bêta me sourit avant que madame Bills ne revienne. Elle me donne l'échographie. Je me lève de la table avec l'aide de Ciro et nous nous dirigeons vers son bureau. Je paie et elle me donne mon prochain rendez-vous. Nous la saluons avant de sortir du cabinet. Je souris depuis tout à l'heure. J'ai vraiment l'air d'être un débile mais je suis tellement heureux d'avoir une fille. Je vais pouvoir lui acheter des robes de princesse. J'ai toujours voulu avoir une fille pour lui acheter des robes et des poupées. Évidemment, si c'était un garçon, je serais également heureux. Je soupire d'aise et Ciro me ramène chez moi.

– Encore merci de m'avoir accompagné.

– Arrête de me remercier. Je fais tout cela car j'en ai envie et ça me fait plaisir.

Je lui souris avant de lui embrasser la joue et de sortir de sa voiture. Je le salue et entre chez moi. Ma mère arrive rapidement.

– Alors ? Garçon ou fille ?

– C'est une petite fille.

Ma mère crie avant de me prendre dans ses bras. Elle me félicite et on va dans le salon s'assoir. Elle part dans la cuisine chercher une boisson et revient me la donner. Je la remercie avant de boire une gorgé.

– Tu sais Ruben, tu peux rester aussi longtemps que tu le souhaite ici.

– Merci maman. De toute façon, je n'ai pas de boulot alors j'aurai du mal à payer mon loyer. Et puis, j'aurai surement besoin d'aide à sa naissance.

– Et on sera là pour te venir en aide. Même si tu devras te débrouiller le plus souvent seul. Il faut que ce soit toi qui élèves ta fille.

– Je sais maman. Je ne compte pas profiter de papa et de toi. Je veux me débrouiller un maximum seul.

– Je suis sûre que tu seras un excellent papa.

– Merci, je l'espère aussi.

Je souris à ma mère. Je ferai de mon mieux pour l'élever comme elle le mérite. Je sais que, parfois, ça va être très compliqué mais je ferai de mon mieux. Je ne veux vraiment pas tout le temps demander de l'aide à mes parents. Je veux pouvoir me débrouiller un maximum seul. Après tout, je suis son père, c'est mon devoir.

– Tu as déjà réfléchi à des prénoms ?

– J'en ai quelques-uns en tête mais je ne sais pas encore lequel choisir.

– C'est toujours compliqué de choisir un prénom. Combien de fois on n'a pas été d'accord avec ton père. Mais on a fini par trouver.

– Oui mais vous étiez deux. Je suis seul à choisir. Je peux prendre n'importe lequel du moment que je l'aime.

– Tu as raison.

Je souris à ma mère quand la porte d'entrée s'ouvre sur mon père, mon frère, ma sœur et Ciro. J'ai vraiment l'impression qu'il fait parti de notre famille tellement il est toujours avec nous. Ils viennent tous près de nous et ils s'installent sur le canapé et les fauteuils. Je suis sûr qu'ils sont tous là pour que je leur dise quel est le sexe de mon bébé.

– Tu vas nous faire poireauter longtemps ? Demande mon frère.

– Je ne sais pas si je vais vous le dire.

– Tu abuses !

– Moi je sais !

– Ciro, tu étais avec lui donc normal que tu le saches.

– Et moi aussi, je le sais. Ajoute ma mère.

– Tu veux bien le dire à ton papa préféré ?

– Tu es mon seul père je te signale.

– Je ne tiens plus, Ciro, dis-le moi tout de suite sinon Kira et moi, on ne t'embauchera pas quand on aura notre agence.

– Arrête tes conneries Aeson. Souffle ma sœur.

– Bon, je vais vous le dire car vos conversations partent trop loin

– Enfin ! S'écrie Aeson.

– Il s'agit d'une petite fille.

Tout le monde crie de joie et vient me féliciter. J'ai de la chance de les avoir à mes côtés. Je ne sais pas où j'en serais sans eux. Ils reprennent tous leur place et on continue de discuter.

– Tu as choisi le prénom ? Questionne Kira.

– J'hésite entre deux prénoms.

– Ah oui ? Lesquels ?

– Nina et Lisa.

– Je préfère Nina. C'est plus joli. Après, c'est toi qui choisis. C'est ta fille après tout. Intervient Ciro.

– Je dois bien avouer que j'ai une petite préférence pour Nina mais je pense que je vais bien réfléchir. Je ne peux pas choisir vite fait. Un prénom c'est pour toute la vie.

– Je suis sûr que tu feras le bon choix.

Ciro me sourit et je le lui rends. C'est vrai que depuis que je sais que je suis un oméga, je réfléchis à d'éventuels prénoms pour mes enfants. Nina est celui qui m'est venu en premier et je l'ai adoré. Je réfléchis encore sur quel prénom choisir même si au fond, je sais déjà comment s'appellera mon petit ange.

– Vous restez tous manger ? Questionne ma mère.

– On ne veut pas vous déranger.

– Personne ne dérange Ciro.

– Dans ce cas, je veux bien rester.

– Je reste aussi. Répondent les jumeaux, en chœur.

– Je vais un peu réviser avant de manger si ça ne dérange pas.

– Bien sûr, vas-y.

– Tu as besoin d'aide ? Demande le bêta.

– J'en aurai peut-être besoin alors tu peux venir.

– J'arrive.

Je souris à Ciro avant de monter dans ma chambre. Je m'installe sur mon lit avec mes cahiers et commence mes révisions. Le bac me stresse mais je sais que je peux l'avoir haut la main. Quelques minutes plus tard, le bêta entre dans ma chambre en souriant. Il vient s'installer à côté de moi et regarde ce que je suis en train de réviser.

– Tu te sens prêt pour le bac ?

– Pas entièrement. Je sais que j'ai des lacunes sur certains trucs et ça me fait peur. Si je tombe dessus au bac, je vais paniquer et je ne vais plus savoir le reste.

– Dans ce cas, laisse-moi t'aider à t'améliorer. Je sais qu'on n'a pas beaucoup de temps mais je suis sûr qu'on peut y arriver si tu me fais confiance.

– J'ai confiance en toi Ciro et ça, depuis toujours.

– Alors, on va commencer. Ça te va ?

– C'est parfait.

– Montre-moi par quoi tu veux commencer.

Je lui souris et attrape l'un de mes cahiers. Je lui montre les leçons où j'ai le plus de mal. Pendant qu'il regarde mon cahier, je le détaille de plus prêt. Je ne l'ai jamais trop regardé mais j'avoue qu'il est grave mignon. Pourquoi un homme comme lui est toujours célibataire ? C'est étonnant. Il a tout pour plaire mais il faut croire qu'il est bien seul. Pourquoi Kian n'était pas comme lui ? Ce n'est pas le moment Ruben ! Tu t'es promis de ne plus penser à lui, de ne plus parler de lui. Ce gars fait parti du passé et le restera ! Ce n'est pas lui ton futur, non, ton futur, c'est Nina.