Chapitre 5
Ω Ruben Ω
Cela fait maintenant un mois que je suis célibataire. Un mois que je me creuse la tête pour savoir si je garde le bébé ou non. Toute ma famille est derrière moi. Quoi que je choisisse, ils vont m'aider. Pour le coup, j'ai extrêmement de chance. Ils auraient pu réagir comme Kian. En parlant de lui, il m'a viré de ses amis facebook et a bloqué mon numéro. C'est encore plus clair maintenant, il ne veut vraiment plus de moi. Il faut que je me fasse une raison, il ne reviendra pas. Et pour dire vrai, je ne veux même pas qu'il revienne. Il m'a beaucoup trop fait de peine. Bon, Kian n'est plus mon problème. Je dois savoir quoi faire avec mon bébé.
J'ai parlé avec différentes personnes sur un groupe sur facebook. Il s'agit de personnes qui ont été violées, comme moi. Certaines, ou certains, se sont retrouvés enceints. Ils m'aident beaucoup mais au final, la décision me revient. Ils ne peuvent pas choisir à ma place ou m'imposer quelque chose. Après, au fond de moi, je pense connaitre la réponse. Je pense que je l'ai su directement mais j'avais besoin d'un temps pour l'admettre. C'est pourquoi, je vais voir mes parents, Aeson, Kira et Ciro. On est le week-end et le meilleur ami de mon frère est venu. Ils sont tous dans le salon. Je pars m'assoir près de Ciro. Il ne reste plus que cette place de libre.
– J'ai pris ma décision. Je suis certain de ce que je veux.
– On t'écoute. M'encourage mon père.
– Mais sache qu'on sera là pour toi. Tous autant qu'on est. Ajoute ma mère.
– Merci. Alors, j'ai longuement réfléchi. Je me suis trituré l'esprit pendant des jours. Je pesais le pour et le contre et j'en ai conclu que... Je vais le garder.
– Dans ce cas, je veux que tu continues tes cours à la maison. Tu ne vas pas à l'université. Ça sera compliqué à gérer. Dit ma mère.
– Je pensais faire cela. Je sais que ça va être compliqué mais de toutes manière, je n'ai pas la force pour aller à l'université. Et ça, même si je ne garde pas le bébé.
– On va chercher pour trouver des profs qui t'aideront pour passer les diplômes que tu souhaites.
– J'espère qu'on trouvera. Tu en penses quoi Aeson ?
– Tu sais très bien que je vais te soutenir. Si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis là.
– Et c'est pareil pour moi. Ajoute Ciro en souriant.
– Merci beaucoup.
Je souris au bêta. Il est vraiment adorable avec moi. Je sais que rien ne sera facile. Que je vais devoir suivre mes cours à domicile tout en m'occupant de mon bébé. Mais je peux compter sur ma famille. Je ne suis pas seul. Le temps passe et je vais faire les quelques devoirs que j'ai mais j'ai besoin d'aide pour certains trucs.
– Ciro ?
– Oui ?
– Tu peux m'aider à faire mes maths ? Je ne comprends pas très bien certains trucs.
– Oui, si tu veux.
Le bêta me sourit et je le lui rends. On va donc dans la cuisine. On s'installe autour de l'ilot central et je sors mon cahier d'exercices et celui de cours ainsi que mon manuel. Quand mes profs viennent, on va toujours dans la salle à manger mais vu qu'il y a du monde, j'ai posé mes affaires dans la cuisine. J'aurais pu demander de l'aide à mon frère mais j'ai besoin de la présence de Ciro. Ça m'apaise. Psychologiquement, je suis encore fragile. Le bêta m'explique comment faire mes exercices et je comprends assez rapidement. Il sait très bien expliquer.
– Merci beaucoup de m'aider.
– C'est normal. Et puis, comme je te l'ai déjà dit, tu peux compter sur moi.
– Tu crois que je vais y arriver ?
– Mais oui, tu as très bien compris donc il ne devrait pas y avoir de problème.
– Je ne parle pas des maths. Je parle d'élever mon bébé.
– Ça ne sera pas facile pour toi mais tu es entouré. On est tous là pour toi. Tu sais, tu es très courageux. Tout le monde n'aurait pas gardé un bébé issu d'un viol.
– Je me dis qu'il n'a rien demandé. Que ce n'est pas de sa faute si son « père » est un pur enfoiré. Il n'y est pour rien dans tout cela et je pense que si j'aurais avorté, je l'aurais regretté. Dans le fond, ça me plait bien de pouvoir élever cet enfant même s'il n'aura pas une deuxième figure paternelle.
– Il pourra compter sur Aeson et moi. Il en aura deux pour le prix d'un.
– Je sais mais ce n'est pas pareil.
– Je comprends. Mais je suis sûr qu'il vivra dans une famille heureuse. Il sera aimé ce bébé.
– Je vais tout faire pour. J'espère juste qu'il ne ressemblera pas à ce connard parce que je ne suis pas sûr que je vais apprécier. Évidemment que je l'aimerais quand même mais voir le visage de ce type tous les jours sera compliqué.
– Je sais mais je suis persuadé qu'il va te ressembler.
– Merci de me rassurer.
– Arrête de me remercier tout le temps.
– Je n'y peux rien. Je peux te demander un service, encore ?
– Évidemment.
– J'ai extrêmement de mal à dormir alors d'habitude, j'ai une veilleuse mais je me disais que... Que... Non rien, c'est débile.
– Non, vas-y. Demande-moi.
– J'aurais voulu que tu viennes dormir avec moi pour me rassurer.
– Avec plaisir. Et puis, ce n'est pas comme si on n'avait jamais dormi ensemble.
– Merci beaucoup Ciro.
– Qu'est-ce que j'ai dit ?
– D'arrêter de te remercier mais je n'y peux rien.
Le bêta me sourit avant de m'embrasser la joue. On a souvent dormi ensemble donc on n'est pas gêné et puis je me sens moins mal à l'aise de dormir avec Ciro que de dormir avec mon frère. Allez comprendre la logique. On termine mes devoirs avant de retourner voir ma famille. On s'installe sur le canapé tout en discutant avec les autres.
– Ça va ? Demande Aeson.
– Oui, ne t'en fais pas.
– Tu sais que si tu as besoin, je suis là.
– Je sais Aeson, je sais.
Mon frère me sourit et je le lui rends. Il cherche son âme sœur depuis tellement longtemps. Il a du courage. J'aurais déjà perdu espoir. Je suis sûr qu'il rendra heureux son oméga. Ils auront une belle vie ensemble. Mais maintenant que j'y pense, qui voudra bien de moi ? Qui voudra d'un oméga qui s'est fait violer pendant ses chaleurs et qui a un enfant ? Qui voudra assumer l'enfant d'un violeur ? Personne. Ou du moins très peu de personnes. Je baisse la tête avant de me lever pour aller dans ma chambre. Je veux être seul. J'entre dans la pièce et je ne prévois pas que mon frère m'est suivi. Il ferme la porte derrière lui.
– Qu'est-ce qui ne va pas ?
– Je viens de me rendre compte que personne ne voudra de moi.
– Ne dis pas ça. Je suis certain qu'il y a quelqu'un fait pour toi.
– Tu crois vraiment qu'un mec va s'amuser à élever l'enfant d'un violeur ? Que cette personne voudra d'un oméga qui s'est fait violer lors de ses chaleurs ? Beaucoup vont réagir comme Kian et ça que ce soit des alphas ou des bêtas.
– Ruben, je sais que tu n'y crois pas mais moi si. Je suis persuadé que quelqu'un est fait pour toi et qui sera prêt à élever ton enfant comme s'il était le tiens.
– Je l'espère tellement mais je n'y crois tellement pas.
– Tu finiras par y croire.
– Hum...
– Tu veux rester seul ?
– Oui, s'il te plait.
– Je te laisse et vais rassurer Ciro.
– Pourquoi tu le rassurerais ?
– Il est inquiet. Il t'a vu partir en baissant la tête. Tu ne t'en rends pas compte mais Ciro est toujours en train de regarder si tout va bien pour toi. Tu comptes beaucoup pour lui.
– Il a toujours été adorable avec moi.
Aeson sourit avant de m'embrasser la joue et de partir de ma chambre. Il ferme la porte derrière lui et je m'allonge sur mon lit. Est-ce qu'il a raison ? Est-ce qu'il y a une personne faite pour moi, qui acceptera mon enfant ? J'espère tellement qu'il ait raison. Je soupire et sens les larmes couler. Pourquoi toute ma vie s'est écroulée ? Pourquoi mes chaleurs sont arrivées en avance ? Ça ne peut pas être le fait d'avoir trouvé mon âme sœur. Je l'aurais senti alors que là, c'était juste mes chaleurs « normales ». Je ne regrette pas d'avoir pris la décision de garder l'enfant car au fond, j'ai envie de le voir grandir. Mais ça va compliquer ma recherche de l'amour. Il ne faudra pas que je pense qu'à moi mais à mon bébé aussi. Je finis par m'endormir.
Vingt minutes plus tard, je me réveille. Quelqu'un a mis une couverture sur moi. Je souris de l'attention. Ça fait plaisir quand quelqu'un prend soin de vous. Je m'étire avant de me lever. Je sors de ma chambre et rejoins ma famille dans le salon. Ciro me sourit et je le lui rends. On me demande si j'ai bien dormi et je réponds par la positive. Je vais, ensuite, m'assoir près du bêta.
– Qui a mis une couverture sur moi ?
– C'est moi. Avoue Ciro.
– Merci. Je n'ai pas eu froid.
– De rien, c'est normal.
Je lui souris. J'espère trouver quelqu'un d'aussi adorable que lui. Quelqu'un qui saura prendre soin de moi et de mon enfant. Je sais que ça sera compliqué de trouver cette personne et que je n'y crois pas mais j'ai quand même un petit espoir. On ne sait pas ce que le destin nous réserve. J'espère sincèrement que j'aurai une meilleure vie que celle que j'ai eu avec Kian. Ok, au début, on s'aimait. On était vraiment très proches mais comme je l'ai déjà dit, on s'est éloigné. Enfin, il s'est éloigné.
Je ne sais pas depuis quand ça a dérapé dans notre relation. Ai-je fait quelque chose de mal ? Étais-je un mauvais oméga ? Étais-je trop collant ? Mais pour le coup, au début de notre relation, il me donnait toute l'attention que je voulais. Puis est venu un moment où je devais sans cesse aller vers lui pour qu'il me prenne dans ses bras. J'ai toujours besoin d'attention, comme pratiquement tous les omégas, mais je crois qu'il l'a vite oublié. Il faut vraiment que j'arrête de penser à mon ancienne relation. Kian ne reviendra pas et même s'il le faisait, je l'enverrais chier.
– Tu m'écoutes ?
– Pardon Ciro. Tu disais ?
– Ça te dit de faire une sortie rien que tous les deux samedi soir ? On pourrait aller au bowling ou faire un billard. Tu en penses quoi ?
– Je ne sais pas trop...
– Ça te changerait les idées pourtant.
– Ruben, tu devrais accepter. Et puis, ce n'est pas comme si Ciro allait te laisser. Le connaissant, il ne va pas te laisser. Intervient mon frère.
– Bon, d'accord. On se fera un bowling.
– Génial !
– Tu crois que c'est raisonnable ? Tu es enceint.
– Je sais maman mais les boules de bowling ne sont pas trop lourdes. Et puis, je suis au début de ma grossesse donc ça devrait aller.
– Et puis, si je vois qu'il ne va pas bien ou qu'il est fatigué, on rentrera.
– Merci Ciro. Dans ce cas, profitez bien de votre soirée.
Ma mère sourit et je le lui rends. Ciro a raison, ça va me faire du bien de sortir un peu. Et puis, je pourrai que m'amuser avec le bêta. On se faisait souvent des soirées bowling mais depuis que je suis avec Kian, on a arrêté. Ou du moins, on en faisait mais on n'était pas que tous les deux. Je trouvais ça dommage. J'aime bien être en compagnie de Ciro. Cette soirée va me rappeler de très bons souvenirs. J'ai de la chance d'avoir un ami comme lui. Il est toujours là quand j'en ai besoin. Merci infiniment Ciro.
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