Chapitre 4
Ω Ruben Ω
J'ai rendez-vous chez le médecin pour qu'il me donne mes analyses. J'ai dû passer quelques examens pour voir si tout allait bien. Kian n'est toujours pas au courant pour le viol. Je n'ai toujours pas le courage de le lui dire. Mais au moins, je peux compter sur ma famille et Ciro. Il est tellement adorable avec moi. Je me demande qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour qu'il soit ainsi avec moi. Je n'attends que quelques secondes avant que mon médecin n'arrive. Je le suis dans son bureau et m'assois en face de lui.
– Après analyse de tous les examens que vous avez passés, je peux vous dire que physiquement, vous allez très bien. Néanmoins, je dois vous parler de quelque chose de très important.
– Je vous écoute.
– Ça va être un choc pour vous. Avec l'échographie qu'on vous a faite et la prise de sang, on a remarqué que vous êtes enceint. Je ne veux pas vous alarmer mais vous êtes enceint d'un mois et demi, ce qui correspond avec votre viol. Après, le bébé est peut-être de votre compagnon. On pourra faire un test ADN si vous le souhaitez mais...
– Le bébé est forcément du violeur. Je... Je ne devrais peut-être pas vous dire ça car après tout, vous êtes mon médecin mais on n'a rien fait avec Kian depuis mes dernières chaleurs. Enfin, les avants dernières.
– D'accord. Dans ce cas, je vais vous donner des brochures sur l'avortement. Vous avez jusqu'à votre quatorze semaines de grossesse pour vous décider. C'est à vous de décider quoi faire.
– Merci.
Le médecin me laisse partir. Alors comme ça ce connard m'a fait un gosse ? J'ai dix-sept ans putain de merde ! Comment voulez-vous que j'élève un enfant ? Je suis encore au lycée ! Mais dans un sens, ce bébé n'a rien demandé. Ce n'est pas de sa faute. Je crois que le moment de tout dire à Kian est arrivé. Je décide donc de prendre le bus direction Los Angeles. Je préviens mes parents de mon départ sans mentionner le bébé. Une fois au bon endroit, je sonne à la porte de Kian. Il vient m'ouvrir et me sourit avant de m'embrasser. Je redoute tellement sa réaction mais je n'ai plus le choix. On part s'installer sur son canapé.
– Je ne savais pas que tu devais venir.
– Ce n'était pas prévu mais je dois te parler.
– Je t'écoute.
– Tu te souviens de mon agression ?
– Oui...
– En fait, je ne t'ai pas tout dit. Je venais à ton université pour t'annoncer que j'allais poursuivre mes études, ici, à Los Angeles. Mais mes chaleurs se sont déclenchées. Je n'ai pas eu le temps de m'enfuir qu'un alpha est arrivé. Il... Je me suis fait violer Kian et j'ai appris aujourd'hui que j'étais enceint de ce connard. Je suis désolé de te l'avoir caché mais...
– Tu es irresponsable !
– Q-quoi ?!
– Combien de fois devrais-je te dire que tu dois faire attention ?! Tu es complètement inconscient !! Tu es l'unique responsable !
– Tu te fous de ma gueule j'espère ?!
– Non ! C'est inconscient de sortir lors de ses chaleurs !!
– Mais je devais les avoir que le lendemain soir ! Comment peux-tu me dire cela ?! Je me suis fait violer putain de merde ! Tu crois que c'est facile pour moi ?!
– Oui, tu t'es fait violer mais c'est de ta faute ! Je me casse et quand je reviens, je ne veux plus te voir ! C'est fini Ruben ! Au revoir !
– Alors tu me quittes ?! J'ai besoin de soutien !
– Il fallait réfléchir à deux fois avant de sortir.
Il se lève et part en claquant la porte. Non mais je rêve !! Je sens mes larmes couler le long de mes joues. En l'espace de quelques minutes, je viens de tout perdre... Qu'est-ce que j'ai fait pour que le sort s'acharne sur moi ? J'essuie mes larmes avec rage avant de partir de cet endroit. Je ne manque pas de prendre toutes mes affaires. Je regarde la lampe de l'entrée et décide de la prendre pour l'exploser au sol. Il aime énormément cette lampe.
– Voici mon cadeau connard.
Je pars en claquant la porte et sors de l'immeuble. Je n'ai pas envie de rentrer tout de suite. J'ai juste besoin de réconfort. Et les deux personnes capables de cela sont dans cette ville. Je me dirige donc vers l'appartement de mon frère et de Ciro. J'arrive assez rapidement. Je suis toujours en pleurs. Je sonne à leur porte et c'est le bêta qui vient m'ouvrir. Quand il me voit, il me prend directement dans ses bras. Il me prend mon sac des mains et le pose à l'entrée avant de nous diriger vers le salon. Il nous y assoit et me laisse pleurer jusqu'à ce que j'aie assez de courage pour parler. Je me défais de son étreinte pour le regarder.
– Je suis allé chez le médecin et il m'a appris que j'étais enceint. Je suis allé voir Kian et je lui ai tout raconté.
– Q-quoi ? Kian l'a mal pris ?
– Il l'a très mal pris. En même temps ce n'est pas lui le père. Et il m'a dit des horreurs.
– Tu es sûr que ce n'est pas lui ?
– On n'a rien fait depuis mes dernières chaleurs avant le viol. Alors oui, il n'est pas le père... Il m'a dit que j'étais inconscient et que c'était de ma faute. Que je n'avais pas à sortir alors que j'avais mes chaleurs. Il n'a rien voulu comprendre et m'a quitté avant de se barrer.
– Quel connard ! Ce n'est en rien ta faute. Tes chaleurs devaient arrivées que le lendemain. Tu n'as rien à te reprocher. Et pour le bébé, tu vas faire quoi ?
– Je n'en sais rien. Je suis complètement paumé et je me sens impuissant. Je... Je veux juste pleurer pour le moment.
– Alors pleures.
Ciro m'ouvre ses bras et je m'y blottis. Je me suis toujours senti bien dans ses bras. Je laisse les larmes couler. Je sens mon ami tendu. Il est en colère, ça se sent mais il ne montre rien. Il se contente de me tenir contre lui. Pourquoi est-il aussi adorable avec moi ? Mais après tout, je ne vais pas me plaindre. Les minutes passent et mon frère arrive. Il comprend directement que quelque chose est arrivé quand il me voit dans les bras de son meilleur ami. Ciro lui explique, avec mon accord, ce qui s'est passé. Je ne me sens pas capable de le faire. Je suis épuisé à cause de mes pleurs.
– Si je croise ce connard, il a intérêt à courir vite !
– Occupe-toi de Ruben, j'ai besoin de prendre l'air.
– Ciro, tu vas bien ? Demandé-je.
– J'ai juste besoin de prendre l'air. Je reviens vite.
Il me sourit avant de sortir. Aeson prend donc sa place. Je me blottis contre mon frère qui me berce. Que ferais-je sans eux ? Ils m'apportent tellement de choses. Je sais que je pourrai toujours compter sur eux. Mais bon, je pensais pouvoir compter sur Kian et au final, pas du tout. Après, je craignais sa réaction alors que ce n'était pas le cas pour mon frère et Ciro. Je n'ai jamais vraiment su si je pouvais compter sur mon ex. Mon ex, ça fait bizarre de dire cela pourtant c'est la vérité...
ß Ciro ß
Je sais que Ruben a besoin de nous deux mais je dois vraiment partir pour m'aérer l'esprit. Kian est vraiment un enfoiré ! Comment peut-il faire cela à Ruben ? Cet oméga adorable qui demande juste du réconfort. Il me dégoute ! Je ne l'aimais pas trop avant mais maintenant, je le déteste. Sans m'en rendre compte, j'arrive devant l'immeuble de ce connard. Je fais quoi ? Je monte ? Je reste là ? Je ne sais pas quoi faire mais mon cerveau me pousse à entrer dans l'immeuble. Je connais le code vu que j'ai déjà emmené Ruben ici. Dire que je le laissais avec ce gros con. J'arrive devant sa porte et sonne. Je ne sais pas s'il est rentré mais je vais vite le savoir. La porte s'ouvre sur l'alpha. Il soupire et je force l'entrée. Je ferme la porte pour ne pas que des oreilles indiscrètes n'entendent. Il marche jusqu'à son salon où il s'assoit sur le canapé. Je reste débout, devant lui, en croisant les bras.
– Tu fous quoi ici ? Je ne t'ai pas invité à ce que je sache.
– Je suis là pour Ruben.
– Le fameux Ruben. Tu es content maintenant ? Tu as le champ libre ! Tu peux l'avoir ! Je te le laisse je n'en veux plus de toute façon !
– Tu es vraiment le pire des connards ! Comment peux-tu en avoir rien à foutre ? Tu ne l'aimais pas ou quoi ?!
– Si, je l'aimais mais pas autant que toi tu l'aimes ! Je ne suis pas aveugle Ciro ! Personne ne le voit mais moi, si ! Garde ton inconscient pour toi ! Je n'en veux plus !
– Espèce de gros con ! Alors pour toi, c'est de sa faute ?!
– Oui ! Il n'avait qu'à pas sortir alors qu'il avait ses chaleurs !
– Mais putain il devait les avoir le lendemain ! Tu ne comprends pas ça ?!
– Je vois surtout qu'il voulait se faire baiser. Et maintenant, il va avoir un gosse. Je ne le félicite pas.
– Ce n'est pas possible d'être aussi con ! Je savais bien que tu ne traitais pas Ruben comme il le mérite. Il avait besoin que tu lui montres qu'il pouvait compter sur toi. Tu aurais dû plus lui montrait que tu l'aimais. Mais toi, tu préférais t'éloigner. Même si tu es un gros con, j'espère que tu trouveras quelqu'un qui saura te changer en bien.
Je lui lance un regard noir avant de faire demi tout. Ça ne sert à rien de parler avec lui. Il ne veut rien comprendre. Il ne voit pas qu'il agit comme un pauvre con. Je souffle et m'apprête à sortir quand l'autre con dit une dernière phrase.
– Maintenant tu as le champ libre pour baiser la salope qu'est Ruben !
Si je ne me retenais pas, je lui aurais cassé la gueule ! Je sors en claquant la porte. Une fois dans le couloir, je frappe contre le mur en face. Putain ça fait un mal de chien ! Je secoue ma main avant de sortir de cet immeuble. Je rentre chez moi où je vois les deux frères dans les bras l'un de l'autre. Quand Ruben me voit, il se lève et vient prendre ma main.
– Mais qu'est-ce que tu as fait ?!
– À défaut de ne pas pouvoir frapper ce connard, j'ai frappé un mur.
– Tu saignes, viens, je vais te soigner.
– C'est plus toi qui as besoin d'aide.
– On s'occupe de moi après.
Je n'ajoute rien alors que l'oméga me traine vers la salle de bain. Je vois le regard amusé d'Aeson. Qu'est-ce qui l'amuse lui encore ? Parfois, je ne comprends pas mon meilleur ami. Ruben prend tout ce dont il a besoin dans l'armoire à pharmacie et commence à me soigner. Je grimace car ça fait un peu mal. J'arrive à bien bouger mes doigts donc ce n'est pas cassé. Pendant ce temps, je détaille le bel oméga. Comment Kian peut le laisser ? Il est tellement merveilleux et magnifique. Je donnerais tout pour être son petit ami.
– Voilà, c'est fait. Me dit-il en souriant.
– Merci. Ruben ?
– Oui ?
– Tu as le droit de ne pas aller bien après tout ce qu'il t'est arrivé. Tu as le droit de lâcher et de pleurer. Aeson et moi sommes là pour te soutenir. Repose-toi sur nous. Ne joue pas au mec fort alors que tu es détruit. Ce n'est pas une honte d'aller mal.
– Ma vie est foutue.
Et là, il fond, une nouvelle, fois en larmes. Je le serre contre moi tout en le rassurant. J'ai bien vu qu'il voulait juste faire bonne figure alors qu'il n'est vraiment pas bien. Qui pourrait aller bien après cela ? Je te promets de te redonner le sourire même si je dois souffrir de mon amour à sens unique. Tu es tout pour moi Ruben même si tu ne le sais pas. Je ne te lâcherai jamais.
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