Chapitre 3
Ω Ruben Ω
J'ai une grosse surprise pour Kian. C'est pour cela que je suis à Los Angeles. Enfin, j'y suis depuis la veille mais il n'est pas au courant. Je dors chez mon frère. Je suis en chemin pour aller voir Kian devant son université. J'espère que ma surprise lui plaira. Ça nous permettra d'être plus proche. J'ai vraiment l'impression qu'il s'éloigne de plus en plus de moi alors j'ai l'espoir que cela change. Avec l'accord de mes parents, je vais poursuivre mes études à Los Angeles. J'ai prévu depuis bien longtemps de venir faire mes études ici. Mais maintenant, c'est officiel. Mes parents avaient quand même peur pour moi. À Los Angeles il y a plus de monde donc plus d'alphas. Mais je ne risque rien, je ne sors pas pendant mes chaleurs et Aeson restera avec moi quand je sortirai. C'était mes deux seuls arguments. Et ils ont fonctionné. Mes parents ont accepté et je vais pouvoir vivre avec Aeson. Mon frère et Ciro sont déjà au courant de ma venue. Je n'ai plus qu'à l'annoncer à mon copain.
Comme je le disais, je suis sur le chemin pour rejoindre mon copain devant son université. Il n'est même pas au courant que je suis ici. Il va avoir une double surprise. D'un seul coup, je me sens tout bizarre. J'ai hyper chaud. J'ai de la fièvre et je suis en sueur. Ne me dites pas que ces maudites chaleurs ont décidé de débarquer ?! Je devais les avoir que demain soir et non maintenant ! Mais vu comment je me sens, il n'y a aucun doute, j'entre dans ma période. Je ne sais pas quoi faire. Je suis seul, dans une rue. Il n'y a vraiment personne autour de moi. Même pas un chat. Je suis encore moins rassuré quand je vois un gars s'approcher dangereusement de moi. Vu sa corpulence et son odeur, il s'agit d'un alpha. Je déglutis. J'aimerais partir mais il me paralyse avec ses phéromones. Une fois près de moi, il me plaque contre un mur.
– Bonjour bel oméga. Tu sais que ce n'est pas prudent de trainer dans les rues dans ton état ? Dommage que tu ne le savais pas avant.
L'alpha m'agrippe, me jette sur le sol et se positionne au-dessus de moi. La peur s'empare encore plus de moi. Je sens ses mains se faufiler sous mon haut. J'essaie de bouger mais c'est impossible. Mes vêtements se font déchirer et c'est là que je trouve la force de crier mais mon agresseur prend un objet lourd qui trainait sur le sol et m'assomme avec. Puis, plus rien. C'est le trou noir. Je ne sais pas ce qu'il se passe même si je sais très bien ce que ce connard me fait.
Je me réveille à l'hôpital. Il y a une femme qui est là ainsi qu'un médecin. Je suis complétement perdu mais ce qu'il s'est passé me revient en mémoire. Les larmes commencent à couler. J'ai mal au crâne et mon corps me fait mal. Je veux qu'Aeson soit là. Je veux qu'il me rassure.
– Bonjour monsieur Capps, je suis le docteur Lurns. Je vais vous expliquer ce qu'il s'est passé et ce que vous avez. Mais avant, voici madame Smith, c'est elle qui vous a vu une fois l'agresseur parti. Des policiers viendront vous voir dans quelques minutes.
– Je suis soulagée que vous n'ayez rien. Je rentrais du travail quand je vous ai vu. J'espère que ça ira pour vous. Je vais vous laisser.
– Merci madame.
– J'aurais aimé arriver plus tôt.
La femme soupire avant de me saluer et de partir. Au moins, elle ne m'a pas laissé crever dans la rue. Pas comme ce type. Mon regard croise celui du médecin. Il s'approche de moi avant de commencer à parler. J'ai très peur de ce qu'il va me dire.
– Comme vous l'auriez deviné, vous avez subi une agression. Vous avez eu besoin de quelques points de suture sur le dessus du crâne. Vous avez beaucoup de bleus sur tout le corps et des griffures. Vous étiez en chaleurs alors on vous a donné des médicaments pour les arrêter. C'était mieux pour vous. Un examen complémentaire a permis de déterminer que vous avez été violé par votre agresseur. On va vous garder en observation toute la nuit et si tout va bien, vous sortirez demain matin. Si vous avez mal quelque part, faites le moi savoir. Vous avez des questions ?
– Juste une qui n'a aucun rapport avec mes blessures.
– Je vous écoute.
– Est-ce que vous savez combien de temps je suis resté dans cette rue ?
– La femme qui a appelé les urgences a vu votre agresseur partir en courant.
– D'accord. Merci.
Le médecin me sourit chaleureusement avant de partir. Une fois seul, je pleure toutes les larmes de mon corps. Je n'aurai pas le courage de le dire à Kian. Du moins, pas pour le moment. C'est indéniable que je me suis fait agresser mais il n'a pas à savoir pour le viol. Pas pour le moment. Je n'aurai pas peur de le dire à mon frère et à Ciro car je sais qu'ils vont me soutenir. Tout comme mes parents. Je ne vois pas mon frère entrer tellement je pleure. Il ne dit rien et vient se jeter dans mes bras.
– Putain Ruben, qu'est-ce qu'il s'est passé ?
– Je... Un connard m'a violé et m'a laissé comme une merde dans la rue... Je suis désolé Aeson. Mes chaleurs devaient arriver que demain soir je...
– Ce n'est pas de ta faute Ruben. C'est uniquement celle de ce fils de pute. Tu as vu son visage ?
– O-oui.
– Bien comme ça tu pourras faire un portrait-robot de ton agresseur. Ça va toi ?
– Ça va comme un mec qui vient de se faire violer. Je... J'ai peur de la réaction de Kian...
– Question conne, désolé. Tu n'es pas obligé de le lui dire pour le moment. Tu peux juste dire que tu t'es fait agresser sans pour autant lui dire pour le viol. Tu pourras lui dire quand tu auras le courage.
– Je vais faire ça. Ciro n'est pas là ?
– Disons qu'il était dans une colère folle quand je lui ai dit donc il est parti courir. Il viendra après.
– D'accord. Tu restes avec moi ?
– Je ne bouge pas.
– M-merci.
Mon frère me sourit tendrement avant de venir s'assoir à mes côtés. Je me blottis contre lui. Je m'accroche désespérément à son haut. J'ai tellement peur que le gars revienne. Pourquoi il a fallu que ça tombe sur moi ? Pourquoi, la seule fois où je décide de sortir la veille de mes chaleurs, elles arrivent plus tôt ? J'ai fait quoi pour mériter ça ? Je ne cesse de pleurer en silence. Je vais avoir peur de sortir tout seul maintenant. Mes parents voudront que je reste à Pasadena et je les comprends. Je pense que je vais faire ça. Je me sentirai mieux ou alors, Aeson ou Ciro devront faire les chauffeurs. Je verrai bien le moment venu, j'ai d'autres choses à penser. La porte s'ouvre sur Ciro. Aeson lui laisse la place et il vient me prendre dans ses bras tout en me rassurant. Ces deux-là ont toujours été là pour moi. Je sais que je pourrai toujours compter sur eux et ça me rassure. Le bêta ne dit rien et se contente de me serrer contre lui. Je le sens encore énervé mais il se contrôle. La porte s'ouvre de nouveau sur deux policiers.
– Bonjour monsieur Capps, on aurait quelques questions à vous poser seul à seul.
– Je... Je veux qu'ils restent.
– Comme vous voudrez.
– Pouvez-vous nous raconter ce qu'il s'est passé ?
Je commence donc mon récit en ajoutant ce que le médecin m'a dit. J'entends Aeson grogner et Ciro serre les points. Ils sont tous les deux debout à mes côtés. Ciro m'a lâché pour que je puisse parler aux policiers.
– Très bien. Pouvez-vous nous décrire votre agresseur ?
– Il était grand. C'était un alpha. Il avait des cheveux blonds. Ses yeux étaient marrons il me semble. Je me souviens d'avoir vu un tatouage dans son cou juste avant qu'il ne m'assomme. C'était un dragon.
– D'accord. Vous pouvez aider mon collègue à dresser un portrait-robot ?
– Oui.
L'autre policier s'approche avec un ordinateur portable dans les mains. Il commence son portrait et je l'aide comme je peux. Les minutes passent et je me sens effrayé quand je vois le résultat.
– On... On dirait lui. J'ai l'impression de le revoir...
– Vous êtes sûr ?
– Sûr et certain.
– Merci, grâce à vous, on pourra le retrouver rapidement. On va déjà faire une reconnaissance faciale avec notre base de données pour voir s'il a déjà été arrêté. On viendra vers vous quand on aura du nouveau. Reposez-vous et restez au calme. On se charge du reste.
– Merci beaucoup.
Les policiers nous saluent avant de partir. J'espère qu'ils vont l'arrêter rapidement. Imaginez, il fait cela à d'autres personnes ? Je n'ai pas envie que d'autres subissent la même chose. Même si, malheureusement, ça arrive beaucoup trop souvent. Qu'est-ce qu'il passe par la tête de ces gens ? Comment leur vienne l'idée d'agresser quelqu'un, que ce soit physiquement, mentalement ou sexuellement ? Pourquoi ils trouvent du plaisir à faire souffrir ? Il faut être sacrément dérangé pour faire ça.
– Tu veux que l'un de nous reste cette nuit ?
– O-oui... Je... Même si je suis ici, je ne suis pas rassuré. Je ne le serai pas temps qu'il est dans la nature.
– Je vais voir avec quelqu'un si c'est possible de ramener un lit de camps.
– Deux. Je reste aussi.
– Alors deux. Tu restes avec lui ? Demande Aeson à Ciro.
– Évidemment.
– Merci.
Mon frère sort de ma chambre pour aller trouver quelqu'un qui pourrait l'aider. Je me retrouve donc avec Ciro. Je le détaille discrètement. J'avais déjà remarqué qu'il était beau mais pas à ce point. À moins que je dise ça car il est sympa avec moi alors que je me sens sale et que je suis traumatisé. Est-ce que Kian aura la même réaction que lui ? Je ne sais pas pourquoi mais j'en doute.
– J'ai peur de le dire à Kian.
– Il faudra que tu lui dises même si je ne pense pas qu'il va très bien réagir. Mais tu ne peux pas lui cacher cela. Tu n'es pas obligé de le faire aujourd'hui ou demain mais il faudra quand même que tu lui en parles.
– Je sais... Aeson m'a dit la même chose. Quelqu'un l'a prévenu ?
– Aeson lui a envoyé un message pour lui dire que tu étais à l'hôpital. Je ne sais pas s'il a répondu.
– On verra bien s'il débarque.
– Tu crois qu'il ne viendra pas ?
– Je ne sais pas. Il est distant en ce moment. J'étais content d'aller le voir pour lui dire que j'allais venir faire mes études ici. J'espérais qu'on se rapproche mais je pense retourner à Pasadena.
– Si tu te sens mieux là-bas, alors retourne chez tes parents.
– Merci de toujours m'écouter et de me rassurer.
– C'est normal. Tu es mon ami. Je ne vais pas te laisser. Je serai toujours là pour toi.
– Merci encore Ciro.
Le meilleur ami de mon frère me sourit et Kian arrive. Je sens Ciro se tendre et il sort de la chambre pour nous laisser. Je lui explique que je me suis fais agresser sans mentionner mon viol. Je n'en ai pas le courage pour le moment. Il me prend dans ses bras et me rassure comme il peut. Ça marche moins qu'avec Ciro et Aeson. Les deux garçons reviennent avec deux lits de camps. Mon copain ne cherche pas à vouloir dormir ici et part au bout d'une heure sous prétexte qu'il a des devoirs à faire. C'est tout ce que ça lui fait ? Son copain se fait agresser et lui se casse faire ses devoirs ? Ok il m'a réconforté mais il ne m'a pas demandé comment je me sentais physiquement et mentalement. Comment on a pu en arriver là ? Tout allait pourtant si bien... Pourquoi il a changé comme ça ? Que s'est-il passé ? Je l'ignore...
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