Chapitre 26
ß Ciro ß
Je suis actuellement à l'agence. Je viens d'arriver. Aeson, Corey et Kelsey sont déjà là. Kira est en visite toute la journée. Je salue tout le monde avant de m'installer à mon bureau. Je suis toute la journée à l'agence. J'ai de la paperasse à faire. J'ai passé ma soirée dans les bras de Ruben. Je n'étais pas triste mais juste chambouler. Vous réagiriez comment si vos géniteurs débarquaient vingt-trois ans après vous avoir abandonné sans le moindre scrupule ? Je souffle quand je sens une présence à mes côtés, je tourne la tête pour voir mon meilleur ami.
– Ça va ? Demande-t-il.
– Ça peut aller.
– Tu es triste ?
– Non, juste chamboulé. Je n'ai même pas pleuré donc ça veut bien dire que je ne suis pas triste.
– Ça fait longtemps que tu ne pleures plus Ciro. Mais je comprends que ça te chamboule. Comment ils ont fait pour te retrouver ?
– Comme dirait Ruben, il suffit de taper mon nom sur internet.
– Ouais mais à condition de connaitre ton nom de famille. Je te rappelle que tu l'as changé quand tu t'es fait adopter.
– Ils ont dû choper l'info je ne sais où. Je suis tellement en colère contre eux. Je ne pense pas que j'aurais eu une meilleure vie avec eux mais ça me bouffe de repenser à cette histoire. J'étais tranquille pendant vingt-trois ans.
– Je comprends. Comment va Ruben ?
– Il s'est excusé alors qu'il n'a rien fait. Ça se voit qu'il essaie de me remonter le moral mais il n'y a rien à faire. Ça passera quand je serai certain qu'ils ne reviendront plus me faire chier.
– Leur parler te ferait du bien. Balance Aeson.
– Je ne pense pas.
– Au contraire. Regarde, pour Ruben, ça lui a fait du bien de parler avec Kian même s'il ne l'a pas pardonné. Je ne te demande pas de leur pardonner car c'est impossible mais au moins, écoute-les et dis-leur ce que tu penses. Vide ton sac.
– Tu as peut-être raison.
– J'ai toujours raison.
J'entends Corey se foutre de la gueule de son mari. Aeson lui tire la langue avant de me faire une tape sur l'épaule et de rejoindre son oméga pour l'embrasser. Je pense que mon meilleur ami a raison mais je sais que je risque de leur gueuler dessus. Ce qui est tout à fait logique vu ce qu'ils m'ont fait. Je me mets au travail quand la porte de l'agence s'ouvre. Je lève la tête et tombe sur Henri et Joanna, mes géniteurs. Je souffle fortement.
– Qu'est-ce que vous foutez là ?
– On aimerait te parler. Répond Henri.
– Je n'ai pas...
– Ciro, pense à ce que je t'ai dit. Intervient Aeson.
Je soupire et me résous à accepter de leur parler. Mon meilleur ami me donne ma journée afin que je puisse leur parler et rentrer chez moi pour retrouver mon oméga. Il sait très bien que je serai en colère et que j'aurais besoin des bras de Ruben pour me calmer. Je salue mes collègues et sors avec eux pour aller dans un endroit tranquille. Je n'ai pas envie de faire un scandale dans un café donc on est sur une table, dans un parc à l'abri des regards indiscrets.
– Mon meilleur ami pense que ça me ferait du bien de vous parler et de vous dire tout ce que je pense de vous. Alors, je suis là. Mais avant je voudrais savoir pourquoi vous êtes revenus dans ma vie au bout de vingt-trois ans.
– On voulait voir ce que tu étais devenu. Répond Joanna.
– Et aussi, on aimerait connaitre nos petits-enfants.
– Ils ne sont pas vos petits-enfants. Ils ne le seront jamais.
– Tu es notre fils.
– J'ai arrêté d'être votre au fils dès l'instant où vous m'avez laissé dans cet orphelinat ! J'ai attendu trois putains de jours derrière cette porte ! J'avais l'espoir que vous reveniez me chercher mais j'ai fini par comprendre que vous m'aviez abandonné ! Vous ne m'avez même pas regardé quand vous êtes partis ! Je ne comptais vraiment pas pour vous ?!
– Tu es un bêta. Balance Henri.
– Et alors ?! J'étais votre fils bordel ! Vous étiez censés m'aimer et ça peu importe mon second genre !
– On est tous les deux des alphas. Pourquoi avions-nous conçu un bêta ? Dit froidement Joanna.
– Un bêta qui est avec un oméga. Tu l'as marqué. Vous êtes mariés à en croire ton alliance et tu lui as fait des gosses !
– Vous vivez dans quelle époque pour penser que les alphas doivent être avec des alphas, les bêtas avec les bêtas et les omégas avec les omégas ? Je suis avec un oméga, oui et on est âmes sœurs.
– Il va te tromper. Les omégas sont bien connus pour écarter facilement les jambes.
– Bande de connards. Vous n'avez pas de cœur. Vous m'avez abandonné sans scrupule. Vous me dites des choses horribles et vous espérez que je vous présente mes enfants ? Vous vous êtes cru où ? Je suis heureux sans vous depuis vingt-trois ans. Deux femmes alphas m'ont adopté et m'aiment pour qui je suis. Elles m'ont toujours soutenu alors que vous, vous m'avez jeté comme de la merde.
– Heureusement qu'on n'a pas élevé ta sœur alpha, Sofia comme ces deux femmes. Elle mieux élevée. Intervient Joanna.
– Je suis bien content de ne plus faire parti de votre famille. Maintenant, je vais partir et j'espère ne plus jamais vous revoir.
Je ne les laisse pas parler et je pars d'ici. Je vais récupérer ma voiture avant de rentrer chez moi. J'ai besoin des câlins de Ruben. Je suis bien trop en colère. Ils sont vraiment de gros connards. Je suis bien content de n'avoir pas été élevé par eux. Même s'ils m'ont élevé pendant cinq ans. Une fois devant chez moi, j'entre et vois Ruben en train de manger des fraises avec plein de chantilly dessus. Je souris en le voyant. Il me voit et s'arrête dans ses mouvements. Il baisse la tête, honteux. Je ris et vais près de lui pour lui donner une cuillère de son plat. Il m'embrasse chastement et on va s'assoir sur le canapé. Mes mères gardent les enfants.
– Pourquoi tu es déjà rentré ?
– Joanna et Henri ont débarqué à l'agence. Aeson m'a dit que ça me ferait du bien de leur parler. Du coup il m'a donné ma journée car il savait très bien que j'allais être encore en colère après la discussion.
– Je vois. Ils ont raconté quoi comme conneries ?
– D'après eux, je devrais être avec un ou une bêta. Je n'aurais dû ni te marquer ni faire des enfants avec toi. Ils n'ont montré aucun regret suite à mon abandon. Et j'ai aussi une sœur, une alpha. C'est sûr qu'il fallait qu'ils rectifient l'erreur d'avoir fait un bêta. Et d'après eux, ils l'ont élevé dans leur état d'esprit. J'espère ne jamais la rencontrer.
– Ils sont toujours aussi cons à ce que je vois. Ils t'ont clairement dit pourquoi ils étaient là ?
– Ils voulaient voir ce que j'étais devenu et ils veulent connaitre leurs petits-enfants. Sauf qu'ils n'en n'ont pas. Les grands-parents des enfants sont mes mères et tes parents. En plus ils osent dire que je suis leur fils et ensuite, c'est limite s'ils ne m'insultent pas.
– Ils ont un sacré culot.
– Je ne te le fais pas dire.
Je soupire et pose ma tête sur l'épaule de mon mari. Il me caresse le dos et je me calme un peu. Je sais qu'ils vont continuer à venir me voir. Ils ne m'adresseront pas forcément la parole mais ils seront là pour essayer d'apercevoir mes enfants. J'ai peur pour eux mais aussi pour Ruben. Je me redresse pour le regarder.
– Ne sors pas seul s'il te plait.
– Ne t'en fais pas. Et puis, je ne sors jamais seul. Enfin, plus depuis bien longtemps.
– Je n'arrête pas de me dire que si j'étais un alpha, ils m'auraient gardé. Ils m'auraient élevé. J'aurais le même état d'esprit qu'eux. Je n'aurais pas la vie que j'ai maintenant. Je ne t'aurais pas toi. On ne serait pas mariés et on n'aurait pas nos enfants.
– Je pense que ça n'aurait rien changé.
– Pourquoi tu dis ça ?
– Tu serais quand même le meilleur ami d'Aeson. Il t'aurait fait voir qu'un alpha peut être avec un oméga. Il m'a raconté que tu lui avais dit que tu t'en fichais du second genre, que tes parents racontaient n'importe quoi. C'était avant ton abandon. À cet âge, tu savais déjà qu'ils racontaient de la merde. Et si ça se trouve, on aurait découvert bien avant qu'on est des âmes sœurs. Tu n'as jamais été comme eux Ciro.
– Tu n'as peut-être pas tort. Mais ma vie a été complètement différente.
– Tu leur en veux ?
– Avant, oui mais ça fait bien longtemps que c'est fini. J'ai même envie de les remercier. J'ai des parents géniaux et je ne changerais ça pour rien au monde.
– Tu as vraiment eu de la chance de tomber sur des personnes comme Anastasia et Laura.
– Je sais. Je ne les remercierai jamais assez pour ce qu'elles font pour moi.
– Tu les remercies déjà en leur offrant des petits-enfants.
– C'est vrai. Ris-je.
Je regarde Ruben avec amour. Ma vie aurait pu être complètement différente. Après, je pense qu'il a raison, rien n'aurait changé. Aeson et lui seraient quand même là. Je souris comme un débile avant de capturer les lèvres de mon mari. Dire que je ne voulais pas du tout me marier. Il faut croire que ce petit oméga sait comment me faire changer d'avis. Je suis tellement heureux avec lui. On finit par séparer nos lèvres à cause du manque de souffle.
– Je sors en ville avec Corey demain après-midi. J'en profite car je vais bientôt être coincé dans ce canapé à cause de mon ventre.
– Soyez prudents.
– Ne t'en fais pas. Et puis, on va juste prendre un café. Je ne me sens pas d'attaque pour faire les magasins. C'est histoire de prendre un peu l'air.
– D'accord mais je ne sais pas si Aeson va accepter te laisser son oméga sortir un samedi. Il veut toujours le garder pour lui.
– Aeson ne lui refuse rien et il peut bien me laisser profiter de mon meilleur ami pour un après-midi. Et puis, ce n'est pas comme si on faisait souvent ça. Il l'aura pour lui dimanche et la semaine prochaine. Il ne va pas m'emmerder l'alpha de mes deux.
– C'est vrai. Aeson t'entendrait, il t'engueulerait. Tu vas dire à Corey qu'on a trouvé le prénom pour notre fille ?
– Aeson m'aime trop pour me gueuler dessus. Je ne sais pas. Pour Liam, on n'avait rien dit. Ça dépend si tu veux qu'on le dise avant la naissance.
– C'était marrant de le cacher à tout le monde mais j'avoue que c'était très compliqué. On peut leur dire.
– D'accord, je le lui dirai surement dans ce cas. Tu vas faire quoi toi ?
– Je vais surement passer chez Aeson. Je vais lui tenir compagnie et garder les enfants.
– Ils sont en forme en ce moment. Vous n'allez pas vous ennuyer.
– On a de quoi nous occuper.
Mon oméga laisse échapper un rire avant de m'embrasser la joue. Je suis heureux qu'il ait trouvé Corey. Enfin, c'est Aeson qui l'a trouvé mais il a quelqu'un qui le comprend vraiment. Quelqu'un qui vit les mêmes choses que lui et ça, c'est important pour Ruben et je pense que ça l'est également pour Corey. Heureusement qu'ils s'entendent vraiment bien. Mais ils sont adorables tous les deux, pensent les mêmes choses, ou presque, donc ça fait qu'ils s'entendent très bien. Bon, j'avoue que Ruben est quand même beaucoup plus adorable que Corey. En même temps, ça serait bizarre que je ne trouve pas mon mari adorable en plus qu'être ultra sexy. Il ne se trouve pas forcément beau lors de ses grossesses même s'il aime être enceint. Mais moi, je le trouve encore plus beau. Il porte la vie et c'est magnifique. Enfin, Ruben est magnifique dans n'importe quelle circonstance et ça le restera. Je suis follement amoureux de lui.
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