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🌙 9. Les tourments de Slonia 🌙

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Je remonte la capuche de ma cape noire en marchant le long de la ruelle parsemée de pavées. La nuit est tombée depuis deux bonnes heures, je me suis assurée qu'un événement mondain était organisé ce soir pour me rendre à la maison sans croiser un membre de ma famille. J'avais la crainte de ne pas être capable de reproduire un portail pour me rendre à Slonia. Il faut croire que je n'ai pas totalement perdu mes facultés.

Des personnes sans abris me demandent des pièces pour assouvir leur faim, mais je n'ai rien à leur donner. Je me contente de passer devant eux, la tête baissée avec un curieux sentiment de culpabilité. Ces hommes et femmes ne viennent pas de grande famille, ils n'ont absolument rien et au sein du royaume de Slonia la popularité et la richesse est la clé du succès. J'ai appris que les humains vivaient comme cela auparavant avant que le système de la royauté ne soit renversé un peu partout. Certains pays n'ont pas de souverain, mais un président. Cela permet au peuple d'avoir une véritable voie pour l'avenir du pays. Mais Slonia n'acceptera jamais une telle éventualité. Les traditions sont trop précieuses aux yeux des grandes familles surtout les plus influentes. Celles qui papillonnent autour de la souveraine elle-même. Eastwood, Cowbell, Brevil, Allard, Cloven, Lestar et Denholm sont les plus populaires.

Je presse le pas en direction de mon ancienne maison. Elle est tout à fait respectable, mais pas suffisamment aux yeux de mes parents. Selon mon père, grand-mère n'a pas laissé un grand héritage en dehors du salon de thé. Je trouve toujours idiot de délaisser un tel lieu uniquement par flemmardise d'en prendre soin.

J'arrive rapidement devant les vestiges de mon ancienne vie dans laquelle je n'étais pas heureuse. Je m'agenouille devant le pot de fleurs à la recherche de la clé de secours. Comme je m'y attendais, elle se trouve toujours à la même place. Ils n'ont jamais trouvé cette cachette sinon ma mère l'aurait volontairement changé de place. J'insère la clé dans la serrure tout en pénétrant dans la maison. Une odeur de plantes desséchées tourbillonne dans l'air, ce qui me donne envie de vomir. Les meubles n'ont pas changé en dehors de la commode à l'entrée. J'ignore comment ils sont parvenus à acheter un tel produit avec les dettes de mon père et les nombreux caprices de ma sœur.

Personne ne semble présent et nous ne sommes pas suffisamment riches pour avoir des domestiques. Je marche en direction de la bibliothèque dans laquelle est regroupée chaque grimoire. Il y a certainement ce que je recherche. Notre lignée n'est pas aussi ancienne que celle des Cromwell, mais j'ai bon espoir de trouver ce dont j'ai besoin. La bibliothèque est toujours aussi rayonnante malgré mon absence. Je remarque de nouveaux livres posés sur la petite table. Le seul point commun que nous ayons avec ma mère et moi est notre amour mutuel pour les livres.

Je me mets au travail parce que j'ignore combien de temps j'ai devant moi avant le retour de ma famille. Je ne suis pas prête pour une confrontation, ils n'ont certainement pas pardonné mon départ. Je me suis contentée de laisser une simple lettre et passer par la fenêtre de ma chambre avec mes maigres affaires sans me retourner. La première étagère rassemble des grimoires de cuisine, ce n'est pas ce qu'il me faut. Les ouvrages volent autour de moi afin que je puisse facilement les consulter. Debout sur l'échelle, je lis à toute vitesse les pages des grimoires avant de passer au suivant.

― En voilà une surprise.

Surprise, je détourne mon attention de la bibliothèque et lâche le grimoire que je tenais dans la main. Enveloppée dans une robe de chambre blanche, ma mère m'observe avec une étrange lueur dans les yeux.

― Tu pars comme une voleuse et revient de la même façon.

― Je ne compte pas rester.

Je reporte mon attention sur les grimoires sans adresser un regard supplémentaire à ma mère. Mon cœur bat la chamade dans ma poitrine à cause de sa présence, mais je ne dois pas me détacher de ma mission. Azriel compte sur moi, je ne peux pas l'abandonner.

― La vie auprès des humains est-elle confortable ?

Elle s'installe sur le divan en croisant les jambes en me lançant un regard. Je ressens une certaine tension comme lorsque je vivais encore dans cette maison. J'aurais aimé avoir une mère qui m'écoute au lieu de me juger constamment.

― La nourriture doit être très bonne, tu as encore pris du poids.

― Merci pour ce charmant compliment.

Il n'existe pas un moment de ma vie où je n'ai pas entendu de remarques sur mes rondeurs. Elles sont trop présentes aux yeux de ma mère et ne m'auraient jamais permis de trouver un mari convenable parce que je ne rentre pas dans le moule qu'impose la société.

― Qu'est-ce que tu fais ici ? Cela fait deux ans que nous n'avons aucune nouvelle de toi en dehors de la seule et unique lettre que nous avons reçue lors de ton installation. Tu ne te donnes même pas la peine de répondre aux courriers que nous t'adressons.

― Peut-être que je n'en ai pas envie.

Il est vrai que j'ai reçu quelques lettres durant ces deux dernières années, mais je n'ai jamais pris le temps d'ouvrir les enveloppes. Je souhaite couper contact avec ces parents qui ne m'ont jamais réellement aimé.

― Tu ne peux pas refaire surface après deux ans et fouiller dans la bibliothèque familiale pour je ne sais quelle raison ! Tu es une adulte et pourtant tu te conduis encore comme une gamine écervelée. As-tu conscience de toutes les rumeurs à ton encontre, ce n'est pas bon pour notre famille.

― Te connaissant, tu as certainement dû trouver une excellente excuse pour justifier mon absence. Ton image est sauve, félicitations maman !

― Je n'aime pas beaucoup le ton que tu emploies pour t'exprimer ! Aurais-tu oublié les bonnes manières en passant autant de temps avec ces humains ? Je ne me souviens pas d'un tel manque de respect de ta part...

Je soupire en descendant une marche de l'échelle pour lui faire face. Elle a visiblement un grand nombre de questions à me poser et des remarques philosophiques. Je croise les bras sur ma poitrine en la dévisageant. Je ne peux pas échapper à ce face à face et je ne compte pas me laisser détruire par une femme qui ne jure que par l'argent et la popularité.

― J'ai expliqué que tu étais en voyage pour des affaires personnelles et certaines personnes ont essayé de me faire cracher le morceau. Il y avait des prétendants tout à fait convenables, mais bien entendu tu n'étais pas présente pour en choisir un.

― La vie ne se résume pas au mariage, maman.

― J'ai beaucoup de mal à croire que tu es ma fille.

La colère me submerge, mais je ferme les yeux pour reprendre le contrôle de moi-même. J'ai une mission, elle est en train de me déconcentrer. Je me tourne de nouveau vers la bibliothèque à la recherche des anciens grimoires. Une personne est susceptible de me donner des réponses au sujet de la malédiction autour du sorcier. Quelque chose en moi me pousse à lui tendre la main.

Du coin de l'œil, je vois ma mère quitter le canapé pour se placer à côté de moi. Elle fronce les sourcils en me voyant explorer les vieux grimoires de la famille. Je présume qu'elle est au courant du grimoire emporté et a la crainte que je refasse la même chose.

― Que recherches-tu avec autant d'acharnement ?

― Cela ne te regarde pas.

― Ces grimoires ne t'appartiennent pas totalement, Abigail ! Je suis encore en droit de t'interdire la consultation des vieux grimoires surtout dans la situation actuelle.

Un soupir s'échappe de mes lèvres.

― Je fais des recherches sur les racines de notre famille, papa ne s'attarde jamais sur le passé alors que c'est très précieux. Je regroupe un maximum d'informations pour en découvrir plus sur notre famille et savoir de qui je tiens mon tempérament.

Ma mère roule des yeux et claque des doigts pour remettre les grimoires à leurs places respectives. Je soupire en passant une main sur mon visage. Elle ne me facilite pas la tâche et je commence à croire qu'elle me fait volontairement perdre du temps.

― En quel honneur fais-tu des recherches sur les racines de notre famille ?

― J'ai besoin de comprendre certaines choses alors laisse-moi tranquille.

― C'est trop facile de croire pouvoir fouiller dans la bibliothèque et repartir comme une voleuse.

Je hausse les épaules.

― Pourtant c'est exactement ce que je vais faire.

― Qu'ai-je fait au Ciel pour mériter une telle fille ? Je ne voulais que des enfants bienveillants et je me retrouve avec une enfant incapable d'écouter ce que sa mère lui dit. Non seulement tu pars vivre auprès de créatures inférieures, mais tu ignores ta famille en prétendant être seule au monde.

― Parce que tu m'as laissé le choix ?!

Les grimoires tourbillonnent de plus en plus vite autour de moi. Ma fureur a des conséquences sur ma magie, mais pour le moment je m'en moque. Je serre les poings en dévisageant cette femme à laquelle je me suis tant soumise en étant plus jeune. La lueur des bougies vacillent tandis que je m'avance vers ma mère.

― Je ne suis peut-être qu'une source de déception pour toi, mais tu ne vaux pas mieux à mes yeux. Je méprise celle que tu es et je te déteste du plus profond de mon cœur. Cette famille est aussi pourrie que ton cœur.

― ABIGAIL !

La porte d'entrée s'ouvre doucement, je n'ai plus le temps de sélectionner les bons grimoires. Je me contente d'en rassembler un maximum et de les rétrécir pour les glisser dans un grand sac emporté pour l'occasion. Ma mère attrape mon bras pour m'empêcher de les prendre, mais je la repousse violemment. Elle hurle des injures en m'arrachant le sac, ce qui m'énerve davantage. Une puissante vague d'énergie remonte dans mon corps et sort de mes mains pour toucher ma mère. Celle-ci est projetée contre le mur dans un horrible bruit que je préfère ignorer. Je ramasse le sac puis m'élance hors de la bibliothèque pour échapper à cette famille.

Je passe devant mon père et ma sœur dont les yeux s'écarquillent. Je ne leur laisse pas le temps de me rattraper, je me contente de courir en remettant ma capuche devant mon visage pour m'échapper de ce maudit royaume. Les tourments de Slonia sont terminés pour moi, je ne veux plus y faire face. 

13.03.2024

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