Chapitre 9
Après environ plus d'une journée de route, ils arrivèrent à destination au petit matin. Maria se gara devant le bâtiment qu'indiquait le dossier, qui était le quartier général des gardes côtes. Ils entrèrent. Un homme bronzé les accueilli avec un sourire jovial.
« Ah, bonjour ! Vous devez être du bureau spécial. Je m'appelle Jones Wall, enchanté. Nous allons travailler ensemble à partir d'aujourd'hui. »
Il donna une forte poignée de main à chacun de ses interlocuteurs. Maria interrompit cet homme un peu trop enthousiaste.
« Excusez-moi, mais nous venons de loin et aimerions nous reposer.
- Ah, bien sûr, bien sûr ! Nous vous avons réservé des chambres à l'auberge au coin de la rue, dites juste que vous venez de notre part.
- Merci. Alors nous reviendrons dans l'après-midi. »
Ils s'éclipsèrent à la-dite auberge.
Maria s'écroula sur son lit dès qu'elle mit un pied dans la chambre. Elle avait conduit pendant tout le trajet et la fatigue se faisait sentir. Sora et la blanche suivirent le mouvement, tout deux affalés sur leurs lits respectifs. Ils eurent un certain mal à dormir. L'une de peur que l'autre ne tente une bêtise. L'autre de peur de s'endormir et d'écraser sa camarade pour finir réveillé par un coup. Rien ne vaut un bon lit rien qu'à soit pour se reposer. Cependant le temps fila très vite, et l'après-midi arriva alors même qu'ils ne pensaient pas avoir dormi plus d'une heure.
Ils allèrent retrouver M.Wall, qui les reçu avec le même sourire. Il les emmena directement sur la plage la plus proche, où était amarré un bateau portant l'emblème des gardes-côtes.
« Montez, nous allons patrouiller en mer. »
Kooritsuki monta derrière Maria, loin d'être très à l'aise en bateau. C'était d'ailleurs la première fois qu'elle partait en mer. Son camarade derrière elle, qui connaissait bien ses mimiques, n'en perdit pas une miette. La blanche essaya de détourner l'attention de tous ceux qui pouvaient voir son malaise en lançant la discussion.
« Bien, à quel genre de braconniers faites-vous face pour avoir besoin du bureau d'affaires spéciales ? »
Le capitaine des gardes-côtes les emmena d'abord vers la barre avant de répondre à sa question.
« Et bien, nous avons affaire à des gens très spéciaux. Ils arrivent à nous repérer et filer à chaque fois avant qu'on puisse les aborder. Impossible de les attraper. Il n'y a qu'une seule fois où on a réussi à les coincer, sauf qu'en l'espace de quelques secondes, l'équipage s'est retrouvé assommé sans n'avoir rien vu. Ce genre de chose serait difficilement possible pour de simples braconniers. On en a donc déduit que ce n'était pas des gens normaux, ce qui pourrait expliquer la longueur d'avance qu'ils ont toujours sur nous. »
Maria acquiesça.
« En d'autres termes, il nous sera difficile de mettre un plan en place sans les avoir vu au moins une fois...
- En effet, je pense que sans connaître nos adversaires, on part avec un énorme handicap.
- Il va falloir nous armer de patience...
- Il faut trouver un moyen de s'en approcher pour comprendre comment ils arrivent à nous trouver... J'ai peut-être plusieurs suppositions. Mais à l'heure actuelle ça ne reste rien de plus, marmonna Sora.
- Autant en discuter, des fois que certaines s'avèrent juste. » répondit Kooritsuki.
Maria encouragea le vampire à continuer.
« S'ils peuvent nous trouver avant que l'on approche, en prenant en compte le fait qu'ici le vent souffle plutôt de la terre à la mer, il est fort probable que nos braconniers aient un odorat très développé. Si je suppose bien, pour les coincer contre la côte, vous deviez donc être contre le vent. Ça me paraît donc plus logique qu'il s'agisse d'un être avec un bon odorat. Viens ensuite la question de la façon dont ils se sont échappés aussi rapidement. Ça se complique un peu, car peu d'homme-bêtes le peuvent, à part les félins. Et l'eau n'est pas leur tasse de thé... Il faudrait creuser pour en apprendre plus sur eux. Mais dans tout les cas, si ont les prend à revers pour les pousser vers la côte, on devrait pouvoir les piéger. »
Kooritsuki l'écoutait avec attention. Finalement son camarade était plus futé qu'elle ne le pensait. D'après elle, son raisonnement tenait la route.
« La théorie de l'odorat est plausible, mais ça pourrait être aussi une magie de détection... Ce ne sont pas forcément des hommes-bêtes, et leur capacité de fuite ne les mène à rien en mer, intervint Maria.
- Si c'était une magie de détection, ils ne se seraient probablement pas fait coincer une fois vers la côte... Certes, leur fuite serait bien limité sur un bateau, mais pas leurs défenses, pour autant que je sache.
- Au lieu de débattre sans plus d'indices, on devrait tenter le coup pour vérifier dans un premier temps, si la théorie de l'odorat est plausible, les coupa la blanche en soupirant.
- Et si j'ai raison et qu'on se retrouve face à eux sans savoir à quoi s'attendre ? Ce n'est pas une bonne idée, lui fit remarquer son camarade.
- Quoi qu'il soit, j'ai confiance en ma capacité à m'adapter. Je trouverais un moyen d'expédier le problème rapidement, répondit-elle, pressée d'en finir avec des suppositions sans indices qui pourraient réellement les aider.
- On ne sait jamais ce que ça peut être. Si tu es prise par surprise, tu n'auras le temps de rien. Oublie cette idée.
- On verra bien quand on les aura en face de nous » dit Maria, mettant fin à la conversation.
Sora soupira sans retenue. Il aurait dû se douter que la blonde allait de nouveau être d'avis à suivre le plan de Koori. C'était souvent le cas. Pourtant, il espérait qu'elles auraient pour une fois compris que ce genre de plan était risqué.
« Dans ce cas, les prochains jours, on partira assez loin en mer pour se retrouver derrière eux et les prendre en tenaille, annonça Kooritsuki, qui avait oublié qu'elle n'était plus la chef d'équipe car Keith avait choisit Maria pour ce rôle.
- Sauf que nous ne sommes là qu'en soutien pour les gardes-côtes, et qu'ils ont leur propre trajet de patrouille. On a pas d'autre choix que de faire avec, repris Maria.
- Ben, s'ils veulent vraiment en finir rapidement, il va falloir trouver une solution à ce problème... »
Au même moment, elle s'arrêta pour poser une question au chef.
« Attendez... vos trajets sont généralement les mêmes ? Ou sont-il établis longtemps à l'avance ?
- On a quelques circuits différents, que l'on choisi en fonction de l'objectif du jour. Ces temps-ci ont va plutôt dans cette zone-là, pour essayer d'intercepter les braconniers. Ils ne sont encore jamais apparus à un endroit bien différent, vu que les baleines ne se regroupent que dans cette zone, lui répondit Jones Wall.
- Dans ce cas le problème ne peut pas venir d'une fuite d'information. Pendant quelques instants j'ai eu un doute, dit la blanche, un peu soulagée. S'il vous est possible de partir plus loin en mer tout en restant dans la zone dont vous parlez, ou légèrement derrière, les chances de coincer vos bandits seraient plus grandes. N'avez-vous pas moyen de le faire ?
- Malheureusement, les itinéraires sont arrangés de manière à déranger la faune marine le moins possible, sans parler des nombreux coraux et rochers qu'on ne voit pas forcément. On risquerait de se retrouver coincé dans un récif, voire pire.
- Je vois... Je vais donc devoir user un peu plus de ma personne pour les repérer... En revanche, si je les trouve, il vous faudra bien faire le trajet jusqu'à eux.
- Bien sûr, accepta le chef des gardes-côtes
- Si j'ai moyen de voir ou ils accostent, ça serait plus simple, mais à mon avis je ne pourrais pas les surveiller assez longtemps pour ça. On verra bien... »
Sora, avant même qu'elle ne donne une mauvaise idée, lui dit :
« De toute manière, la question ne se pose pas. Si tu te cachais dans le bateau pour suivre les trafiquants, tu te fera prendre à un moment ou à un autre. Donc si tu a un visuel, tu reviens nous en avertir.
- On avisera quand ils seront là » coupa Maria.
Le chef des gardes-côtes sembla acquiescer. De toute manière, la blanche était têtue et cela n'était pas nouveau. Elle ferait selon ce qui lui semblera être la méthode la plus rapide. Sora essayait juste de lui éviter de prendre une décision déraisonnable.
« Dans ce cas, on a plus qu'à suivre votre planning. »
Après une heure passé en mer, le vigile en haut du mât donna l'alerte.
« Bateau à bâbord ! Pas d'insigne ! »
Le chef des gardes-côtes passa immédiatement à l'action. Sans insigne, il ne pouvait s'agir que de pirates ou des braconniers.
« Allez au contact ! »
La trajectoire du bateau changea, pour se diriger à bâbord. Maria rejoignit le reste de la troupe sur le pont au pas de course.
« Finalement il semblerait que l'on n'ait pas à faire des recherches très poussées.
- Ben tant mieux » répondit Sora qui arriva le dernier sur le pont.
Le navire suspect changea de cap et prit la fuite. La poursuite s'engagea, mais le capitaine avait le visage fermé.
« Notre bateau ne peut pas rivaliser contre le leur, fait pour la vitesse. C'est également pour cela qu'ils nous échappent à chaque fois.
- Si on ne peut même plus donner aux garde-côtes les moyens de poursuivre les trafiquants c'est que le pays va mal, marmonna Kooritsuki d'un air maussade, et soupira avant de reprendre. Je peux essayer de les rattraper discrètement. Avec un peu de chance, en les suivant j'aurais des informations sur eux et leur planque.
- C'est trop risqué, intervint Maria. Il faudrait que nous ayons tous un moyen de les aborder...
- Si la demoiselle arrive à se faufiler dans la cale pour s'occuper des rameurs, alors nous pouvons les rattraper. Il n'y a presque pas de vent.
- Si je me change en mouette je ne devrais pas trop attirer leur attention. Je me poserais discrètement pour prendre une forme plus petite et descendre à la cale dans ce cas. »
Sora n'était pas du tout pour ce plan, car si cela ne se passait pas bien, elle n'aurait aucun secours. D'un autre côté, c'était une occasion en or pour aborder le navire et il n'avait pas de meilleure idée. Maria n'était pas non plus enchantée, mais elle acquiesça en regardant Kooritsuki. La blanche se dirigea donc à l'arrière du pont, à l'abri des regards, avant de prendre son envol pour suivre le bateau des braconniers.
Sur le pont adverse, de nombreux hommes armés de harpons observaient la mer alentour, sans se préoccuper outre mesure des gardes-côtes.
Kooritsuki descendit lentement sur l'avant du bateau puis, vérifiant que personne ne l'avait remarqué, elle prit la forme d'une souris brune et se faufila entre des caissons à la recherche de la cale. Sous cette petite taille, elle mit un certain temps à y arriver et s'y faufiler. Après quoi elle reprit forme normale pour ne pas gaspiller plus de son pouvoir déjà bien diminué. Dans la cale, des rameurs s'affairaient péniblement. Tous étaient affublés d'une chaîne au pied, les liants à leur banc. Deux gardes les observaient avec dédain de part et d'autre de la cale. Kooritsuki se fit la plus discrète possible pour ne pas être vue, et une fois derrière un des gardes, l'assomma sans effort. Après quoi elle se retourna pour attraper le deuxième, mais celui-ci sembla disparaître sous ses yeux pour finalement se retrouver dans son dos. Par chance, Koori, réactive, esquiva la main du brigand et l'attrapa par le col pour le mettre à terre puis, le bloquant contre elle, elle essaya de l'étouffer pour l'empêcher de crier.
Malheureusement, l'agitation des esclaves prit par surprise ne restera pas longtemps inaperçue. Une fois le compte de l'homme réglé, elle tenta de calmer les esclaves.
« Lâchez vos rames et que personne ne bouge ! Des secours vont arriver. »
Une grande partie des esclaves obéirent, mais une autre criait que les vampires allaient se venger s'ils n'avançaient plus. Ainsi, la situation et le type d'ennemi à qui le groupe allait faire face paraissait beaucoup plus claire. Mais pas le temps de s'attarder là-dessus.
« Si vous continuez, ce n'est pas eux mais moi qui va régler votre compte, c'est clair ? »
Les plus revêches finirent par lâcher leur rames.
« Bien, maintenant, silence ! » s'exclama la blanche entre les cris et les pleurs incessants.
Sur le pont, l'un des vampires s'approcha de la cale, alerté par le bruit. Mais ce cours laps de temps avait permis aux gardes-côtes de se rapprocher.
Kooritsuki avait bloqué l'entrée de la cale, mais cela ne tiendrait pas longtemps face à ce type d'ennemi et bientôt ils finiraient par entrer. Ce qui annonçait de gros problèmes pour la blanche, qui ne faisait pas le poids contre tant de vampires dans un si petit espace. De plus, elle ne pouvait pas se cacher car des esclaves la dénoncerait par crainte des représailles.
Cependant elle réussit à faire gagner assez de temps aux autres pour rattraper le bateau, qui se retrouvèrent côte à côte. Le capitaine lança un grappin qui fut immédiatement décroché par un vampire.
Cependant Sora sauta sur le bateau, assez près pour qu'avec ses pouvoirs il puisse facilement atterrir sur le pont, où il manqua de peu un coup rapide d'un vampire. Ses yeux s'écarquillèrent quand il comprit contre quoi il se battait. Il se battait contre quelqu'un ayant le même type de pouvoir que lui. La seule différence entre eux était l'expérience du combat. Sora le mit à terre en peu de temps avant que l'autre ne réalise qu'ils étaient de la même race. Il cria à Maria de faire écarter le bateau, car il s'agissait de vampires dont la couleur de leurs yeux, rouges vifs, montrait qu'ils ne manquaient pas de sang et étaient en pleine forme. Il se précipita vers la cale sans attendre de réponse, craignant le pire pour sa camarade.
Le capitaine relaya l'ordre, mais changer le cap ne se faisait pas si vite. Maria prit de la distance et s'éloigna du bord du pont. Elle monta en haut de la cabine en sortant son pistolet et tira quelques balles. La première toucha sa cible, le reste furent évitées, les vampires ayant été alertés par le premier coup de feu. Ils étaient rapides et pour ne pas arranger le tout, un vampire ayant bu beaucoup de sang avait des capacités de régénération très rapides. Celui touché par Maria guérissait déjà à vue d'oeil. Cette dernière jura tout bas devant son impuissance. Le bateau s'éloignait petit à petit, mais restait tout de même assez proche pour voir quand leurs compagnons tenteraient de revenir.
Sora réussit à arriver près de la cale, mais des vampires la bloquait. Ce ne fut pas une mince affaire que de se battre contre plusieurs d'entre eux, car même si Sora savait mieux se battre, il n'avait pas bu de sang depuis bien longtemps et il n'avait ni leur résistance, ni leur vitalité.
Kooritsuki, quant à elle, était déjà en mauvaise posture, car même en se battant à fond elle devait courir et esquiver des êtres bien plus rapides qu'elle. Elle était complètement essoufflée et à bout de force, si bien qu'elle finit par être maîtrisée par l'un d'entre eux.
Sora passa au travers de la porte de la cale pour finir par terre. Quand le vampire maîtrisant la blanche l'eut vu, cette dernière profita de sa surprise pour lui écraser le pied et sortir de son étreinte.
Maria avait sortit les jumelles pour observer la situation sur le pont adverse et trouver une solution, en vain.
A peine la blanche avait-elle réussi à sortir de l'emprise ennemie, qu'un autre l'attrapa par le cou et l'encastra dans le mur. Particulièrement sonnée par le choc et sa respiration bloquée, elle en perdit ses moyens et n'arriva pas à se dégager. Elle manquait d'air et c'était douloureux. Le vampire prenait un malin plaisir à la voir souffrir, mais ce n'était pas suffisant. Il tira sur sa veste, laissant une vue bien dégagée sur son cou, où il avançait son visage. A quelques seconde près, elle aurait été mordue et probablement vidée de son sang, si Sora n'était pas intervenu à temps, envoyant magistralement voler le type dans des tonneaux sur la gauche. Il attrapa sa camarade avant de s'écarter d'un saut rapide à l'autre bout de la cale. Tous les esclaves avaient fui sur le pont sous la cohue provoquée par le combat. Le brun, bientôt entouré par d'autres vampires, restait devant Kooritsuki comme unique rempart. Quand elle reprit correctement son souffle et ses esprit, elle vit une colère qu'elle n'avait jusque là jamais vu sur le visage de son coéquipier. Sora était furieux. Le plus terrifiant était le calme de sa voix qui contrastait avec l'éclat dans ses yeux. Il demanda :
« Est ce que ça va... ? »
Elle hocha la tête en murmurant d'une voix cassée :
« Oui... merci.
- Tu es fichu, enfoiré ! Tu t'en sortira pas, crois-moi, ni toi ni ta copine ! » cria un des trafiquants.
En effet, ce qui mettait le plus en colère Sora était qu'il ne faisait pas le poids dans cet état face à eux tous et que la seule solution qu'il avait l'énervait au plus haut point.
« Koori... Je ne peux pas tous les battre... pas sans... »
Il déglutit, mais la jeune femme sembla comprendre où il voulait en venir, car elle répondit en se levant :
« Oui, je comprend... vas-y... fait-le, ça ira, ne t'inquiète pas. »
Elle découvrit son cou, laissant Sora s'approcher et y planter ses crocs.
Maria grommela quand elle vit les esclaves sortir de la cale. Le capitaine l'avait rejoint.
« On dirait que le braconnage n'est pas le seul problème » rapporta-t-elle.
Son interlocuteur acquiesça avec un silence grave.
Alors que les braconniers se précipitaient pour arrêter Sora, comprenant le danger, c'était déjà trop tard. Ce dernier relâcha sa prise et en l'espace de quelques secondes, il se débarrassa de chacun des hommes sans pitié, les envoyant voler au quatre coins de la cale, à l'exception d'un, qui, caché à l'arrière, avait réussi à esquiver ses coups.
« Espèce de bâtard, tu es comme nous ! Comment tu peux o... »
Sora ne lui laissa pas le temps de finir, son regard pourpre fixé dans le sien, emplit de colère.
« Ne me compare pas à toi. Je ne suis en rien comme toi, je te suis bien supérieur sur tous les points. Je vais t'en faire une démonstration. »
Se retrouvant face à lui comme par magie, il lui fit traverser le toit, soit le pont, qui fut grandement endommagé. Il resta un moment dans les airs avant de retomber avec un bruit sourd. Les vampires sur le pont le regardèrent, abasourdis. Le capitaine des gardes-côtes siffla d'admiration.
« Je donnerais cher pour savoir ce qu'il se passe là-dessous. »
Maria fit la moue mais ne commenta pas.
Sora sortit presque immédiatement, soutenant la blanche contre lui avec ce même regard perçant. L'assemblée de vampire comprit la différence de niveau entre Sora et eux. Un Noble au sang pur ne peut être vaincu que par un vampire de sa classe.
« A genoux » ordonna le brun sur un ton haineux et hautain. Ils se prosternèrent sans discuter.
Le capitaine lâcha un :
« Euh...
- Vous pouvez rapprocher le bateau, capitaine. »
Un peu surpris par le déroulement des événements, il descendit donner les instructions.
Sora baissa les yeux vers Koori avant de lui dire tout bas « Désolé » et de la porter dans ses bras, ce qui n'était pas sans surprendre la blanche qui, sous le choc, se statufia et commença même à rougir.
Les bateaux furent reliés et les gardes-côtes allèrent ligoter les vampires toujours agenouillés. Sora avait eu tellement peur, que ce geste fut un soulagement. Cependant, il s'en voulait de l'avoir mordue, pour plusieurs bonnes raisons. Il relâcha son étreinte et regarda les joues rouges de sa camarade avant de reculer, gêné à son tour.
« Ah, je suis désolé. J'ai eu peur et je n'ai pas réfléchi. Excuse-moi !
- Non... c'est.. c'est rien, ça va, dit-elle en masquant sa gêne. On... on devrait aller aider, ajouta-t-elle en se retournant, un peu chancelante. Elle bascula légèrement en arrière mais fut retenu par Sora.
- Je devrais surtout te ramener, tu n'es pas en état de rester debout pour le moment. »
Il la souleva telle une princesse pour aller l'emmener sur le bateau. Elle allait protester, mais en lisant de la culpabilité dans son regard, elle n'en fit rien.
« Hé, arrête de faire cette tête après m'avoir sauvé la mise. Quitte à être mordue, je préfère que ce soit toi et personne d'autre, lâcha-t-elle sans se rendre compte que la tournure de sa phrase pouvait porter à confusion, ce qui mit Sora dans tous ses états.
- C'est bien toi ça... De dire de une telle chose sans réfléchir... »
Il la déposa pour revenir, tout rouge, sur le pont et aider à ramener les esclaves et braconniers.
Ils retournèrent au port dans une tension presque palpable. Une fois amarré, le capitaine descendit du bateau pour envoyer un subordonné prévenir la police de l'affaire. En attendant, vampires et anciens esclaves devaient rester à bord.
Kooritsuki semblait sur pied, bien qu'en anémie évidente. Elle regardait Sora et Maria ramener les esclaves dans un coin pour les surveiller.
Au bout de quelques minutes, une dizaine de policiers vinrent et prirent en charge criminels et rescapés. Le chef des gardes-côtes proposa au groupe de retourner à leur base, ce qu'ils firent.
Kooritsuki s'adossa dans un divan et ferma les yeux, écoutant simplement la conversation entre le chef des garde-côtes et les deux autres membres du groupe.
« Finalement ce fut une affaire vite réglée, annonça Maria.
- En effet, je m'attendais à mettre plus longtemps, répondit Sora. On peut dire qu'on a eu de la chance sur beaucoup de choses. »
M.Wall acquiesça.
« Je propose que vous retourniez déjà à l'auberge pendant que je règle la paperasse avec votre chef.
- Bonne idée » répondit Maria en se tournant vers les deux autres.
Kooritsuki se releva, les yeux fermés, et s'étira.
« C'est pas une mauvaise idée. Sans compter que je commence à avoir faim...
- Alors allez-y, je vous rejoindrais plus tard, conclu Maria.
- Bien, lâcha Sora. Allons-y. »
Il attendit que sa camarade le suive pour partir.
Une fois arrivés, il la laissa aller se reposer et alla prendre un bain bien mérité. La mission fut courte mais éprouvante aussi bien physiquement que mentalement. Il se demandait ce que deviendraient les vampires, mais surtout les esclaves.
Maria les rejoignit au bout d'une heure. Elle se posa en soupirant. Kooritsuki s'était endormie comme une masse sur son lit. Sora sortait lui de son bain et se dirigeait vers sa chambre, exténué lui aussi. Maria l'interpella.
« Je pense partir demain matin, ça nous fera être de retour au quartier général dès demain soir.
- Bonne idée. Ça nous laisse la nuit pour nous reposer et ce soir pour boucler ce qu'il y a à faire avec M.Wall. Je suppose que tu n'as pas eu le temps de voir pour la prime.
- Si, figures-toi. Tout est réglé, on a plus qu'à plier bagages demain matin.
- Génial ! Merci, un peu de repos ne fera pas de mal. »
Elle lui adressa un sourire amical avant de retrouver son lit pour la nuit. Sora s'endormit très vite, mais pour une fois, il ne fut pas le dernier levé le lendemain matin.
Il profita d'être le premier debout pour aller en ville chercher des croissants pour le petit déjeuner.
Maria fut surprise de voir Sora en entrant dans la pièce commune.
- Bonjour... »
Mais son attention se tourna bien vite sur les croissants, et elle s'assit à la table pour en déguster un.
« Salut, fit le jeune homme, qui, au vu de son étonnement, ajouta : Ça fait longtemps que je n'avais pas été aussi en forme le matin. J'ai pris un croissant chacun. Kooritsuki n'est pas levée ?
- Non. Je crois que tu vas avoir l'honneur de la réveiller » répondit-elle avec un sourire en coin.
Depuis le temps qu'il attendait ça. Bien que la dernière fois, la chose ait un peu dégénéré avec l'eau, l'idée d'une attaque-réveil pour sa collègue le tentait toujours. Cette fois-ci en revanche, inonder le lit avant de partir n'était pas une bonne idée. Il fallait être un peu plus créatif.
« Aurais-tu une idée originale de réveil ?
- Mmh... pas spécialement... Je pense qu'en temps que principal intéressé, tu devrais en avoir plus que moi.
- J'ai peut-être une idée qui ne dégradera pas la chambre, mais elle risque de faire la tête après...
- Ce ne sera pas la première fois ! » répliqua Maria avec un sourire espiègle.
Sora sourit légèrement puis se dirigea vers la chambre où il rentra discrètement avant de crier :
« Des zombies ! Des zombies !! »
Rien de tel pour faire sortir d'un bond sa camarade du lit.
« Alors toi, je vais te tuer ! »
Maria ne put s'empêcher de rire en entendant le vacarme à l'étage. Sora descendit en courant de l'escalier, suivit par la blanche qui le pourchassait. Chacun se plaça à un bout de la table, prêt à fuir ou se sauter dessus.
« Regarde, j'ai ramené des croissants. Ça mérite que tu me pardonnes non ? »
Kooritsuki regarda les croissants un moment avant de lâcher prise.
« Ça te donne simplement un sursis. »
La blonde observait la scène en buvant son thé, sans chercher à cacher son amusement. Le jeune homme sourit en levant les mains en l'air comme s'il se rendait, puis il s'assit à son tour pour prendre dans le calme et la bonne humeur son petit déjeuner.
Dans cette lancée, ils chargèrent leurs affaires dans la voiture et se mirent en route, contents de rentrer. Kooritsuki, toujours aussi peu en forme depuis les événement de la veille, dormit pratiquement tout au long du trajet contrairement à Sora qui, plutôt en forme, ne ferma pas l'oeil.
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