Sora arriva au manoir pour rencontrer le maître des lieux. Un majordome lui ouvrit.

« Bonjour monsieur. Que nous vaut cette visite ?

- Bonjour monsieur, j'aimerais rencontrer votre maître au sujet de la demande de tutorat pour son fils, si, bien évidemment, Monsieur est ici et si le poste est toujours disponible. »

Le majordome le conduisit dans une salle de réception et lui demanda de s'asseoir avec un« Monsieur va vous recevoir » et quitta la pièce. Sora s'assit donc de façon correcte et droite en attendant patiemment d'être reçu. Après quelques minutes, le maître de maison arriva. C'était un homme ayant la quarantaine, un peu trapu et qui portait la moustache.

« Suivez-moi, nous serons plus à l'aise pour parler dans mon bureau, Monsieur... ?

- Edward. Sora Edward. » répondit-il avec respect avant de le suivre jusqu'au bureau.

Le maître de maison ouvrit une porte qui semblait tout aussi banale que les autres dans ce manoir.

« Asseyez-vous, je vous prie, dit-il en lui montrant un fauteuil face à sa propre chaise, de toute évidence faite d'un bois précieux.

« Je suppose que vous savez déjà qui je suis, mais je me présente tout de même. Joseph Muchenberg, enchanté.

- Je suis enchanté monsieur Muchenberg, dit-il en s'asseyant lentement dans le fauteuil indiqué par son hôte. Je suppose que votre majordome vous a déjà annoncé la raison de ma présence ?

- En effet. J'avais déjà embauché un autre tuteur, mais il s'est révélé incompétent. J'espère que vous ne me décevrez pas, M. Edward. J'attends de vous que vous appreniez les mathématiques et l'histoire à mon fils, Mathéo. Bien qu'il n'ait que onze ans, il a déjà un niveau bien avancé pour son âge. Vous prendrez les manuels qui se trouvent dans la librairie comme bon vous semble.

- Je pense être en mesure de m'en occuper. Le fait qu'il soit en avance ne sera pas un problème.

- Très bien ! Je vous donne le choix quand à ce que vous pouvez faire ici. Je peux vous faire préparer une chambre si vous estimez qu'il vous est utile de rester quelques temps, ou vous pouvez venir le matin, partager le déjeuner et rentrer chez vous le soir.

- Je vous remercie pour l'attention. J'accepte votre proposition car il ne me sera pas évident de rentrer les premiers jours, puisque j'aurais besoin de temps pour préparer des cours adaptés au niveau de votre fils.

- Parfait. Si vous le voulez bien, mon fils se trouve actuellement dans la librairie, qui lui sert de salle d'étude. Je vais vous y conduire pour que vous fassiez connaissance.

- Ce sera avec plaisir. »

Le jeune brun le suivit jusqu'à cette fameuse librairie. L'enfant se trouvait assis à une table au centre de la pièce, penché sur un cahier lorsqu'ils entrèrent. Des étagères de livres prenaient presque tout le reste de l'espace. Une grande baie vitrée donnait sur le jardin.

« Mathéo, voici Sora Edward, ton nouveau tuteur. »

Le garçon jaugea Sora des yeux avant de se lever et le saluer.

« Enchanté.

- Je suis enchanté moi aussi. Monsieur votre père m'a dit que vous étiez un jeune homme déjà bien instruit. J'espère pouvoir vous en apprendre plus.

- Il vaudrait mieux que je n'ai pas à nouveaux affaire à un incompétent.

- Et bien messieurs, je vais vous laisser. Le dîner sera servit dans trois heures. En attendant, votre chambre va être préparée. »

M. Muchenberg les laissa seuls. Sora sourit gentillement malgré l'insolence du garçon qui lui avait presque fait grincer des dents. Le sale petit morveux, pensa-t-il. Il se retourna vers le maître de maison, déjà partit. L'enfant retourna s'asseoir à la table, pris un crayon et gribouilla dans son cahier. Le vampire ravala un soupir ennuyé avant de se rapprocher du gamin pour voir ce qu'il travaillait... pour se rendre compte qu'il ne travaillait rien. Il y avait bien quelques équations dans un coin du cahier, mais elles étaient déjà résolues. A présent, il gribouillait un amas de traits difformes en plein milieu de la page.

« Jeune homme, si vous souhaitez dessiner prenez donc une feuille vierge plutôt que les pages de votre cahier.

- Le papier à dessiner coûte trop cher. Tu ne vas pas me demander d'arrêter ?

- Dessiner est bon pour le développement de l'imagination des jeunes enfants alors je n'ai rien contre, tant que ce n'est pas dans un cahier ou pendant mes leçons. »

Mathéo sembla réfléchir et posa son crayon.

« Tu m'as l'air moins idiot que les autres. D'où tu viens ?

- Disons que je viens de l'est et que je vis à la capitale depuis quelques temps, dit simplement Sora en essayant d'ignorer la remarque de l'enfant.

- Mmh... T'as pas l'air humain. Vampire ? »

Sora lança un regard étonné avant de relever la tête, pensif.

« C'est la première fois qu'un enfant me vois comme un vampire... C'est très surprenant.

- C'est vrai que les vampires sont doués pour se fondre dans la masse, vous n'avez pas tellement de caractéristiques différentes de nous au premier coup d'œil. Mais la pupille réagit différemment à la lumière, ton teint un peu pâle ne constitue aucune preuve en soit, mais avec d'autres détails, pour peu que l'on soit observant, ça se remarque.

- Il n'y a pas qu'en mathématiques et en histoire que tu es en avance... »

Sora n'en revenait pas qu'un enfant ai pu le griller aussi vite alors que la majorité des adultes en seraient incapables à moins de voir ses canines.

« La majorité des livres ici traitent des créatures non-humaines et des mythes qui les entourent. C'est la seule lecture que j'ai en dehors des cours. »

Sora regarda les livres autour de lui pensivement.

« Ah oui, c'est étonnant de collectionner autant de livres de ce genre... ou peut-être est-ce un passe-temps du maître des lieux.

- Oui, mon père les a rassemblés au fil des années. Il a des passions bizarres.

- C'est en effet peu commun... »

Sora pensa que plus qu'une passion peu commune, l'homme qui avait rassemblé tous ces livres ne semblait pas avoir démasqué sa vraie nature. Alors pourquoi prendre autant de livres sans y être intéressé... A moins qu'il ne soit pas intéressé par les vampires mais autre chose plus particulièrement. Mathéo ne trouva plus d'intérêt dans la conversation puisque Sora semblait perdu dans ses pensées. Il reporta son attention sur le cahier. Sora fit plus attention au garçon.

« Plutôt que de dessiner dans ce cahier, que dirait-tu de faire de nouvelles équations d'un autre niveau pour voir jusqu'où tu peux aller ? »

Il leva les yeux vers son tuteur un instant, avant de lui tendre le cahier et un crayon. Sora commença par mettre une équation avant de lui rendre le cahier.

« Commençons par ça. »

Elle n'était pas si difficile pour Mathéo, qui en vint à bout en moins de deux minutes. Il regarda le vampire d'un air mi-moqueur, mi-attentif. Sora lui en remis une autre, plus complexe. Si tu me prend pour un idiot, petit, laisse-moi te dire que tu n'es pas au bout de tes surprises, pensa-t-il. La résoudre lui pris plus de temps et de concentration, mais il y parvint sans faire d'erreur. Sora cette fois, lui en sortit une troisième d'un niveau tout autre que les deux premières, une équation qui dépassait le programme des collèges et lycées de filière non scientifique. L'enfant buta sur la méthode de résolution et demanda à ce qu'il lui explique. Sora, souriant légèrement, lui expliqua ce dont il avait besoin pour résoudre ce problème.

      Le dîner se passa sans encombre et Sora fut mené à sa chambre par une servante. Il attendit d'être seul pour soupirer un bon coup et s'étendre de tout son long sur le lit. Une petite pause se profilait enfin. Mais qui ne sera que de courte durée. Il lui faudra faire des recherches sur ces soit-disant phénomènes étranges dont il n'avait jusque là rien vu.

      Au bout d'une heure, un bruit se fit entendre au rez-de-chaussée. Un bougeoir vide était tombé d'une petite table, sans raison apparente. Personne ne se trouvait à proximité. Sora sortait tout juste de sa chambre pour faire le tour de la maison, tandis que plus personne ne semblait être debout. Il marchait près des fenêtres du couloir où seule la lumière de la lune perçait la pénombre. Un second bougeoir, tout proche du premier, se mis à trembler sur son socle, se déplaçant lentement vers le bord de la table. Sora passait devant la salle à manger quand il entendit un bruit. Il se plaqua contre le mur avant de regarder dans la pièce, mais personne n'y était. Le bougeoir en étain atteignit le bout de la table et rejoignit son camarade avec un son métallique. Sora s'approcha lentement des deux bougeoirs au sol avant de s'accroupir et d'en prendre un dans la main. Plus rien ne bougeait dans la maison et le calme semblait être revenu. Il reposa les bougeoirs sur leurs socles avant de sortir de la pièce. Dans le petit salon au fond du couloir, une ampoule grésilla et clignota quelques fois avant de s'éteindre. Sora regarda le plafond, pensif, et avança dans le couloir. Mais il ne sentait la présence de personne. Pourtant, quelque chose clochait... A nouveau, le manoir redevint totalement silencieux. Perplexe, il continua donc son chemin vers les cuisines. Deux fourchettes posées sur la table centrale se déplaçaient légèrement, dans le sens opposé l'une de l'autre. Sora arriva dans la cuisine, prenant cette fois les objets sur le fait. Il posa sa main sur une des deux cuillères. La cuillère ne bougea plus, mais l'autre continua de s'éloigner de quelques centimètres avant de s'arrêter. Il inspecta sous la table et tout autour, la tâta, fit de même pour les murs et le sol avant de monter sur la table et d'en faire autant avec le plafond. Rien... Absolument rien n'expliquait le phénomène. La conclusion était donc qu'il ne s'agissait pas d'un être vivant. Et au vu du reste de ce qu'il avait constaté, il ne s'agissait pas d'un fantôme. Mais alors quoi ? Un tremblement de terre ? Impossible qu'il y en ai si soudainement et dans cette maison uniquement sans que la ville ne soit affectée. Il fallait creuser plus loin. Peut-être que les membres du bureau auraient une idée sur la chose. Mais il lui faudra attendre le lendemain pour rentrer. Sur ce, il décida de retourner à sa chambre et se coucher.

     Le lendemain matin, ils se retrouvèrent pour le petit-déjeuner. Sora en profita pour parler avec le maître de maison.

« Au sujet de l'éducation de votre fils, j'ai terminé de faire son programme pour cette semaine. Je vais donc pouvoir vous rendre la chambre que vous m'avez prêté dès ce soir.

- Déjà ? Très bien. Faites comme vous le voudrez. »

Sora sourit poliment même s'il n'aimait pas trop le ton condescendant de cet homme. Il termina de déjeuner rapidement puis se leva et partit vers la bibliothèque.

      Maria, quant à elle, arrivait au manoir et sonna à la porte. Le majordome lui ouvrit.

« Vous êtes la nouvelle servante, je présume ?

- Oui, c'est tout à fait ça. Je ne suis pas trop en avance j'espère ?

- Non. Je vais vous conduire à M. Muchenberg. »

Il la mena jusqu'au petit salon où se trouvait le maître de maison.

« Monsieur, voici la nouvelle servante. »

Il leva la tête vers Maria et la parcourue d'un coup d'œil rapide. Maria le salua comme le devait une servante. Elle avait tout appris la veille et ce matin sur la façon de se comporter et sur son travail, en espérant que cela suffirait le temps de résoudre l'enquête. Le maître de maison acquiesça d'un signe de tête.

« Emmène-la aux cuisines, les autres s'occuperont de son apprentissage. »

Le majordome la conduisit donc à la cuisine, où deux servantes s'affairaient. Il la laissa là et repartit. L'une des servantes s'approcha.

« C'est toi la nouvelle ?

- Heu, oui, il faut croire... dit-elle en souriant, un peu hébété.

- Haha, ne t'inquiètes pas pour ce qui est de l'attitude de ces deux-là, ils aiment se donner des airs et se faire paraître plus importants qu'ils ne le sont. Je suis Tania Sullivan. Bienvenue !

- Maria, ravie de trouver quelqu'un de normal.

- Et celle qui est en train de sécher les plats de ce matin, c'est Saya. »

La femme en question se retourna et lui adressa un signe de tête rapide avant de revenir à sa tâche.

« Enchanté aussi. Bon, dis-moi ce que je suis censée faire.

- Pour l'instant aide-nous avec la vaisselle, on fera les chambres après.

- Tout de suite capitaine. »

Elle s'y mit en souriant.

     Plus tard, Maria, accompagnée de Tania partit s'occuper des chambres. En sortant de l'une d'elle, elle croisa Sora sur un balcon et lui fit signe qu'elle le rejoindrait à sa pause.

      Une demi-heure plus tard, elle le rejoignit en prétextant prendre l'air et profiter de la vue. Sora lui parla alors de ce qu'il avait vu et entendu ici, ainsi que ses théories sur « ce que ça ne peut pas être, car ça lui échappe encore ».

Après cette discrète discussion, Sora rentra à l'intérieur pour la leçon du soir du jeune garçon. Maria termina seule sa pause, à se demander ce qui pouvait bien clocher, car elle n'en avait pas la moindre idée. Elle essayerait ce soir elle aussi de trouver des phénomènes étranges pendant que la demeure sera endormie. Elle repartit travailler à l'appel d'une de ces collègues du moment.

      Sora entama avec le jeune garçon une leçon d'histoire ancienne. Il avait dû pas mal se documenter, car pour lui, ce genre de leçon remonte à loin et l'histoire de Toran n'étant pas celle de son pays d'origine, il ne l'avait jamais approfondie auparavant. Le garçon écoutait Sora annoncer le sujet du jour, qui traitait des relations avec les autres pays dans les années 500, quand Mathéo posa une première question après avoir laissé son tuteur parler un peu.

« Donc, contrairement à nos jours, Quilah n'existait pas encore et faisait partie de Toran. Ils ont obtenus leur indépendance par les armes. Mais est-ce qu'il y a toujours des tensions entre les deux pays ? »

Sora s'arrêta de parler pour écouter sa question puis lui répondre. En effet, il reste encore des tensions entre ces deux pays, mais Quilah et Toran ont tous deux des tensions bien plus importantes avec d'autres pays, ce qui explique en partie qu'à l'heure actuelle il n'y ait pas encore de problèmes entre Quilah et Toran. Parmi les cinq autres pays du monde, seul Toran ne possédait aucune allié, ni même de paix relative avec un autre pays. Les manuels d'histoire de Toran expliquaient cela par l'envie d'invasion des autres pays, qui ont étés repoussés et depuis, de vieilles rancunes restent chez leurs voisins. Accessoirement, le seul pays à ne jamais avoir été en paix avec Toran était Kutagawa.

La leçon pris fin au bout d'une heure. Comme il lui restait un peu de temps, Mathéo ouvrit l'un des livres de la collection de son père. Sora s'approcha du jeune garçon pour savoir sur quel sujet portait sa lecture. Le livre s'intitulait « Mythes et réalités sur les hommes-bêtes et autres non-humains. »

« Tu as l'air plutôt intéressé par ce genre de choses.

- Disons que c'est un peu tout ce qu'il y a ici. Mais toute connaissance est bonne à prendre et peut être utile un jour.

- C'est sûr... Dis-moi, parmi tous ces livres que possède le maître de maison, il y en a bien quelques-uns sur lesquels il se penche, non ?

- Les livres de l'étagère au fond, mais la vitrine est fermée à clé et personne à part lui n'a le droit d'y accéder.

- Pourquoi verrouiller de simples livres ? Ce pourrait-il que ce soit des livres réservés aux adultes... »

Le garçon leva un sourcil et regarda Sora d'un air désabusé.

« Ça m'a plutôt l'air d'être des livres d'une certaine valeur.

- Dans ce cas les exposer dans la bibliothèque n'est pas la meilleure des idées...

- A quoi bon les avoir sans que personne ne les voient jamais ? Et s'ils sont là, c'est que leur valeur ne se trouve pas dans leur contenu mais dans leur présence. »

Sora s'approcha pour contempler les livres de plus près.

« Un livre a de la valeur selon son contenu, son auteur ou son matériau, or je ne connais aucun de ces auteurs, c'est donc que leur valeur tient sur une autre facette... Et quand je mentionnais que les exposer ici n'était pas la meilleure idée, je faisais allusion au fait que mettre quelques livres dans un tas de livres enlève à leur importance... Cela revient à mélanger une pièce d'argent polie dans un tas de pièces de métal... C'est dommage... Mais bien évidemment je ne suis pas expert en décoration et je ne comprend pas l'intérêt qui existe sûrement à les placer ici.

- Bien sûr que tu ne comprends pas. C'est parce qu'elle est au milieu de pièces en métal que la pièce en argent brille plus fortement que les autres. C'est en disant que tu ne connais rien de ces livres que tu admets ne pas pouvoir les juger à leur juste valeur, répondit le garçon en soupirant.

- Sûrement, mais la pièce d'argent est toujours plus éclatante si elle n'est pas cachée parles autres » dit-il sans insister plus que ça pour contenter le jeune homme.

Mathéo, voyant qu'il ne comprenait et n'allait pas comprendre son point de vue, ne répondit pas et retourna à sa lecture. Sora observait ces étranges livres en se demandant en quoi ils pouvaient être si spéciaux.

      Une fois le soir venu Sora annonça qu'il était temps pour lui de partir. Le majordome le raccompagna jusqu'à la porte après avoir salué le maître de maison. Il repartit à pied jusqu'à trouver une carriole puis rentra au quartier général vers 21h. Il se dirigea vers le bureau du chef pour lui faire un rapport et toqua à la porte.

      Maria venait elle aussi d'enfin finir sa journée. Être femme de chambre n'est pas de tout repos, pensait-elle. Elle quitta sa camarade de travail pour rejoindre la chambre qu'on lui avait attribué. C'était une petite pièce, avec juste un placard et une étagère pour ranger ses affaires. Seul le bureau et le lit remplissait l'espace.

      Le chef invita Sora à entrer.

« Je ne t'attendais pas si tôt. Comment ça s'est passé ? »

Sora se frotta la nuque, engourdie par la fatigue.

« Ça dépend du point de vue. Pour ce qui est de l'infiltration, je pense que la maison ne se doute de rien, quoi que le gamin semble assez intelligent et perspicace. Mis à part ça j'ai fait part à Maria ce que j'ai découvert... »

Il lui expliqua en détail les événements et ses impressions sur la maison.

« Je vois... Je suppose qu'on en apprendra plus si on continue... Merci pour ton rapport.

- Il n'y a pas de quoi. Passez une bonne soirée, chef. »

Sur ces mots il sortit du bureau et referma la porte en se retourna, pour tomber nez à nez avec Leyra. Il sursauta et eu un léger mouvement de recul.

« Wow... On peut dire que je ne m'attendais pas à te voir si proche... Tu veux quelque chose ? »

Amusée par sa réaction, elle lui répondit en souriant.

« J'ai entendu ce qu'il se passe, et ça m'a l'air intéressant. Je pense que j'irais faire un tour demain soir.

- Comment veux-tu faire ça... C'est risqué et ça risquerait de nous faire repérer.

- Ne t'inquiètes pas pour moi, j'ai plus d'un tour dans mon sac. Et même si je me faisais prendre, il sera impossible de me relier à vous.

- Peut-être, mais il risque de se dire que ça fait beaucoup de nouvelles têtes dans les parages. Alors fait attention à ne pas te faire voir.

- Ça n'est pas dans mes plans ! »

Elle partit en direction de sa chambre, visiblement de bonne humeur à la perspective d'une petite infiltration.

Sora marmonna « Hé ben, si j'avais su que ce genre de mission lui plaisait tant que ça, je lui aurai bien laissé ma place... Quoique... Je ne la vois pas vraiment pas pédagogue. »