Chapitre 10
La femme-louve et l'ancien policier étaient entrés dans la forêt au nord-est de Toran, près des frontières de Sirius et Kutagawa. Ils avaient laissés la voiture dans une grotte, cachée par la végétation abondante. Cette dernière rendait leur progression difficile. Il n'y avait pas de chemin et ils suivaient les traces des animaux. Un oiseau s'envola avec un sifflement strident quand Kurtz marcha sur une branche sèche. La forêt entière sembla retenir son souffle.
Au bout d'une heure de marche, la végétation devenait moins dense. On pouvait apercevoir sous le feuillage des sortes de tranchées. D'un autre côté, des monticules parsemés ça et là de touffes d'herbe. Ils arrivèrent à une petite cabane en bois au bout d'une demi journée. Ils s'approchèrent. La porte s'ouvrit sur homme roux d'une vingtaine d'années, habillé d'un treillis et d'un haut noir, pistolet à la ceinture.
« Bienvenue, Capt'aine !
- On est de retour. » lui répondit-elle avec un sourire.
Il échangea avec Kurtz une poignée de main amicale et ils entrèrent. L'intérieur était tout aussi minimaliste que le reste. Une seule pièce, où se trouvait au centre le foyer, deux chaises, une table et un lit. Ils déposèrent leurs énormes sacs dans un coin. Leyra et Kurtz prirent les chaises, tandis que leur compagnon resta debout.
« Avec qui es-tu ? demanda la femme-louve.
- Malhem est partit chercher de l'eau. »
Cette réponse sembla la satisfaire.
« On retourne tous à la base demain matin.
- Dans quelle galère on va encore se faire embarquer ? commença l'homme, mi-rieur mi-sérieux.
- Probablement dans le désert, Fox » répondit Leyra en haussant les épaules.
Le dénommé Fox n'était clairement pas enchanté par l'idée, mais il eu la présence d'esprit de ne rien ajouter.
Malhem les rejoignit dans la soirée. Cet homme imposant, dans la trentaine, à la peau bronzée et aux cheveux noirs, semblait être originaire d'Agdalia.
Le lendemain, ils partirent aux aurores en direction des montagnes bordant la frontière. Le trajet leur prit une demi-journée.
La base était un regroupement de plusieurs baraques autour d'un grand bâtiment en pierre grise à deux étages. Un homme aux yeux noisette et cheveux noirs rasés près vint les accueillir. Sa carrure était significativement plus fine que celle de ses coéquipiers.
« Ramiro, où sont les autres ? demanda Leyra
- Ils sont tous dans le bâtiment principal.
- Rassemblement ! » ordonna-t-elle.
Les trois soldats saluèrent et disparurent à l'intérieur du bâtiment. Leur supérieur leur emboîta le pas après avoir vérifié que tout était en ordre aux alentours.
L'intérieur du bâtiment était tout aussi gris que l'extérieur. Elle entra dans une pièce où se trouvaient ses neuf hommes, qui l'attendaient. À l'extrémité gauche se trouvait Kurtz, suivit d'un homme qui attirait l'attention sur lui de par sa petite taille, et son physique typique de Kutagawa – peau ayant une très légère teinte jaune, cheveux et yeux noirs en amande - Masao. Il salua Leyra d'un sourire, qu'elle ne lui rendit pas. Il grimaça légèrement. Cet échange n'échappa pas aux autres membres du groupe, dont l'attitude se fit plus anxieuse. Sans préambule, elle commença :
« On est envoyé sur le front de l'Oasis en Agdalia. Munissez-vous de l'équipement A. On va prendre les voitures. Kurtz, Waltz et Sahm, vous prenez celle au nord. Malhem, Fox et Leon, celle de l'ouest. Masa, Stark, Ramiro, avec moi. On se retrouve au point R au crépuscule. »
Les ordres donnés, ils se dirigèrent tous vers l'armurerie, au sous-sol. Ils s'équipèrent chacun d'un fusil, d'un couteau, d'un pistolet, ainsi que de leur veste militaire verte sur laquelle avait été appliquée une magie de renforcement. Même si le choc serait toujours transmis, les balles ne pénétreront pas le tissu. Waltz, le membre le plus âgé du groupe, se démarquait par sa carrure comparable à un ours. Ses cheveux blonds culminaient toujours au-dessus des autres, même lorsqu'il se baissa pour attraper son fusil de longue distance. Après Kurtz, il était le sniper le plus doué du groupe. Ramiro, quant à lui, saisit deux dagues et des couteaux de lancer. Les cheveux frisés de Leon raclèrent le haut de l'étagère quand il se pencha pour attraper ses outils de crochetage au fond de l'armoire. Le grand blond, bien qu'un peu plus fin, n'avait rien à envier niveau gabarit au vétéran du groupe. Une fois équipés, ils se mirent en route vers leurs voitures respectives.
À mi-chemin, Sahm interpella Kurtz.
« Alors ces vacances ? » lança l'homme légèrement bronzé.
Une lueur taquine brilla dans ses yeux bruns, de même couleur que ses cheveux.
« Tu parles de vacances ! » commença Kurtz.
Ils continuèrent de bavarder jusqu'à la voiture. Le soleil commençait déjà à se coucher lorsque Waltz se mit au volant.
Dans le deuxième groupe, ce fut Malhem, le chauffeur attitré de l'unité, qui prit le volant. Le dernier groupe, qu'avait rejoint Leyra, avait choisit Masao pour conduire. Ce qui n'était pas pour déplaire à Stark, qui s'installa tranquillement à l'arrière. Ce dernier n'était pas non plus très grand, à peine quelques centimètres de plus que le conducteur. Sa carrure était similaire à celle de tous les membres du groupe, avec une musculature faite pour le combat. Il ne sortait pas non plus du lot avec ses yeux et cheveux bruns. Mais étrangement, son apparence était quelque chose dont il était fier.
Ils se regroupèrent au point de rendez-vous alors que le soleil commençait déjà à se coucher. Leur destination, l'extrémité sud du pays, était le seul point de contact entre Toran et Agdalia.
Une semaine plus tard, ils arrivèrent au camp du champ de bataille. Un soldat vint à leur rencontre.
« Vous êtes l'unité envoyée en renfort ?
- C'est cela. Qui est actuellement en charge ? demanda Leyra.
- Je vais vous conduire au Lieutenant. »
Elle ordonna d'un geste à ses hommes de s'installer. Ils trouvèrent rapidement un endroit où planter leurs trois tentes.
Le soldat mena la femme-louve jusqu'à une tente au centre du camp. Il l'annonça à l'entrée et y resta, tandis que Leyra entra.
À l'intérieur, un homme rachitique et rongé par le stress tentait de paraître présentable, en vain. Ses vêtements étaient poussiéreux et son attitude, fatiguée. Il salua la nouvelle venue.
« Repos, Lieutenant. Je doute que vous étiez seul à diriger ces unités ? questionna-t-elle en s'asseyant sur un tabouret en toile.
- Non, mon Colonel... Le Commandant Touly... était en charge. »
Il s'arrêta, pesant ses mots. Ce qui lui valu un regard inquisiteur de sa supérieure.
« La base a été attaquée il y a maintenant trois semaines. Le Commandant y a perdu la vie.
- Et les effectifs ?
- Pardon ?
- Qu'en est-il des soldats ?
- Ah... Il ne reste que la moitié... »
Un lourd silence s'engouffra dans la tente. Le lieutenant suait à grosses gouttes, raide comme une piquet. Leyra inspectait la carte étalée en face d'elle. Cette dernière représentait l'état du champ de bataille. Le camp de Toran était encerclé au sud par l'armée de Kutagawa, au nord par ceux d'Agdalia. L'ouest avait été volontairement laissé ouvert pour que Toran puisse se retirer du conflit. Partir vers l'est et s'enfoncer dans le désert était suicidaire. Affronter les unités d'Agdalia, habituées à combattre dans ces conditions extrême, ne ferait que blesser plus profondément les rangs alliés. La seule solution était de combattre les troupes de Kutagawa. C'est au-delà de ces hommes que se trouvait l'Oasis, seule source d'eau pour les soldats n'ayant plus de ravitaillement. La présence du Lieutenant irrita très vite la femme-louve.
« Vous pouvez disposer.
- Mais...
- Je n'ai pas besoin de vous. Vous avez laissé la situation se détériorer à ce point. Je n'ai aucune raison de vous garder à mes côtés. »
Hésitant, il resta sur place.
« Il est de mon devoir d'assister le...
- Dehors. »
L'inflexion du ton du Colonel ne lui donna pas le choix. C'était un ordre. Frémissant, il sortit. Désormais seule dans la chaleur étouffante de la tente, elle se replongea dans ses pensées, formant et brisant ses stratégies.
Le lendemain, elle battit le rappel de son unité. Les soldats entrèrent dans la tente de commandement et se postèrent autour de la table. Sans préambule, Leyra commença :
« Nous allons forcer le passage vers l'Oasis. Une fois les vivres sécurisées, nous nous replierons en Toran. Actuellement, seulement une centaine de soldats sont aptes à combattre. Ils seront répartis en trois groupes. Le premier groupe sera le mien, composé de soixante-dix soldats, qui sera chargé de percer les lignes ennemies jusqu'à l'Oasis. Les deux camps de Kutagawa sont décentrés par rapport à l'Oasis, ce qui nous donne une chance de passer au milieu inaperçu. Mais cela fonctionnera uniquement si les deux autres groupes arrivent à distraire l'ennemi aux tours de garde qu'ils ont installés à environ une demi-journée de marche de leurs camps. Ils ont posté une vingtaine de soldats à chaque tour. Ils enverront un messager dès la première escarmouche, et les renforts devraient venir des camps en un peu plus d'une demi-journée, voire une journée complète selon leur organisation. Ce laps de temps nous permettra de rejoindre l'Oasis. Le groupe chargé de distraire les gardes à l'ouest sera dirigé par Waltz. Mahlem et Fox iront avec. Au total, ce groupe sera formé de quinze soldats ayant de l'expérience avec les tirs à longue distance. Le troisième aura la même conformation. Il sera dirigé par Leon, accompagné de Kurtz, chargé du poste de l'est. Éliminez tout ennemi à ces deux points, pour rejoindre le dernier poste de garde situé entre les deux. Le reste des hommes viendra dans mon groupe, cela fera soixante-dix soldats. Les blessés ne pouvant pas combattre partiront vers l'ouest, pour rejoindre les unités de combat à la pointe de la zone rocheuse. Nous partirons demain matin avant le lever du soleil. A la mi-journée, nous placerons un camp temporaire hors de portée de l'ennemi pour que les hommes puissent se reposer. Les unités de diversion commenceront leurs attaques à la tombée de la nuit. Les soldats de Kutagawa ne se sont pas mit dans un rythme adapté au climat du désert. Une majorité des gardes seront en train de s'endormir. Mon groupe avancera jusqu'au niveau des camps ennemis. A ce moment-là, des renforts auront été envoyés et les ennemis aux camps auront diminués. Ce sera aussi le moment pour les équipes de Waltz et Leon de se replier vers le point de rendez-vous. L'opération sera finie au matin. »
Elle leva les yeux vers ses hommes. Aucun de manifesta de l'inquiétude ou de l'incompréhension envers la stratégie de leur supérieure.
« Bien. »
Elle tendit aux chefs des deux groupes une fiche avec les noms des soldats qui allaient être leurs subordonnés pour cette opération.
Le soleil peinait à s'élever au-delà de l'horizon. Le froid glacial de la nuit semblait absorber toute once de chaleur qui aurait pu réchauffer les soldats qui attendaient en rang dans le camp. On voyait distinctement les trois groupes, un gros, deux petits. Tous étaient équipés d'une carabine. Ces dernières étaient significativement moins performantes que les fusils de l'unité de la femme-louve, avec une capacité de tir allant de deux à quatre tirs par minutes avec un soldat bien entraîné. Ces carabines étaient plus faciles à distribuer à une armée. Pour pallier à leur lenteur de tir, elles étaient équipées de baïonnettes.Les fusils que possédaient Leyra, Kurtz et Waltz avaient une portée trois fois plus grande et pouvaient tirer jusqu'à dix tirs à la minute, d'où leur rôle crucial dans cette opération : abattre le plus grand nombre d'ennemis, le plus vite possible.
« En avant ! »
Les fantassins commencèrent leur marche, galvanisés par le charisme et la vivacité d'esprit de leur Colonel. La femme-louve quant à elle, espérait ne pas mener ces hommes à leur perte.
Le soleil était à son zénith lorsque la troupe s'arrêta pour monter le camp près des tours de garde. La chaleur se faisait cruellement sentir et la marche dans le sable brûlant avait épuisé les soldats comme les ressources. Des éclaireurs furent envoyés régulièrement jusqu'à la tombée de la nuit. Les informations récoltées semblaient être correctes. Waltz et Leon menaient leur groupe dans la zone rocheuse, observés par la première étoile de la nuit.
Bientôt, un mirador fut en vue. Waltz leva la main, arrêtant le groupe. Ils se mirent à l'abri derrière les rochers, seul relief de cet enfer de sable. Il s'accroupit, un genoux à terre. Au loin, la flamme d'un flambeau vacillait, éclairant le visage ensommeillé du garde. Il ne regardait pas dans leur direction. Le géant blond fit signe aux soldats derrière lui d'avancer. Ils se rapprochèrent lentement, en prenant soin de se mettre à couvert derrière les rocs disséminés ça et là. Fox, depuis sa cachette, distingua cinq personnes en dehors des trois tentes. A l'autre bout du campement, deux chevaux étaient attachés à un poteau. Mahlem retint son souffle lorsque le garde survola leur position du regard. Tous se figèrent, à couvert. De nuit, la sentinelle ne fit pas la différence entre les rocs et les soldats cachés derrière les plus petites roches. Tout n'était que formes inégales. Cependant, il ne détourna pas son attention sur un côté. Peut-être avait-il remarqué quelque chose d'anormal. Waltz épaula son fusil. Le plaça au-dessus du rocher. Calma sa respiration. Le coup de feu retentit et le garde s'écroula avec un bruit sourd. Les ennemis, alertés, sortirent des tentes, prirent leurs armes, crièrent des ordres. Un cavalier souleva un nuage de poussière derrière lui en lançant sa monture au grand galop. Les balles commencèrent à siffler au-dessus de la tête des soldats.
Au campement est, une scène similaire prenait place. Kurtz avait abattu le garde dans le mirador et le messager ennemi venait de partir. Les coups de feu éclataient la roche, la poudre des carabines irritait les poumons, la fumée bloquait la vue. Les soldat adverses, prit par surprise, offraient des cibles faciles. Sortant petit à petit à découvert, ils furent abattus en grand nombre par Leon et l'ancien policier, habitués à ce genre de situation. Beaucoup des Toraniens, dans la panique, n'arrivaient pas à recharger correctement leur arme après un tir, et devaient s'y prendre à deux fois. Mais l'ennemi n'en menait pas large non plus et commettait beaucoup d'erreurs. Très vite, les coups de feu diminuèrent, et le dernier homme tomba face contre terre, suffocant dans le sable, le sang s'écoulant de ses flans. Ils se rapprochèrent prudemment, armes prêtes à faire feu. Ils fouillèrent rapidement le camp. Il n'y avait aucun survivant sur place. Dix-neuf cadavres jonchaient le sol.
Les unités de Waltz et Leon allèrent se rejoindre pour attaquer le point de surveillance central. Ils laissèrent derrière eux les deux camps désormais vides. Seul le vent murmurait encore aux oreilles des morts, invitant les sables à devenir leurs tombes.
Il faisait nuit noire lorsque l'unité de Leyra arriva au point critique entre les deux camps ennemis. Elle fit signe aux soldats de s'avancer prudemment, les rochers donnant une bonne couverture. Les camps ennemis n'étaient pas en vue, mais ils n'étaient pas loin l'un de l'autre. Les échos des ordres lancés dans la panique résonnaient entre les roches. La lueur des flambeaux agités dans la pagaille vacillaient devant la ferveur des hommes à répandre le sang. Les soldats dans les camps continuaient d'être envoyés à la rencontre de l'ennemi, sans se douter une seule seconde qu'ils se trouvaient déjà pris au piège.
La femme-louve avait donné à chaque soldat une couverture, qu'ils utilisaient pour se dissimuler parmi les rochers. De nuit, il était impossible de faire la différence entre les rocs et ce camouflage créé à la va-vite.
Leur progression était lente, et les rochers ne permettaient pas de cacher chaque homme. Certains, à découvert, devaient ramper dans le sable. L'attention constante à maintenir pour surveiller l'ennemi de chaque côté épuisait lentement les soldats.
Au bout d'une petite demi-heure, une silhouette sembla avancer en leur direction. Elle révéla bientôt un cavalier, probablement un messager envoyé pour relier les deux camps. Leyra agit immédiatement.
« Mettez-vous derrière les rochers le plus possible. S'il s'approche de vous, utilisez uniquement la baïonnette. Un coup de feu nous perdrait. »
Elle s'accroupit à couvert, prête à dégainer le sabre à sa hanche. L'ennemi arriva droit sur eux. Au moment où il fut à leur niveau, l'attaque fut lancée. La femme-louve trancha la jambe du cavalier et une baïonnette s'enfonça dans l'épaule de sa monture, qui tomba sourdement au sol, emportant le blessé dans sa chute. Plusieurs lames lui percèrent le corps avant qu'il n'eut conscience d'avoir été attaqué. Le cheval se débattait péniblement, ne parvenant pas à trouver la force de se sortir du sable qui ne lui offrait aucune prise. Leyra s'approcha lentement et plaça sa main sur l'encolure de l'animal, qui abandonna toute lutte. Elle fixa l'œil de la bête couchée à ses pieds. Elle n'y lut que résignation lorsqu'elle lui épargna plus de souffrance. La menace passée, elle fit signe à l'unité de reprendre sa marche.
Ils franchirent avec succès la ligne ennemie. Au petit matin, ils se rendirent au point de rendez-vous, où se trouvaient déjà les soldats blessés qui n'avaient pas prit part à l'opération. Lorsque qu'ils furent au complet, ils se dirigèrent vers la frontière.
« Au rapport ! » commença Waltz.
La femme-louve lui fit signe de continuer.
« Aucune perte à signaler. L'opération s'est bien déroulée.
- Bien. Nous les avons prit de court. Et les grandes pontes auront trop de fierté pour envisager que nous avons prit la fuite avant au moins un jour ou deux. Nous devrions arriver à la frontière dans la journée. »
Le vétéran acquiesça.
- Mais ça ne va pas poser problème au niveau du commandement ? fit-il remarquer à sa supérieure.
- Si, mais je m'en sortirais, comme d'habitude » répondit-elle en haussant les épaules, un léger sourire aux lèvres.
L'opération terminée, Leyra rendit le commandement au Lieutenant et rassembla son unité.
« Et maintenant, cap'taine ? demanda Leon.
- Vous allez tous retourner à la base de Toran et attendre les prochaines instructions.
- Tous ? nota Kurtz.
- Oui. Je ne retourne pas au bureau, alors je ne vais pas éparpiller mes hommes. »
Personne ne contesta et ils poursuivirent leur marche en silence.
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