Jour indéterminé :

« Aïiiiiiiiiieeeeeeeeeuuuuhhh !!

Je me lève soudainement, assise sur un sol lisse et d'un blanc éblouissant. Je porte une main sur ma joue endolorie.

- Enfin, tu te réveilles.

- Quoi ?! Pourquoi tu m'as donné d'énormes baffes ?

- C'était le seul moyen de te réveiller.

- N'empêche c'est injuste de me réveiller comme ça. Avoue, c'était juste pour te venger. D'ailleurs tu n'as pas d'autres techniques moins brutales ?!

- Tu crois que je n'ai pas tenté d'autres solutions :

Je t'ai secoué gentiment, rien.

J'ai soufflé dans ton oreille gentiment, rien.

J'ai gueulé comme un taré gentiment, rien.

Je t'ai trainé par terre gentiment, rien.

J'ai même tenté le coup des guillis toujours aussi gentiment... mais rien non plus.

- Donc les seules solutions menaient à faire la brute.

- Quoi ? Tu voulais que je te dise : Hey bout 'chou, c'est l'heure de se lever ! Je ne sais pas où on est et si tu ne te réveilles pas on va tout les deux CREVER !!! Ca faisait déjà au moins trente bonnes minutes que je tentais de te réveiller.

- J'aimais bien le début... mais tu as raison. On est où ? Je suis complètement sonnée.

- Je dirais qu'on est dans le néant... Tout est blanc ici... Même un désert serait plus accueillant. C'est flippant.

- Wow... Attends mais il est quelle heure ? Nos parents vont s'inquiéter si on rentre trop tard !

- Peut-être qu'on ne sortira jamais d'ici. A cause de ton fichu chat on est dans la merde ! Et pas qu'un peu...

- Étrange...

-Quoi ?

- Il est toujours 16h48... Ma montre et mon téléphone affichent la même chose. On dirait qu'ici le temps est suspendu, dans cette maison tout est surnaturel. Il faut qu'on marche, on trouvera peut-être une issue.

Il acquiesce en hochant la tête. En marchant je demande :

- Mais nous ne sommes pas morts dans la chute que s'est-il passé ?

- En fait, quand les araignées nous on poursuivit, alors que je courrais, j'ai vu une crevasse dans le sol et au même moment tu m'as marché sur le pied. J'ai trébuché et nous sommes tombés ensemble dedans.

- Mais nous n'avons aucune égratignure, c'est impossible !!

- Attends ! Je n'ai pas fini ! Et je dirais que la chute faisait peut-être... cinquante mètres environ... Entre temps tu es tombée dans les pommes et alors que nous allions toucher le sol, une sorte de champ magnétique nous a retenus et nous sommes tombés quelques secondes après. D'ailleurs, tu m'as complètement aplati au sol. Tu pèses bien ton poids !

- Je t'emmerde.

- J'ai regardé au dessus de ma tête et les araignées avaient disparues. Je pense qu'elles n'avaient pas envie de faire la même chute que nous. Elles n'ont sûrement pas assez de fil. Une fois en bas, comme tu étais toujours inconsciente, j'ai essayé de te réveiller plusieurs fois mais en vain. Toi quand tu dors, tu dors !

- c'est un tout petit peu logique...

- Et nous y voilà.

Je détourne mon regard du vert du sien pour regarder autour de moi. Le vide total. J'entends chaque battement de mon cœur qui martèle ma poitrine. Drôle d'impression. Engourdie, j'appose lentement ma main à ma joue qui doit être rouge, de part la tarte que je me suis prise dans la face. Je suis sûre qu'on peut même y voir la marque des doigts. Lorsque je me mets debout, tous les os de mon dos se mettent à craquer à l'unisson. Mes pieds s'ancrent au sol lumineux. Lorsque je fais un pas, les empreintes de terre et de poussière de mes chaussures détonnent avec la blancheur parfaite du monde qui nous entoure. Je me tourne face à Will, puis commence à avancer. Je ne sais pas où je vais, mais je ne compte pas rester sagement là à attendre qu'une araignée se décide à descendre. Will ne dit rien, il me suit. Après tout, on ne sait pas combien de temps nous allons marcher, alors autant économiser nos forces.