Mercredi, 16h40 :

Je m'engouffre dans le sombre bâtiment. J'avoue que j'ai un peu les boules mais ça devrait aller, après tout, ça ne durera pas si longtemps : le temps de trouver le chat, puis le ramener... Ça durera sûrement moins de trois minutes !

« Si je suis venu ici avec toi dans ces ruines c'est parce que je ne veux pas avoir ta mort sur la conscience s'il t'arrivait quelque chose. Ce n'est pas de l'amitié, c'est de la pitié, ok ?

- Hein ?

- Je veux pas que tu te fasses des idées c'est tout.

- Pourquoi je me ferai des idées ? Je devrai ?

- Non, du tout. C'est juste comme ça...

- Merci de ta coopération en tout cas, lui dis-je ironiquement.

Après quelques minutes de recherche sous les décombres, deux lueurs vertes se réfléchissent avec la lampe de mon téléphone. Ça y est ! Je l'ai trouvé ! Je tends les bras pour l'attraper en sifflant mais il recule et se cache un peu plus sous les débris.

« Minou, minou ! Viens ! On te ramène avant qu'il ne t'arrive vraiment quelque chose.

-Si j'étais lui, j'aurai accouru aussitôt. Quelle idée de rester ici.

- T'as peur ?

- Non.

- Il ne faut pas le laisser ici sinon, une brique va vraiment lui tomber dessus. Il faut qu'on le ramène !

- C'est nous qui allons nous prendre une brique dans la tronche si on reste là une seconde de plus !

- Vas-y si tu veux, moi je ne l'abandonne pas. Je peux très bien me débrouiller seule.

- Par sécurité, je reste.

- Arrête de parler et cherche avec moi. »

Je me faufile dans un couloir étroit et très sombre. J'entre alors dans une pièce que je crois reconnaître : un salon. Mais en très mauvais état. Un peu partout dans la salle se trouve des tas de débris. La poussière flotte dans l'air comme un nuage. Un fauteuil en cuir déchiré suivit d'un canapé rongé par la moisissure trônent dans la pièce. Il y a une grande table rectangulaire en bois, fendue en deux à cause d'autres pierres tombées du plafond. D'immenses toiles d'araignées recouvrent la majeure partie de l'endroit. Ca me met la chair de poule et on dirait que Will n'est pas rassuré lui non plus. Je me retourne face à lui et dit les mains sur les hanches :

« Aide-moi un peu à chercher le chat, il a dispa... »

Je ne finis pas ma phrase. Il me coupe. J'ai peur tout à coup. Il me souffle paniqué :

- Chloé... Ne te retourne surtout pas et avance doucement, très doucement vers moi, d'accord ?

- Pourquoi qu'y a-t-il ? Je demande ahurie.

- Fait ce que je te dis et pas de gestes brusques, me chuchote-t-il entre ses dents, l'air affolé. Il blague.

- Mais qu'y a-t-il bon sang ! Tu n'es vraiment pas drôle.

- COURS ! COURS !! VIIITE !!!!!!!

Je me retourne soudainement.

- AAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHH !!!!!!

Mon cœur manque l'infarctus lorsque j'aperçois deux énormes araignées acérées d'au moins deux mètres juste devant moi. Will attrape brutalement ma main et commence à fuir. Je prends mes jambes à mon cou tout en le suivant du mieux que je peux.

- MERDE !!!! »

Sans le vouloir j'ai marché sur son pied ! Il trébuche et je tombe avec lui dans sa chute. Il tombe dans un trou circulaire au sol. Je me sens tomber et peu à peu puis perds conscience... J'aurai du écouter Will, c'était bien trop dangereux de s'aventurer ici... Mais au point d'y trouver des araignées géantes ? Non. Peut-être que ça n'est qu'un cauchemar, un simple cauchemar. Pourvu que j'arrive à me réveiller à temps...