16 - Bloquée
Là où j'ai plongé ma main quelques minutes auparavant, le passage qu'avait creusé mon bras commence à se reboucher de boue. D'ailleurs, il en est encore tout brun. Je fais deux traits sur mes joues en mode guerrière. Devant la tête effarée de Will, je ris franchement. Il n'a pas le temps de comprendre que deux traits en terre couvrent maintenant ses pommettes. Il tente de les essayer mais au contraire, il l'étale. C'est bon, je suis morte de rire.
« Gamine va.
- Pour te plaire, lui dis-je suivit d'un clin d'œil.
- Ow ! C'est ça ouais, tu voulais quoi d'ailleurs ?
- Ton canif s'il te plaît.
- Tiens.
En me concentrant à nouveau sur l'amulette, il me le balance sans discuter. Je le rattrape maladroitement, j'ai toujours peur de me couper avec ces trucs ci. Il part en direction de la cascade.
- Merci. Eh mais tu vas où ? Tu m'aides pas ?
- Je vais me débarbouiller avant. »
Equipée, je m'agenouille près du creux terreux. C'est vraiment dégueulasse, je déteste ça. Mes pieds s'enfoncent dans le sol. On ne voit même plus le bout de mes Converse. Je plonge ma main entre les deux roches. L'amulette y est fixement accrochée, je ne la sens pratiquement pas bouger alors que je tire dessus comme une bourrine. Mes pieds ne sont désormais plus visibles, complètement embourbés.
Je glisse ma seconde ma seconde main armée du couteau. Je tente de gratter la roche à l'aveuglette. Je sens peu à peu que l'amulette bouge plus. J'y suis presque, c'est certain. Soudain, j'arrive à passer la lame entre la pierre et l'amulette. Celle-ci cède et je la remonte à la surface. Facile en fait. Non ! NONN ! Pitié pas ça !
Je n'y crois pas ! Une fois en contact avec l'air libre, l'amulette brille un instant en vert et la terre qui était en bouillasse durcit. Quelques plantes poussent, m'entourent les jambes puis s'assèchent tout aussitôt, comme la terre déshydratée, resserrant ainsi leur étreinte. Je coupe les plantes mortes facilement mais mes pieds sont totalement coincés. Comme dans du béton. Le niveau de l'eau baisse tout à coup sur la plage de la cascade.
« BORDEL DE MERDE !
J'entends dans un murmure, la voix de Will qui est étouffée par le bruit de l'immense chute d'eau. Il est sûrement derrière la cascade. Une tête passe en dehors du rideau d'eau, puis Will tout entier. Il a dû être interpellé par mon juron. Il me regarde intrigué.
- Nani ?
- Viens ! Je t'en supplie !
- A genoux alors.
- Je suis déjà à genoux, imbécile.
- Ah oui, c'est vrai, je suis con. Mais il n'empêche que si tu veux de l'aide il va falloir me parler sur un autre ton jeune fille.
- OK c'est bon ! Je t'en prie Willy, s'il te plaît, peux-tu me venir en aide ?
- Attends, je réfléchis...
- WILL.
- Oh ça va, on rigole.
- Je suis coincée.
- J'accours.
Il ne cherche pas à savoir l'origine du problème et me tire de toutes ses forces, il me relève mais mes pieds restent statiques. Il m'encercle alors la taille.
- Tu fais quoi là ?
- Je t'aide.
Je soupire mais le laisse faire quoi qu'un peu gênée par notre proximité. Bon sang, il continue de se coller davantage à moi. Il m'énerve mais pour le moment il est le mieux placer pour me sortir de là.
- Désolé j'y arrive vraiment pas.
Je retire ce que j'ai dit. Je suis foutue de chez foutue.
- Comment ça ? On va bien trouver une solution !
- Je vois pas comment.
Je tente de réfléchir, mais je n'y arrive pas. J'essaye de cacher ma panique mais ma face livide doit en dire long sur mon état. Quand, tout à coup, un éclair de génie me traverse.
- Mais oui ! Je sais quoi faire ! »
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