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Chapitre 06 - Tara ♔ : Têtue mais malade.

« Le désespoir est le suicide du cœur. »
       
La clochette de la porte sonne. J’entre une troisième fois sans vraiment me poser de question. Ils sont là, l’un derrière le comptoir, l’autre devant la porte du fond et Dorian posé sur un des tabourets du bar. Il discutait avec ledit Tony jusqu’à ce que mon visage lui apparaisse dans son champ de vision. Son sourire s’élargit et ses muscles se détendent. 

— C’est donc vrai, tu ne dors jamais ? me demande-t-il d’un rire nerveux. 

— La nuit est chronophage, je laisse le sommeil aux morts. 

Il ne dit rien. Personne ne dit rien. Lui et le barman se reluquent dans un moment de latence. 

— Je profite du peu de temps qu’il me reste pour apprécier ma souffrance, j’ajoute calmement avant de m’installer aux cotés de Dorian, à sa droite, plus précisément.

— Tu ne devrais pas, et prendre ton traitement serait la meilleure décision que tu puisses avoir. 

Un verre de bière à la main, il avale deux gorgées avant de se tourner vers moi, comme s’il attendait que je lui donne une réponse. Ma respiration recommence à devenir sifflante, mais je ne dis rien, parce que je ne sais pas quoi dire. Il reprend calmement quelques secondes après : 

— Tu devrais prendre tes traitements. 

Il prend à nouveau une gorgée. 

— J’ai recommencé hier soir. 

— Pour faire plaisir à ton mari ? en déduit-il avec sarcasme. 

— Un peu. 

— Un peu beaucoup, renchérit-il. 

Absolument vrai. Je ne pense pas continuer, de toute façon, la vingtaine de médicaments m’énerve, la kinésithérapie m’énerve, tout m’énerve. J’en ai ma claque de me sentir comme une bête de foire, une personne qui n’aura jamais la vie tranquille. La preuve, en plus de cette maladie incurable qui me colle à la peau, j’arrive à tuer les personnes que j’aime. Je ne m’aime pas mais je me tuerais un jour, d’une mort lente. Un regard insistant vient me sortir de ma rêverie, celui du barman que Dorian recadre aussitôt d’un ton cinglant : 

— Tony, fais ton boulot et occupes-toi de ton cul. 

Le jeune ne dit rien, mais retourne vaquer à ses occupations en se baissant derrière le comptoir. Très franchement, je n’ai même plus envie de parler de mucoviscidose, parlons un peu de cette porte qui paradoxalement m’intrigue tant. Si le blond reste toujours devant elle, c’est qu’il doit y avoir quelque chose d’intéressant de l’autre côté ? 

— Qu’est-ce qu’il y a derrière la porte gardée ? 

Il soupire avec une étonnante légèreté. 

— Tu es encore sur cette histoire ? 

— Oui. 

— Tu as une curiosité mal placée. 

Le visage levé, il termine son verre, laissant à découvre son cou fantomatique, sa pomme d’Adam ressortir bien plus que d’ordinaire et se balancer de haut en bas au gré de ses mouvements. Le cristal devenu transparent claque contre le comptoir en bois.  

— N’essaie pas d’y entrer, de toute façon Edgar ne te laissera pas passer. 

Sans un mot, je me tourne vers lui et tente de le cerner un peu plus. Il ne bouge jamais, est toujours dans la même position. Je me demande s’il n’a pas les muscles tiraillés ou les membres ankylosés à force de toujours garder cette entrée. Ses yeux bleus me fixent, complètement impassible. Même son visage est figé, c’est flippant. Je me surprends encore à me perdre dans mes pensées, à me dire que j’en connais très peu sur Dorian mais que c’est encore pire pour son acolyte à la musculature saillante. Ses bras croisés sur son plexus font ressortir leurs veines bleutées sur une peau tout aussi blafarde que celle de Dorian. Décidemment, ils ne prennent jamais le soleil ces deux-là. 

— Vous ne sortez jamais dehors, vous deux ? Je veux dire, sous un vrai soleil, avec des vrais gens, pas des alcooliques ? demandé-je tout d’abord en observant Edgar, puis en me tournant finalement vers Dorian. 

C’est inévitablement ce dernier qui me répond : 

— De temps à autre, mais l’obscurité reste notre atmosphère favorite. Tu l’as dit toi-même, la nuit est chronophage, nous laissons le sommeil aux morts. 

— Ne dors-tu donc jamais ? je tente de plaisanter, le sourire collé sur ma tronche. 

Son visage se tourne vers moi alors qu’il avait le regard rivé vers Tony en train de polir les verres à vin. Ses pupilles azurines se plantent dans les miennes. 

— Tu vois des cernes, là ? me lance-t-il d’un rire moqueur en étirant la peau de sa paupière inférieure. 

Je remarque difficilement qu’il porte des lentilles de contact. Cette couleur n’est pas réelle, alors quelle est la vraie ? 

— Tu portes des lentilles, je fais remarquer faiblement, consciente qu’il le sait déjà. 

Quelle perspicacité, Tara. Le doit toujours sous son œil, il l’enlève finalement et se rend compte de son erreur avant de se redresser et de s’éclaircir la voix. 

— J’ai des problèmes de vue, lâche-t-il faiblement. 

On va dire que je vais le croire, mais sa réplique pue carrément le mensonge. Je ne saurais dire pourquoi, si c’est parce que je le côtoie seulement depuis trois jours ou s’il ne parle jamais de lui à personne qu’il ne veut pas dire la vérité. Il ne me manque plus qu’à venir régulièrement ici pour savoir qui se cache derrière ce masque, quitte à enfreindre certaines règles de Maxwell comme j’ai pu le faire ce soir. La paranoïa, très peu pour moi, je préfère le désespoir.  Les personnes dehors ne sont pas toutes méchantes, pleines de mauvaises intentions, il faudrait qu’il arrête de m’enfermer dans sa bulle anxiogène pleine d’aprioris. 

— Tu mens si mal, j’ajoute afin de le déstabiliser. 

— Je sais, affirme-t-il. 

— C’est quoi derrière la porte ? 

— Range ta curiosité, j’ai l’impression d’avoir une gosse en face de moi, se marre-t-il gentiment. 

Dans notre dos, deux voix se distinguent des autres, deux hommes. Nous n’avons pas le temps de réagir qu’une bouteille de bière vient s’écraser derrière le crane de Dorian avec violence. Dans la fraction de seconde qui suit, alors qu’il n’a pas bronché, lui et Edgar réagissent d’une rapidité notoire. Ils en attrapent un chacun par la peau du cou. Un ivrogne aux cheveux jaunies par la clope et la bière et un lus jeune rouquin plus maigre à la barbe effilochée. De dos, j’observe Dorian n’ayant aucune égratignure sur ses cheveux noir de jais. Pas une seule goutte de sang. Edgar a fini par lâcher cette mystérieuse porte. Beaucoup trop concentrés sur les deux individus, je bondis du tabouret, m’approche discrètement de l’accès et ouvre rapidement le battant. 

Ils disparaissent de mon champ de vision lorsque je change totalement de décor. Alors que le rez-de-chaussée est plongé dans une ambiance chaleureuse grâce aux chandeliers présents tout le long de la pièce, le palier derrière la porte il fait quasiment noir. Il n’y a que la lumière violacée qui rend l’environnement plus éclairé, un tantinet vivant. La vie grouille sous mes pieds, je décide inconsciemment de descendre les escaliers métalliques en colimaçon avant de tomber directement sur un autre bar, à peine trois mètres devant moi. Plusieurs individus me contournent, m’observent et tente de me parler au beau milieu du brouhaha ambiant. Mes oreilles internes commencent à siffler oreilles désagréablement, mais le décor m’attire. Tout juste derrière le comptoir se trouve une estrade devant laquelle sont installés plusieurs hommes et femmes. Là, dansent sensuellement plusieurs nanas beaucoup trop dénudées pour que personne ne les voit. Les silhouettes se dessinent sous la lumière tamisée couleur Lila et me poussent presque à me dandiner à mon tour, le sourire aux lèvres. Je me rapproche de la scène sans faire attention à mon environnement, puis, mon bras est retenu sèchement. Mon buste pivote, et mes yeux tombent nez à nez avec ceux de Dorian. 

— Qu’est-ce que tu fais ? grogne-t-il. 

Ma gorge s’assèche, parce que je ne sais pas quoi dire. Je ne peux pas mentir alors que j’aimerais qu’il soit honnête, ça n’irait pas dans le sens de mes objectifs. Mon corps entier se tourne, se fait tout petit face à sa présence écrasante. 

— Je… 

J’arque un sourcil, et reprends, moins stressée : 

— Tu vois ? Ce n’était pas si compliqué que ça. Il n’y a rien de très transcendant que ça ici, juste un night-club, je hausse finalement les épaules. 

La mâchoire serrée, il tente probablement à me déstabiliser en plantant ses prunelles dans les miennes. Mes pensées sont décousues, et mon corps semble se décomposer, s’affaisser sous son propre poids. Qu’est-ce que je fous là ? C’est vrai. Très bonne question, Sherlock. 

— Ne parle pas de mon monde de cette façon, tu as compris ? bougonne-t-il à nouveau. 

— De ton monde ? je répète, interloquée. 

Il grogne et soupir, comme s’il regrettait ses paroles. Je lève légèrement le visage et aperçois Edgar au-dessus de nos têtes, la main posée sur le métal froid, les yeux rivés sur nous, suspendu à la curiosité. Est-ce qu’il nous entend de là où il se trouve ? 

— Pourquoi les clients de l’étage ne peuvent pas descendre ici ? C’est beaucoup plus sympathique, je trouve. 

Ma voix se brise sur ces deux derniers mots en croisant l’étincelle de colère. Il ne semble pas prendre ça au sérieux, toujours tendu par ma présence ici, dans ce sous-sol psychédélique. 

— Tu ferais mieux de retourner en haut, reprend-il, comme s’il tournait sa langue dans sa bouche. 

— Pourquoi tu mens encore ? j’insiste avec méfiance. 

Il peine toujours à garder son calme, mais le mettre hors de lui pourra peut-être le déstabiliser et le laisser déballer tout ce qu’il cache derrière ce sous-sol caché. Ses yeux font un tour dans ses orbites, lassé par mes questions, bien trop indiscrètes, c’est vrai. 

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