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91× Blessée dans l'Arène


Aerin

Peu à peu, j'émergeai d'un long sommeil. Après plusieurs tentatives, je parvins enfin à papillonner des paupières pour mieux m'acclimater à la luminosité. Une voix que je connaissais bien se manifesta sans attendre :

- Hé, Alex ! Elle se réveille !

Deux visages se penchèrent vers moi, tout sourire : Raphaël et Alexandre. Je tentai de me redresser mais une douleur vive m'empala l'estomac pour m'arracher une grimace accompagnée d'une plainte sourde. Je devais probablement avoir quelques côtes cassées.

- Du calme ! s'exclama le mage d'Air en m'aidant à me recoucher

Je réalisai alors que j'étais couverte de bandages de la tête aux pieds. Intriguée, je jetai un œil aux alentours : j'étais allongée dans un lit de l'infirmerie de l'arène. Les images du combat mortel me revinrent en tête. J'étais parvenue à arracher la victoire à Bjorn in extremis !

- Que... s'est-il passé ? murmurai-je d'une voix entrecoupée.

Mes cordes vocales avaient dû prendre de sérieux dommages. Les deux amis se regardèrent, puis Alexandre prit la parole :

- Après ta victoire, tu t'es écroulée dans l'arène. Nous avons accouru pour t'aider et sommes venus t'épauler jusqu'ici.

- Tu étais couverte de sable, de sang et de bleus, ce Bjorn t'a salement amochée !

Je restai silencieuse quelques instants avant de leur sourire et d'ajouter :

- Merci.

Hormis mes amis, la pièce était déserte, éclairée par quelques torches aux lumières chatoyantes. Le soir venait de tomber.

- Depuis combien de temps... suis-je là ?

- Tu es restée ici toute la journée.

- Mais... et les autres combats ? m'enquis-je.

- Sois sans inquiétude, j'ai obligé ces messieurs à sortir de l'infirmerie pour qu'ils y assistent, prit part à la conversation une nouvelle arrivante. Sinon ils auraient bel et bien été capables de rester dans mes pattes toute la journée !

- Tamara ! m'exclamai-je d'une voix toujours aussi faible qui se voulait enjouée.

La doctoresse s'avança rapidement vers moi. Son chignon grisonnant était à moitié défait comme si elle n'avait pas eu une seule seconde de repos depuis le début de la journée.

- Elle s'est réveillée et vous ne m'avez même pas prévenue ? Tss, ces jeunes... grommela la vieille dame au caractère bien trempé.

Elle vérifia mon pouls et effectua d'autres examens de routine sous les regards attentifs de mes deux compagnons. Ceux-ci continuèrent de discuter avec moi pendant ce temps :

- Tu as été fantastique !

- À un moment, j'ai bien cru que tu n'allais pas y arriver mais tu as su retourner le combat d'un seul coup !

- Oui, c'était impressionnant !

Je souris avec joie et répondis faiblement :

- J'ai réussi... à marquer les esprits... !

- C'est vrai que tu as acquis beaucoup de notoriété durant ce combat, confirma Alexandre.

- Je pense que jouer à domicile aide aussi, ajouta Raphaël.

Ils me racontèrent ensuite le déroulement des combats de la journée. Blake avait remporté le sien de même que Meredin et Traska. En revanche, l'un des nobles Alanyiens présents au Tournoi avait été vaincu par un Éphésian. Il ne restait plus qu'Artos désormais et apparemment il allait combattre la princesse Ariane demain. J'aurais aimé voir cela.

Tamara termina ce qu'elle avait à faire et partit un instant derrière d'épais rideaux qui dissimulaient la réserve.

- Tu dois avoir faim ! fit remarquer le blond.

- C'est vrai ! Tu veux quelque chose ? s'enquit le mage de l'Air.

Je secouai la tête ; j'avais l'estomac en compote, rien ne me faisait envie.

- Ne fais pas cette tronche, on dirait le vieux Ragnar, blagua Alexandre dans un sourire amusé.

Je me mis à rire doucement avant d'aussitôt m'étouffer en toussotant. Mon corps tout entier se crispa. Cette toux incontrôlée ne voulut pas se stopper de suite. Je sentis un goût métallique envahir ma bouche, avant de cracher un liquide carmin dans mes mains. Mes amis, inquiets, s'écrièrent :

- Aerin !

À l'entente de cette agitation, le médecin royal revint en trombe dans la pièce.

- Que se passe-t-il ?

En apercevant mon sang, celle-ci accourut vers moi. Elle fouilla dans un tiroir à côté de mon lit et en sortit une mixture tout en indiquant à mes amis :

- Allez-vous en, il se fait tard ! Tout le monde est déjà parti depuis plusieurs heures.

- Mais... commença à protester Raphaël.

- Sortez je vous dis ! Je vous ai déjà assez tolérés dans mon infirmerie pour aujourd'hui ! Les petits squatteurs dans votre genre je les fais dégager à coups de balais moi ! s'énerva la vieille dame qu'il ne valait mieux pas contrarier.

Le mage de la Terre tira son meilleur ami vers la sortie en lui murmurant à contrecœur :

- Allez, viens.

Les deux disparurent par l'embouchure en me saluant de la main, ils semblaient soucieux. Le silence retomba, ce fut tout de suite plus calme. Tandis que Tamara s'occupait de panser mes plaies, celle-ci finit par me prendre la parole :

- Vous ne sortez toujours pas ensemble ?

Je la dévisageai avec incompréhension, les sourcils froncés. Un air taquin s'était plaqué sur son visage et étirait ses rides.

- Mais si, tu sais avec ce petit énergumène aux cheveux blancs !

- Quoi ! Mais qu'est-ce que... Qu'est-ce que vous racontez ?

Elle ricana et ajouta :

- En tout cas, il tient toujours autant à toi. Ce matin, il m'a fait une véritable crise pour rester à l'infirmerie ! Je peux t'assurer que j'ai eu du mal à le faire partir !

Imaginer Raphaël et Tamara se quereller m'arracha un sourire d'amusement.

- Il est un peu borné mais il a bon fond, conclut-elle.

- C'est vrai... approuvai-je.

Elle changea quelques uns de mes pansements, puis me fit avaler une soupe pour me nourrir sans risquer d'abîmer davantage ma gorge et mon estomac. Je ne tardai pas à m'assoupir peu de temps après.

Je me réveillai au beau milieu de la nuit. D'abord désorientée, mes yeux s'accoutumèrent bien vite à l'obscurité. Je scrutai les alentours avant de me rappeler où j'étais. J'essayai de me rendormir, mais après de nombreuses tentatives, je compris que j'avais perdu le sommeil. Pas étonnant, j'avais déjà dormi toute la journée

Des bruits se firent soudain percevoir à l'extérieur. Je rouvris les paupières, quelque chose tapait contre la vitre sans que je ne pusse voir quoi. Néanmoins, je parvins tout de même à discerner l'ombre d'une silhouette se découper sur le sol, là où les lumières nocturnes s'étaient déposées. Je tressaillis de panique lorsque j'entendis le mécanisme de la fenêtre s'ouvrir. Qui était-ce ? Un ennemi quelconque ? Je n'avais aucune arme pour me défendre et encore moins le corps pour aller avec, j'étais clouée au lit ! Mes draps comme simple protection, je restais immobile, le souffle court, alors que des vagues d'adrénaline parcouraient chacune de mes veines. L'intrus rentra agilement dans la pièce, le visage masqué par l'obscurité. Il tourna la tête de chaque côté comme pour chercher quelque chose. Était-ce un voleur ? L'inconnu s'arrêta net en me voyant. Sans une once d'hésitation, il s'avança vers moi d'un pas sûr. Paralysée, je demeurai inerte. Le nouveau venu prit la parole en chuchotant :

- Aerin, c'est toi ?

Tous mes muscles se détendirent instantanément à l'entente de ce timbre familier. Néanmoins la surprise vint d'emblée bousculer le soulagement.

- Gabriel ?

À l'entente de son prénom, celui-ci se rapprocha.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? enchaînai-je, toujours abasourdie par cette entrée peu commune.

- Un frère n'a plus le droit de s'inquiéter pour sa sœur ? Je voulais juste m'assurer que tu allais bien, répondit-il en prenant place sur le lit d'à côté.

- Il y a des heures pour ça. Bon sang, j'ai eu la peur de ma vie !

- Désolé, je n'avais pas bien envie de croiser tes amis.

C'est vrai, Raphaël aurait encore probablement provoqué une dispute inutile. Ces deux là s'entendaient comme chien et chat.

- Et pourquoi passer par la fenêtre ?

- Oh ça, c'était juste pour le style.

- Quoi ? m'exclamai-je, confuse.

Il éclata de rire et se corrigea :

- Je plaisante ! La porte était verrouillée.

Je n'ajoutai rien. Le mafieux reprit :

- En tout cas tu m'as beaucoup impressionné tout à l'heure. C'était de loin le meilleur combat que j'ai vu jusqu'à présent.

- Merci.

- J'espère que tes blessures ne sont pas trop graves...

- J'ai seulement besoin d'un peu de repos, affirmai-je d'une voix toujours un peu enrouée.

En réalité, j'avais besoin de plus qu'un peu de repos. Parmi la liste de mes maux, j'avais quelques côtes cassées, les cordes vocales abîmées, quelques coupures et hématomes par-ci, par-là, et un mal de chien à l'estomac. Je ne savais pas comment j'allais réussir à me remettre sur pied à temps pour mon prochain combat.

J'aperçus alors la doctoresse se faufiler sans bruit derrière mon interlocuteur. J'allais lui adresser la parole, lui demander ce qu'elle faisait réveillée ou bien si on ne l'avait pas sortie de son sommeil. Mais sans prévenir, Tamara attrapa le poignet de mon grand frère et le bloqua avec maîtrise dans son propre dos de façon tout à fait inattendue. Celui-ci couina de douleur et de surprise. La vieille dame venait de lui faire une clé de bras si maitrisée et instantanée que l'homme se trouvait désormais bloqué sous sa poigne sans pouvoir répliquer. Je demeurai bouche bée face à l'improbabilité de la scène. Elle avait de la ressource pour son âge, c'était le moins que l'on pût dire !

- Qui a osé pénétrer dans mon infirmerie ? interrogea-t-elle sa victime d'un ton inquisiteur.

- Argh... Tamara... C'est moi ! Gabriel !

Celle-ci le lâcha d'un coup, sous mon regard ahuri. Je ne comprenais plus rien ! Tandis que l'homme aux cheveux bleus se massait le poignet, sa tortionnaire lui cria dessus :

- Chenapan ! Tu reviens seulement quand ça t'arrange, hein ? Qu'est-ce que tu veux cette fois ?

- Rien, je venais simplement voir comment allait ma sœur, se justifia-t-il calmement.

- Ta sœur ? Aerin ? l'interrogea Tamara, le visage marqué par l'incompréhension.

Il hocha nonchalamment la tête, tandis que la femme à la chevelure grisonnante embrasait l'une des torches accrochées au mur pour que l'on n'y voie plus clair.

- Tu vas devoir m'expliquer des choses mon garçon !

- À moi aussi ! intervins-je. Depuis quand vous vous connaissez ? Et puis Tamara, où est-ce que vous avez appris à faire ce genre de chose ?

-  À force de soigner des mages capricieux, il a bien fallu que j'apprenne quelques techniques pour les maîtriser.

À l'entendre, je peinerais à croire qu'elle exerçait la profession de médecin. Elle était très loin de leurs standards de douceur.

- En ce qui concerne notre lien, me répondit à son tour le parrain de la Griffe Bleue, Tamara m'a accueilli chez elle lorsque je n'étais encore qu'un enfant livré à la rue.

- Et dire que j'ai eu pitié d'un petit orphelin aussi peu reconnaissant tel que toi ! Et puis tu m'avais cachée que tu avais une sœur !

-  Mais... tu ne me l'avais jamais dit ! Je croyais que tu avais passé ta vie dans les rues et que c'était de cette manière là que tu t'étais retrouvé dans de sales affaires ! m'exclamai-je, remettant en doute tous les propos que le mafieux m'avait racontée auparavant et sentant déjà le vilain goût de la tromperie me revenir en bouche.

- Mais c'est le cas ! Gabriel n'est pas resté bien longtemps chez moi, il s'est vite enfui sans m'adresser ne serait-ce qu'un au revoir ! Depuis, il revient quelques fois, comme si c'était une auberge ! Ce gamin est un véritable chat de gouttière. En plus de pouvoir s'infiltrer dans n'importe quelles maisons, même fermées à clé, il part où bon lui semble et revient quand l'envie lui en prend !

- Tu auras beau dire ce que tu veux, je sais éperdument que tu apprécies ma compagnie, affirma le concerné dans un sourire amusé.

- Et cerise sur le gâteau, j'ai appris récemment que ta tête avait été mise à prix ! "Le parrain de la Griffe Bleue" ? Et puis quoi encore ? Aerin, comment se fait-il que tu sois restée sur le droit chemin à l'inverse de cette racaille ?

- C'est une longue histoire...

- J'ai bien essayé de la faire rentrer dans la mafia mais elle n'a pas voulu, ajouta mon frère en haussant des épaules comme si de rien était.

- C'est vrai que m'enlever était une merveilleuse idée ! répliquai-je sur un ton sarcastique tout en le fusillant du regard, n'appréciant guère qu'il prenne le sujet avec légèreté.

Tamara eut l'air de recoller les morceaux de l'histoire et s'exclama :

- Mais alors c'est à cause de toi que j'ai retrouvé un jour Aerin vidée de magie et sans nulle part où aller ! Je me trompe ?

Je confirmai d'un hochement de tête. La vieille femme soupira.

- Tu es vraiment irrécupérable. La pire des fripouilles ! Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi ?

Gabriel, toujours assis sur l'un des lits, paraissait n'être aucunement touché par ces propos, pourtant peu glorieux à son égard. Tamara se tourna pour repartir et lui indiqua :

- Je veux te voir déguerpir d'ici cinq minutes, est-ce bien compris ?

C'était sa manière à elle de lui montrer sa clémence et de lui laisser un peu de temps. Il murmura un remerciement si bas que seule moi le perçus. Une fois à nouveau seuls tous les deux, il se leva sans un mot, comme pour partir.

- Pourquoi ne pas être resté avec Tamara lorsque tu étais plus jeune ? le questionnai-je. Cela t'aurait évité de tramer dans des affaires louches !

- J'aurais éprouvé de la culpabilité à abuser de sa gentillesse. Elle a beau me malmener en apparence, elle est comme une grand-mère adoptive pour moi.

- Raison de plus ! m'indignai-je.

Le jeune homme aux traits semblables aux miens posa son pied sur le rebord de la fenêtre. Sur le point de s'en aller, il ajouta :

- Je combats demain, dommage que tu ne puisses pas me voir.

Sans rien ajouter de plus, il bondit à l'extérieur telle une ombre furtive dans la nuit.



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