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9× Attaque Nocturne


Les chevaliers avaient été froidement assassinés dans un silence qui relevait du professionnalisme. Blake et moi nous tendîmes sur-le-champ tout en détaillant prudemment les alentours à la recherche des responsables. La brume qui couvrait le paysage me paraissait tout de suite beaucoup plus angoissante accompagnée de ce silence morbide.

Aussi improbable que cela puisse paraître, nous étions en train de subir une attaque. Je jurai intérieurement en pensant que nous avions pour la plupart d'entre nous bien trop baissé notre garde au fil des jours, confortés dans l'idée que s'éloigner du château et de l'horizon des événements qui l'avaient précédemment secoué faisait perdre ses chances au convoi d'être attaqué.

Une sorte d'instinct de survie me poussa à relever la tête vers la cime des arbres, sentant comme une présence nous observer. Je pus alors vaguement entrevoir une ombre se cacher dans l'obscurité des branchages. Saisie d'un mauvais pressentiment en le voyant bander son arc vers nous, je tendis ma paume dans sa direction avec vivacité, bercée par l'adrénaline. La brume autour de lui se liquéfia en un instant et l'eau qui en découla se transforma en un puissant jet d'eau destiné à le faire faillir de sa position.

Cependant au moment où ma magie entra en contact avec mon adversaire, une flèche se planta dans mon poignet en profitant de l'interstice qu'offrait mon gantelet métallique. Un râle de douleur me secoua alors que le corps de l'archer tomba lourdement à la renverse pour s'affaler sur l'herbe dans un bruit sourd et un cri viscéral. Assaillie par un supplice instantané, mes pensées furent de suite redirigées vers mon membre blessé. L'homme avait été suffisamment doué pour être parvenu à tirer avant de se faire lui-même toucher.

Dos au sol, celui-ci tenta de reprendre son arc à tâtons, trempé et encore sonné par sa chute. Je le fixai faiblement pendant un certain laps de temps que j'aurais évité si je n'avais pas eu l'esprit embrumé par mes sens. L'assaillant commença à tenter de se relever quand j'arrivai finalement à éclaircir assez mes pensées pour le geler dans la flaque d'eau dans laquelle il se trouvait. Son corps et ses membres se retrouvèrent instantanément prisonniers de la glace.

- Qui es-tu ? Parle ! aboya de suite Blake, l'épée dégainée dans sa direction.

La capuche qui couvrait le visage de l'homme s'était affalée derrière lui pour laisser pleinement apparaître ses traits et son regard furibond.

- Il finira bien par parler quand il commencera à souffrir de ses gelures, affirmai-je faiblement en tentant de retenir un glapissement de douleur.

Ma sœur d'arme se tourna vers moi pour s'enquérir de mon état, elle affichait une mine inquiète que je lui avais rarement vu revêtir. J'hochai la tête pour la rassurer. J'avais eu de la chance dans mon malheur, j'aurais pu connaître le même sort que les Xilliens. Heureusement, la flèche n'avait pas atteint ma nuque malgré être bien partie pour.

J'empoignai fermement la base de l'arme plantée dans mon poignet, fermai les yeux et serrai les dents. Le cœur battant avec ardeur et le souffle court, j'hésitai longuement avant de finalement trouver le courage de l'arracher d'un coup sec dans un gémissement retenu. Un indescriptible calvaire grimpa dans tout mon corps avant d'à nouveau me laisser reprendre possession de mes moyens. Je regardai la flèche ensanglantée que je venais d'extraire puis la jetai plus loin.

Je relevai la tête, l'esprit encore pleinement paralysé par mes sens, et m'aperçus alors que nous n'étions plus seuls. Une dizaine d'hommes étaient sortis de la brume et avaient rejoint leur camarade. Tout de noirs vêtus, ceux-ci nous encerclaient dans une expression dissimulée par d'épais drapés qui leurs recouvraient le visage de sorte à ne laisser que leurs yeux d'apparents. Leurs épées se trouvaient toutes pointées dans notre direction avec hostilité. Sur le qui-vive, je sentis Blake reculer dos à moi de sorte à ne pas pouvoir être attaquée par derrière. Elle aussi menaçait les nouveaux arrivants de son arme, bientôt suivie par moi-même. Dans l'impossibilité d'enrouler ma blessure dans un tissu, je tentai d'ignorer le sang que je sentais déjà rouler dans la paroi de mon gantelet.

Qui pouvaient-ils bien être ?
Étaient-ils du côté de celui qui avait commis un massacre au château ? Pourtant nous l'avions quitté depuis une semaine, nos assaillants n'avaient pas pu nous suivre tout ce temps sans que nous nous en rendions compte. Alors s'ils n'avaient hypothétiquement aucun lien avec l'attaque, quel était leur but ?

- Vous ne portez pas les capes rouges de Xeltos. Qui êtes-vous ? nous interrogea finalement l'un d'entre eux avec sévérité.

Je les observai frigorifiée, non pas par le froid mais par leur attaque. Nous étions encerclées, sans aucun moyen de nous échapper à moins de forcer le passage. Quelle terrible erreur nous avions faite, plus personne ne veillait sur les dormeurs désormais. Imaginer Alexandre ou bien encore Kagami se faire assassiner dans leur sommeil me provoqua une profonde culpabilité.

Des murmures traversaient le groupe adverse, ils partageaient leur surprise face à l'improbabilité de voir des mages accompagnés des soldats de l'Empire de Xeltos. Apparemment ils avaient vu leur compagnon se faire congeler.
L'un d'eux leva soudain le bras pour demander aux siens de se taire.

- N'attaquez pas, ordonna-t-il d'une voix forte et sans appel. Je la reconnais. C'est la princesse !

Ces compagnons et moi-même l'examinâmes avec un étonnement lié au scepticisme. Je ne m'attendais pas à ce qu'il clame des paroles si improbables. "La princesse" ? Avait-il perdu la tête ?

Le mystérieux homme que je devinai être le chef de la petite troupe posa un genou à terre et s'inclina à nos pieds.

- Vous avez bien grandi, princesse. Vous êtes devenue une magnifique jeune femme, enchaîna-t-il.

Quel était ce délire ? Je fronçai des sourcils avec méfiance, serrant plus fermement encore les pans de ma cape pour échapper à l'engourdissement que me provoquait ma blessure.

- Qui êtes-vous ? l'interrogeai-je d'une voix haletante qui trahissait ma douleur.

- Venez avec nous, nous nous vengerons de l'Empire de Xeltos ! continua-t-il en m'ignorant.

Avec surprise, je dévisageai alors la jeune femme aux couettes rouges qui résidait dans mon dos. Le guerrier incliné s'adressait donc à elle ! La Lame d'Argent le fixait d'un teint livide, le corps tendu de toute part. Blake, une princesse ? Je n'avais même pas de mot pour décrire l'état d'incompréhension dans lequel je me trouvais. Celle-ci finit par sortir du silence dans lequel elle s'était murée jusque là en lui ordonnant :

- Montre-moi ton visage.

- Oh, oui, pardonnez-moi pour cette impolitesse, princesse !

Il fixa la mage de Feu dans les yeux et retira les tissus qui dissimulaient jusqu'à présent la tête d'un bel homme d'une trentaine d'années à la mi-longue chevelure brune. Il possédait une barbe mal rasée ainsi que des cernes marqués dus à une fatigue évidente, signe de sa mobilité. Malgré tout, il n'en gardait pas moins un visage noble et fier, d'une dureté qui ne faisait que, plus encore, souligner une certaine douceur. Une fine cicatrice barrait aussi sa mâchoire, lui permettant de se distinguer aisément.

- Me reconnaissez-vous, princesse Blake d'Ambrasia ?

Je relevai son nom de famille avec étonnement. Je ne l'avais jamais entendu auparavant, ceux-ci n'étant bien souvent que peu utilisés sur le continent. Si mes souvenirs étaient bons, Ambrasia se trouvait aussi être le nom d'un des royaumes autrefois conquis par l'Empire de Xeltos. La farceuse guerrière s'avérerait donc être son héritière ?

J'observai la réaction de la concernée Celle-ci demeurait interdite, comme trop stupéfaite pour faire exploser sa réaction au grand jour. Elle se demandait peut-être s'il ne s'agissait pas d'une mauvaise blague comme celle qu'elle avait l'habitude d'entreprendre, bien que celle-ci aurait été de très mauvais goût. Le trentenaire la dévisageait droit dans les yeux dans l'attente d'une quelconque réponse de sa part.
Quand elle fut à nouveau capable d'articuler quelques mots, elle prononça à ma grande surprise :

- A..Al..ceste ? C-c'est toi ?

Il sourit, comme soulagé par sa réponse, et acquiesça.

- Oui, c'est bien moi.

La "princesse" se laissa tomber à sa hauteur, le contempla un instant avant de définitivement le serrer dans ses bras comme si sa vie en dépendait. Le chef de troupes sembla d'abord étonné par cette inattendue familiarité.

- J-je suis si contente de te revoir ! affirma-t-elle d'une voix toujours tremblante.

Je les observai, mal à l'aise. Je me sentais de trop, convaincue par le sentiment qu'il s'agissait d'une discussion personnelle à laquelle je ne devrais pas assister.

- Je te croyais mort ! continua Blake.

- Je le pensais moi aussi...

Un sifflement retentit subitement dans les bois. Je le reconnus de suite, c'était le même que durant notre trajet d'hier. À l'entente de ce signal, le fameux Alceste se dégagea de son étreinte pour se relever. Avec l'autorité d'un grand chef, celui-ci ordonna aux hommes sous ses ordres dans un langage étonnement plus familier :

- On fiche le camp les gars ! Ne nous attardons pas plus ici.

D'un geste vif, il s'emmitoufla à nouveaux dans ses drapés en enchaînant :

- Allez-y ! Je vous suis !

Ses subordonnés obéirent, certains veillèrent même à épauler l'archer que j'avais gelé et qu'ils avaient préalablement aidé à s'extraire de la glace. La vieille connaissance de Blake reporta à nouveau son attention sur elle pour lui déposer un regard bienveillant.

- Princesse, désirez-vous nous accompagner pour accomplir notre vengeance ?

- Je...

La concernée sembla hésiter, sous mon regard ahuri. Elle n'envisageait tout de même pas sérieusement se joindre à lui, quel qu'il soit ?

- Je... Je suis désolée Alceste, je ne peux pas quitter le Royaume d'Alanya et les Lames d'Argent. Ils m'ont recueillie, c'est ma nouvelle famille désormais.

Je souris discrètement, à la fois soulagée et attendrie par sa réponse.

- Je comprends... mais sachez que nous, les derniers survivants d'Ambrasia, nous continuerons d'agir !

Le brun se tourna dans la direction où ses compagnons avaient filé avant de clore définitivement le dialogue :

- Je suis navré que notre discussion ait été si brève... J'espère vous revoir un jour, vivante.

Sur ces mots, il partit à son tour en s'enfonçant dans la brume et la pénombre. Je jetai un œil à Blake pour m'assurer de son état, celle-ci fixait avec mélancolie la direction que l'homme avait pris. Je me demandais quel était le lien qui les unissait. Je m'approchai timidement d'elle et posai une main sur son épaule en guise de soutien. Elle me dévisagea les yeux vides, comme encore pleinement plongée dans sa bulle. Je lui décochai tout de même un sourire compatissant.

Une voix masculine se fit soudain entendre pour nous appeler, brisant le simple silence de la nuit :

- Aerin ! Blake !

Nous fîmes toutes deux volte-face dans sa direction et pûmes alors remarquer qu'Alexandre se rapprochait de nous. Les quelques bruits que nous avions causé l'avaient certainement réveillé.

- J'ai eu peur, je ne vous voyais plus ! s'exclama le blond, dans un sourire rassuré.

Une fois à proximité, l'expression de son visage changea d'éclat, lorsque la pâle lueur des dernières braises lui permit d'enfin apercevoir les cadavres des Xilliens qui jonchaient les alentours du feu de camp.

- Que s'est-il passé ? Vous n'êtes pas blessées ? s'alarma-t-il aussitôt.

Des chevaliers de l'Empire de Xeltos sortirent au même moment des diligences, eux aussi s'étaient faits réveiller. Ils ne tardèrent pas à s'exclamer bruyamment en voyant leurs confrères immobilisés d'une flèche dans le cou.

- Quelques bandages ne seraient pas de refus, répondis-je.

Avant de suivre l'ami qui comptait me soigner, je me tournai vers Blake. Néanmoins celle-ci se dirigeait déjà dans la direction opposée à la nôtre dans une démarche qui me parut triste. Elle devait probablement chercher à rester seule pour réfléchir aux derniers événements qui s'étaient produits.

*

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