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73× Le Dernier des Espoirs


Aerin

Je passais jusqu'alors une journée comme les autres quand je croisai Saya et Peter au détour d'un couloir. Ils partageaient un débat animé. Intriguée, je les questionnai à ce propos et Saya me répondit :

- Je n'arrive plus à mettre la main sur l'ordre de mission à propos des...

Elle se tut et me dévisagea étrangement. J'haussai un sourcil.

- À propos des esclavagistes, compléta finalement à sa place son collègue qui, lui, n'aimait guère tourner autour du pot.

- Mais ne va pas répéter à Raphaël cette affaire s'il te plaît ! reprit la femme après un court regard réprobateur à l'encontre de Peter. Je sais que vous êtes amis mais il ne doit pas être au courant.

- Laissez-moi deviner la suite... "Il foncerait dans le tas et ferait tout partir en vrille comme à chaque mission de ce genre" ? Je commence à connaître le refrain.

De toute manière, je ne l'avais pas croisé aujourd'hui. Je ne risquais pas de lui faire part de quoique ce fût. Je pris congé des deux chefs et la journée passa.

Le lendemain, Alexandre vint me voir au cours de la matinée. Il semblait étrangement tracassé.

- Tu n'aurais pas vu Raphaël ? Nous devions nous entraîner près du lac mais il n'est pas venu.

- Il dort peut-être encore ? Ou alors, il t'a seulement oublié, ricanai-je.

- Tu penses bien que je suis déjà allé vérifier s'il était dans sa chambre ; il n'est nulle part !

- Maintenant que tu le dis, hier non plus je ne l'ai pas vu...

Nous nous dévisageâmes à ces mots. Nos expressions changèrent alors pour prendre les traits de l'inquiétude.

- Mince, il ne peut pas avoir disparu ! Nous nous faisons sûrement de fausses idées, tentai-je de me convaincre.

- Ne me dis pas que lui aussi s'est fait enlever par un frère chef de mafia ! blagua le blond.

Je levai les yeux au ciel et rétorquai :

- Ne dit pas n'importe quoi imbécile, c'est peut-être sérieux ! Imagine qu'il soit en danger !

- Ou alors il est simplement allé en ville pour assouvir ses bas instincts auprès d'une...

Alexandre s'interrompit à la vue du regard meurtrier que je lui lançais. Il se rectifia de suite :

- Je plaisante ! Ne fais pas cette tête, tu me fiches la chair de poule !

Je me mis à avancer, bien vite suivie par mon compagnon.

- Nous devrions en informer les chefs...

Je me stoppai soudain en réalisant :

- Mais oui ! Les chefs, Saya, l'ordre de mission perdu : tout est lié !

- J'ai bien peur de ne pas te suivre. De quoi est-ce que tu parles ?

- Saya m'a confiée hier avoir égaré la feuille qui expliquait les détails d'une mission qui serait en lien avec les esclavagistes. Elle m'a aussi demandé de ne pas en parler à Raphaël.

- Et alors ? Quel est le rapport ?

- Le rapport ? Peut-être que Raphaël a volé ce papier en apprenant avant moi qu'il ne pourrait pas participer à cette mission. Et tu sais aussi bien que moi qu'il est capable de se rendre seul dans une base ennemie pour satisfaire ce foutu désir de vengeance qu'il entretient !

- Oh non... Ne me dis pas qu'il aurait vraiment fait ça ? C'est vrai que maintenant que tu le dis, ça ne ressemble pas à Saya de perdre quelque chose. Elle est si ordonnée !

- Comment allons-nous faire à présent pour le retrouver sans l'ordre de mission qui indiquait les coordonnées exactes des lieux dans lesquels nous devions nous rendre ? pestai-je. Quand est-ce que ce crétin apprendra à réfléchir avant d'agir ?

Dans quoi s'était-il encore fourré ?

*

*     *

Raphaël

Les jours passèrent pendant que l'homme que je voulais le plus voir disparaître au monde prenait un malin plaisir à me torturer, "comme au bon vieux temps" disait-il. Et moi qui me trouvais impuissant dans un tel moment ! Je ne pouvais nullement espérer me libérer tout seul tant ces chaînes étaient solides et ces liens serrés ; puis sans magie, c'était peine perdue. Je contractai la mâchoire, cette situation mettait plus que jamais mes nerfs à l'épreuve. J'étais si proche du but ; Lacdan était à portée de main ! Je pouvais le voir se poster devant moi, me faire souffrir, mais ne pouvais pourtant pas même écorcher son visage.

Un énième coup de fouet gifla alors mon dos. Je me cambrai de douleur en gémissant. Je détestais ce son, ce claquement qui m'avait tant hanté étant plus jeune... Non en fait, je le haïssais. En dépit de mon piteux état, je continuais toujours à défier mon tortionnaire du regard. Tel un prédateur, celui-ci tournait autour de moi depuis déjà un bon moment. Je m'empêchais de grimacer malgré le supplice qu'il me faisait subir depuis bon nombres d'heures et de jours. Mon corps tout entier me piquait, me brûlait, même respirer n'était plus qu'un calvaire. Ma peau mutilée était constellée de plaies et de sang séché venus recouvrir mes anciennes cicatrices. Porteuses de mauvais souvenirs, ces vieilles marques m'avaient toujours répugné. Je les haïssais tellement que je peinais encore aujourd'hui à montrer mon corps à quelqu'un d'autre que moi-même.

- Tu ne pleures pas ? Tu ne me supplies pas d'arrêter ?

Bien que mon corps et mon mental se fussent grandement détériorés au cours de ces derniers jours, j'étais trop ravagé par la haine pour m'abandonner à mon ennemi. Jamais il ne me verrait plier, comme jamais je ne me soumettrais à lui. Je ne pouvais pas le laisser gagner.

- Et toi, tu n'as pas d'autres choses à faire plutôt que de perdre tes journées à me rendre visite ? Je te pensais plus intelligent, "le temps c'est de l'argent". Tu devrais le savoir toi qui aimes tant cela.

- Je peux dépenser tout le temps que je veux avec toi, je ne manquerai pas d'argent. Mais merci de t'en inquiéter, affirma-t-il calmement, enorgueilli par l'idée de se savoir souverain de la situation.

Plus je l'observais, plus il me dégoûtait. Soutenant bravement son regard, je finis par le questionner :

- Comment peux-tu encore te regarder en face ?

- Je n'ai aucune difficulté à m'apprécier, bien au contraire, répliqua Lacdan dans un sourire que j'eus aussitôt envie de lui faire bouffer.

Encore une fois, il leva le bras au dessus de lui et je fermai les yeux, me préparant à recevoir le coup. Le fouet claqua sur mon torse. Je me mordis la lèvre pour retenir un vif hurlement.
Le chef des lieux ajouta :

- Je t'ai pourtant déjà dit de m'appeler "maître" !

À chaque fois que les lanières de cuir s'échouaient sur mon corps, mes convictions s'anéantissaient. Combien de temps allais-je devoir subir tout cela ? J'avais envie de tout abandonné, d'oublier mes beaux principes et de l'implorer d'arrêter. Succomber était bien plus simple, alors pourquoi résister ?
Mais à chaque fois que cette idée me traversait l'esprit, je me sentais infiniment faible. Non, jamais je ne pourrais renoncer à mon honneur et à ma liberté, surtout pas auprès de cet homme. De toute manière, le supplier ne servirait à rien, mes cris et mes pleurs ne feraient que l'encourager à continuer.

- Va crever ! répliquai-je avec haine.

Ma réponse ne sembla pas plaire à l'homme d'affaire toujours bien apprêté. Encore une fois, je le vis amorcer ce fameux mouvement que lui et moi connaissions si bien. Son instrument de torture s'abattit une énième fois sur ma peau dans un claquement sec puis une seconde fois. Ses coups pleuvaient à en mourir, ne me laissant pas même un répit pour affronter la douleur. Cet enfoiré savait y faire, il parvînt même à m'arracher quelques hurlements déchirants.

Bien sûr ce cher Revloz savait ce qu'il faisait, il était un expert en la matière. Il faisait toujours précautionneusement attention à ce que mes blessures ne fussent jamais mortelles. Lacdan ne désirait surtout pas mettre fin à mes jours, du moins pas avant de s'être bien amusé. Chaque soir des esclaves venaient me nourrir et soigner mes plaies. Ces derniers me dévisageaient toujours avec horreur en découvrant mes blessures sanguinolentes. Pourtant, malgré les violents picotements que me provoquaient leurs soins, c'était de loin le moment le plus agréable de la journée – même s'il ne servait en réalité qu'à me faire souffrir davantage par la suite.

Après cette incroyable performance, il s'arrêta et je pus enfin reprendre mon souffle, éprouvé et en sueur. Une fois stoppé, une douleur invraisemblable envahit chaque parcelle de mon corps, comme si mon sang s'était subitement remis à circuler. En tout cas une chose était sûre le concernant, il se pressait d'atteindre la sortie en atteignant mes plaies les plus profondes. Je ne pouvais désormais que l'observer s'échapper pour s'écouler paisiblement sur mon épiderme en un fin filet rouge.
Comment mon tortionnaire pouvait-il être si sadique ? Et dire que ce type me maintenait ainsi enchaîné sans que je ne pusse rien faire depuis déjà de trop nombreux jours. Je lui offrais ma vie sur un plateau d'argent et je détestais ça ! Je le fusillai du regard et le provoquai, ignorant la douleur du mieux que je le pouvais :

- Libère-moi et viens te battre ! Sinon je pourrais d'ores et déjà en conclure que tu n'as aucun honneur.

Lacdan me toisa du plus méprisant des regards puis éclata de rire.

- Tu penses encore que la provocation est la seule arme qu'il te reste ? Tu es bien naïf. Écoute-moi bien... Tu n'as plus rien.

Je serrai les dents en l'assassinant du regard. L'approuver me faisait mal, mais il avait raison. Sans magie, je n'étais qu'un simple homme enchaîné.

Un grand vacarme se fit soudain entendre à travers les souterrains du complexe. Intrigué, j'y prêtai une oreille attentive sans pour autant quitter mon adversaire des yeux. Mais le bruit n'en démordit pas pour autant. J'aurais presque pu penser qu'une scène de guerre avait lieu derrière les murs de cette pièce. J'entrevis la moue contrariée de Lacdan alors que celui-ci amorçait un mouvement pour s'en aller.

- Je vais régler ce petit problème. Ne t'inquiète pas, je ne te ferais pas trop attendre.

Je suivis du regard mon ennemi de toujours tandis qu'il entamait déjà l'ascension des escaliers d'un pas pressé.

- C'est ça, et ne reviens jamais surtout, murmurai-je trop bas pour être audible.

Je soupirai de soulagement lorsque je le vis disparaître. Je n'en pouvais plus, mon esprit était à bout ; rien que l'idée d'avoir à subir toujours plus longtemps ses châtiments me rendait malade.
La cohue extérieure gagna pourtant bien vite mon attention. Quels étaient donc ces clameurs et ces sons étouffés qui résonnaient contre les parois ? Était-ce quelqu'un qui semait le trouble comme je l'avais fait avant de finir attaché ? Peut-être même une rébellion d'esclaves s'était-elle déclarée sans qu'aucun garde ne parvint à la mater. Je tendis l'oreille à l'écoute de chaque son qui parvenait jusqu'à moi, le cœur battant d'excitation à l'idée d'être témoin de quelque chose qui sortait de "l'ordinaire".

Cinq longues minutes défilèrent sans que le vacarme extérieur ne cessât pour autant. Des voix mêlées à des cris, de panique plus que de terreur, commençaient à emplir plus distinctement les lieux. Qui que ce pusse bien être, ils approchaient. Bientôt, je pus même entendre le bruit du fer qui s'entrechoquait. Étaient-ce le son d'épées lançaient en pleine bataille? Une chose était sûre désormais, de véritables combats avaient lieux derrière cette porte.

Tout à coup, la poignée se mit à se secouer violemment. Je tressautai, éjecté d'un seul coup de mes pensées. Mais l'auteur de tout ce cirque abandonna bien vite l'idée d'ouvrir l'entrée de cette manière-ci quand il comprit qu'elle était verrouillée à double tour. Dès l'instant d'après, de grands coups énervés s'abattirent contre la serrure ; l'inconnu tentait de forcer la porte. Pourtant malgré tout, je ne fis rien ; je restai seulement immobile, bouche bée. Crier pour attirer l'attention d'un quelconque sauveur ne me vint même pas à l'esprit sur le moment. J'étais trop exténué mentalement et physiquement pour être capable de réfléchir correctement. Je me contentai donc de fixer l'objet de mon attention en silence.

La porte s'ouvrit brutalement. Une silhouette était apparue en même temps. J'écarquillai les yeux. Alors qu'elle semblait seulement vérifier le contenu de la pièce, son regard se posa sur moi. Son visage se décomposa et la nouvelle arrivante se précipita dans ma direction en criant mon nom. Elle semblait horrifiée à la vue de mes blessures, tétanisée par l'effroi et mue par l'inquiétude.

À la vitesse de l'éclair, la jeune femme à l'apparence familière s'était jetée à mes genoux pour se mettre à ma hauteur. Cette odeur douce et unique qui émanait d'elle me rassura d'emblée et me prouva au moins qu'elle n'était pas l'illusion d'un esprit maltraité. Elle était là, bel et bien là, Aerin se tenait devant moi par je ne savais quel miracle. Pourtant, la mage de l'Eau était si choquée qu'elle ne parvint pas à décocher le moindre mot. À la place, elle posa délicatement l'une de ses mains sur ma joue d'une lenteur hésitante.

- Comment ont-ils pu te mutiler de la sorte ? finit-elle par prononcer.

Ce fut en lisant son regard que je compris alors une chose ; tout ce temps j'avais oublié un détail qui avait son importance : jamais je n'avais été totalement désarmé. Il m'avait toujours resté cet infime espoir que j'avais délaissé trop vite. J'avais des amis sur qui compter. Des larmes montèrent aux coins de mes paupières pour s'y presser dans un éclat brillant. Pourquoi cette simple pensée provoquait un tel raz-de-marais d'émotions en moi ? Je n'avais pourtant jamais craqué jusqu'à présent, alors pourquoi maintenant ?

- Tu ne peux pas savoir à quel point je suis content de te voir, murmurai-je d'une voix tremblante.

Elle me sourit tristement et répondit :

- Moi aussi, je suis rassurée de te savoir en vie.

Aerin s'attarda quelques instants sur moi avant de se relever pour inspecter mes menottes.

- Mince, c'est de l'Arkaïte... Je ne pourrais pas les ouvrir à l'aide de la magie. Tant pis, je vais y aller à l'ancienne. Ne bouge surtout pas.

Cela ne risquait pas, mes bras étaient maintenus en l'air dans une position qui avait fini par devenir affreusement douloureuse. Je rêvais de me mouvoir depuis des jours. La guerrière tendit son épée vers les chaînes de fer, en effet moins solides que les menottes d'Arkaïte qu'elles retenaient, puis, elle mit toute sa hargne dans ses coups pour espérer les briser.

Finalement le lien céda et mes bras retombèrent le long de mon corps sous le poids de la gravité. Ma sœur d'arme se précipita de suite à ma rescousse pour retenir ma carcasse déséquilibrée qui s'était mise à tanguer dangereusement. Je gémis de douleur lorsque ma peau à vif rencontra la sienne. Une moue compatissante traversa son visage mais son bras s'enroula tout de même sans hésiter autour de mon torse pour m'aider à me mettre debout. Les sens totalement déboussolés, je titubai pour avancer de quelques maigres pas. Soudain, une révélation me frappa de plein fouet : je n'avais toujours pas accompli la chose la plus importante à mes yeux.

- Revloz ! Où est-il ? m'écriai-je aussitôt remonté à bloc à l'idée de pouvoir lui faire la peau.

- Calme-toi ! Tu n'es pas en état de faire quoi que ce soit. Tu dois d'abord être soigné ! protesta Aerin qui savait pourtant à qui je faisais référence.

La femme était l'une des seules à connaitre en détails mon passé ainsi que mon aversion pour ce type. Je me débattis et parvins à me libérer brièvement du soutien qu'elle m'offrait pour avancer de trois pas en avant sur des jambes chancelantes. J'avais déjà connu ce genre de choses étant enfant alors si j'avais survécu, ces supplices devaient être surmontables !

- Non ! Je dois d'abord le... clamai-je avant d'être pris d'un vertige aussi soudain que violent.

La Lame d'Argent se précipita vers moi pour à nouveau m'apporter son soutien. Mon corps douloureux et faible ainsi que mon manque de sommeil me trahissaient. J'avais l'habitude de ne pas beaucoup dormir mais à présent cela faisait carrément des jours que je ne m'étais pas assoupi. Après tout, comment le pouvais-je ?

- Sortons de cet Enfer, trancha la fille aux cheveux bleus en me traînant lentement à ses côtés.

Nous quittâmes la pièce alors que j'usais de mes dernières forces pour marmonner des choses incompréhensibles concernant mon désir de vengeance.

Une fois sortis, nous nous trouvâmes au beau milieu de l'agitation des couloirs souterrains. Des tas de visages familiers m'observèrent, horrifiés par mon piteux état. Leurs traits m'étaient flous, ma vision allait en s'amenuisant ; franchir ces quelques pas avait puisé sur mes réserves déjà critiques d'énergie.

- Je dois... le... tuer... Rev...loz... Je... murmurai-je de plus en plus faiblement jusqu'à m'épuiser complètement.

Probablement était-ce de douleur et de fatigue mais je venais de m'évanouir pour retomber dans les limbes de mon esprit...

*

Vous allez finir par croire que voir Raphaël se faire torturer c'est ma passion xD
(Oui je poste la suite, enfin)

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