Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

61× Si Proche du But


Raphaël

Peter et moi reprîmes notre sérieux ; ce n'était pas tout de se réconcilier, il nous fallait trouver un moyen de traverser la place malgré les gardes. Ce muret ne nous avait déjà servi que trop longtemps de cachette.

- Qu'est-ce qu'on fait alors ? m'enquis-je.

Mon compagnon parut réfléchir longuement avant d'en conclure :

- Finalement, peut-être que foncer dans le tas n'était pas une si mauvaise idée...

J'esquissai un sourire à l'entente de l'approbation de mon "plan", mais Peter me retint aussitôt en voyant mon enthousiasme :

- Attends, faisons cela intelligemment. Je m'occupe de les distraire et de les éloigner d'ici, puis quand la plupart d'entre eux seront à ma poursuite, toi, tu fonceras dans cette rue, exposa-t-il en pointant du doigt le bout de la place.

- Tu comptes les vaincre tout seul ?

- Non, je vais seulement essayer de les semer. Je te rejoindrai dès que possible. Ne fais rien d'imprudent en m'attendant.

Il leva le pouce en l'air pour me signifier que tout allait bien se passer et sortit de notre cachette avant même que je ne pusse protester. Le charmant jeune homme marcha nonchalamment en direction des soldats et s'exclama bien fort, pour attirer leur attention :

- Eh ! Vous dormez ou quoi ?

Ceux qui n'avaient pas déjà repéré Peter le dévisagèrent, interloqués à leur tour. 

- C'est un chef des Lames d'Argent !

- Attrapons-le, nous aurons sûrement une bonne prime si nous le capturons !

Quand le mage de l'Eau aperçut que certains se dirigeaient déjà vers lui, celui-ci se mit à courir vers une ruelle adjacente, une bonne quinzaine de soldats Xilliens sur les talons. Ces gardes n'étaient pas très futés, sa provocation sentait le piège à plein nez. Pourtant ils préféraient se bercer dans l'illusion d'une promotion. 

- Bien joué, pensai-je tout haut.

Peter avait bien nettoyé la place avec son coup. Désormais, seuls trois chevaliers la gardaient encore. Je me levai à mon tour et me dirigeai vers ces derniers d'un pas assuré. Après tout, ils n'étaient plus que trois ; traverser serait bien plus simple avec une garde si maigre. Sans attendre, je les surpris par une puissante bourrasque qui les assomma chacun d'un bout à l'autre du lieu. Avant qu'ils n'eussent le temps de réagir, je me mis à détaler vers le chemin dégagé que m'avait indiqué Peter.

Je traversai les rues suivantes en me dissimulant au moindre garde qui apparaissait. Mes pas me guidèrent jusqu'aux dernières maisons qui me séparaient des portes de la ville. J'étais parvenu à parcourir un bon bout de chemin en évitant tout affrontement mais à présent je ne pouvais plus faire un pas sans risquer de me faire prendre. Des dizaines et des dizaines de chevaliers patrouillaient tout autour de moi. Ils gardaient tous l'entrée à proximité qui elle-même était davantage surveillée, plus encore que je ne l'aurais cru.

Je m'adossai à un mur et soupirai. Je n'avais plus qu'à espérer que le chef de l'Eau sème bien assez vite ses poursuivants. Le corps tendu, je passai les prochaines minutes à scruter chaque ruelle qui menait à la place, espérant voir Peter ou n'importe quel Alanyien arriver. Peut-être étaient-ils déjà là sans qu'aucun d'entre nous ne puisse se rendre compte de la présence des autres. 

Plus le temps défilaient sous mes yeux, moins je ne parvenais à supporter cette affreuse attente. Tout mon être tremblait à la simple idée d'imaginer mes amis à l'agonie. Qu'allait-il advenir de nous si nous échouions ? J'étais si proche du but et pourtant une muraille de gardes m'empêchait d'avancer plus. Malgré l'envie qui m'en démangeait, ma raison ne pouvait se résoudre à me laisser affronter seul tant de guerriers. La magie elle-même ne suffirait pas à prendre l'avantage, continuer à avancer serait simplement suicidaire. C'était rageant ! En temps normal, j'y serais allé tête baissée sans me soucier des conséquences mais désormais la situation était différente : les vies de chaque Lame d'Argent étaient en jeu. Je n'avais pas le droit de me faire tuer aussi facilement.

Mon attention se dirigea vers la place forte. Je l'observai avec intérêt pour y chercher une manière d'actionner le mécanisme d'ouverture du pont-levis. Les quelques hommes postés à la cime du mur qui entourait Chains m'apparurent comme une réponse. Et si le dispositif se trouvait en haut des remparts ? La solution était envisageable, probable même. Je ne savais pas vraiment comment marchait ce genre de technologie mais il aurait, à mon avis, était plus intelligent de le mettre en hauteur afin de prévenir au plus vite toute invasion ennemie.

- Un ennemi ! s'écria soudain une voix qui s'éleva tout proche de moi.

Je fis volte-face en sursautant, un Xillien m'avait trouvé. Je lui assénai sans hésiter un violent coup aérien pour le faire taire. Ce dernier fut projeté contre le mur le plus proche avant de s'écraser lourdement au sol. Je me précipitai à son chevet pour m'assurer qu'il n'était plus conscient : il ne l'était pas. Je ne m'étais pas montré assez prudent, ces alliés allaient arriver d'un instant à l'autre. Je ne pouvais plus fuir. Je détaillai le soldat et y trouvai une idée précipitée. Je le dépouillai de sa cape rouge pour la revêtir moi-même.

D'autres hommes déboulèrent dans mon dos à l'entente du grabuge. Je me crispai sans oser me retourner, toujours penché sur le corps de ma victime. Ils ne tentèrent rien contre moi, ma position et mes vêtements leur laissaient à penser que j'inspectais justement "notre" camarade. Je sautai ainsi sur l'occasion pour les tromper :

- Le Lame d'Argent est parti par ici !

Les guerriers se lancèrent de suite à la poursuite d'un homme imaginaire dans l'allée que je leur avais indiqués. Je me redressai en soupirant de soulagement ; j'avais eu chaud. Heureusement que j'avais revêtu sa cape à temps. Ses collègues n'avaient par ailleurs pas remarqué qu'il lui manquait la sienne, probablement car mon corps avait obstrué leur vision du sien et qu'ils s'étaient un peu trop précipités. 

Je me tournai vers la grande porte sévèrement gardée, l'occasion était trop belle pour que je ne tente rien. Je commençai donc à m'y engager d'un pas naturel, à la vue de tous. Si je ne me trompais pas, il me fallait atteindre d'une manière ou d'une autre le haut du rempart pour activer le mécanisme qui ouvrirait la ville vers l'extérieur.

Les soldats ne réagissaient pas sur mon passage ; quoi de plus normal après tout, puisqu'à présent je faisais partie des leurs. Cette sensation me procurait une certaine angoisse. Mon cœur battait à tout rompre en imaginant qu'un ennemi pouvait se retourner vers moi à tout moment et crier à tous ma véritable identité. Si bien que je tirais continuellement les pans de ma cape pour m'assurer de couvrir parfaitement ce qu'il y résidait en dessous. Du nerf ! Je portais les emblèmes de la licorne noire de Xeltos dans mon dos, personne ne pouvait me soupçonner. Allez, pas de panique Raphaël !

J'analysai la garnison qui protégeait la porte et cherchai un moyen de grimper sur ses remparts. Il me fallait simplement me faire passer pour un garde qui prétendrait avoir été affecté ici et ainsi je pourrais y accéder. Non, non, non, cela ne marcherait pas ! Mon plan était plus que faillible ! Mon esprit paniqué cherchait désespérément une meilleure solution alors que mes pas me rapprochaient sans freiner de mon but. J'analysai les alentours dans cette perspective ; puis je tombai sur elle. La vice-générale d'hier ! Pourquoi fallait-il que ce soit-elle qui soit en charge de protéger l'entrée ? Si la jeune femme aux cheveux gris m'apercevait, elle allait sans doute se rendre compte de la supercherie et je pouvais dire adieu à ma couverture.

L'objet de mon trouble tourna la tête dans ma direction et croisa mon regard que je détournai de sitôt. La combattante avait marqué un arrêt pour me dévisager. Un frisson de crainte me parcourut. Bravo, à trop la fixer j'avais attiré son attention ! Pourquoi n'étais-je jamais foutu d'agir normalement ? Je lui jetai à nouveau un coup d'œil. Contre toute attente, un sourire éclatant étirait son visage et elle s'exclama bien fort pour que je l'entende :

- Hé ! Ne seriez-vous pas celui que j'ai croisé hier en ville ?

Je m'immobilisai. Elle se précipita vers moi avec entrain et enchaîna :

- Si, c'est bien vous ! Je ne savais pas que vous étiez chevalier vous aussi, c'est génial !

J'eus un rire de gêne et tentai de répliquer quelque chose de cohérent avec mon rôle :

- Vous savez, c'est plutôt courant de faire partie de l'armée !

- Oui, c'est vrai.

Elle détourna son attention de moi pour l'accorder à l'horizon des événements ; elle semblait prêter une oreille attentive aux lointains échos qui émanaient des combats. Je l'imitai, un peu perdu : que devais-je faire à présent ? Cela voulait-il dire que la discussion était finie et que je pouvais m'en aller ? La fille soupira avant de revenir à moi pour me confier ses états d'âme, chose assez improbable :

- Décidément, je n'en peux déjà plus de ces Alanyiens ! Comment l'impératrice a-t-elle pu laisser passer l'affront qu'ils nous ont fait subir il y a quelques mois en tuant nos soldats au sommet ?

- Quoi ? lâchai-je sans m'en rendre compte.

Les Xilliens n'étaient donc réellement pas à l'origine de cette tuerie ? J'en avais la confirmation définitive, elle l'avait avoué. Malheureusement, eux paraissaient bien plus confortés dans l'idée que nous étions les fautifs.

- Nous ne sommes sûrs de rien bien sûr, mais cela semble évident, non ? se justifia-t-elle en souriant poliment. Leur présence aujourd'hui est une preuve suffisante de leur hostilité.

- Pourquoi as-tu l'air si étonné ?

C'était un grand costaud qui avait parlé, probablement plus haut placé que les autres gardes s'il se permettait d'intervenir. Il me dévisageait avec suspicion et sévérité. J'avais fait une énorme bourde en réagissant sans réfléchir.

- Mais... Non, je pensais juste que... tentai-je de me rattraper.

- Ôte-moi cette cape, tu me sembles trop bien emmitouflé dedans ! m'ordonna-t-il sans détour.

Il approcha sa main de moi pour me l'arracher mais je ripostai aussitôt. J'avais attrapé son poignet avant même qu'il ne me frôle, mais révélé par la même occasion ce qu'il désirait savoir. Mon bras levé lui donnait la vue parfaite sur l'uniforme que j'y cachais. Son expression se figea entre la stupéfaction et la haine puis il clama :

- Cet homme est un Lame d'Argent ! Neutralisez-le !

Je regardai à droite puis à gauche, paniqué. Certains commençaient déjà à se ruer vers moi. Je plongeai mes paumes autour de moi dans un rapide mouvement circulaire afin de projeter une rafale suffisante à les stopper, voire même à les balayer. J'analysai la situation une demi-seconde, je ne pourrais jamais tous les terrasser. Je devais fuir. Je fis volte-face pour rebrousser chemin mais un mur de soldats était déjà prêt à me recevoir. Tout bouclier levé, ils formaient une ligne organisée qui avançait vers moi d'une lenteur calculée. Je ne pouvais plus reculer, il me fallait forcer le passage. Je pris une longue inspiration afin de pleinement m'imprégner de mon élément et d'en accroître ma concentration. Puis je déchaînai toute ma puissance magique dans un cri de guerre qui exhala mon souffle.

De violentes bourrasques se manifestèrent pour se jeter sans pitié sur mes ennemis. Pourtant, ils ne bougèrent pas d'un pouce, repliés derrière leur muraille de protections bleutées. Alerté par cette vision anormale, je me galvanisai davantage. Mais toujours rien. Ils ne bougeaient pas. J'avais l'impression de vivre un rêve éveillé tant cette scène me semblait irréelle. Comment pouvaient-ils ne pas même tressaillir à mes assauts ?

Déterminé à les voir céder, je transformai le vent en une tornade acérée. Je serrai les dents face à un tel effort qui ne devrait pourtant pas tant me coûter. Je considérai la scène avec effarement. J'avais beau me démener du mieux que je le pouvais, rien ni personne ne cilla devant moi à l'exception de mes propres cheveux qui virevoltaient dans une danse saccadée. Seule mon énergie était ingérée par l'œil du cyclone, rien d'autre. Plus j'essayais d'accentuer mes pouvoirs, moins ils me paraissaient puissants. Je sentais mes forces filer entre mes doigts, se volatiliser avec une facilité déconcertante, comme annihilée par le néant. Comment était-ce possible ? Pourquoi diable l'air semblait-il se casser inévitablement sur leurs boucliers ? Alarmés par l'état de mon corps, les vents s'apaisèrent comme vidés de toute source de puissance.

Mon répit fut malheureusement de courte durée car quelqu'un en profita pour m'administrer un sévère coup de pied dans le dos qui signait définitivement ma défaite. Mes jambes chancelantes me laissèrent m'écrouler sans mal face contre terre. J'étais à bout de souffle. Que m'arrivait-il ? Je n'avais pas même le courage de relever la tête. Une ombre Xillienne se découpa au sol, elle me contourna pour venir se planter face à moi. La terreur me gagna. Propulsé par l'énergie du désespoir, je parvins à jeter un œil à la silhouette qui me surplombait. C'était la vice-générale. Son visage était tordu par l'amertume et ses iris s'étaient changés en un vert acide qui me foudroyait sans détour. Elle m'adressait à présent une animosité sans borne. Voir la colère se dépeindre sur ses traits était plus effrayants que toutes choses quand l'on avait déjà goûté au moins une fois à l'innocence de ses sourires. Comment la situation avait-elle pu si mal tourner ? Comment avais-je pu me retrouver lamentablement à ses pieds ?

- Alors comme ça, tu souhaitais me rouler satané mage ?

Sans ménagements, des hommes me tirèrent en arrière en m'agrippant les bras et les cheveux. Ainsi agenouillé et maîtrisé, je ne représentais plus le moindre danger aux yeux ennemis. Une voix menaçante en profita pour se glisser en murmure à mon oreille :

- Tu n'abuseras plus jamais de la gentillesse de notre vice-générale.

Encore son adjoint ! Si seulement il n'avait pas été là pour fourrer son nez dans mes affaires. Sa supérieure aurait été suffisamment crédule pour me permettre de gagner les remparts ! 

- Par tous les Dieux, j'aurais tant aimé savoir dès le début à qui je m'adressais ! Ainsi, j'aurais pu te tuer à la première occasion.

Elle ferma les yeux une seconde pour tenter de reprendre contenance. Une fois calmée, elle se pencha à ma hauteur et prit fermement mon menton entre ses doigts. Son visage s'arma d'un sourire, un rictus cruel cette fois.

- Dommage, tu paraissais pourtant sympathique...

- Qu'est-ce que vous m'avez fait...? prononçai-je faiblement.

Contre toute attente, la haut-gradée éclata de rire, d'un rire sincère, comme si je venais de lui raconter une bonne blague. Je frissonnai face à son attitude si détachée de la réalité. À quoi jouait-elle ?

- Trois fois rien ! s'exclama-t-elle avec euphorie. Tes pouvoirs se sont seulement cognés contre nos chers boucliers en Arkaïte.

Avais-je bien entendu, en Arkaïte ? Cette roche était pourtant connue pour être l'une des plus rares du continent ! Comment les Xilliens avaient-ils pu en trouver assez pour en faire une flopée de boucliers ? Peut-être possédaient-ils beaucoup de ces gisements au sein de leurs territoires ? 

- Alors, ça fait quoi de se faire anéantir par de vulgaires cailloux ?

L'expression enjouée de son visage me paraissait désormais d'un sadisme à en faire froid dans le dos. Je ne savais pas si c'était le désespoir qui parlait mais cette guerrière à l'apparence juvénile était l'une des personnes les plus effrayantes que je n'avais jamais croisées. Si j'avais su ce que cachait son amabilité lors de notre première rencontre, j'aurais simplement passé mon chemin.

- Mais pourquoi est-ce que je te raconte ça, moi ? Un mort n'a pas besoin de le savoir.

*

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro