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57× Otage


Raphaël

Nous aperçûmes finalement le campement de nos compagnons lorsque le soleil se coucha. À l'heure actuelle, ils ne pouvaient pas encore se douter du danger qui les guettait.
Nous arrivâmes en trombe au camp. Je descendis promptement de ma monture et interrompis immédiatement le premier chevalier que je croisai :

- Où sont les chefs ?

L'interrogé me dévisagea étrangement, probablement à cause de cette fâcheuse réputation qui me collait à la peau. Il répondit tout de même :

- Là-bas.

Il pointa du doigt un petit attroupement, les chefs se trouvaient probablement en son centre. Je le remerciai brièvement et me tournai vers les autres pour vérifier qu'ils étaient prêts à me suivre. Nous nous lançâmes quelques regards entendus puis nous mîmes à courir.
Lorsque nous parvînmes aux abords de la petite foule, nous essayâmes de nous frayer un chemin vers nos supérieurs hiérarchiques.

- Excusez-moi, pardon ! lançai-je en bousculant quelque peu les guerriers pour passer.

Je tombai alors face à Saya au moment où elle concluait son annonce :

- Vous devez donc garder votre calme. Peter et Meredin s'occupent de le faire parler.

Garder notre calme ? Le faire parler ? Que racontait-elle ? Apparemment, nous avions raté beaucoup de choses durant notre absence. Le regard de la chef de la Terre balaya l'assemblée et se stoppa alors sur mes compagnons et moi qui étions finalement arrivés à nous positionner en première ligne.

- Vous êtes déjà revenus ? Personne ne m'a informée de votre retour. Vous êtes le premier groupe de Chains à rentrer. Je suis rassurée de vous voir sains et saufs, constata-t-elle dans un doux sourire tout en s'approchant de nous.

- Que se passe-t-il ? l'interrogea Aerin en fronçant des sourcils à la vue de toute cette agitation.

- Venez, je vais vous conduire aux autres chefs, prononça-t-elle pour toute réponse.

Nous la suivîmes sans broncher, silencieux mais pas moins envieux de savoir ce qui s'était passé en notre absence. Saya nous mena jusqu'à une sorte de grande tente de la taille d'une pièce. Nous amenions toujours ce genre d'aménagement lors de gros déplacements de groupe.
Nous y pénétrâmes pour découvrir avec stupéfaction que Peter et Meredin étaient penchés vers un inconnu attaché au pilier central qui maintenait la tente en place. Les chefs se tournèrent vers nous à l'entente de nouveaux arrivants.

- Vous êtes rentrés, constata le chef de l'Eau d'un ton nonchalant.

- Que se passe-t-il ici au juste ? répéta Aerin qui mettait des mots sur notre incompréhension commune.

- Nous avons surpris cet homme en train de nous espionner sur le compte de Xeltos. Du moins, c'est ce que nous en avons déduit. Il refuse de parler, exposa la chef aux yeux mauves.

Je fixai longuement la sentinelle enchaînée. Il ferait donc partie de ceux qui avaient découvert notre venue dans l'Empire aux emblèmes carmin ?

- Nous ne savons pas s'ils étaient plusieurs et si l'armée Xillienne connaît notre existence, continua Saya.

- À ce propos, nous sommes venus vous transmettre des informations de la plus haute importance. Elles pourraient peut-être répondre à certaines de vos interrogations, affirmai-je expressément.

Je commençai à leur narrer notre rencontre avec la vice-générale Xillienne et la raison de sa venue ici. Aerin et Alexandre étayaient mes propos au fur et à mesure de l'histoire. Les chefs en furent estomaqués.

- Donc ils savent depuis longtemps que nous sommes ici, pensa tout haut Peter.

- Depuis le moment même où nous avons posé le pied à Xeltos, compléta Aerin.

- Seraient-ils prêts à nous attaquer ? questionna Saya.

- Ils pourraient même déclarer la guerre à Alanya, confirma Alexandre.

Ils tergiversèrent un long moment sur les possibilités qu'il nous restait pour empêcher une telle fin. De mon coté, je les écoutais d'une oreille distraite, obnubilé par l'homme que les Lames d'Argent avaient fait prisonnier. Je mourrais d'envie de lui tirer les vers du nez, il pourrait sûrement nous en apprendre beaucoup s'il se décidait à parler.

- N'avez-vous aucune nouvelle à nous apporter concernant Hadrian et Blake ? s'impatienta Meredin pour changer de sujet.

Traska et Kagami la contredirent et expliquèrent qu'ils avaient peut-être retrouvé leur piste. Décidément, j'avais presque oublié que nous étions initialement venus à Chains pour les retrouver.

- La survivante au bûcher ? Ce n'est pas banal, commenta Peter.

- C'est ce que l'on craignait, ils ont utilisé la magie à Xeltos, affirma Saya. Mais même en sachant tout cela, ils ont sans aucun doute déjà fuit la ville. Comment peut-on les retrouver ? Ils sont peut-être déjà loin.

- Notre cher invité saura sûrement nous renseigner, insinua Meredin en observant le concerné d'un air indéfinissable, un sourire en coin.

- Je ne vous révélerai rien. Je ne trahirai pas ma patrie au profit de sales mages dans votre genre, asséna l'espion en nous fusillant du regard.

- Laissez-moi seule avec lui. Vous pouvez me faire confiance, je m'en occupe, décréta ma chef.

- D'accord, sortons, ordonna la douce commandante rousse.

Une fois dehors, quelques regards nous dévisagèrent, probablement curieux de connaître l'issue des derniers événements. Saya se tourna vers nous et déclara gentiment :

- Vous avez fait du bon travail.

Nous la remerciâmes, les compliments d'un chef ne pouvaient qu'être mérités. Les deux dirigeants restants se retirèrent pour informer le reste des Lames d'Argent des dernières nouvelles. Mes amis quittèrent à leur tour les lieux pour aller se reposer. Quant à moi, je demeurais là, devant l'entrée de la tente, en proie à une certaine hésitation. Je pris finalement ma décision et retournai sur mes pas jusque dans la pièce provisoire. J'y trouvai Meredin, occupée à faire les cent pas devant le Xillien. Celle-ci se tourna vers moi et m'analysa de haut en bas d'un air soupçonneux.

- Je croyais avoir dit qu'il ne fallait pas me déranger.

La mage m'avait déclaré ces paroles avec une telle froideur que je sus de suite que je n'étais pas le bienvenu. Je mis alors tout en œuvre pour la convaincre de me laisser rester avec elle, prêt à peser chacun de mes mots :

- Meredin, j'ai confiance en tes talents d'interrogatrice. Je sais que tu réussis toujours à faire parler les otages, mais cette fois laisse-moi le questionner aussi.

La femme aux cheveux de jais soupira longuement. Elle parut contrariée par ma proposition mais finit tout de même par l'accepter à contrecœur.

- C'est d'accord mais je me réserve le droit de te mettre dehors à tout moment si tu me déranges trop.

- Merci chef !

Je pourrais cette fois satisfaire ma curiosité par moi-même.

- Alors cher espion, commençons par le commencement. Que savez-vous à propos de la survivante du bûcher de Chains ?

- Je ne contribuerai pas à faire fructifier votre cause ! répliqua-t-il en chargeant son regard de toute la haine qu'il éprouvait pour la magie et pour nous par extension. Tuez-moi dès à présent, si vous ne voulez pas perdre votre temps !

- Un homme mort est inutile, déclara nonchalamment Meredin.

- Nous ne désirons ni vous torturer ni vous tuer. Nous avons simplement besoin de votre aide, alors collaborons ensemble ! tentai-je de le calmer en lui faisant comprendre que nous n'étions pas des bêtes.

- Collaborer avec l'ennemi serait le pire des crimes que je puisse commettre.

- Vous empêcheriez pourtant des centaines voir des milliers de morts.

- Vos décès ne seraient que profitables au continent.

- Et ceux des vôtres ?

- Il est hors de question que je vous aide ! Torturez-moi, tuez-moi, vous n'aurez rien de ce que vous me demandez !

Je soupirai, j'avais l'impression de parler à un mur. Finalement, je n'étais peut-être pas fait pour les interrogatoires. J'étais déjà convaincu qu'on ne pourrait rien tirer de lui, il était bien trop fidèle en sa nation. À moins de le faire souffrir suffisamment pour le faire cracher tout ce qu'il savait, nous n'en tirerions rien et bien sûr cette solution me dégoûtait trop pour que je pusse l'envisager. En retrait, la brune aux yeux translucides me fixait avec amusement. Les bras croisés, elle observait passivement de voir comment j'allais me débrouiller.

- Meredin ? Peut-on le relâcher ? lui demandai-je inopinément.

Elle me dévisagea avec étonnement, elle se demandait très certainement s'il s'agissait d'une blague ou non mais le comprit bien vite en constatant mon air sérieux.

- As-tu une idée derrière la tête ? s'enquit-elle.

J'acquiesçai d'un rapide mouvement de tête et reportai à nouveau mon attention sur l'homme ficelé.

- Partez ! Nous vous laissons la liberté. Néanmoins, quand vous reverrez les vôtres, n'oubliez surtout pas de leur dire que nous ne sommes pas venus ici pour déclarer la guerre à l'Empire de Xeltos. Nous voulons seulement récupérer nos amis qui sont tombés par accident sur vos territoires.

Le prisonnier fronça des sourcils et me dévisagea avec méfiance.

- Comment pouvez-vous être certains que je vous obéirai ?

- Vous avez simplement ma confiance. Vous êtes un homme de raison, et sans doute d'honneur, j'en suis certain. Vous pouvez bien nous servir d'émissaire une fois. Vous éviterez peut-être, à vous seul, qu'une guerre n'éclate entre nos deux pays. Vous n'aimeriez pas que celle-ci décime tous ceux que vous chérissez, n'est-ce pas ?

L'homme demeurait coi, il s'attendait probablement à être torturé et rôti à petit feu mais le dénouement fut tout autre ; il se retrouvait désormais libre.
Je le détachai sous l'œil attentif, mais pas moins angoissant, de ma chef. Ses yeux violets aux pupilles translucides avaient le don de me mettre la pression.

- Je suppose que vous connaissez la sortie, prononçai-je en désignant l'entrée de la tente.

Celui-ci s'avançait d'un pas peu assuré, le regard soupçonneux. Il était déboussolé et ne savait pas trop quoi penser de tout ceci.

Au moment de passer la porte, si on pouvait appeler cela une porte, je crus l'entendre murmurer un vague remerciement qui parvint à étirer un sourire sur mes lèvres. Si l'espion changeait un tant soit peu son point de vue sur nous, il exécuterait sans doute notre demande. Dans son esprit, il s'était déjà vu passer de vie à trépas et un homme qui avait frôlé la mort ne pouvait qu'être que plus aisément apte à changer sa vision des choses. Retrouver Hadrian et Blake ne serait alors plus qu'un véritable jeu d'enfants avec la coopération des Xilliens.
Un rire léger me sortit brusquement de ma rêverie, je fis instantanément volte-face vers son émettrice qui me fixait d'une lueur amusée. Je grimaçai en m'imaginant déjà entendre des propos peu élogieux à mon égard.

- Ton plan était audacieux, mais laisse-moi émettre de gros doutes quant à sa réussite. J'aurais plus vite fait de le faire avouer moi-même ce qu'il savait, affirma Meredin avant de reprendre dans un autre rire : Au moins, tu m'auras bien divertie !

Je la fixai, incrédule, ne sachant que trop penser de son attitude. Cette femme pouvait tout autant prôner l'excellence comme ce qui parvenait seulement à la distraire. Elle semblait en permanence observer le monde comme d'un regard extérieur et intouchable de toutes conséquences. Elle avait laissé l'otage s'évanouir définitivement dans les ténèbres de la nuit simplement car mon plan l'amusait.
Tout à coup, Saya entra en trombe dans la pièce pour s'écrier :

- Que se passe-t-il ? Pourquoi notre otage se fait-il la malle ?

- Laissez-le partir. Qui sait ? Il est peut-être destiné à devenir la clé qui verrouillera les sentiers de la guerre, ordonna calmement la chef de l'Air sans lâcher son sourire rieur.


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